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Flat taxe liberhallal?


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53 minutes ago, Rincevent said:
Quote

loteries

 

Benjamin Constant n'aimait pas du tout cette idée. 

Le souvenir marquant des guerres Napoléoniennes ?

 

La méthode était pourtant très efficace, et permettait à ceux qui refusaient le service de "racheter" le bon numéro d'un volontaire. Celà fournisssait un mécanisme de transferts sociaux gratuits.

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il y a 2 minutes, Lameador a dit :

La méthode était pourtant très efficace, et permettait à ceux qui refusaient le service de "racheter" le bon numéro d'un volontaire.

Constant parlait plutôt du Loto, je pense. Et il n'est pas inutile que, dans le cas où la conscription est en vigueur, l'élite elle-même en goûte un peu plutôt que d'imposer des trucs désagréables à la masse.

 

Je retrouve le passage de Constant dans ses PdP, Livre XI ("De l'Impôt"), chapitre V :

Citation

Il y a des impôts dont la perception est très facile et qui cependant doivent être rejetés, parce que leur tendance directe est de corrompre et de pervertir les hommes. Aucun impôt, par exemple, ne se paye avec autant de plaisir que les loteries. L'autorité n'a besoin d'aucune force coercitive pour assurer la rentrée de cette contribution. Mais les loteries offrant des moyens de fortune qui ne tiennent point à l'industrie, au travail, à la prudence jettent dans les calculs du peuple le genre de désordre le plus dangereux. La multiplicité des chances fait illusion sur l’improbabilité du succès. La modicité des mises invite à des tentatives réitérées. Le dérangement, les embarras, la ruine, le crime en résultent. Les classes inférieures de la société, victimes des rêves séduisants dont on les enivre attentent à la propriété, qui se trouve à leur portée, se flattant qu'un sort favorable leur permettra de cacher leur faute en la réparant. Aucune considération fiscale ne peut justifier des institutions qui entraînent de pareilles conséquences.

TL;DR : La loterie est incompatible avec un mode de vie bourgeois, qui est indispensable à la société libérale moderne.

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il y a 4 minutes, Lancelot a dit :

Bah en attendant le loto existe et ne va pas s'en aller de sitôt, donc autant s'en servir.

Constant réfléchissait à une période où un tas d'idées fusaient pour tout reconstruire ; je pense qu'il faut l’interpréter comme "on ne peut pas considérer les loteries comme une ressource autre que marginale, même à l'échelle du budget d'un État minimal".

 

il y a 1 minute, Liber Pater a dit :

C'est un pdv moraliste

Sue me, sue Constant. ;)

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Un taxe sur le loto, c'est aussi une taxe sur la stupidité... L'eugéniste caché en moi approuve :ph34r:

 

Semi HS/fiction.

Révélation

J'ai toujours eu (enfin, depuis quelques années) envie d'écrire un roman ou une nouvelle se déroulant dans un monde où l'état, au nom d'un idéal moraliste vaguement inspiré de Sandel, se mettrait à tirer ses revenus principalement, voire exclusivement, de taxes sur des activités jugées répréhensibles, jeu d'argent, luxe, alcool, tabac, drogue, prostitution, pollution... Du coup, l'état, parti d'une conception de lui-même comme garant des vertus, devient un truc honteux, un cloaque, il ne devient plus rien d'autre que le truc auquel tu as à faire quand tu te livres au vice. Les gens ont honte aussi bien de payer des taxes que de toucher de l'argent public sale, et le trésor d'état ne se met plus qu'à financer un train de vie fastueux aux nombreux fonctionnaires, à la fois puissants et méprisés. Personne ne proteste contre l'état, puisque ça reviendrait à s'avouer licencieux. Le protagoniste est un pauvre gars un peu simplet et perdu qui veut faire réduire l'impôt sur son vice préféré, et il devient un genre de paria sans trop comprendre ce qui lui arrive, mais il s'obstine quand même. Vers la fin, il rencontre un haut fonctionnaire qui se lance dans un monologue, présentant l'état comme une sorte de diable incompris, chargé de prendre sur lui la laideur de tout l'univers pour permettre au reste du monde d'être bon. Mais ensuite, une fois le héros parti, dans le dernier chapitre, on s'aperçoit que ce type là est un pervers sexuel et un opiomane, et il discute avec un autre haut fonctionnaire, ou l'un de ses subordonnés peut-être, pour le coup un type austère qui ne pense à rien d'autre qu'au bon fonctionnement de l'état, et il l'écoute lui proposer différentes pistes pour augmenter les revenus fiscaux, et faisant par exemple la promotion d'une nouvelle prison-bordel ou d'une nouvelle drogue sous couvert d'une campagne de prévention. Ca pourrait aussi être cool si le style devenait de plus en plus sale au fil du récit, avec vers la fin des phrases plus courtes et un vocabulaire plus vulgaire, d'où ne ressortirait que le joli monologue du fonks.

Mais je ne sais pas écrire d'histoire, et j'ai la flemme.

 

Il y a 6 heures, Lameador a dit :

Seigneuriage :

+ Assiette très simple

+ Très difficile à frauder

+ Offre des effets sociaux intéressants (notamment sur la gestion des carrières salariées)

+ Respecte la vie privée, et notamment le secret des revenus et patrimoines

- Contournable avec un peu d'efforts

- Catastrophique si on appuie trop fort sur la pédale

- Filer une mitraillette à un enfant de 4 ans ...

 

Par "effet sociaux intéressants", tu veux dire, faire baisser secrètement la valeur réelle des salaires pour filer un petit coup de pouce aux entreprises ? Dans les effets négatifs, il y a aussi la déformation des signaux-prix (plus que les autres impôts), l'augmentation de la préférence pour le présent, et la redistribution du bas vers le haut de la valeur.

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il y a 35 minutes, Mégille a dit :

Un taxe sur le loto, c'est aussi une taxe sur la stupidité... L'eugéniste caché en moi approuve 

Tu penses bien que c'est le genre de choses qui tendent aussi à me séduire, mais il faut savoir résister à la séduction. ;)

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Il y a 8 heures, Lameador a dit :

 

Je vais éviter le très tentant point Godwin, je dirais juste que tu pourrais t'entendre avec Mélenchon pour tondre les 10 plus gros patrimoines du pays. Ca suffira à financer un état régalien, et le palais du Grand Percepteur.

 

Gnié??

 

Il y a 8 heures, Lameador a dit :

 

Je pense que l'égalité devant l'impôt est une condition nécessaire de son acceptabilité.

 

Nous en sommes loin et c'est justement à cause de la dimension morale qui est donnée à la fiscalité.

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il y a 50 minutes, Mégille a dit :

fiction.

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J'ai toujours eu (enfin, depuis quelques années) envie d'écrire un roman ou une nouvelle se déroulant dans un monde où l'état, au nom d'un idéal moraliste vaguement inspiré de Sandel, se mettrait à tirer ses revenus principalement, voire exclusivement, de taxes sur des activités jugées répréhensibles, jeu d'argent, luxe, alcool, tabac, drogue, prostitution, pollution... Du coup, l'état, parti d'une conception de lui-même comme garant des vertus, devient un truc honteux, un cloaque, il ne devient plus rien d'autre que le truc auquel tu as à faire quand tu te livres au vice. Les gens ont honte aussi bien de payer des taxes que de toucher de l'argent public sale, et le trésor d'état ne se met plus qu'à financer un train de vie fastueux aux nombreux fonctionnaires, à la fois puissants et méprisés. Personne ne proteste contre l'état, puisque ça reviendrait à s'avouer licencieux. Le protagoniste est un pauvre gars un peu simplet et perdu qui veut faire réduire l'impôt sur son vice préféré, et il devient un genre de paria sans trop comprendre ce qui lui arrive, mais il s'obstine quand même. Vers la fin, il rencontre un haut fonctionnaire qui se lance dans un monologue, présentant l'état comme une sorte de diable incompris, chargé de prendre sur lui la laideur de tout l'univers pour permettre au reste du monde d'être bon. Mais ensuite, une fois le héros parti, dans le dernier chapitre, on s'aperçoit que ce type là est un pervers sexuel et un opiomane, et il discute avec un autre haut fonctionnaire, ou l'un de ses subordonnés peut-être, pour le coup un type austère qui ne pense à rien d'autre qu'au bon fonctionnement de l'état, et il l'écoute lui proposer différentes pistes pour augmenter les revenus fiscaux, et faisant par exemple la promotion d'une nouvelle prison-bordel ou d'une nouvelle drogue sous couvert d'une campagne de prévention. Ca pourrait aussi être cool si le style devenait de plus en plus sale au fil du récit, avec vers la fin des phrases plus courtes et un vocabulaire plus vulgaire, d'où ne ressortirait que le joli monologue du fonks.

Mais je ne sais pas écrire d'histoire, et j'ai la flemme.

 

Quelle fiction? N'est-ce pas exactement ce que nous vivons?

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1 hour ago, Calembredaine said:

Nous en sommes loin et c'est justement à cause de la dimension morale qui est donnée à la fiscalité.

Je crois qu'on n'est pas d'accord sur la signification du mot "morale".

 

Pour moi, la morale, c'est "le vol c'est mal", et "faire payer les autres pour ses services, c'est une forme de vol".

 

Certains vont te dire qu'avoir des pauvres et des riches c'est immoral, ma réponse n'est pas de dire que la morale on s'en fout, ma réponse est de dire qu'ils se trompent sur ce qui est moral ou pas.

 

Sans notion de morale, comment tu décide de ta politique fiscale? Prélever le max possible sans se retrouver la tête au bout d'une pique (ce qui est peu-ou-prou la situation actuelle en France - le système fiscal est très bien optimisé sur ce critère)? Après tout, c'est le comportement "rationnel" des décideurs publiques.

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12 hours ago, Mégille said:

Un taxe sur le loto, c'est aussi une taxe sur la stupidité... L'eugéniste caché en moi approuve :ph34r:

 

C'est une taxe qui va toucher les beaufs qui puent la clope et roulent en diesel. Je préfère une taxe sur la viande hallal.

 

Le problème de sin tax, c'est qu'elle sont souvent ciblées et inégalitaires. Les radars routiers en étant un exemple abouti. Actuellement, le vegan urbain qui travaille à Bercy, boit du kinoa bio, regarde Netflix et boit du jus de quinoa bio ne paye ni les taxes sur les sodas, ni celles sur les clopes, ni sur l'essence, ni l'alcool, ni celles sur la viande qui trainent dans les cartons.

 

Quote

Par "effet sociaux intéressants", tu veux dire, faire baisser secrètement la valeur réelle des salaires pour filer un petit coup de pouce aux entreprises ?

 

Oui, notamment sur la durée. Mais  pas que pour aider les entreprises. La négociation sur les salaires pour ceux qui sont au marché reste largement possible. Celà permettrait de lisser des débats épineux sur les salaires de fin de carrière, ou des conflits sur les acquis sociaux. Ca marche aussi avec les retraites.

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