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Faut-il simplifier le français ?


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On 5/3/2023 at 7:54 PM, Rincevent said:

Ma grand-mère aussi avait le seul certificat d'études, et elle a fait dans toute sa vie d'adulte une seule faute d'orthographe, qui l'a tant traumatisée qu'elle l'a régulièrement racontée dans des réunions de famille (et qui était dû au fort accent méridional de son patron d'alors).

Pour info, il y avait moins de 50% des gens qui obtenaient le certificat d'études au mieux (et tout le monde ne le tentait pas). 

Entre autre à cause de la dictée.

 

Oui avoir son certif' était une fierté et c'était clairement un examen discriminatoire.

Il ne faut pas se baser sur ces quelques cas pour avoir une idée du niveau de l'orthographe de nos aînés et que les méthodes de l'époque étaient tip-top pour enseigner à tous le français.

 

Il y a clairement un mythe comme quoi nos ainés étaient tous des cadors en orthographe. C'est un mythe. 

 

 

 

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Il y a 2 heures, Marlenus a dit :

Il y a clairement un mythe comme quoi nos ainés étaient tous des cadors en orthographe. C'est un mythe. 

Oui je suis relativement d'accord avec ça. Je crois qu'une fois j'ai lu des archives de copie d'élèves du milieu du 20èm (Décennie 50 de mémoire). Bon ben, il y avait des fautes.

 

(Inb4 les malins qui vont venir dire que les années 50 c'était déjà le mauvais côté du bon vieux temps, bande de pinailleurs).

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Il y a 13 heures, Pegase a dit :

On assiste globalement à une baisse sensible du QI en Occident qui est probablement multifactoriel et dont l'école me semble davantage le reflet que la cause première.

J'ai tendance à penser l'inverse.
Déjà, dans le "multifactoriel", l'école est le facteur n°1, et toujours grossissant. Enfants scolarisés plus tôt, écoles alternatives harcelées par l'état, etc.

Si on trouve logique que l'école puisse être un lieu de transmission de savoir, et bien rien de magique ne l'empêche de devenir un lieu de transmission de fariboles, de mauvaise transmission de savoir, etc.

Et c'est bien ce à quoi on assiste aujourd'hui dans beaucoup de pays occidentaux.

L'école pêche dans le multifactoriel tout ce qu'il y a de pire, et l'intègre.
Le multifactoriel est l'apparence, le souci c'est d'intégrer toutes les conneries, et ça c'est bien l'école nationale centralisée qui le fait.

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Il y a 8 heures, Marlenus a dit :

Il y a clairement un mythe comme quoi nos ainés étaient tous des cadors en orthographe. C'est un mythe. 

J'ai lu il y a qqs années un recueil de courriers de poilus, et il y avait très peu de fautes.

Possible que ce soit biaisé, mais ça m'avait impressionné.

  • Yea 2
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25 minutes ago, Rübezahl said:

J'ai lu il y a qqs années un recueil de courriers de poilus, et il y avait très peu de fautes.

Possible que ce soit biaisé, mais ça m'avait impressionné.

Si je prends cette étude de l'INSEE qui date de 2011:

 

https://www.insee.fr/fr/statistiques/1281410

 

Il y avait 1/3 des personnes nées avant 46 qui avaient des "difficultés fortes à l'écrit".

 

Alors je ne sais pas pour les poilus, mais une chute importante du niveau entre la génération poilue et la génération 46 me semble improbable.

Surtout que c'était une période où beaucoup de français arrivant dans les tranchées ne parlaient pas français à la maison:

https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/2018/11/04/37002-20181104ARTFIG00012-11-novembre-comment-la-grande-guerre-a-fait-du-francais-la-langue-de-la-nation.php

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Il y a 12 heures, cedric.org a dit :

1/ pourquoi reac ?

2/ pourquoi c'est impossible ?

3/ non, au contraire, on etait dans l'instruction et pas dans le fourre tout "éducation" dont les enseignants auraient dûs comprendre qu'il fallait en rester éloignés le plus possible. Les mots ont un sens, et le nom de l'ancien et du nouveau ministère sont révélateurs.

Impossible parce que les parents seront les premiers à hurler que les professeurs sont trop sévères, trop durs avec leurs chérubins.

Quant aux professeurs de la troisième, c'était aussi un code vestimentaire imposé, des leçons de morale et d'hygiène aux élèves. Ils étaient paradoxalement beaucoup plus versé dans l'éducation que les professeurs aujourd'hui malgré le nom de l'institution. Moi ça ne me dérange pas spécialement qu'on revienne à tout ça. Les professeurs prendront en charge une partie de l'éducation des enfants en se substituant aux parents....mais ça hurlera par contre quand on dira aux filles de ne pas se maquiller, comment s'habiller etc.

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il y a une heure, Rübezahl a dit :

J'ai tendance à penser l'inverse

Mon expérience me fait penser le contraire. J'ai commencé il y a 10 ans dans une Rep avec des élèves issus de l'immigration qui maîtrisaient mal le français. Aujourd'hui je suis dans un établissement beaucoup plus favorisé mais je continue de constater : les élèves de sixième sont d'une année sur l'autre toujours un peu plus débiles. Certaines activités deviennent petit à petit trop dures pour les nouvelles générations. On s'adapte.

 

 

Ajoute à ça la multiplication des troubles qui touchent les élèves (tous les dys, les élèves hyperactifs etc.) Et oui, il y a un gros non dit sur la baisse de niveau cognitif des élèves qui ne peut pas seulement être attribuée à l'école. Elle ne fait que s'adapter à cette baisse générale. Mais c'est un tabou, comme tout ce qui concerne les inégalités cognitives dès la naissance.

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12 hours ago, Marlenus said:

Il y a clairement un mythe comme quoi nos ainés étaient tous des cadors en orthographe. C'est un mythe. 

 

9 hours ago, Alchimi said:

Oui je suis relativement d'accord avec ça.

 

Il est urgent de cesser d'être dans le déni.

Depuis 25 ans, depuis qu'on le mesure de façon systématique (études PISA, PIRLS...), le niveau de maitrise de la langue (lecture, écriture, compréhension) est en baisse de façon continue chez les jeunes Français, et est très médiocre en comparaison de nombreux autres pays.

 

Alors certes, c'est plus difficile d'être catégorique si on devait comparer les niveaux des générations alpha et boomer, car on manque de données d'évaluation fiables sur les anciennes générations. Néanmoins, j'ai en tête une expérience (donner une dictée de certificat d'études à des élèves d'entrée de collège génération Z, et comparer les résultats obtenus) qui avait montré là aussi une baisse du niveau.

 

Et puis il faudrait cesser aussi la technique de l'homme de paille pour mieux s'enfermer dans le déni : personne ne dit que nos ainés étaient tous des cadors et ne commettaient jamais de fautes.

Ce qui est dit c'est qu'il y a une baisse du niveau de maitrise de la langue (et ce n'est pas qu'une question de faute) : capacité à l'écrire correctement, capacité à la lire correctement, capacité à comprendre le sens d'un texte, capacité à choisir les mots adéquats pour exprimer le fond de sa pensée, capacité à construire les tournures grammaticales adéquates pour exprimer le fond de sa pensée, etc.

  • Yea 4
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En tout cas, je n'ai pas pris le temps de regarder d'où viennent les chiffres, mais ourworldindata montre une baisse de l'illétrisme en France qu'au début des années 2000.

Et je crois aussi avoir vu, ici et là, des anglophones se plaignant d'une baisse du niveau d'orthographe des jeunes. Je n'ai pas de chiffres là dessus, mais ça irait plutôt dans le sens d'un impact de la technologie. (et concernant les autres européens, et bien, ils ont déjà des écritures phonétiques, alors...)

 

Pour ce qui est d'apprendre à penser clairement et rigoureusement, je pense qu'on gagnerait à remplacer le français par de la philo. C'est parce qu'il a des choses à dire, et à demander, que le très jeune enfant commence à apprendre la langue, pas pour l'amour de la langue elle-même. Donnons aux jeunes le besoin de penser avec clarté et distinction, et ils se donneront les moyens d'y parvenir.

  • Huh ? 1
  • Nay 2
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Les champions du faux débat insistent encore et toujours sur l'orthographe.

 

Ce n'est pas l'orthographe qui pose problème, c'est la syntaxe

Les élèves d'aujourd'hui écrivent une bouillie sans queue ni tête, mélangent tout et n'importe quoi, noms, verbes, pluriel, singulier...

 

Et je trouve extraordinaire qu'on compare des gens qui n'ont eu qu'une éducation primaire (l'enseignement secondaire était limité à une très étroite élite en 1914 par exemple) avec des générations qui aujourd'hui vont à peu près toutes faire des études supérieures. 

 

Pour ce qui est des vertus linguistiques de l'anglais, elles n'ont joué aucun rôle dans son triomphe.

Le triomphe de l'anglais c'est l'empire britannique du XIXe et la puissance impériale américaine du XXe. Point barre. 

On attribue toutes les vertus à une langue dominante (c'était le cas du français au XVIIIe siècle dont on célébrait la clarté, la logique et l'élégance) mais une langue ne s'impose jamais pour des raisons linguistiques. 

Et l'anglais est une langue difficile où la prononciation est totalement déconnectée de l'orthographe. 

D'ailleurs les non anglophones se comprennent entre eux en anglais car ils prononcent généralement fort mal la dite langue. 

 

 

  • Yea 13
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il y a 3 minutes, Mégille a dit :

Pour ce qui est d'apprendre à penser clairement et rigoureusement, je pense qu'on gagnerait à remplacer le français par de la philo. C'est parce qu'il a des choses à dire, et à demander, que le très jeune enfant commence à apprendre la langue, pas pour l'amour de la langue elle-même. Donnons aux jeunes le besoin de penser avec clarté et distinction, et ils se donneront les moyens d'y parvenir.

Je passe sur le côté "revendications catégorielles" de ta proposition, parce que tout le monde est au courant de ton conflit d'intérêt à ce sujet. :lol: 

 

Si la philo, telle qu'enseignée en France, aidait à penser, ça se saurait. Pour ma part, ce qui me chiffonne, c'est beaucoup plus le fait que le premier vrai cours de logique proposé se place en première année d'études supérieures, et encore presque uniquement pour ceux qui font des mathématiques. La logique, ça devrait être pour quasiment tous, et dès le collège. 

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il y a 29 minutes, Largo Winch a dit :

Ce qui est dit c'est qu'il y a une baisse du niveau de maitrise de la langue (et ce n'est pas qu'une question de faute) : capacité à l'écrire correctement, capacité à la lire correctement, capacité à comprendre le sens d'un texte, capacité à choisir les mots adéquats pour exprimer le fond de sa pensée, capacité à construire les tournures grammaticales adéquates pour exprimer le fond de sa pensée, etc.

Je n'ai certainement jamais dit l'inverse. Une fois j'ai demandé une petite analyse de film écrite à des étudiants à qui j'enseignais le montage vidéo, je me souviens encore de la pauvreté des copies rendue (un simple recto, un vocabulaire familier à la limite de l'oral) et de ma réaction atterrée. Je n'ai même pas mis de note.

 

Je l'impression d'ailleurs que pas mal d'étudiants ne savent plus guère prendre de notes en cours, et attendent des "supports de cours" -comprendre des prises de notes- tout préparés pour eux. L'administration de l'école m'avait clairement demandé ça lors de la dernière année pendant laquelle je donnais cours.

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12 minutes ago, Mégille said:

Pour ce qui est d'apprendre à penser clairement et rigoureusement, je pense qu'on gagnerait à remplacer le français par de la philo. C'est parce qu'il a des choses à dire, et à demander, que le très jeune enfant commence à apprendre la langue, pas pour l'amour de la langue elle-même. Donnons aux jeunes le besoin de penser avec clarté et distinction, et ils se donneront les moyens d'y parvenir.

 

Mégille, à deux doigts de réinventer la "rédaction"...

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il y a 5 minutes, Rincevent a dit :

La logique, ça devrait être pour quasiment tous, et dès le collège. 

+ googolplex. C'est un crime de ne pas enseigner la logique.

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il y a 12 minutes, Mégille a dit :

Pour ce qui est d'apprendre à penser clairement et rigoureusement, je pense qu'on gagnerait à remplacer le français par de la philo. C'est parce qu'il a des choses à dire, et à demander, que le très jeune enfant commence à apprendre la langue, pas pour l'amour de la langue elle-même. Donnons aux jeunes le besoin de penser avec clarté et distinction, et ils se donneront les moyens d'y parvenir.

C'est terrible comme inversion des choses.
Comme si les idées pouvaient se passer de mots et d'articulations logiques pour être manipulées.

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2 hours ago, Largo Winch said:

 

 

Il est urgent de cesser d'être dans le déni.

Depuis 25 ans, depuis qu'on le mesure de façon systématique (études PISA, PIRLS...), le niveau de maitrise de la langue (lecture, écriture, compréhension) est en baisse de façon continue chez les jeunes Français, et est très médiocre en comparaison de nombreux autres pays.

 

Alors certes, c'est plus difficile d'être catégorique si on devait comparer les niveaux des générations alpha et boomer, car on manque de données d'évaluation fiables sur les anciennes générations. Néanmoins, j'ai en tête une expérience (donner une dictée de certificat d'études à des élèves d'entrée de collège génération Z, et comparer les résultats obtenus) qui avait montré là aussi une baisse du niveau.

 

Et puis il faudrait cesser aussi la technique de l'homme de paille pour mieux s'enfermer dans le déni : personne ne dit que nos ainés étaient tous des cadors et ne commettaient jamais de fautes.

Ce qui est dit c'est qu'il y a une baisse du niveau de maitrise de la langue (et ce n'est pas qu'une question de faute) : capacité à l'écrire correctement, capacité à la lire correctement, capacité à comprendre le sens d'un texte, capacité à choisir les mots adéquats pour exprimer le fond de sa pensée, capacité à construire les tournures grammaticales adéquates pour exprimer le fond de sa pensée, etc.

Je ne nie pas que le niveau diminue depuis 25ans et je dirais même depuis un siècle facilement.

Absolument pas.

En tout cas le niveau des bacheliers.

 

Oui le niveau des bacheliers baisse.

Mais il ne faut pas confondre niveau des français et niveau des bacheliers.

 

Nous avons une augmentation constante du pourcentage d'une classe d'âge qui a son bac en grande partie due à la baisse du niveau demandé pour l'avoir.

 

Par contre je nie le fait qu'au début du siècle dernier les français étaient des foudres de guerre en français.

Et que l'école du bon vieux temps est la méthode miracle que certains nous servent.

La différence, c'est qu'avant ils n'étaient pas bachelier sans un bon niveau en français.

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Il y a 1 heure, Dardanus a dit :

Ce n'est pas l'orthographe qui pose problème, c'est la syntaxe

Les élèves d'aujourd'hui écrivent une bouillie sans queue ni tête, mélangent tout et n'importe quoi, noms, verbes, pluriel, singulier...

Oui, je suis assez d'accord avec ça, et ça m'étonne beaucoup d'ailleurs. J'ai de plus en plus d'élèves et d'étudiants qui redoublent les formules interrogatives, par exemple (ex "On va se demander est-ce que faut-il préférer l'ordre à la liberté ?"). Je croyais que c'était de l'inattention, mais il s'avère que même à l'oral, plusieurs ne voient pas immédiatement le problème. C'est une faute qu'ils ne font plus sitôt que je la leur explique, mais tout de même, je suis étonné d'en avoir besoin.

 

Il y a 1 heure, Rincevent a dit :

 

Si la philo, telle qu'enseignée en France, aidait à penser, ça se saurait. Pour ma part, ce qui me chiffonne, c'est beaucoup plus le fait que le premier vrai cours de logique proposé se place en première année d'études supérieures, et encore presque uniquement pour ceux qui font des mathématiques. La logique, ça devrait être pour quasiment tous, et dès le collège. 

Si elle n'est pas parfaite, elle ne fait pas de mal non plus. Et simplement changer le format suffirait à régler beaucoup de problème. Quand tu as un an pour préparer tes élèves, et que tu sais que la méthodo et les connaissances sont ce qui a le plus de chance de leur donner des points au bac (tout simplement parce que c'est ce qui se mesure le plus facilement, et le plus objectivement, à travers nos exercices canoniques), et bien, tu es fortement incité à mettre le paquet sur ça. 

Apprendre à argumenter proprement et à mener un raisonnement en éthique pourrait, et devrait, être fait dès le primaire. Et ce serait beaucoup plus utile que d'apprendre par coeur les fables amorales de notre pseudo-Esope national, y compris pour ce qui est d'apprendre à s'exprimer clairement. 

 

Il y a 2 heures, Largo Winch a dit :

 

Mégille, à deux doigts de réinventer la "rédaction"...

Je ne vois pas l'intérêt de l'écriture argumentée en français, et surtout, enseignée et corrigée par des profs de français. La plupart des profs de philo ont beau avoir été mauvais en logique, ils en ont tous au moins fait un peu, les profs de lettres, non. Ils se retrouvent donc à enseigner ni plus ni moins que de la sophistique. La "littérature d'idée" est de la philosophie qui ne dit pas son nom, et si elle ne mérite pas ce nom (ce qui est quand même souvent le cas), c'est que c'en est de la très mauvaise. Quand au coté créatif et ludique de l'écriture, il gagnerait à être mis en relation avec les autres pratiques créatives.

D'où l'intérêt de couper le cours de français en deux. Un bout pour la philo, l'autre pour les arts. 

 

Il y a 2 heures, Rübezahl a dit :

C'est terrible comme inversion des choses.
Comme si les idées pouvaient se passer de mots et d'articulations logiques pour être manipulées.

Je ne dis pas qu'il faut enseigner la télépathie et l'introspection, mais qu'il faut enseigner l'expression comme moyen et pas comme fin. Une bonne partie de l'enseignement de la philo consiste, ou devrait consister, à demander aux élèves de reformuler leurs questions et leurs affirmations, en leur montrant systématiquement l'ambiguïté et la confusion de ce qu'ils disent. 

Si les jeunes ne voient pas l'intérêt d'apprendre à dire correctement leur pensée, c'est, j'en ai peur, parce qu'ils n'ont souvent pas grand chose à dire. Donne leur des choses à dire, et ils verront, au fur et à mesure, la nécessité de se saisir des outils nécessaires pour le faire.

(et si certaines règles de l'orthographe, même grammaticale, finissent laissées de coté malgré tout, et bien c'est qu'elles ne servaient à rien de toute façon)

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30 minutes ago, Mégille said:

Je ne dis pas qu'il faut enseigner la télépathie et l'introspection, mais qu'il faut enseigner l'expression comme moyen et pas comme fin. Une bonne partie de l'enseignement de la philo consiste, ou devrait consister, à demander aux élèves de reformuler leurs questions et leurs affirmations, en leur montrant systématiquement l'ambiguïté et la confusion de ce qu'ils disent. 

Si les jeunes ne voient pas l'intérêt d'apprendre à dire correctement leur pensée, c'est, j'en ai peur, parce qu'ils n'ont souvent pas grand chose à dire. Donne leur des choses à dire, et ils verront, au fur et à mesure, la nécessité de se saisir des outils nécessaires pour le faire.

Les cours de philo s'adressent à des élèves en fin de lycée. Je pense que tu te fais une idée très fausse de la psychologie, de la maturité et des capacités intellectuelles de l'enfant qui apprend à lire/écrire (notamment parce qu'une partie desdites capacités intellectuelles ne peuvent pas exister sans avoir la maîtrise d'une langue comme socle).

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On dérive un peu mais j'ai toujours trouvé absurde le cours de philo divisé en thème. Une année "introduction à la pensée philosophique" où on ferait finalement l'histoire de la philo ça me semblerait plus judicieux. Et ça éviterait de gonfler les égo adolescents qui croient que leur pensée a la moindre intérêt (corriger les copies du bac de philo, ça doit être tellement horrible, je compatis).

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Les italiens font justement de la philosophie beaucoup plus tôt, mais seulement en étudiant son histoire. Et autant j'aime l'histoire de la philo, autant, je ne pense pas que la connaître soit absolument nécessaire à tout le monde (encore que, ce serait tout de même plus utile que d'étudier la littérature classique de [insérer son pays ici]). C'est le coté raisonnement qui est intéressant. Les élèves qui tentent de réfuter les titans me dérangent beaucoup moins que ceux qui les utilisent comme des arguments d'autorité. 

 

Il me semble qu'à 7 ans, la plupart des enfants sont déjà tout à fait en mesure de formuler un argument. Il n'est évidemment pas question de leur faire apprendre des tables de vérités, mais apprendre à repérer un bon argument d'une grosse entourloupe, et commencer à réfléchir à propos de sujets de philo pratique qui les concernent directement (autorité, justice, plaisir, altruisme...) est à leur porté et leur serait profitable. 

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6 minutes ago, Mégille said:

Il me semble qu'à 7 ans, la plupart des enfants sont déjà tout à fait en mesure de formuler un argument. Il n'est évidemment pas question de leur faire apprendre des tables de vérités, mais apprendre à repérer un bon argument d'une grosse entourloupe, et commencer à réfléchir à propos de sujets de philo pratique qui les concernent directement (autorité, justice, plaisir, altruisme...) est à leur porté et leur serait profitable. 

Oui c'est bien ce que je pensais :mrgreen:

Je vais placer ça dans la même catégorie que la méthode globale et les maths modernes.

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Peut-on partir du principe que l'immense majorité de la population va en primaire depuis au moins la fin de la guerre ?

 

Si oui, existe-t-il un comparatif du niveau en fin de primaire soit :

- dans un temps long pour la France

- sur différents pays dont la France (j'imagine depuis moins longtemps)

?

 

La, nous pourrions commencer à comparer clairement sans avoir de biais.

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Je connais au moins une variable qui est restée plus ou moins constante depuis la fin de la guerre et qui peut donc difficilement expliquer un éventuel déclin : la langue française. Just saying.

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Il y a 5 heures, Mégille a dit :

autant, je ne pense pas que la connaître soit absolument nécessaire à tout le monde

 

Si on va par là, la physique, la chimie et la biologie ne servent strictement à rien une fois adulte (mis à part pour ceux qui en font leur métier). En comparaison, la philosophie comme continuation des cours de français est un peu utile. 

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Il y a 6 heures, cedric.org a dit :

 

Si oui, existe-t-il un comparatif du niveau en fin de primaire soit :

 

Pas fin de primaire mais je pense qu'il doit exister des tests militaires dans le cadre du service, puis des trois jours, puis de la journée glandouille, qui ont subi peu de ruptures depuis 100 ans.

Seulement, je ne sais pas où les trouver.

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Ces tests-là de l'armée sont très utiles mais ne correspondent pas à ce dont on parle ici.

Ces tests sont faits pour identifier les situations extrêmes d'analphabétisme et d'illettrisme. J'en avais présenté dans le fil sur l'école, mais j'ai la flemme de rechercher. Grosso modo, il y a une certaine stabilité dans le temps de ces phénomènes : de tête, il me semble qu'on a environ 20% de personnes en très grande difficulté de lecture (quasi-illettrés), 10% d'illettrés, 4% d'analphabètes.

(et d'ailleurs, il est assez amusant de rapprocher ces pourcentages au pourcentage de bacheliers)

 

Les études internationales de PISA ou PIRLS sont nettement plus intéressantes puisqu'elles permettent d'apporter de la nuance sur les 80% restants, les "lettrés", en identifiant des difficultés dans la maitrise de la langue qui nous intéresse ici, comme la syntaxe dont on parlait plus haut. 

  • Yea 1
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2 hours ago, Largo Winch said:

Les études internationales de PISA ou PIRLS sont nettement plus intéressantes puisqu'elles permettent d'apporter de la nuance sur les 80% restants, les "lettrés", en identifiant des difficultés dans la maitrise de la langue qui nous intéresse ici, comme la syntaxe dont on parlait plus haut. 

Tiens je viens de voir que pour la Lecture (vu que l'on parle du français ici), nous sommes devant nos voisins suisse sur le dernier PISA (2018).

 

J'ai l'impression en regardant le PISA que par rapport au reste du monde, nous ne sommes pas dans l'élite mais que l'on est pas non plus forcément dans les bonnets d'âne (en lecture, en math c'est déjà plus problématique).

 

Je me demande à quel point il faut s'inquiéter du niveau des suisses, des autrichiens, des bataves qui sont derrière nous quand on sait quel est notre niveau.

 

 

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Il se peut aussi que, concernant le français en general, (ortho, grammaire, syntaxe ect) on mette un peu trop l'accent sur l'école ... En effet en dehors de l'orthographe ces compétences ne viennent pas de l'école (elle ne fait que les objectiver) mais de la famille/entourage de l'enfant + media consommés ... De là on peut s'interroger si le déclin qu'on constate ne vient pas de plus loin dans le temps et/ou qu'une certaine cassossisation n'est pas simplement à l'œuvre  ...

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Comme je le disais il y a quelques jours :

 

On 5/3/2023 at 8:07 PM, Largo Winch said:

ce que prône Mégille est d'ores et déjà à l'œuvre

 

Via l'édito de h16 du jour, je tombe sur cet article qui cherche des explications à la baisse de niveau en français https://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/comment-la-baisse-du-niveau-en-francais-des-collegiens-et-lyceens-est-devenue-structurelle.html

 

Quote

Une baisse de 522 heures de français

Cet échec peut être éclairé par certaines explications d’ordre conjoncturel (mais au long cours). A commencer par la baisse, aussi conséquente que continue, du nombre d’heures de français dans les programmes depuis une cinquantaine d’années. "En 2022, les élèves ont perdu, primaire et collège additionnés, 522 heures de français par rapport aux horaires de 1968, soit deux années de formation. Un manque encore accentué par la suppression des travaux en classes dédoublées, qui permettaient un accompagnement plus qualitatif et individualisé", expose Fanny Capel.

 

  • Yea 1
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