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Psychologie expérimentale, psychométrie et cervelle de canut


Lancelot

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Je crée ce thread pour aborder un peu sérieusement la recherche en psychologie : cognitive (comment fonctionnent la perception, l'attention, la mémoire... ?), différentielle (quelles variations existent dans la population, à quoi sont-elles dues et quelles sont leurs conséquences ?), développementale, clinique (quelles sont les pathologies, leurs causes, leurs conséquences et éventuellement comment peut-on y remédier ?)... Je dis "sérieusement" dans le sens où, idéalement, il s'agirait de partager des articles et de les commenter.

 

Un sujet pour démarrer, la tendance à se considérer/s'afficher en victime comme un trait de personnalité.

Deux articles :

Quote
Ok, E., Qian, Y., Strejcek, B., & Aquino, K. (2020). Signaling virtuous victimhood as indicators of Dark Triad personalities. Journal of personality and social psychology.
 
We investigate the consequences and predictors of emitting signals of victimhood and virtue. In our first three studies, we show that the virtuous victim signal can facilitate nonreciprocal resource transfer from others to the signaler. Next, we develop and validate a victim signaling scale that we combine with an established measure of virtue signaling to operationalize the virtuous victim construct. We show that individuals with Dark Triad traits—Machiavellianism, Narcissism, Psychopathy—more frequently signal virtuous victimhood, controlling for demographic and socioeconomic variables that are commonly associated with victimization in Western societies. In Study 5, we show that a specific dimension of Machiavellianism—amoral manipulation—and a form of narcissism that reflects a person’s belief in their superior prosociality predict more frequent virtuous victim signaling. Studies 3, 4, and 6 test our hypothesis that the frequency of emitting virtuous victim signal predicts a person’s willingness to engage in and endorse ethically questionable behaviors, such as lying to earn a bonus, intention to purchase counterfeit products and moral judgments of counterfeiters, and making exaggerated claims about being harmed in an organizational context.

 

Quote
Gabay, R., Hameiri, B., Rubel-Lifschitz, T., & Nadler, A. (2020). The tendency for interpersonal victimhood: The personality construct and its consequences. Personality and Individual Differences, 165, 110134.
 
In the present research, we introduce a conceptualization of the Tendency for Interpersonal Victimhood (TIV), which we define as an enduring feeling that the self is a victim across different kinds of interpersonal relationships. Then, in a comprehensive set of eight studies, we develop a measure for this novel personality trait, TIV, and examine its correlates, as well as its affective, cognitive, and behavioral consequences. In Part 1 (Studies 1A-1C) we establish the construct of TIV, with its four dimensions; i.e., need for recognition, moral elitism, lack of empathy, and rumination, and then assess TIV's internal consistency, stability over time, and its effect on the interpretation of ambiguous situations. In Part 2 (Studies 2A-2C) we examine TIV's convergent and discriminant validities, using several personality dimensions, and the role of attachment styles as conceptual antecedents. In Part 3 (Studies 3–4) we explore the cognitive and behavioral consequences of TIV. Specifically, we examine the relationships between TIV, negative attribution and recall biases, and the desire for revenge (Study 3), and the effects of TIV on behavioral revenge (Study 4). The findings highlight the importance of understanding, conceptualizing, and empirically testing TIV, and suggest that victimhood is a stable and meaningful personality tendency.

 

Une vulgarisation par Reason : https://reason.com/2020/12/10/tendency-for-interpersonal-victimhood-trauma-research-study-trigger/

Sa traduction dans un journal de référence : https://www.contrepoints.org/2020/12/14/386536-un-type-de-personnalite-la-tendance-a-se-victimisation

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Bonne idée de sujet. Désolé de ne pas pouvoir contribuer "sérieusement" comme tu le souhaiterais.

L'article de Reason fait échos à ce que je sentais, à savoir le fait que "l'anti-racisme" qui confine parfois au "racisme inversé" est quand même de nature différente.

 

Je m'étais déjà posé la question des différents traits de personnalité favorisant l'étatisme et le socialisme.

 

Pour moi, la nomenclature est la suivante :

 

1°) Tendance dirigiste

 

(le but de l'Etat est un objectif global, économique ou environnemental, indépendamment de toute idée égalitariste).

Exemple : le saint-simonisme, le planisme etc

 

L'erreur peut-être autant intellectuelle (difficulté à comprendre la supériorité d'un ordre spontané qu'un ordre construit) que psychologique.

 

Du côté des dirigeants, on peut mettre la mégalomanie, le goût de la domination et aussi le besoin de contrôle (comme mécanisme pour rassurer)

 

Du côté des dirigés, la soumission mais également le narcissisme par procuration.

 

2°) Tendance égalitariste

 

On a la tendance à la victimisation décrite ici mais aussi le mythe du sauveur mais aussi l'altruisme mal compris (ex l'abbé Pierre).

 

Désolé par d'articles...

 

En revanche, pour faire échos au titre du thread :

 

 

 

 

 

 

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il y a 7 minutes, Domi a dit :

Tendance égalitariste

Tiens, il est déjà bien établi que c'est un trait culturel, mais est-ce qu'il existe des traits psychologiques/psychométriques stables qui y sont associés ou qui en sont des prédicteurs relativement fiables ? Quelque chose dans la littérature, @Lancelot ?

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il y a 7 minutes, Rincevent a dit :

Tiens, il est déjà bien établi que c'est un trait culturel, mais est-ce qu'il existe des traits psychologiques/psychométriques stables qui y sont associés ou qui en sont des prédicteurs relativement fiables ? Quelque chose dans la littérature, @Lancelot ?

 

En attendant la réponse de Lancelot, l'article qu'il cite (dont je n'ai lu que la vulgarisation) a tout l'air d'une bonne piste. Dans l'expérience où l'ordinateur livre une somme inégale le joueur lui retire de l'argent pour se venger.

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48 minutes ago, Domi said:

Bonne idée de sujet. Désolé de ne pas pouvoir contribuer "sérieusement" comme tu le souhaiterais.

Mon but n'était pas de faire peur aux gens :lol:

Je voudrais simplement éviter les débats tarte à la crème et échanges d'invectives qu'on peut avoir sur l'autre thread en taverne.

 

48 minutes ago, Domi said:

Je m'étais déjà posé la question des différents traits de personnalité favorisant l'étatisme et le socialisme.

 

39 minutes ago, Rincevent said:

Tiens, il est déjà bien établi que c'est un trait culturel, mais est-ce qu'il existe des traits psychologiques/psychométriques stables qui y sont associés ou qui en sont des prédicteurs relativement fiables ? Quelque chose dans la littérature, @Lancelot ?

Ça doit être quelque chose dont parle Haidt, mais je le connais mal.

 

Cependant comme premier élément j'avais noté un de ses articles (assez vieux, peut-être qu'il a plus creusé depuis) qui prend si on peut dire le problème par l'autre bout :

Quote
Iyer, R., Koleva, S., Graham, J., Ditto, P., & Haidt, J. (2012). Understanding libertarian morality: The psychological dispositions of self-identified libertarians. PloS one, 7(8), e42366.
 
Libertarians are an increasingly prominent ideological group in U.S. politics, yet they have been largely unstudied. Across 16 measures in a large web-based sample that included 11,994 self-identified libertarians, we sought to understand the moral and psychological characteristics of self-described libertarians. Based on an intuitionist view of moral judgment, we focused on the underlying affective and cognitive dispositions that accompany this unique worldview. Compared to self-identified liberals and conservatives, libertarians showed 1) stronger endorsement of individual liberty as their foremost guiding principle, and weaker endorsement of all other moral principles; 2) a relatively cerebral as opposed to emotional cognitive style; and 3) lower interdependence and social relatedness. As predicted by intuitionist theories concerning the origins of moral reasoning, libertarian values showed convergent relationships with libertarian emotional dispositions and social preferences. Our findings add to a growing recognition of the role of personality differences in the organization of political attitudes.

 

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Il y a 17 heures, Lancelot a dit :

Un sujet pour démarrer, la tendance à se considérer/s'afficher en victime comme un trait de personnalité.

 

Intéressant, d'autant plus que c'est une manifestation que l'on ne retrouve pas dans les descriptions des troubles de la personnalité caractérisés (parano., schizoïde, schizotypique, borderline...etc). 

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il y a 8 minutes, Reykjavik a dit :

Intéressant, d'autant plus que c'est une manifestation que l'on ne retrouve pas dans les descriptions des troubles de la personnalité caractérisés (parano., schizoïde, schizotypique, borderline...etc). 

ama c'est une pathologie moderne, qui émerge uniquement car elle est rendu possible par l'opulence du monde moderne, et aujourd'hui carrément par l'émergence d'une industrie qui vit de ce genre de dinguerie.

ça a probablement existé préalablement, mais sans jamais atteindre la masse critique, car les porteurs/vecteurs ne faisaient pas de vieux os.

C'est Giono ou Magnan qui fait une allusion à certains petits tas de pierre dans les campagnes où finissaient ces individus, quand l'entourage jugeait préférable d'en terminer ainsi.

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Pour moi c’est juste un des pôles déjà établis de l’axe antisocial, et plus précisément du narcissisme.

 

L’étude se limite au seul mode « grandiose » du narcissisme mais pour avoir été confronté à plusieurs personnes de ce type et participer à un groupe de soutien d’enfants de narcissiques je sais très bien qu’ils basculent très facilement en mode « victimaire » quand ils n’ont pas le dessus (physiquement ou moralement). C’est un mode où ils essaient d’obtenir l’apitoiement de leur entourage en forçant le trait autant que possible, en déformant la réalité (ou en mentant éhontément) et en accusant un ennemi habituel ou bien en s’inventant de vastes conspirations maléfiques visant à leur nuire spécifiquement.

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il y a 28 minutes, Jesrad a dit :

je sais très bien qu’ils basculent très facilement en mode « victimaire » quand ils n’ont pas le dessus (physiquement ou moralement).

Observations identiques pour certains cas analogues :

la personne voit se réduire ses capacités d'emprise psychologique ... : "il ne me reste plus que le suicide", les proches (encore sous l'emprise) t'informent que la personne "ne va vraiment pas bien."

Résultat des courses, strictement rien (le suicide, c'est bon pour les soumis).

Je vous épargne le chapitre démonstrations de mauvaise santé (plein de finesse).

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Carrément. Ça va jusqu’à la course au pire, si tu leur dis que tu as un cancer en phase terminale ils sont capables de te répondre que leur mal de tête (imaginaire) c’est le signe évident du stade final de la leucécarcinosida qui va les tuer dans les 5 prochaines minutes. Et si tu t’es cassé les deux jambes, et bien eux ils s’en sont cassés quatre, une fois.

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Du coup je suis un peu allé me perdre sur google scholar au sujet de l'égalitarisme @Rincevent @Domi. J'ai trouvé quelques trucs rigolos ou intéressants.

 

D'abord du Haidt récent (les notions d'universalisme contre parochialisme et du "ambit of concern" recoupent en partie, sous un autre angle, mes propres réflexions sur la morale que j'ai pu exprimer ailleurs) :

Quote
Waytz, A., Iyer, R., Young, L., Haidt, J., & Graham, J. (2019). Ideological differences in the expanse of the moral circle. Nature communications, 10(1), 1-12.
 
Do clashes between ideologies reflect policy differences or something more fundamental? The present research suggests they reflect core psychological differences such that liberals express compassion toward less structured and more encompassing entities (i.e., universalism), whereas conservatives express compassion toward more well-defined and less encompassing entities (i.e., parochialism). Here we report seven studies illustrating universalist versus parochial differences in compassion. Studies 1a-1c show that liberals, relative to conservatives, express greater moral concern toward friends relative to family, and the world relative to the nation. Studies 2a-2b demonstrate these universalist versus parochial preferences extend toward simple shapes depicted as proxies for loose versus tight social circles. Using stimuli devoid of political relevance demonstrates that the universalist-parochialist distinction does not simply reflect differing policy preferences. Studies 3a-3b indicate these universalist versus parochial tendencies extend to humans versus nonhumans more generally, demonstrating the breadth of these psychological differences.
 
[...]
 
leading French right-wing politician, Marie Le Pen [:icon_ptdr:]
 
[...]
 
We also do not examine the relationship between ideology and ambit of concern for libertarians, a group that exhibits low general empathy, low universalism, but also low endorsement of the binding moral foundations that typify conservative ideology34. Additional research examining libertarians can better capture moral concern beyond the simple liberal–conservative dimension.

 

Il y a bien certains chercheurs qui s'intéressent à l'égalitarisme en tant que trait individuel :

Quote

Sheehy-Skeffington, J., & Thomsen, L. (2020). Egalitarianism: psychological and socio-ecological foundations. Current Opinion in Psychology, 32, 146-152.

 

Highlights

• Societal politics and ideology are undergirded by basic relational strategies rooted in dilemmas of resource distribution.

• Core representations and motives for equality and hierarchy emerge in infancy.

• Individual differences in egalitarian strategies manifest in infancy, stabilize in adolescence, and are partly heritable.

• The extent, consensuality, and predictive power of egalitarianism depend on societal context.

•A multi-level approach is needed to account for both the biological and socio-ecological foundations of egalitarianism.

 

Individual differences in social and political attitudes have their roots in evolved motives for basic kinds of social relationships. Egalitarianism is the preference for the application of the one of these relational models-equality—over that of another—dominance—to the context of societal intergroup relations. We present recent research on the origins of egalitarianism in terms of universal social cognitive mechanisms (activated as early as infancy), systematic (partly heritable) individual differences, and the affordances and constraints of one’s immediate and macro-structural context. Just as the psychological impact of socioeconomic conditions depends on the mind being equipped to perceive and navigate them, so the expression of the evolved underpinnings of inequality concerns depends critically on social and societal experiences.

 

Mais la plupart des articles s'intéressent plutôt à la manière dont les inégalités sont perçues selon différents paramètres (ce qui relève plutôt de la psychologie sociale) :

Quote
Nettle, D., & Saxe, R. (2020). Preferences for redistribution are sensitive to perceived luck, social homogeneity, war and scarcity. Cognition, 198, 104234.
 
Many human societies feature institutions for redistributing resources from some individuals to others, but preferred levels of redistribution vary greatly within and between populations. We postulate that support for redistribution is the output of a structured cognitive system that is sensitive to features of the social situation. We developed an experimental approach in which participants prescribe appropriate redistribution for hypothetical villages whose features vary. Over seven experiments involving 2400 adults from the UK, we show that participants shift their redistribution preferences systematically as situational features change. Higher levels of redistribution are favoured when luck is more important in the initial distribution of resources; when social groups are more homogeneous; when the group is at war; and when resources are abundant rather than scarce. Judgements about the right level of redistribution carry moderate or high levels of moral conviction. Participants have systematic intuitions about when the implementation of redistribution will prove problematic, distinct from their intuitions about when it is desirable. Individuals are only weakly consistent in the level of redistribution they prefer, and political orientation explains rather little variation in preferred redistribution for a given situation. We argue that people have divergent views on redistribution at least in part because they have different appraisals of the features of their societies. Understanding the operating principles of the psychology of redistribution may help explain variation and change in support for, and hence existence of, redistributive institutions across societies and over time.

 

Quote
García‐Sánchez, E., Osborne, D., Willis, G. B., & Rodríguez‐Bailón, R. (2020). Attitudes towards redistribution and the interplay between perceptions and beliefs about inequality. British Journal of Social Psychology, 59(1), 111-136.
 
Although economic inequality has increased over the last few decades, support for redistributive policies is not widely accepted by the public. In this paper, we examine whether attitudes towards redistribution are a product of both perceptions of, and beliefs about, inequality. Specifically, we argue that the association between perceived inequality and support for redistribution varies by beliefs that justify inequality. We investigated this hypothesis in a cross‐cultural/country sample (N = 56,021 from 41 countries) using two different operationalizations of support for redistribution and two distinct beliefs that justify inequality. As hypothesized, the perceived size of the income gap correlated positively with believing that it is the government's responsibility to reduce inequality among those who rejected beliefs that justify inequality, whereas there was no association for those who endorsed these beliefs. Similarly, perceived economic inequality correlated positively with support for progressive taxation, but this association was weaker among those who endorsed meritocratic and equal opportunity beliefs. Together, these results demonstrate that ideologies influence the relationship between perceived inequality and attitudes towards redistribution, and that support for redistribution varies by how the policy is framed.

 

Quote
Starmans, C., Sheskin, M., & Bloom, P. (2017). Why people prefer unequal societies. Nature Human Behaviour, 1(4), 0082.
 
There is immense concern about economic inequality, both among the scholarly community and in the general public, and many insist that equality is an important social goal. However, when people are asked about the ideal distribution of wealth in their country, they actually prefer unequal societies. We suggest that these two phenomena can be reconciled by noticing that, despite appearances to the contrary, there is no evidence that people are bothered by economic inequality itself. Rather, they are bothered by something that is often confounded with inequality: economic unfairness. Drawing upon laboratory studies, cross-cultural research, and experiments with babies and young children, we argue that humans naturally favour fair distributions, not equal ones, and that when fairness and equality clash, people prefer fair inequality over unfair equality. Both psychological research and decisions by policymakers would benefit from more clearly distinguishing inequality from unfairness.

 

Quote
Trump, K. S. (2020). When and why is economic inequality seen as fair. Current Opinion in Behavioral Sciences, 34, 46-51.
 

Highlights

• Inequality is seen as fair when it is considered consistent with broadly shared normative rules.

• Disagreements arise from ambiguities in whether these normative rules have been violated.

• Fairness judgments are affected by information, self-interest, group-interest, and system justification.

• Economic mobility serves as a signal that inequality is caused by merit and thus legitimate.

 

Economic inequality is seen as fair when people believe it to be the result of fair processes, or in other words, in accordance with normative rules about resource allocation. As a result, people may support substantial inequalities of outcome as fair. There is broad agreement, within and across societies, on the normative rules that govern resource allocation. However, when people use these rules to evaluate specific instances of inequality, their conclusions are systematically affected by available information, self-interest and group-interest, and system justification. This causes divided opinions regarding the fairness of specific inequalities. Recent evidence suggests that growing economic inequality does not directly impact perceptions of fairness, but may reduce perceptions of meritocracy, thereby indirectly reducing the legitimacy of inequality.

 

 

Voilà, désolé de vous balancer ça sans trop d'analyse mais ça fait du grain à moudre.

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49 minutes ago, NoName said:

D'un point de vue universitaire, tu penses quoi de Haidt ? Il est maintenant plus connu comme figure publique mais est-ce qu'il est solide 

Il est pris au sérieux dans son domaine: il est beaucoup cité, en bien ou en mal les gens ressentent le besoin de se situer par rapport à lui. Après c'est à double tranchant parce qu'il passe beaucoup de temps à développer sa théorie en psychologie morale (l'article que je viens de citer est un exemple) et à répondre à ceux qui la critiquent. Effectivement il passe aussi beaucoup de temps à écrire (ou signer) des tribunes diverses sans valeur scientifique. Il a aussi quelques chevaux de bataille un peu chelous, par exemple récemment il s'énerve dans Nature sur les méchants écrans.

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  • 2 months later...

Tiens un article dans Quillette sur les avantages évolutionnaires de faire la victime, liés à la psychopathie (la dark triad). Votre truc quoi. Il est même question d'en faire un trait de personnalité. A la fin, ils introduisent le thème intéressant de competitive victimhood.

Citation

For example, research has shown that people ramp up their own status as victims of discrimination when they are accused of discriminating against others or even when they are merely characterized as being relatively advantaged.

For example, in a nationally representative poll of Americans, roughly 65 percent of adults expressed at least moderate agreement with the proposition that the system works against people like them.

:lol:

Enfin, ce passage qui aurait pu être écrit par @Rincevent:

Citation

Historically, our ancestors may have been better able to discern habitual or false victim signalers from those in true need. We lived in smaller communities where we tended to know what was happening, and to whom—and so those who deceived others were at higher risk of getting caught.

https://quillette.com/2021/02/27/the-evolutionary-advantages-of-playing-victim/

Il y a des études linkées.

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Il y a 3 heures, Vilfredo Pareto a dit :

For example, in a nationally representative poll of Americans, roughly 65 percent of adults expressed at least moderate agreement with the proposition that the system works against people like them.

This will end well, specially in a democracy.

 

Il y a 2 heures, Lancelot a dit :

Genre les études citées dans le premier message de ce thread ? ?

On parie ? ;)

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  • 3 weeks later...

Le lien entre la dépression et la densité synaptique (corrélation négative) et le rôle du sommeil en particulier du REM (que les dépressifs expérimentent en plus grande quantité)

Sur le blog de Scott Alexander 

https://astralcodexten.substack.com/p/sleep-is-the-mate-of-death

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Le 20/03/2021 à 08:07, Vilfredo Pareto a dit :

Le lien entre la dépression et la densité synaptique (corrélation négative) et le rôle du sommeil en particulier du REM (que les dépressifs expérimentent en plus grande quantité)

Sur le blog de Scott Alexander 

https://astralcodexten.substack.com/p/sleep-is-the-mate-of-death

 

Ah très intéressant et un peu contre-intuitif au premier abord priver de sommeil un patient dépressif va améliorer ses symptômes jusqu'à ce qu'il dorme à nouveau !!

Bon je vais finir de le lire tout de même...

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il y a 28 minutes, POE a dit :

Ah très intéressant et un peu contre-intuitif au premier abord

Oui, de plus je trouve ça excellemment écrit. Du point de vue pédagogique, c'est de la vulgarisation de haut niveau.

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Il y a 4 heures, Vilfredo Pareto a dit :

Oui, de plus je trouve ça excellemment écrit. Du point de vue pédagogique, c'est de la vulgarisation de haut niveau.

Comme toujours chez Scott Alexander. Je disais il y a quelques temps que son blog (enfin, ses blogs à présent) sont une perle, un bijou de ce que les Interwebs ont de mieux à offrir, et ce même si l'on n'est pas d'accord avec lui. Ce n'était pas une exagération. 

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Le 16/12/2020 à 16:58, Lancelot a dit :

Du coup je suis un peu allé me perdre sur google scholar au sujet de l'égalitarisme

Et au détour d'une vidéo de Tom Scott, je trouve cette étude : depuis que la Norvège a rendu publiques les données fiscales de tous ses citoyens, les plus riches sont devenus plus heureux et les moins riches sont moins heureux. Ignorance can be bliss.

 

https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=2657808

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  • 1 month later...

La force de la poignée de main: un prédicteur du suicide?

Dans Psychology Today.

L'article présente en plus l'intérêt de faire quelques rappels sur les connaissances en psychologie sur le suicide (par exemple je suis surpris de voir qu'on se suicide plus l'aprèm après ce que j'avais lu de Scott Alexander). La sociologie des suicidés (principalement des hommes) me fait me demander la chose suivante: comment se fait-il que les femmes, qui ont des scores plus élevés en neuroticism (In general, depression and suicidal ideation were more common in females), se suicident moins? Parce que la dépression ne semble pas être déterminante (In the current investigation, the relationship between handgrip strength and suicidal ideation remained even after controlling for depression. Why? Perhaps suicidal thoughts are more specifically linked with hopelessness or lack of purpose in life (as opposed to depression).)? Pourquoi pas, mais quelle est la claire différence entre

  • neuroticism (sensibilité à l'émotion négative)
  • pensées suicidaires
  • dépression

?

Finalement, l'explication en elle-même (les gens qui ont une moins grosse poignée de main sont moins musclés et donc vont moins bien, on 0 estime d'eux-mêmes, mouais ok) n'est pas ouf, c'est plutôt le petit résumé de l'état de l'art qui m'intrigue.

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il y a 3 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

La sociologie des suicidés (principalement des hommes) me fait me demander la chose suivante: comment se fait-il que les femmes, qui ont des scores plus élevés en neuroticism (In general, depression and suicidal ideation were more common in females), se suicident moins?

Il me semble qu'elles font tout de même plus de tentatives. Seulement, elles emploient des moyens moins efficaces (poison, se tailler les veines, viser le coeur plutôt que la tête lorsqu'elles utilisent un fusil ou un couteau...) que les hommes (défenestration, pendaison, arme à feu...). On traduit parfois leur plus grande part d'heureux "échecs" par une volonté d'attirer l'attention plus que de vraiment en finir. Peut-être, je ne sais pas (homme ou femme, est-ce qu'il n'y a pas toujours une volonté de voir sa souffrance être reconnue ?). Peut-être aussi que, de façon tout à fait perpendiculaire à "l'honnêteté" de l'intention suicidaire, les femmes sont plus enclines à s'y prendre de façon féminine, et les hommes, de façon virile, c'est à dire plus efficace dans ce dernier cas, puisque ce qui marche bien, ce qui est très violent, est plutôt considéré comme masculin. 

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Il y a 2 heures, Vilfredo Pareto a dit :

La sociologie des suicidés (principalement des hommes) me fait me demander la chose suivante: comment se fait-il que les femmes, qui ont des scores plus élevés en neuroticism (In general, depression and suicidal ideation were more common in females), se suicident moins?

Elles tentent davantage, mais elles réussissent moins.

 

De la, deux hypothèses. L'une, très misogyne, parce qu'elles sont empotées. L'autre, horriblement misogyne (et inspirée de Bettelheim), est que quand les femmes tentent de se suicider, ce n'est pas pour en finir mais pour appeler les autres à l'aide (alors que quand les hommes se suicident c'est vraiment pour en finir). 

 

Edit : partiellement grillé par Mégillounnet.

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il y a 39 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

Le mec qui a écrit sur les contes de fées?

Celui-là même. Il a écrit beaucoup de merdes (psychanalyse oblige), et quelques trucs intéressants (genre son texte sur le suicide).

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il y a 3 minutes, Rincevent a dit :

psychanalyse oblige

Ok faudrait ouvrir un thread sur les critiques de la psychanalyse. Faudrait que je lise un peu (Eysenck, Jung, Frankl) avant.

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OK bah moi qui me posais des questions sur la dépression, Scott Alexander vient de publier une synthèse sur l'état de l'art sur le sujet: https://astralcodexten.substack.com/p/peer-review-request-depression

Ce n'est pas la lecture la plus uplifting du monde pour se changer les idées, mais ça a l'air bien (et assez compréhensif).

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