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Dépression, mélancolie et idées suicidaires


Cortalus

Alors, ça va ?  

50 membres ont voté

  1. 1. Alors, ça va ? (25 décembre 2021)

    • Tout va bien, j'ai la pêche !
      1
    • J'ai pas trop le moral, je suis peut-être un peu anxieux, nerveux, ou fatigué, mais j'éprouve toujours du plaisir dans mes loisirs et je fonctionne normalement en société et au travail.
      3
    • Je ne retire plus de plaisir de mes activités, mais je continue de fonctionner à peu près normalement en société et au travail. Les symptômes dépressifs (troubles du sommeil ou de l'alimentation, angoisse, maux de tête, etc.) ne sont pas trop envahissants.
      3
    • Même mes activités favorites ne m'apporte plus de plaisir et mon fonctionnement social et professionnel est altéré par des symptomes envahissants (crises d'angoisses, pleurs, ralentissement psycho-moteur, idées suicidaires, hallucinations, etc.)
      0
    • Je n'ai pas encore pris de dispositions pour me suicider, mais si on m'appelle demain pour me dire que je vais mourir dans un mois d'un cancer du cerveau, je serais soulagé. Meilleure nouvelle de l'année.
      1
    • J'ai rédigé mon testament, effacé mon historique internet, et mes ultimes préparatifs sont faits.
      0
  2. 2. Par rapport au sondage précédent de novembre 2020, c'est

    • Mieux
      3
    • Pareil
      2
    • Pire
      2
    • Ne sais pas / n'avais pas voté
      1


Messages recommandés

il y a 3 minutes, Hugh a dit :

Mais avec la dépression "normale" il y a un choix. La dépression c'est comme un "blank", une obscurité, l'infer. Mais avec des choix (même avec la léthargie).

 

De mon point de vue tu confonds cause et conséquence. Le patient ne choisit pas de sortir de la dépression. C'est parce qu'il a commencé à guérir qu'il retrouve les ressources morales suffisantes pour décider de reprendre sa vie en main. Mais du point de la construction du récit autobiographique, c'est bien sûr plus valorisant de voir ça comme un sursaut de volonté qui permet de sortir de la maladie.

  • Yea 1
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à l’instant, Cortalus a dit :

 

De mon point de vue tu confonds cause et conséquence. Le patient ne choisit pas de sortir de la dépression. C'est parce qu'il a commencé à guérir qu'il retrouve les ressources morales suffisantes pour décider de reprendre sa vie en main. Mais du point de la construction du récit autobiographique, c'est bien sûr plus valorisant de voir ça comme un sursaut de volonté qui permet de sortir de la maladie.

 

Et comme il commence à guérir?

 

C'est un choix.

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Il y a 7 heures, Cortalus a dit :

De mon point de vue tu confonds cause et conséquence. Le patient ne choisit pas de sortir de la dépression. C'est parce qu'il a commencé à guérir qu'il retrouve les ressources morales suffisantes pour décider de reprendre sa vie en main. Mais du point de la construction du récit autobiographique, c'est bien sûr plus valorisant de voir ça comme un sursaut de volonté qui permet de sortir de la maladie.

Cette argumentation se retourne comme un gant.

La narration selon laquelle le patient n'est responsable de rien car la vilaine dépression (venue dont on ne sait où ?) lui a sauté dessus est aussi une narration bien confortable.

 

Pour revenir sur les choix, pour ma part je parle des choix en amont d'arriver au stade dépressif.

Un des patterns que j'observe chez les "dépressifs" est souvent d'avoir fait plein de mauvais choix avant (bien avant) d'être en phase dépressive.

Le choix le plus courant étant la lâcheté, mais ça peut être d'autres options (eg l'obligation de faire des horreurs).

Pour tenter de me faire comprendre, une personne qui empile/collectionne des choix humainement douteux ou mauvais

s'expose éventuellement à prendre conscience de la nature mauvaise de ses comportements, et éventuellement à avoir honte et se sentir mal à cause de ça.

Puis on va revamper ça en "dépression" car c'est un fourre-tout commode, socialement admis et tout le monde est d'accord que c'est une maladie comme la grippe.

En prime on a des médocs qui "soignent". Elle est pas belle la vie !

 

C'est sûrement un hasard si pas mal de gens aux minima sociaux sont en dépression.

 

Un exemple tragique et caricatural : un gars "en dépression" ... et quand tu grattes tu apprends qu'il a regardé un gamin se noyer sans pouvoir rien faire (sauf appeler la police).

 

La plupart des gens que je vois en dépression ont de facto un historique assez lourd avant d'arriver dans la phase dépression.

D'une certaine manière je me demande si ce n'est pas une punition qu'ils s'infligent pour tenter d'expier leur historique.

Et parfois l'historique est trop lourd pour être expié.

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Bah, c'est pour ça que Cyrulnik a eu autant de succès en parlant de résilience, parce qu'on s'est aperçu qu'aucun traumatisme ne pouvait empêcher la résilience, mais pas chez tout le monde peut être.

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Mais au secours. L'utilisation de l'übermensch (assez ironique d'ailleurs quand on connait la vie thymique de Nietzsche) est tout aussi con que celle de la faute de la société. J'avais déjà râlé je sais plus où ici sur quelqu'un qui disait que les alcooliques le sont uniquement à cause d'eux. Ça doit être passionnant de vous avoir dans des services de soins pour déblatérer vos théories et vos stratégies de prises en charge. "Mon craving, mon choix"

 

 

Il y a 9 heures, Rübezahl a dit :

Je me demande comment faisait la génération de mes grand-parents et avant quand la dépression n'avait pas encore été inventée ?????

 

Ah oui, c'est comme la fameuse théorie des afflictions mentales qui n'existaient pas avant la parution du DSM-1. Ce n'est pas parce que les généralistes balancent des anti-dépresseurs à tout le monde et surtout à n'importe qui dans leur cabinet que la maladie sort de nul part.

 

 

 

 

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Ce sont les milliers de petits choix que nous faisons chaque jour qui construisent notre personnalité et tracent le chemin que nous suivons dans notre vie.  Dans ce sens là on peut dire que ce sont nos choix qui nous amènent à la dépression.  Une fois qu'on a dit ça on est bien avancé.  Ce n'est pas en culpabilisant les malades qu'on va améliorer leur sort.  Quelques anecdotes tirées de mon expérience perso:

  1. Une jeune femme enchaînait les tentatives de suicide depuis l'adolescence.   Si ces parents avaient décidé de divorcer c'était pas vraiment sont choix.  Lorsque l'un de ses parents a tué l'autre pendant une dispute c'était pas vraiment son choix. Le jour où elle s'est retrouvée enceinte elle ne l'avait pas vraiment fait exprès.  Et là miracle, la naissance du bébé l'a transformée.  Elle est resté un peu fragile mais se retrouver responsable de quelqu'un de plus fragile qu'elle l'a remise sur pieds.
  2. Un jeune homme était en échec scolaire pendant ses études supérieures.  Il s'est enfoncé dans le complotisme, les nuits sans sommeil et une alimentation "alternative".  Le jour où il s'est retrouvé en sous-poids manifeste et en état d'épuisement physique et mental flagrant (selon ses amis et son médecin), ses parents ont décidé de le faire interner d'office.  Décision difficile (il leur en veut encore) mais qui lui a sauvé la vie.  Je suis bien incapable de dire si c'était ses choix qui l'ont amené dans cette situation.
  3. A plusieurs reprises sur les 30 dernières années j'ai consulté des psys, soit pour moi même soit pour ma famille proche.  A chaque fois j'ai été émerveillé de l'aide qu'ils ont apportée sans le moindre médicament.  Rien qu'en me (nous) faisant parler.

Tout ça pour dire que c'est facile de rejeter la responsabilité d'une dépression sur le malade.  La dépression c'est compliqué.  Elle prend forcément racine dans la vie du malade, mais ça ne suffit pas.

 

Et surtout pour dire: si vous avez pris conscience avec ce petit sondage que vous êtes mal, allez consulter un psy.  Si le psy ne vous convient pas, changez-en.  Si un psy veut vous faire avaler des pilules qui vous déplaisent ou vous faire faire des thérapies que vous trouvez bizarres, dites non merci.   Si vous en trouvez un qui vous fait du bien, foncez.  Dans certains cas c'est remboursé par la sécu (médecins psychiatres, centres médico-psy des hopitaux, etc)  Dans d'autres cas ça (psychologue clinicien en libéral) vous coutera de l'argent mais ça en vaut vraiment la peine.

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il y a 27 minutes, RaHaN a dit :

Ça doit être passionnant de vous avoir dans des services de soins

services de soins ... tu parles des endroits où les patients sont transformés

en composteurs à médicaments (c'est offert, c'est l'état qui paye) et légumes ambulants pendant des années,

mais où il faut être super content car sinon c'est sûr ils se seraient suicidés (ou transformés en poissons volants).

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il y a 25 minutes, DiabloSwing a dit :

Dépression, vraie maladie reconnue scientifiquement, ou petite nature qui s'enfonce tout seul comme un grand dans un drame personnel (naufrage) ? A vous de départager ;)

J'ai cité un pattern courant, je n'ai pas dit qu'il représentait 100% des cas.

 

Un autre pattern, moins fréquent mais réel, est celui de personnes qui culpabilisent pour des trucs inappropriés.

S'inventent des fautes. Prennent à coeur d'être responsable des malheurs (réels ou imaginaires) du globe.

Pas forcément des petites natures, ça peut même être l'inverse, ils "absorbent" la responsabilité du monde entier sur leurs épaules.

Des gens coupables de respirer des microbes, coupable de participer au RCA (population en hausse), etc.

D'abord simplement anxieux. Puis parfois ça va plus loin.

 

Related article :   https://getpocket.com/explore/item/who-should-you-trust-psychologists-have-a-surprising-answer

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Eh bah, même pas deux pages et un fil qui commençait intelligemment est parti en discours mal informés habituels sur la dépression, du genre de discours qui aggravent la situation d'un dépressif et l'enfoncent encore un peu plus dans la conviction qu'il n'y arrivera pas, que tout est de sa faute et qu'il est trop nul pour s'en sortir... Bravo les mecs. Merci à @Rübezahlet @Cortalus de rééquilibrer tout ça.. 

 

Plus sérieusement, le gros problème de cette période, c'est qu'elle combine des éléments déclencheurs classiques (difficultés financières ou familiales, deuil, incertitude professionnelle, soucis de santé) avec une impossibilité d'utiliser les bons vieux remèdes "naturels" (sport, vie sociale, vie associative, air frais, alimentation équilibrée et plaisante, repos) et de s'appuyer sur la médecine (professionnels plus difficiles à joindre, report des soins, manque de suivi), le tout avec en toile de fond un discours omniprésent qui est à la fois infantilisant, culpabilisateur et fataliste, donc qui ne pousse pas à se dire "je suis capable de m'en sortir et ça vaut le coup" dans sa vie personnelle. C'est un très, très mauvais cocktail. 

 

Pour répondre à la question : je suis entre 1 et 2 selon les jours parce que 2020 est l'année de la naissance de mon fils, sinon je serais probablement entre 5 et 6. Et je suis très tentée moi aussi par l'option "me jeter dans le militantisme libéral", ce que je ne peux pas faire autant que je ne voudrais - ne vous retenez pas, on a besoin de gens qui s'impliquent à fond ! Montez des actions, adhérez à l'association liberaux.org, proposes vos bonnes volontés, c'est le moment de se battre !!! 

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Il y a 4 heures, RaHaN a dit :

 

Ah oui, c'est comme la fameuse théorie des afflictions mentales qui n'existaient pas avant la parution du DSM-1. Ce n'est pas parce que les généralistes balancent des anti-dépresseurs à tout le monde et surtout à n'importe qui dans leur cabinet que la maladie sort de nul part.

 

 

 

 

Ce n'est pas non plus comme si la mélancolie n'était pas un thème traité dans tous les arts depuis des siècles.

J'ai un bon souvenir de cette exposition, même si ça fait longtemps https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/melancolie

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Il y a 22 heures, Hugh a dit :

 

Et comme il commence à guérir?

 

C'est un choix.

 

Cela peut se faire naturellement, car il s'agit parfois de phénomènes cycliques. Cela peut être le résultat d'une médication adaptée qui rééquilibre la biochimie du cerveau. Cela peut provenir d'une psychothérapie bien pensée. Il y a aussi des activités physiques ou intellectuelles qui sont l'équivalent pour le cerveau d'une rééducation, réorientant progressivement les circuits cognitifs, en particulier le système de la récompense. C'est souvent un peu de tout ça qui finit dans le meilleur des cas par amener le patient à retrouver les ressources mentales nécessaires pour faire le choix de s'en sortir.

 

Aller voir un dépressif et lui dire qu'il n'a qu'à choisir de guérir est une approche terriblement dommageable qui peut dans bien des cas aggraver la maladie. Non seulement la personne souffre, mais on lui sert le récit qu'elle est responsable de sa propre douleur, qu'elle l'a choisie. Cela renforce le sentiment d'auto-dépréciation et l'éloigne un peu plus de la guérison. A tout prendre, dans les idées fausses qui circulent en matière de médecine, je préfère encore l'homéopathie. Au moins, elle a l'avantage de l'effet placebo.

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à l’instant, Cortalus a dit :

 

Cela peut se faire naturellement, car il s'agit parfois de phénomènes cycliques. Cela peut être le résultat d'une médication adaptée qui rééquilibre la biochimie du cerveau. Cela peut provenir d'une psychothérapie bien pensée. Il y a aussi des activités physiques ou intellectuelles qui sont l'équivalent pour le cerveau d'une rééducation, réorientant progressivement les circuits cognitifs, en particulier le système de la récompense.

 

 

Médication: un choix

Des activités physiques: un choix

Des activités intellectuelles: un choix

 

Citation

C'est souvent un peu de tout ça qui finit dans le meilleur des cas par amener le patient à retrouver les ressources mentales nécessaires 

 

Oui. Un cocktail de choses (voir mon premier commentaire)

 

 

Citation

Aller voir un dépressif et lui dire qu'il n'a qu'à choisir de guérir est une approche terriblement dommageable qui peut dans bien des cas aggraver la maladie. Non seulement la personne souffre, mais on lui sert le récit qu'elle est responsable de sa propre douleur, qu'elle l'a choisie. Cela renforce le sentiment d'auto-dépréciation et l'éloigne un peu plus de la guérison. A tout prendre, dans les idées fausses qui circulent en matière de médecine, je préfère encore l'homéopathie. Au moins, elle a l'avantage de l'effet placebo.

 

Le dépressif pense sur la situation et après tout il sait sa responsabilité.

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Le 19/11/2020 à 11:15, Cortalus a dit :

On commence à parler dans les grands médias de l'épidémie psychiatrique. Un français sur cinq en état dépressif a priori.

Tant que ça? Ça sent l'étude un peu bs chic et choc ou c'est sérieux? (No offence hein, si c'est vraiment le cas ça suxx).

 

Sinon perso, j'ai envie de répondre 2.5. Je dois me fader le paramètre d'un truc pénible qui ne me concerne pas au premier degré mais qui fait bien ch** quand même (famille, vieillissante), et la situation globale n'aide guère à prendre l'air ou à être relax niveau évolution pro.

En fait ma plus grosse crainte c'est de ne pas réussir à gérer le niveau de stress et d'énervement et de me fader une mauvaise passe. Je sens que je suis un peu sous pression et que je tape dans ma réserve de patience et de self control. Par expérience ce réservoir n'est jamais infini.

Bon, je suis pas dans les tranchées à Verdun non plus, et j'aime conserver un certain optimisme d'action, hein.

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il y a 30 minutes, Hugh a dit :

Médication: un choix

Des activités physiques: un choix

Des activités intellectuelles: un choix

 

 

Oui. Un cocktail de choses (voir mon premier commentaire)

 

 

 

Le dépressif pense sur la situation et après tout il sait sa responsabilité.

 

Décider de se soigner n'est pas la même chose que décider de guérir, j'espère que tu le réalises ?

 

Quant à ton commentaire sur la responsabilité du dépressif, il témoigne d'une grande insensibilité ou d'un terrible manque d'information. Le cerveau est un organe comme les autres et personne ne décide avant sa naissance si il sera plus ou moins bien prédisposé à gérer la sérotonine, la régulation de l'humeur, et bien d'autres mécanismes qui conditionnent l'adaptation aux conditions de vie dans nos sociétés. Que le cerveau soit perçu traditionnellement comme le siège de la pensée ne signifie pas que la pensée contrôle le cerveau. Il y a des gens qui naissent littéralement handicapés dans leur capacité à éprouver de la joie, à distinguer la réalité du fantasme ou à tempérer les mouvements de leur humeur. Parce que ce handicap ne saute pas aux yeux ils devraient mériter notre mépris ?

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il y a 37 minutes, Alchimi a dit :

Tant que ça? Ça sent l'étude un peu bs chic et choc ou c'est sérieux? (No offence hein, si c'est vraiment le cas ça suxx).

 

Sinon perso, j'ai envie de répondre 2.5. Je dois me fader le paramètre d'un truc pénible qui ne me concerne pas au premier degré mais qui fait bien ch** quand même (famille, vieillissante), et la situation globale n'aide guère à prendre l'air ou à être relax niveau évolution pro.

En fait ma plus grosse crainte c'est de ne pas réussir à gérer le niveau de stress et d'énervement et de me fader une mauvaise passe. Je sens que je suis un peu sous pression et que je tape dans ma réserve de patience et de self control. Par expérience ce réservoir n'est jamais infini.

Bon, je suis pas dans les tranchées à Verdun non plus, et j'aime conserver un certain optimisme d'action, hein.

 

Ce sont des chiffres officiels. Sur le terrain, on a des infos très alarmantes venant des hôpitaux psy et des généralistes. Comme le soulignait Miss Liberty il y a une combinaison de facteurs unique en son genre (en plus, on est dans la période des dépressions saisonnières).

 

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@Cortalus Point taken. Cocktail de merde + période dépression saisonnières, ça me semble tout à fait logique.

Et ça pue vraiment si le terrain remonte pour de bon des infos tendax.

 

Un rapide tour sur google m'apprend que pas mal d'articles reprennent cette manchette. Faut voir les sources, mais de toute façon je ne doute guère d'un certain feu à la base de la fumée. J'ai déjà repéré pas mal de mes connaissances être pas forcément jouasses.

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il y a 10 minutes, Cortalus a dit :

Il y a des gens qui naissent littéralement handicapés dans leur capacité à éprouver de la joie, à distinguer la réalité du fantasme ou à tempérer les mouvements de leur humeur. Parce que ce handicap ne saute pas aux yeux ils devraient mériter notre mépris ?

Ça m'évoque également le mur de la chronicité auquel la psychiatrie (tant l'Institution que les soignants) essaie de franchir. Cette réalité est en contradiction totale avec le récit héroïque de l'übermensch que certains aimeraient bien nous offrir ici.

 

il y a 37 minutes, Alchimi a dit :

Tant que ça?

 

Je te remets ce que j'avais mis il y a à peu près un mois (je suis en psychiatrie, en tant que soignant pour le moment) :

  

Le 29/10/2020 à 11:42, RaHaN a dit :

Dans le réseau où je travaille, un certain nombre de services voyait ses places diminuées, voire était carrément supprimé, empêchant donc la prise en charge d'un certain nombre de personnes. Dans les services d'entrée, outre la réception d'un certain nombre d'individus fonctionnant en marge de la société (et ayant donc besoin plus d'un logement que d'un suivi psy), on a observé la réception d'un certain nombre de personnes inconnus des services parce que venant pour la première fois. Dans les services addicto, les temps de prise en charge ont été diminués pour permettre à un maximum de personnes d'être au moins "vu" (à défaut d'être correctement suivi), sauf qu'à la sortie, c'était retour à domicile (donc rechute à venir) parce que les délais d'attente pour les autres structures se comptaient en mois. J'ai jamais passé autant de temps à faire des suivis familiaux par téléphone, à la demande de ces derniers, alors que ça n'est habituellement pas ce qu'il se passe (certains évoquaient avaient l'impression de vivre avec des bombes à retardement à domicile). C'est-à-dire qu'en plus des difficultés du suivi des pathologies mentales déjà présentes, on y a joute également des facteurs de risque chez d'autres individus borderline.

 

Et faut pas me sortir qu'il s'agisse d'un biais de conjonction, si toutes les structures alertent sur la majoration des cas d'anxiété, de stress, de dépression (facteur de risque de conduites suicidaire), c'est pas pour faire du flan.

 

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à l’instant, Cortalus a dit :

 

Décider de se soigner n'est pas la même chose que décider de guérir, j'espère que tu le réalises ?

 

Bien, peut être un problème de traduction ou de language. Guérir et soigner: to heal (en anglais). Guérir et soigner: curar (en portugais). Il y a le "cuidar", mais le "cuidar" est immense. Ou le "tratamento" (traitement), est autre chose (en portugais).

 

Ici: https://aliceetshiva.fr/2019/05/22/guerir-et-soigner-immense-difference/

 

Citation

Se soigner, c’est une action pragmatique, un moyen (avaler un cachet, par exemple). Les médecins vous soignent.

Guérir relève plus de l’attitude, d’un processus. Le modèle de la médecine classique nous a rendu un peu passifs, spectateurs de notre santé. Nous recevons des soins comme un oisillon ouvrirait le bec pour être nourri (je force le trait, mais vous m’avez comprise !). Or, nous sommes les seuls à pouvoir nous guérir, c’est-à-dire à nous “délivrer d’un mal physique”, à “faire cesser une maladie” ! Nous sommes les seuls à pouvoir prendre les rennes de notre bien-être, à aller fouiller au fond de nous-mêmes pour découvrir les causes premières de nos maux, à adopter un état d’esprit un peu plus combattif, à enclencher un mécanisme de guérison profond. Les médecins, les différents thérapeutes et nos proches sont de très bons assistants, mais ne sont pas les personnages principaux de notre histoire.

 

C'est ça? 

à l’instant, Cortalus a dit :

Quant à ton commentaire sur la responsabilité du dépressif, il témoigne d'une grande insensibilité ou d'un terrible manque d'information. Le cerveau est un organe comme les autres et personne ne décide avant sa naissance si il sera plus ou moins bien prédisposé à gérer la sérotonine, la régulation de l'humeur, et bien d'autres mécanismes qui conditionnent l'adaptation aux conditions de vie dans nos sociétés. Que le cerveau soit perçu traditionnellement comme le siège de la pensée ne signifie pas que la pensée contrôle le cerveau. Il y a des gens qui naissent littéralement handicapés dans leur capacité à éprouver de la joie, à distinguer la réalité du fantasme ou à tempérer les mouvements de leur humeur. Parce que ce handicap ne saute pas aux yeux ils devraient mériter notre mépris ?

 

La théorie.

 

Mais je connais la pratique. Pour moi, dans mon cas. Je parle de moi (mais je connais, je parle de moi, de mon connaissance, c'est une connaissance importante). Monsieur, ne te mets pas en colère.

 

 

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Bon, je plaisantais, j'espère que les deux qui ont coché la dernière réponse ont quelque espoir, ou bien qu'ils plaisantent aussi (ce qui est bon signe).

En tout cas, si ça vous intéresse, je peux vous citer 7 traitements des plus doux aux plus violents qui peuvent permettre de sortir d'une dépression.

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Il y a 7 heures, Cortalus a dit :

Non seulement la personne souffre, mais on lui sert le récit qu'elle est responsable de sa propre douleur, qu'elle l'a choisie. Cela renforce le sentiment d'auto-dépréciation et l'éloigne un peu plus de la guérison.

Pour se rapprocher de la guérison, il faut déjà ne pas tourner le dos à la réalité.

Bien sûr que la personne dépressive est responsable, au 1° chef, de sa propre douleur.

Ce n'est évidemment pas en commençant déjà à lui raconter des histoires à ce sujet qu'on prend le chemin de la guérison.

 

Je connais des dépressifs qui le sont depuis des années, des décennies, certains depuis 40 ans !

Soignés depuis 40 ans selon la doctrine "toi tu n'y peux strictement rien, mais on a des soluces depuis l'extérieur qui vont faire le job".

Médicamentés/camisolés chimiquement avec tous les trucs qui vont bien.

Des zombies pendant l'essentiel de leurs vies.

 

Et, pour faire le // avec la situation actuelle, les toubibs qui "gèrent" ces patients à vie ... se déclarent heureux des résultats.

Et que ce serait bien sûr pire si on osait procéder autrement.

On est là aussi pleinement dans le débat sécurité/liberté, et tranché par plein de praticiens.

Pour éviter le risque du suicide, le patient est transformé en zombie.

C'est un choix dont il faut avoir conscience.

En tant que libéral, je suis bien sûr en désaccord avec ce choix.

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En ce qui me concerne, c'est étrange. Je crois avoir été au moins légèrement dépressif pendant quelques années, et jusqu'à cet été environ. Je crois en être sorti - plus d'idée noir, il m'arrive de temps en temps de me faire la remarque que j'aime bien ma vie, je m’émerveille plus spontanément d'une lecture ou d'un morceau de musique, etc. Pourtant, je vis beaucoup moins bien ce deuxième confinement que le premier.

 

Et je jouais complètement le jeu lors du premier - j'ai littéralement passé deux mois enfermé seul chez moi, en ne sortant maximum qu'une fois par semaine pour faire mes courses. (non pas que j'étais flippé ou que j'approuvais l'idée, mais j'y voyais comme la réalisation d'un vieux fantasme honteux d'introverti). Maintenant par contre, je vais au boulot, je vois quelques personnes, je me balade... Mais je ressens de plus en plus de colère et d'anxiété à la fois à propos de ce qui est en train de se passer politiquement, et de ce qui va suivre.

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Il y a des gens autistes depuis 40 ans. C'est vraiment qu'ils le font exprès. Et ces toubibs qui se déclarent heureux du résultat ! Une honte, vraiment... C'est la faute de l'État !


En ce qui me concerne, j'ai été à tendance fortement dépressive pendant 10 ans, en gros toute mon adolescence, jusqu'à mes 20 ans à peu près. Je ne sais pas du tout si ça c'est passé comme ca, mais dans même tête c'est assez clair : j'ai eu envie de prendre ma vie en main. Changement d'amis, changement de loisirs, changement de manière même de penser et arrêter
ce fatalisme. Je me suis découvert des talents cachés. Je me suis fait des amis qui me ressemblent (je crois que cest à cette periode que j'ai rencontré @Mister_Bretzel ! ), je suis devenu libéral. J'ai rencontré quelqu'un. Je suis passé en quelques mois d'un être un peu transparent, ennuyeux, pas sur de lui, broyant du noir tout le temps en la personne que je suis aujourd'hui, sans le moindre doute.

 

J'ai bien tenté de me faire suivre, mais je suis tombé sur de tels charlatans qu'aujourd'hui je refuse d'entendre parler de psychologue.

 

Alors, cause ou conséquence ? Peut être un peu des deux. Mais cette volonté, ce déclic, il venait bien d'efforts personnels très importants.

 

Ce n'est qu'une anecdote tout à fait personnelle, je ne pretends pas posséder le Savoir. Mais du coup mon impression à priori tend à être un juste milieu entre les discours que j'entends. Beaucoup de dépressifs n'y peuvent rien et doivent apprendre à vivre avec, et avec de l'aide. D'autres, à mon sens, pourraient fournir des efforts qui nécessite une remise en question fondamentale de soi, au delà de ce qui est possible pour beaucoup.

 

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il y a 2 minutes, cedric.org a dit :

Beaucoup de dépressifs n'y peuvent rien et doivent apprendre à vivre avec,

Il y a une ambiguïté entre les expressions "n'y peuvent rien" et "ne sont pas responsables" (au sens où je l'ai utilisé).

Je n'ai pas voulu dire qu'un dépressif est responsable (au sens "coupable") de son état, dans le sens où il aurait construit cet état.

Ce que je veux dire c'est que le problème de la dépression il est d'abord, fondamentalement, enraciné dans la personne concernée, et pas ailleurs.

 

Le gars qui naît avec un bras en moins, il n'y peut évidemment rien ... mais c'est quand même bel et bien d'abord son problème à lui, même s'il n'a rien fait pour.

Le gars qui naît avec une mauvaise aptitude à l'optimisme ou au bonheur, idem, mais c'est quand même bel et bien d'abord son problème à lui.

  • Yea 3
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il y a une heure, Rübezahl a dit :

Il y a une ambiguïté entre les expressions "n'y peuvent rien" et "ne sont pas responsables" (au sens où je l'ai utilisé).

Je n'ai pas voulu dire qu'un dépressif est responsable (au sens "coupable") de son état, dans le sens où il aurait construit cet état.

Ce que je veux dire c'est que le problème de la dépression il est d'abord, fondamentalement, enraciné dans la personne concernée, et pas ailleurs.

 

Le gars qui naît avec un bras en moins, il n'y peut évidemment rien ... mais c'est quand même bel et bien d'abord son problème à lui, même s'il n'a rien fait pour.

Le gars qui naît avec une mauvaise aptitude à l'optimisme ou au bonheur, idem, mais c'est quand même bel et bien d'abord son problème à lui.

 

Merci pour cette clarification, qui contribue énormément à apaiser la discussion de mon point de vue.

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il y a 3 minutes, Cortalus a dit :

Merci pour cette clarification, qui contribue énormément à apaiser la discussion de mon point de vue.

J'ai vu ce souci d'ambiguïté entre les mots "responsable" et "propriétaire/détenteur/hébergeur/etc" du problème depuis déjà qqs posts.

Mais sans arriver à bien l'exprimer.

Mes excuses pour avoir tardé.

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