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La valeur en philosophie


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Je pressens des réponses de 3000 mots :dents:qui vont me faire perdre le sens de ma question, mais tant pis.

 

Mon interrogation part de ce que j'ai pu lire ici à propos de la confusion actuelle très marquée (et je l'ai faite et continue à dubiter) entre liberté et santé, cette dernière étant davantage un bien à préserver individuellement plutôt qu'une valeur, au contraire de la liberté

 

(D'ailleurs, à propos de la différence à faire entre liberté et capacité , j'ai lu à l'occasion de mes recherches à ce sujet, la notion de "capabilité/capacité" développée par Amartya Sen et dans laquelle je trouve une réponse à ma confusionnite mentionnée au-dessus. https://www.cairn.info/revue-nouvelles-questions-feministes-2007-2-page-45.htm )

 

Bref. Qu'entendre par valeur en philosophie ?

Il y a une ébauche sur wikiberal mais elle me ne satisfait pas.

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Le bien c’est quelque chose que tu as, que tu peux perdre. La valeur c’est quelque chose que tu es (bon, méchant, libre). C’est pourquoi la santé n’est pas un droit, alors que la liberté est garantie par des droits inaliénables. 

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Dans un entretien TV récent le philosophe André Comte-Sponville a expliqué qu’une valeur c’est quelque chose qu’on admire (ex: le courage) alors qu’un bien c’est quelque chose qu’on peut convoiter (ex: un bijou). J’avoue que cela ne me convainc pas. Je peux envier la bonne santé de mon voisin mais je ne peux pas lui prendre.

  • Yea 1
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La distinction entre être et avoir ne me convainc pas non plus.  Être en bonne santé c’est bien un état.  On ne peut pas acheter une bonne santé (même si on peut acheter des soins).  Être en vie pareil. La protection de la vie c’est bien une valeur, non?

  • Yea 1
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Oui bien sûr il y a plein de problèmes avec ce point de vue. Non seulement la santé est un état, mais c'est aussi une norme. Canguilhem a écrit un livre pour expliquer que la différence entre santé et maladie n'est pas une différence de degré physiologique mais de norme vitale, ce qui est un peu plus précis que "valeur", qui a tendance à mélanger la valeur morale (plus ou moins objective), les valeurs personnelles (qu'on finit par ramener à des simples convictions) et la valeur des préférences du consommateur (subjective, Menger etc.). Il s'inspire probablement de Nietzsche, qui conçoit aussi la santé comme un ensemble d'habitudes en constant ajustement. En langage liborg/JBP, des microroutines. De toute façon ça fait un moment que je suis passé du côté obscur de la force et que les défenses abstraites du libéralisme m'intéressent pas.

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La santé, c'est la vie dans le silence des organes, voilà tout. La maxime a été forgée par René Leriche en 1937, et je ne vois pas pourquoi on en changerait. (Hat tip à Alain Froment, chez qui j'ai découvert cette citation).

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Je crois qu'il était chirurgien, ce qui ne réduit pas la valeur de sa formule mais nous fait comprendre qu'il voit la santé comme une absence des signes de la maladie (le silence des organes).

Ce qui fait que la formule marche très bien mais jusqu'à un certain point, dont la limite est l'anosognosie qui n'est pas si rare que cela si on la prend dans un sens extensif.

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Il ne me semble pas que la distinction bien/valeur que fait Sponville soit particulièrement classique, je ne suis pas sûr qu'elles viennent de quelqu'un d'autre que lui... Reste qu'elle n'est pas mauvaise. Je suis de ceux qui croient que si on utilise des mots, c'est parce qu'on a des trucs à nommer avec. Et que les mots du langage courant ne sont pas toujours tout à fait clairs (sens changeant selon les circonstances, plusieurs sens, parfois incompatibles, pour un même mot, parfois, plusieurs mots pour un même sens, et parfois, certaines choses qui ne sont pas encore nommées mais qui devraient l'être...). Il s'agit moins de trouver le vrai sens des mots, comme si c'était quelque chose de précis et déterminé à l'avance, que de se demander si des distinctions conceptuelles (ou parfois des rapprochement, voire des innovations) peuvent nous aider à y voir plus clairement, et ensuite, mettre des mots dessus, généralement en essayant le moins de violence possible à leur usage courant, mais sans que ce ne soit trop grave dans le cas contraire. (après tout, on ne tient pas rigueur au mathématicien de qualifier des nombres de "naturels", de "rationnels", et de "réels", comme si certains étaient tout ça moins que les autres...)

 

La distinction de Sponville recoupe pas mal de conception assez courante. Ce qu'il appelle la valeur, c'est, me semble-t-il, la valeur morale, ce qui est un bien en soi, ce qui est une fin en soi et nécessaire (ce qui n'est pas voulu pour autre chose, et ce qui doit être voulu), alors que ce qu'il appelle le bien, et bien... c'est le reste. Des choses que l'on peut vouloir, mais qui sont moralement neutre. Tant et si bien que l'on ne peut pas vraiment être blâmé si on ne parvient pas à les avoir. Si j'échoue à être courageux, honnête, juste, etc, je commets une erreur morale. Une faute. Par contre, si j'échoue à être riche, en bonne santé, satisfait sexuellement, etc... c'est balo, mais tant pis. Je ne vais pas parler de faute, personne ne va considérer que j'ai "mal" agit, au sens fort du terme. 

  • Yea 1
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