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Pourquoi les footballeurs sont mieux payés que les infirmières


Domi

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Révélation

 

L’activité des footballeurs nous parait bien moins vitale et moins importante que celle des infirmières. La santé à laquelle l’infirmière contribue par ses soins concerne tout le monde alors que le football n’intéresse qu’une fraction de la population. Et même chez les amateurs de ce sport, leur passion est moins essentielle que des gestes qui conditionnent leur survie. Pourtant, les footballeurs sont bien mieux payés que les infirmières. Il est tentant d’accuser l’absurdité du marché de ce décalage. Malgré cela, la manière dont le marché rémunère l’activité de chacun a sa logique. Les footballeurs sont si bien payés parce que de nombreuses personnes qui pourraient dépenser leur argent autrement choisissent d’acheter à ce prix le droit d’assister à leurs performances.   

 

Les différences de rémunérations constatées dans une économie de marché sont-elles justifiées ? Pour le savoir, nous devrons au préalable comprendre comment le marché fonctionne pour les fixer. Cela revient à se demander comment au regard de notre intuition concernant l’utilité respective de chaque profession, le marché « diminue » les infirmières puis « augmente » les footballeurs.

 

 

1 Diminution des infirmières

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Quelle est la chose la plus utile ? L’eau ou les crayons ? L’eau est à l’évidence bien plus vitale. Difficile pour qui est assoiffé d’écrire quoique ce soit. Pourtant, nous achetons et possédons des crayons . Nous avons donc jugé préférable d’employer à cet effet l’argent qui a servi à leur acquisition plutôt qu’à nous pourvoir en eau. Autrement dit, nous avons donc jugé les crayons plus utiles que la quantité d’eau que cet argent aurait permis d’obtenir.

 

Pour comprendre ce paradoxe, commençons par distinguer l’utilité du premier litre d’eau journalière de celle du 200ème et de même pour les crayons. L’utilité de l’eau est d’abord supérieure à tout autre bien. Elle diminue ensuite jusqu’au moment où l’utilité du premier crayon la dépasse. Nous préférons alors acheter les crayons.

 

Cette hiérarchie des choix est assez facile à comprendre s’agissant d’un consommateur individuel. Cependant, est-elle transposable à un marché réunissant de nombreux producteurs et consommateurs ? Pour simplifier étudions le cas d’une économie de petits producteurs indépendants aux compétences égales avant de voir si nos conclusions peuvent être transposées aux infirmières.

 

 

1.1 Economie de petits producteurs indépendants

 

Révélation

 

Ainsi qu’arrive-t-il lorsque compte tenu du nombre de travailleur se consacrant à chacune des activités, la valeur de la dernière heure de fourniture d’eau est supérieure à la dernière heure de fabrication d’un crayon ?

 

L’ajustement des prix aura deux effets principaux. Tout d’abord, il correspondra à la valeur relative de chaque production. Plus précisément, pour un nombre d’heure donnée de chaque production différente, la rémunération de chaque heure de chaque production correspond à la rémunération de la dernière heure de chacune. Ensuite, les prix de chacune permettront d’assurer le plein emploi.

 

En effet, supposons d’abord le prix de l’eau fixé conformément à cet équilibre. Comment se fixera le prix du crayon ?

 

S’il était supérieure à cet équilibre, il y aurait des fabricants de crayons sans travail, ce qui les inciterait à baisser leur prix.

 

Si elle était inférieure, ils auraient tous un travail et constateraient qu’il leur est possible d’en augmenter le prix sans faire chuter leurs ventes (ou du moins la baisse des ventes étant inéférieure à la hausse de leurs revenus, leur rémunération augmenterait)

 

Nous pouvons suivre le même raisonnement pour le prix de l’eau lorsque le prix du crayon est fixé.

 

Si les deux prix étaient supérieurs à ce prix d’équilibre, le chômage et la concurrence les pousseraient à la baisse.

 

Si les deux étaient inférieurs, les producteurs s’apercevraient qu’il leur est possible de l’augmenter sans dommages.

 

La valeur respective des biens ne dépend plus de leur utilité « absolue » (celle du premier litre d’eau comparée à celle du premier crayon par exemple) mais de leur utilité relative, tenant compte des quantités dont chacun dispose déjà.

 

Cependant jusqu’ici, ces quantités étaient parfaitement arbitraires. Or, dans notre système économique les travailleurs sont également compétents pour toute activité. Ainsi, ils auront intérêt à se consacrer à l’activité la plus rémunératrice jusqu’au moment où la rémunération de l’heure consacrée à chaque activité sera égale.

 

Le marché fonctionne alors de telle sorte que l’heure d’activité dans chaque production soit aussi utile que dans les autres. C’est précisément l’effet que rechercherait l’administrateur avisé d’une économie socialiste.

 

 

1.2 Retour aux infirmières

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Sommes-nous désormais parvenus comprendre pourquoi la rémunération de l’infirmière n’a pas de raison d’être supérieure à celle de personnes exerçant des activités moins vitales ? 

 

La conviction n’est peut-être pas tout à fait complète. C’est que les soins de l’infirmière, entièrement indispensables au patient individuel, sont difficilement assimilables à toute chose additionnelle dont nous avons un besoin très relatif,  par exemple au 200ème litre d’eau. Mais si dix producteurs fournissent de l’eau pour une population de dix mille personnes quelle différence y a-t-il que chaque producteur apporte de l’eau à 1000 personnes ou qu’il fournisse 1/10ème à tout le monde ? Du point de vue du prix marché qui intègre les effets de la concurrence entre les producteurs d’eau et de celle des autres produits, il n’y en a pas. De même, la concurrence des autres infirmières et des autres produits et services suffisent à limiter leurs prix.

 

Sans doute, la reconnaissance du patient pour l’infirmière vient-il de l’idée que ses soins n’ont pas un  caractère strictement professionnel et que le dévouement les motive en grande partie. La reconnaissance implique l’idée d’une récompense. Pourtant, si elle était assurée la perspective de la récompense ferait disparaître en tout ou partie, avec la notion de dévouement, la reconnaissance. N’aurions-nous pas une idée très différente du pompier ou du sauveteur en mer s’ils pouvaient exiger la contrepartie de la valeur que leurs services ont pour nous  ? Dans les travailleurs de la mer Victor Hugo donne (Réalité historique ou fiction de romancier ?) l’exemple d’un tel sauvetage négocié.

 

Lorsque nous pensons que l’infirmière pourrait exiger un prix plus important pour ses services, peut-être raisonnons-nous comme si elle avait le monopole de son patient ? Elle pourrait dans ce cas lui réclamer une rémunération très élevée. Toutefois, le parallèle s’arrête là car l’infirmière n’est pas en mesure d’exiger cette rémunération, ce qui n’interdit pas de reconnaître son dévouement.

 

Nous savons pourquoi les infirmières ne gagnent pas des fortunes. Tentons maintenant de savoir pourquoi les footballeurs sont-ils si bien payés. 

 

 

2 Augmentation des footballeurs.

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Nous avons compris pourquoi les infirmières qui prodiguent des soins vitaux ne sont pas forcément mieux payées que la moyenne. Mais pourquoi les footballeurs sont-ils si bien payés ?

 

Dans notre économie composée de fournisseur d’eau et de fabricants de crayons, toutes les personnes sont dotées de compétences parfaitement égales. Il n’en est pas ainsi dans la réalité et nous devons affiner notre modèle. Supposons désormais que certaines personnes fabriquent des crayons quatre fois plus vite que les autres, les compétences restant égales au regard de la fourniture d’eau.

 

Les conséquences de cette donnée sont les suivantes. Quatre fois plus productive, les personnes douées pour les crayons seront quatre fois mieux rémunérées. Elles se consacreront à leur fabrication. Des personnes moins douées pourront cependant participer à leur production si les crayons ne sont pas en assez grand nombre.  

 

Si nous maintenons la comparaison par heure de travail, nous devons admettre que l’heure de production de crayon est un bien plus rare et plus précieux, donc mieux rémunéré aux yeux des consommateurs.

 

Il n’y a donc plus d’équilibre des utilités en terme d’heure de travail mais en argent. 1 euro dépensé dans un domaine doit avoir la même utilité qu’un euro dépensé dans un autre.

 

Les fabricants de crayon sont alors aussi productifs en un quart d’heure que les fournisseurs d’eau. Ils sont donc quatre fois plus productifs et quatre fois mieux rémunérés.

 

Dans les deux cas, nous pouvons cependant faire référence à l’heure de travail d’une personne « normale » ou de la personne la moins productive.

 

Il en est de même de la productivité de MBappé comparée à la nôtre sur le marché. Vous pouvez dire qu’il produit autant de richesse que nous en moins de temps ou son heure de travail correspond à une compétence plus rare.

 

Nous devons à nouveau ajouter un élément de complexité. L’eau et les crayons sont des biens matériels standard pour lesquels il est possible de raisonner de manière quantitative en comparant des productivités. Cela n’est plus possible à l’égard des prestations intellectuelles. Même en consacrant votre vie à un petit nombre de morceaux, pourriez-vous jouer du violoncelle comme Rostropovitch ? Il ne s’agit donc plus de comparer des individus fabriquant tant de crayons par heure mais des œuvres, interprétations ou autres de qualité différente.

 

Entre les footballeurs et entre les sportifs en général, la hiérarchie des rémunérations suit les performances mais l’écart de rémunération n’est pas proportionnel à la performance.  Cela est plus facile à mettre en évidence chez les sprinteurs. Mesuré en terme de vitesse, l’écart de entre Usain Bolt et ses meilleurs concurrent était compris entre 1 % à 2 % mais son attractivité et ses revenus sont hors concours. https://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/combien-gagne-usain-bolt-et-que-fait-il-de-son-argent-1028775.html Cela provient de notre attachement à ce qui est le meilleur.

 

Pour conclure, les footballeurs sont-ils réellement mieux payés que  les infirmières ? Tout dépend de ce que l’on compare. Il y a avant tout un énorme écart de rémunération entre les footballeurs qui n’existe pas entre les infirmières. Les meilleurs footballeurs du championnat de France gagnent des fortune alors que le 10.000ème footballeur en activité en France ne rapporte pas assez d’argent à son club pour en vivre. Ce « footballeur » là sera amateur et exercera une autre profession pour assurer ses revenus. Chez les infirmières l’écart entre la meilleure infirmière et la dix millième est beaucoup plus réduit. C’est pourquoi, la dix millième infirmière peut vivre de cette activité.

 

 

3. Exemples comparables


 

Révélation

 

De ce qui précède, il résulte qu’il existe deux modes de comparaison possibles de la valeur du travail des infirmières et des footballeurs. Le premier se rapporte à ce qui se passerait si personne n’effectuait le travail d’une infirmière ou d’un footballeur donné. La deuxième tient compte des conséquences de la nécessité de les remplacer. Plus populaire, le premier mode de comparaison est plus favorable aux infirmières. Le second, qui avantage des footballeurs décrit le résultat des processus de marché.

 

Pour mieux mettre en évidence cette distinction nous proposons d’en présenter quelques exemples caractéristiques.

 

Premier exemple : le grand cuisinier et le serveur.

 

Pour qu’un client soit servi, il et nécessaire que quelqu’un cuisine les plats et qu’un autre les apporte sur la table. L’activité du cuisinier et celle du serveur sont également nécessaires. Pour autant, plus difficile à remplacer le grand cuisinier sera mieux rémunéré.

 

Deuxième exemple : le pianiste et le porteur de piano.

 

Pour écouter un récital, quelqu’un doit déplacer un piano jusqu’à la scène et le pianiste doit jouer les morceaux prévus au programme. Les deux sont nécessaires mais les facultés du pianiste sont plus rares.

 

Troisième exemple : les joueur d’une équipe de football.

 

Entre joueurs d’une équipe de football, les écarts entre performance sportive (influence sur le résultat) illustrent cette distinction.

 

Lorsqu’au cours d’un matche dont le score est à égalité, un défenseur est expulsé, les entraineurs font très souvent rentrer un défenseur à la place d’un joueur offensif pour préserver l’équilibre de leur équipe. Dans le cas où c’est un gardien, un nouveau gardien entre systématiquement et si tous les changements ont été faits, un joueur de champ entre dans les buts. Les fonctions du défenseur apparaissent donc plus indispensables que celles de l’attaquant. Pourtant, les joueurs dont l’indisponibilité est considérée la plus dommageable sont souvent les attaquants (Messi à Barcelone, Neymar au PSG). Les joueurs offensifs sont souvent les mieux payés. Il s’agit d’écart entre les influences sur le résultat mais qui expliquent à leur tour les écarts de salaire.

 

Cela illustre encore la distinction entre absence non remplacée et remplacée.

 

 

 

 

 

4. Conclusion

 

Nous avons tenté de décrire les principaux mécanismes de détermination des revenus dans une économie de marché. Ceux-ci sont-ils justes ? Pour le savoir, nous devrons répondre à deux questions : le marché respecte-t-il le principe « à chacun selon sa contribution » ? Quelle place accorder à ce principe ?

 

4.1/ Respect du principe à chacun selon sa contribution.

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Le marché rémunère la productivité ou l’utilité d’un acteur et non un mérite apprécié en fonction de ses facultés ou des difficultés qu’il pouvait rencontrer. Sommes-nous prêts à payer un boulanger pour un pain qu’il ne nous a pas fourni parce qu’il en a été empêché par une maladie dont il n’est pas responsable ?

 

Ensuite, il récompense une utilité « relative » ou marginale, tenant compte de la rareté d’une compétence ou d’un bien et non de la rareté de la première unité de ce bien ou de cette compétence. Ne serions-nous pas plus reconnaissant pour celui qui nous tend une gourde au moment où nous mourons de soif  que lorsque nous sommes désaltérés ? L’utilité d’une chose est toujours fonction d’un contexte et d’un besoin. Un même aliment, un même médicament peuvent être salvateurs pour une personne et mortel pour une autre.

 

Cette utilité est enfin appréciée subjectivement par les consommateurs. Certes, beaucoup de gens déplorent le fait qu’un chanteur populaire puisse vendre plus de disques qu’un grand musicien. Cependant, si ceux qui lisent les grands auteurs ou écoutent les meilleurs musiciens étaient aussi nombreux que ceux qui pérorent contre les fortunes gagnées par des starlettes ou des sportifs, les motifs d’indignation de ces derniers disparaitraient. Plus sérieusement, si la liberté est au cœur des principes politiques d’un pays elle doit également être au cœur de la mesure de l’utilité économique. Il appartient alors à chaque consommateur individuel de la déterminer.  

 

Le marché nous parait par conséquent offrir donc une bonne approximation du principe « à chacun selon sa contribution ». Il reste à savoir si ce principe est-il suffisamment juste par lui-même ?

 

 

4.2 / Justice du principe


 

Révélation

 

La société doit-elle être organisée en vue du principe « à chacun selon sa contribution ? » ou doit-elle intégrer d’autres principes ? Et en cas de conflit, lesquels doivent être préférés ? Autrement dit, est-il suffisant, voire nécessaire ?

 

Ce principe doit en premier lieu être accompagné d’une reconnaissance de l’égalité des chances. Or, il est assez évident que si une économie de marché offre des chances à tous, il s’en faut de beaucoup avant qu’elles ne soient strictement égales. Les parents n’offrent pas à leurs enfants le même capital culturel et monétaire pour commencer dans la vie. De surcroit tout le monde ne nait pas dans le même pays et ne profite pas du même système productif. Cependant, un système libéral offre la possibilité d’immigrer. De plus, s’il n’y a pas stricte adéquation du marché et de l’égalité des chances, d’autres systèmes économiques n’ont pas prouvé leur capacité à faire mieux sur ce plan.

 

Le système de rétribution selon sa contribution ne peut à l’évidence être le seul critère pris en compte par une société. La liberté ou l’utilité doivent certainement au cœur de l’organisation sociale. Se limiter à ce critère condamnerait par exemple des personnes handicapées à mourir de faim. Pour autant, il serait malhonnête de ne le mettre en avant que lorsqu’il est compatible avec un autre objectif politique tel l’égalité des revenus. Pour chaque situation, la bonne méthode est de déterminer si tel ou tel critère de justice sera mieux rempli selon les possibilités qui s’offrent à nous puis de dire lequel doit l’emporter.

 

 

 

 

 

 

Désolé, je m'y suis mal pris et je poste ici l'objet de mon message. Vous trouverez ci-dessous un projet de texte pour contrepoints. "pourquoi les footballeurs gagnent-ils plus que les infirmières", genre de questions qui revenait souvent durant la phase précédente de l'épidémie de covid. Comme mes connaissances en économie sont limitées et que j'ai davantage traité le sujet par intuition personnelle que par connaissance des mécanismes, je voulais avoir votre avis. 

 

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Un aspect supplémentaire qui me semble essentiel pour les footballeurs (et toute profession qui est au dessus du million de façon générale), c'est le passage à l'échelle / l'effet de levier.

 

Un match peut être regardé par des millions de personnes, donc même si la valeur ajoutée pour chaque individu est faible, on se retrouve avec des millions. Millions qui sont, comme tu l'a remarqué, concentré sur le top du top.

Inversement, quand une infirmière pose une IV, elle ne rend service qu'à une seule personne, donc la rémunération n'atteindra jamais les sommets des footballeurs, simplement parce qu'il n'y a pas assez d'afflux d'argent.

  • Yea 3
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Merci, je vais ajouter ça. J'avais lu aussi qu'avant les moyens d'enregistrement moderne, il y avait pas mal de petits chanteurs d'opéras qui en vivaient mais que les revenus se sont progressivement concentrés sur les stars. 

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Bel effort.  On peut aussi raisonner sur la structure du marché.  Dans le monde de la santé on a besoin de milliers d'infirmières aux compétences bien codifiées.  La concurrence entre elles est relativement fluide car une infirmière disposant d"une qualification précise peut être remplacée par une autre avec la même qualification.  Le budget santé global étant limité il se répartit sur un grand nombre d'infirmières de manière assez homogène.

 

Dans le monde du sport, on a besoin de champions.  Ils sont exceptionnels par définition.  Un sportif qui domine sa spécialité est un peu comme une oeuvre d'art.  Il est unique et du coup sa valeur est fortement influencée par des considérations émotionnelles: son style, son empathie pour ses fans... Il se retrouve en situation d'oligopole, voire de monopole ce qui le met en position de force pour négocier sa rémunération.  Le budget global du sport est limité lui aussi, mais il est réparti de manière inhomogène avec des champions surpayés et des petits joueurs qui vivotent ou qui jouent en amateurs.

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C'est bien pour Contrepoints mais trop compliqué pour d'autres supports où il faudra simplifier +++

Sinon pour l'infirmière, ce qui est moins compréhensible c'est pourquoi elles paraissent moins payées en France que dans d'autres pays européens.

Pour le footballeur, c'est toujours la référence aux salaires des meilleurs joueurs qui alimente la polémique.

Or : le football est un spectacle moderne qui réunit des millions de gens, leur procure des émotions, et engrange des bénéfices à travers cela (diffusions des matchs, vente de tee shirt, recettes publicitaires, billets), donc rien à voir avec le job d'une infirmière mais plutôt celle d'une star du show biz qui doit briller à chaque représentation.

Et les footballeurs les mieux payés sont en haut d'un panier énorme (licenciés +++) ce qui nous indique qu'ils représentent une élite qui a passée de nombreuses épreuves avant d'arriver là où elle est. Les infirmières aussi passent des épreuves mais sans commune mesure.

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Il y a 7 heures, fm06 a dit :

Bel effort.  On peut aussi raisonner sur la structure du marché.  Dans le monde de la santé on a besoin de milliers d'infirmières aux compétences bien codifiées.  La concurrence entre elles est relativement fluide car une infirmière disposant d"une qualification précise peut être remplacée par une autre avec la même qualification.  Le budget santé global étant limité il se répartit sur un grand nombre d'infirmières de manière assez homogène.

 

Dans le monde du sport, on a besoin de champions.  Ils sont exceptionnels par définition.  Un sportif qui domine sa spécialité est un peu comme une oeuvre d'art.  Il est unique et du coup sa valeur est fortement influencée par des considérations émotionnelles: son style, son empathie pour ses fans... Il se retrouve en situation d'oligopole, voire de monopole ce qui le met en position de force pour négocier sa rémunération.  Le budget global du sport est limité lui aussi, mais il est réparti de manière inhomogène avec des champions surpayés et des petits joueurs qui vivotent ou qui jouent en amateurs.

Je dis plus ou moins cela avec d'autres mots mais je vais peut-être te reprendre car tu le dis de manière plus fluide et il peut parfois être intéressant de dire une même chose de plusieurs manières différentes. 

 

Sinon (et pour répondre à Poe), je crois que les parties les plus difficiles et les plus théoriques sont le 1.1 et le 2.1. Si quelqu'un a une idée pour simplifier, pour trouver des exemples plus concrets, je le remercie par avance. J'y travaille également moi aussi...

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  • 2 weeks later...

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