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Violence Des échanges En Milieu Tempéré


Libertarien

Messages recommandés

Film sur le milieu du conseil en organisation. A voir, excellent film.

L'histoire d'un consultant junior chargé d'auditer une usine de province pour organiser un plan de restructuration en vue de la vente de l'usine.

A priori, j'ai eu peur d'un film politique de base alter-mondialiste, mais au final, il s'agit d'un excellent film d'une justesse impressionnante.

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Le titre à rallonge m'a fait craindre une sorte de pensum sous-houellebecquien - mais peut-être me suis-je trompé.

Le titre est le plus gros défaut du film. Mais il faut passer outre.

Personnellement, j'avais pensé qu'il s'agissait d'un brûlot gauchiste mode Ressources

Mais pas du tout. Et en plus, le milieu des grands cabinets de conseil est bien transcrit.

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Cadre, chômeur et « serial killer »

Un ingénieur au chômage décide d'éliminer ses concurrents potentiels pour accéder au poste qui lui convient. Un thriller social glaçant, adapté d'un polar noir de Donald Westlake.

Avec José Garcia, Karin Viard, Olivier Gourmet.

Bruno ? Ce pourrait être vous. La quarantaine, une femme, deux enfants, une jolie maison, un poste important de cadre supérieur dans une usine de pâte à papier. Une vie agréable et tranquille… jusqu'au jour où le couperet du chômage tombe sur lui, et sur 600 autres salariés de son entreprise : il est remercié. Dans les formes, avec un chèque de quinze mois de salaire, et tous les encouragements d'usage : bardé de diplômes, fort de ses quinze ans d'expérience, Bruno devrait se recaser sans problèmes. Il en est lui-même persuadé. Trois ans et d'innombrables lettres de candidature et, parfois, d'entretiens d'embauche plus tard, il n'est plus sûr que d'une chose : s'il ne retrouve pas vite un emploi, son confort, celui de sa famille, son mariage, et même son équilibre, rien ne va résister. En fait, il est déjà trop tard. Bien que…

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Adapté d'un polar (1) très noir de Donald Westlake, grand pourvoyeur d'histoires pour le cinéma (« Point de non-retour », de John Boorman, « Ordo », de Laurence Ferreira Barbosa), ce « conte moral contemporain » - plutôt très immoral - ne pouvait que séduire Costa-Gavras, à qui rien ne reste étranger des injustices dont l'homme est victime. Celles d'hier (« Z », « L'Aveu », « Missing ») et celles d'aujourd'hui, « où l'on ne se pose pas le problème moral des conséquences des pertes d'emploi » et où, dans un climat de guerre économique, l'individualisme poussé à son paroxysme peut conduire un chômeur, par « pragmatisme », à devenir, « selon une certaine logique », un « serial killer »…

Une caméra scalpel

Car c'est de cela qu'il s'agit. Nous l'apprenons dès la première séquence, où l'on voit Bruno, bien maladroitement d'ailleurs, tirer sur un homme depuis sa voiture, puis s'enfuir en tremblant de tous ses membres et, nauséeux, réfugié dans une chambre d'hôtel, se confier à un petit magnétophone. Ce meurtre n'est pas le premier, mais c'est toujours aussi difficile… Car Bruno n'est pas (vraiment) devenu pervers. C'est tout le contraire. Il a réfléchi. Cherché comment ne pas sombrer. Découvert, grâce à une interview à la télévision, l'entreprise, Arcadia, qui correspond à ses désirs et le poste qui lui convient exactement. Pris connaissance, grâce à un subterfuge, des concurrents potentiels qui pourraient le lui ravir. Trié, dans les centaines de lettres de candidature qu'il a su se faire adresser, celles qui tiennent la route. Et dressé la liste de leurs signataires, qu'il va, méthodiquement, éliminer…

Y croit-on ? Presque, parce que Costa-Gavras prend soin de raconter cette histoire froidement, presque naturellement, et que son interprète, José Garcia, méconnaissable, d'une gravité sinistre, reste, toujours, presque sympathique. « Je ne suis pas un assassin. Ce que je fais en ce moment, j'y ai été contraint », explique-t-il. Parfois, pour être sûr de l'identité de ses cibles, il les approche, leur parle, comme à cet homme reconverti, pour vivre, dans la vente de costumes, ou cet autre, devenu serveur après un parcours similaire au sien, tous deux pathétiques et qui, s'ils lui serrent le coeur, le renforcent, aussi, dans sa détermination : pas question de devenir comme eux. Parfois, il dérape, et n'évite pas les bavures. Toujours, après, il est malade. Mais rentre rituellement chez lui, prétextant revenir d'entretiens d'embauche. Tendu, de plus en plus, bien sûr, au grand dam de sa délicieuse femme (Karin Viard). Mais persévérant. Réussira-t-il ? On vous laisse le découvrir…

Sans doute, à la longue, et malgré le suspense et les incidents de parcours que Costa-Gavras sait ménager, le film devient un peu répétitif. Mais, filmé avec un froid machiavélisme par une caméra scalpel, il est très déstabilisant !

ANNIE COPPERMANN

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