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Incident sur un réacteur nucléaire EPR de Taishan en Chine


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Il y a 15 heures, Bézoukhov a dit :

La diplomatie française doit savoir mais ne peut pas vraiment menacer les chinois sous peine de représailles.

 

Il est certain qu'il est plus confortable de s'appuyer sur un lanceur d'alerte télépiloté que de porter ses couilles diplomatiques et tous les enjeux qui s'ensuivent de manière beaucoup plus directe.

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Fuite à la centrale nucléaire de Taishan : "Un emballement parce que c’est un EPR en Chine"

 

Extraits (ja passe la partie sur Jadot qui ne présente aucun intérêt):

 

Citation

Le circuit primaire d’un réacteur à eau pressurisée - comme l’EPR ou les centrales françaises, mais pas comme Tchernobyl ou Fukushima - sert à transporter la chaleur produite par le cœur du réacteur vers le circuit secondaire, qui produit l’électricité en faisant tourner une turbine couplée à un alternateur. Concrètement, de l’eau à très haute température est maintenue à l’état liquide grâce à la pression dans ce premier circuit. L’échange de chaleur avec le circuit secondaire permet à celui-ci de créer de la vapeur, qui entraîne la turbine de la centrale. Un troisième circuit, dit de refroidissement, permet de refroidir l’eau du circuit secondaire pour qu’elle revienne à l’état liquide. Ces trois circuits sont étanches les uns par rapport aux autres.

 

Les gaz rares, en l’occurrence du xénon et du krypton, tiennent leurs noms de leur place dans le tableau périodique des éléments, et non de leur rareté. Ils sont produits lors de la réaction de fission du combustible nucléaire. « Ce sont des éléments qui n’ont pas d’interaction chimique, nous explique un expert du nucléaire. Ils sont radioactifs, mais ils ne peuvent pas être stockés dans l’organisme. Concrètement, si vous les inspirez, vous les expirez. »

 

« Normalement, ils ne sont présents qu’en quantité infinitésimale dans l’eau du circuit primaire, continue Tristan Kamin, ingénieur en sûreté nucléaire. Ce que veut dire l’augmentation de leur concentration dans l’eau, c’est que les crayons de combustible du cœur du réacteur, qui sont stockés dans des barres métalliques, ne sont plus tout à fait étanches. Ce n’est pas un drame non plus : ça s’est produit en France le mois dernier. Il y avait une suspicion de corrosion à la centrale nucléaire de Chooz, dans les Ardennes. Après vérification, les crayons étaient effectivement endommagés, donc on a arrêté le réacteur. C’est rare, mais pas exceptionnel non plus. »

 

On classe les risques nucléaires en trois types : l’emballement de la réaction de fission nucléaire - qui aboutit à Tchernobyl dans le pire des cas -, les problèmes de refroidissement du cœur du réacteur - comme à Fukushima – et la perte de confinement, c’est-à-dire une fuite. Le cas de Taishan entre dans cette troisième catégorie de risques.

 

Que sait-on de sa gravité ? « Nous ne disposons pas des chiffres, donc il est très difficile de l’évaluer exactement », explique notre expert. EDF se voulait toutefois rassurant ce 14 juin. « À notre connaissance, nous sommes en deçà des seuils validés par l’autorité de sûreté chinoise », a assuré le groupe français.

 

« Si on vient à dépasser ces seuils et qu’on se retrouve avec une concentration trop importante, on risque de mettre en difficulté les moyens de filtration de la centrale. À ce moment-là, il faut mettre l’installation en attente pour changer les filtres, mais c’est tout. Ça veut dire que le nettoyage du circuit est plus long, mais ce n’est pas une situation où l’on atteint un scénario catastrophe. Le principal risque, si la concentration était beaucoup trop élevée, concernerait la radioprotection pour les exploitants », continue notre source.

 

Une analyse partagée par Tristan Kamin : « Je m’avance peut-être un peu, mais tous les gaz rares que pourrait produire le cœur du réacteur ne poseraient pas en eux-mêmes un vrai problème de santé publique. En revanche, cette concentration dans le circuit primaire pourrait être un signe précurseur d’un problème plus important. C’est pour cela qu’on la surveille. »

 

« Là encore, il faudrait voir les chiffres précis, mais selon EDF, ils sont dans la moyenne internationale, répond Tristan Kamin. Cela dit, il est très fréquent de demander des modifications des règles générales d’exploitation. Rien que pour le mois de mai, EDF en a demandé plusieurs dizaines à l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Ces dérogations sont accordées ou non. »

 

Il n’y a rien d’anormal, non plus, à ce que l’accord préalable du concepteur de la centrale - Framatome - ou de sa maison mère - EDF, actionnaire minoritaire de la centrale - n’ait pas été requis pour modifier ces seuils. « On ne va pas réunir le conseil d’administration à chaque fois qu’il y a un capteur à débrancher, sourit Tristan Kamin. Dans une centrale, les normes et la réglementation n’arrêtent pas d’évoluer. » En France, plusieurs centrales comptent parmi leur actionnariat des industriels étrangers, notamment allemands, suisses et belges. « Leur consultation n’est pas du tout systématique, selon Tristan Kamin. On détermine des cas dans lesquels il faut se mettre d’accord, mais pas plus. » « Une fois la centrale vendue, ses critères de fonctionnement dépendent surtout de l’ASN locale », ajoute notre source.

 

L’ASN française, particulièrement stricte, « aurait peut-être décidé de mettre le réacteur à l’arrêt », selon Tristan Kamin. Son homologue estime quant à lui qu’en Europe, « l’installation n’aurait probablement plus le droit de faire de la variation de charge » - comprendre de varier le « régime » de la centrale. En effet, elle induit des dilatations et des contractions du combustible, et ces contraintes importantes risqueraient d’aggraver la fuite. « C’est purement mécanique », explique-t-il. En Chine, la question se poserait moins, dans la mesure où les centrales tournent à charge maximale.

 

« Honnêtement, il y a un emballement médiatique, parce que c’est l’EPR, et parce que c’est la Chine, déplore Tristan Kamin. Certes, ils n’ont pas la culture de la transparence qui existe en France depuis 2006, mais sur la rigueur et le respect de la réglementation, ils sont tout à fait sérieux. La défiance envers eux relève de la caricature. » Notre expert nucléaire, pour qui l’ASN chinoise est « tout à fait sérieuse », ajoute que « ni EDF, ni les Chinois n’ont intérêt à ce que l’image de l’EPR se détériore ». En effet, la Chine essaie elle-même de vendre des réacteurs en Europe de l’Est et au Royaume-Uni, et doit donc se montrer à la hauteur, tant sur la conception que sur l’exploitation de sa filière.

 

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« Honnêtement, il y a un emballement médiatique, parce que c’est l’EPR, et parce que c’est la Chine, déplore Tristan Kamin. Certes, ils n’ont pas la culture de la transparence qui existe en France depuis 2006, mais sur la rigueur et le respect de la réglementation, ils sont tout à fait sérieux. La défiance envers eux relève de la caricature. »

Et la marmotte, elle met le chocolat dans le papier alu.

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@Wayto Incident à l’EPR de Taishan: la malencontreuse maladresse de Framatome

 

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Le jeu de données relatant l’incident a été envoyé à la filiale américaine du groupe… qui a grossi le trait auprès de l’Administration américaine. L’information a ensuite fait l’objet d’une fuite auprès de CNN

 

C’est une bévue à effet boule de neige pour Framatome, tant et si bien qu’on a du mal à y croire. Et pourtant, selon Le Figaro, le scoop mondial de CNN, lundi 14 juin, évoquant l’incident d’exploitation mineur d’un réacteur chinois de la centrale de Taishan provient d’un loupé… du groupe français. Tout un pataquès donc, non sans raison, pour une fuite de crayons de combustible, fournis par Framatome.

 

A l’origine, donc, une maladresse de deux ingénieurs. Fin mai-début juin, l’un travaille sur les données chinoises qui illustrent la fuite de crayons de combustible. Croyant bien faire, il envoie le jeu de données à un collègue américain. Premier loupé. L’ingénieur américain est obligé de demander l’autorisation de l’Administration américaine pour travailler sur le dossier. Ce faisant, il envoie une lettre le 3 juin et grossit le trait en évoquant une « menace radiologique imminente ». Second loupé.

 

Intérêts américains. Car l’actionnaire majoritaire et exploitant de la centrale de Taishan, CGN, figure sur la liste noire des entreprises chinoises établie par Washington. L’affaire devient donc éminemment politique. C’est que les intérêts américains prévalent et que la révélation de l’incident, dans le très sécurisé circuit primaire d’un réacteur, permet de faire un coup géopolitique et géoéconomique double : décrédibiliser la montée en puissance nucléaire chinoise et déstabiliser le leadership français dans le secteur.

 

Quitte à heurter EDF (actionnaire minoritaire) et Framatome, deux concurrents du modèle américain de Westinghouse AP1000. Une semaine après l’envoi du courrier par le second ingénieur… l’information fuite et est publiée par un journaliste de CNN. Le mal est fait.

 

  • Yea 1
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  • 1 month later...

On dirait que ce réacteur a eu d'autres pépins. https://www.cnn.com/2021/07/31/asia/taishan-nuclear-plant-intl-hnk/index.html

 

 

Citation

 

A reactor at Taishan Nuclear Power Plant in southern China's Guangdong province has been shut down because of fuel rod damages, the company that runs the plant said in a statement on Friday.

State-owned China General Nuclear Power Group (CGN) said in the statement that "a small amount of fuel damage" had occurred during operation, but it's still "within the limits allowed by the technical specifications."
It added that "after thorough discussions between French and Chinese technicians, Taishan Nuclear Power Plant decided to shut down Unit 1 reactor for maintenance, and to examine the reasons of fuel damage and replace the damaged fuel."
The statement further emphasized that the reactor is "safe and under control."
CNN first reported in June that the French company Framatome -- which supports operations at Taishan -- had warned of an "imminent radiological threat" at the plant, prompting the United States government to investigate the possibility of a leak.

 

 
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