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Le Mystère Du Capital


Ronnie Hayek

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Mystery of Capital d'Hernando de Soto est enfin paru en français, chez Flammarion.

Le sous-titre résume bien le thème de cet essai important: "Pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs ?" Pour de Soto, la cause de ce problème ne réside pas dans l'absence de patrimoine ou de capital comme tel, mais dans les lacunes des systèmes juridiques locaux, empêchant l'officialisation des titres de propriété et laissant donc le capital à l'état inerte.

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Mystery of Capital d'Hernando de Soto est enfin paru en français, chez Flammarion.

Le sous-titre résume bien le thème de cet essai important: "Pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs ?" Pour de Soto, la cause de ce problème ne réside pas dans l'absence de patrimoine ou de capital comme tel, mais dans les lacunes des systèmes juridiques locaux, empêchant l'officialisation des titres de propriété et laissant donc le capital à l'état inerte.

Est-il de la famille de Jesus (You dont fuck with the Jesus) Huerta de Soto?

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L'Enéide est quand même suffisamment différente de l'Iliade que pour ne pas être ravalée au rang de simple version latine d'icelle (pour paraphraser notre ami juriste).

Bah, ce n'est jamais somme toute qu'une tentative des romains de s'inventer à bon compte une noblesse. Après tout, la "gens iulia" ne se réclamait-elle pas de la descendance d'Enée ?

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Bah, ce n'est jamais somme toute qu'une tentative des romains de s'inventer à bon compte une noblesse. Après tout, la "gens iulia" ne se réclamait-elle pas de la descendance d'Enée ?

Si fait. Du reste, cette tradition mytho-historique s'est perpétuée, notamment avec "La Franciade" de Ronsard (premiers quatrains publiés en 1572).

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Cette thèse serait-elle compatible avec les thèses de Simmonot sur les aspects économiques des droits de propriété ?

Ce serait bien que vous en discutiez en public, de ce sujet, (à qui appartient le parfum des fleurs) parce que moi ça m'intéresse.

On trouve derière ces concepts les notions de barrière à l'entrée (pour un marché notamment) et c'est pour cela que distinguer la propriété économoqie de la propriété juridique d'un bien paraît important.

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L’absence de propriété,

c’est le vol !

> LE MYSTÈRE DU CAPITAL. POURQUOI LE CAPITALISME TRIOMPHE

EN OCCIDENT ET ÉCHOUE PARTOUT AILLEURS ?,

d’Hernando de Soto (Flammarion, 2005, 312 p., 21 ¤)

pourquoi le capitalisme

qui a mis K-O le

communisme est-il

honni ? Pourquoi ne

parvient-il pas à tirer

les deux tiers de la

population mondiale

de la misère ? Pourtant,

les pays du tiersmonde

et ceux de l’exbloc

soviétique ont fait

tout ce que leur demandaient

les donneurs de

leçon patentés. Ils ont équilibré leur

budget, réduit leur dette, supprimé

leurs subventions, ouvert leurs portes

aux investisseurs étrangers et

abaissé leurs barrières douanières.

Cette potion a débouché sur des crises

à répétition, des émeutes, et

une aggravation de la pauvreté en

Amérique latine et en Afrique.

La faute à la culture ? Au fatalisme

de la négritude, à la passivité de

la religion orthodoxe, aux traditions

nomades des Arabes ? Faux,

répond ce livre étonnant, écrit par

l’économiste péruvien Hernando de

Soto. Les pauvres travaillent avec

acharnement et font preuve d’esprit

d’entreprise comme les riches :

immobilier sauvage, économie

informelle, trafics en tout genre

créent de la valeur. Par exemple,

l’immobilier sans titre vaut quatre

fois les 216 entreprises cotées à la

Bourse des Philippines. Le problème,

dit l’auteur, est qu’il n’existe

pas dans ces pays de systèmes fondateur

et protecteur du droit de propriété.

Donc, pas d’adresse légale,

pas de branchement à l’eau et à

l’électricité, pas de vente facile ou

de division possible du bien, pas de

garantie pour des prêts, pas de comparaison

entre les biens, et des

contestations se réglant parfois à la

machette ou au fusil. Le capital des

pauvres est « un capital mort ».

Essayez de créer dans le respect

de la légalité une petite boutique

de vêtements à Lima

(Pérou) avec un seul

salarié et deux machines

à coudre. A raison

de six heures de démarches

par jour, il vous en

coûtera 1 231 dollars,

soit 31 fois le salaire

mensuel minimum, et

289 jours de patience.

Autrement dit, les plus

défavorisés sont

contraints à l’illégalité

et donc incapables de transformer

les fruits de leur travail en capital.

potentialités

Que faire ? Emprunter le chemin

suivi depuis deux siècles par l’Europe

et les Etats-Unis, c’est-à-dire

comprendre que le capital n’est pas

seulement de l’argent, mais aussi

des potentialités qui ne peuvent

être révélées que par l’assurance de

la propriété. Ou plus exactement,

par la protection des transactions

portant sur la propriété.

Cela suppose qu’en un temps

très court, les pays en voie de développement

et ex-communistes

mettent en accord une loi peu

appliquée avec des pratiques « grises

», voire délictueuses. Il faut, dit

M. de Soto que la loi repose sur un

contrat social qui prenne en

compte les pratiques et les intérêts

des pauvres. Le capitalisme

actuel, conclut l’auteur, est un

apartheid qui exclut de la propriété

et du capital la plus grande partie

de l’humanité.

Ce plaidoyer paradoxal pour un

capitalisme généralisé et populaire

est servi par une vaste culture : de

Michel Foucault à saint Thomas

d’Aquin en passant par Jean Charles

Sismondi… jusqu’à Viviane Forrester.

Tous sont invités à participer

à un débat captivant parce que juridique,

sociologique, philosophique

et, bien sûr, politique.

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Ah ! C'est le livre dont Norberg parlait dans "le plaidoyer…" ! Miam, ça doit être du tout bon.

Livre passionnant, notamment lorsqu'il insiste sur le caractère de représentation du capital (non réductible à la matérialité d'un bien) ; mais aussi livre qui repose en partie sur l'idée que c'est grâce à la reconnaissance par l'autorité publique des titres de propriété que l'essor économique est possible.

Ainsi écrit-il à la page 67:

En Californie, au lendemain de la ruée vers l'or de 1849, la propriété foncière était administrée par quelque huit cents institutions, disposant chacune de ses propres registres et de ses propres réglementations établies par consensus local. Sur tout le territoire des Etats-Unis, de la Californie à la Floride, des associations de répartition foncière édictaient leurs propres régles et élisaient leurs propres représentants. Il a fallu plus de cent ans pour que, vers la fin du XIXe siècle, le gouvernement adopte des statuts spéciaux afin d'unifier et de codifer les avoirs américains. En mettant en coordination plus de trente-cinq statuts de préemption et d'exploitation minière, le Congrès allait graduellement réussir à réunir dans un seul système les règles de propriété informelle créées par des millions d'immigrants et de squatters. Ainsi allait naître un marché unifié de la propriété foncière qui alimenterait ensuite la croissance économique exponentielle du pays.
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Ce serait bien que vous en discutiez en public, de ce sujet, (à qui appartient le parfum des fleurs) parce que moi ça m'intéresse.

On trouve derière ces concepts les notions de barrière à l'entrée (pour un marché notamment) et c'est pour cela que distinguer la propriété économoqie de la propriété juridique d'un bien paraît important.

C'est effectivement un sujet passionnant. D'ailleurs je compte acquérir sous peu un bouquin recommandé par Simmonot, "Economic analysis of property rights" par Yoran Barzel. Je vous tiendrai au courant …

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Les Echos 10 Mars

Eloge de la propriété

 

L'échec d'une partie de l'humanité à se développer tient à l'absence de système juridique unifié sur le droit de propriété dans les pays pauvres.

Proudhon avait tort : la propriété n'est plus le vol. C'est même le secret de la réussite des pays riches et de l'échec des autres. Voilà le message central de l'économiste péruvien Hernando de Soto. Son « Mystère du capital », l'un des plus grands livres d'économie publiés ces dernières années, alimente les débats internationaux depuis sa parution en 2000. Il a inspiré « Doing Business », un gros travail réalisé par la Banque mondiale dont la première édition en 2003 s'attaquait violemment au système juridique français. Décidément, il était temps que ce livre paraisse à Paris.

Hernando de Soto cherche à comprendre pourquoi la majeure partie de l'humanité échoue à se développer. Pour lui, la réponse n'est ni dans l'économie ni dans la psychologie ou la culture : elle est d'abord dans le droit, et plus précisément dans le droit de la propriété. Dans tous les pays riches, il existe un système juridique unifié de définition de ces droits. Dans tous les pays pauvres, ce droit est réservé à une infime minorité. La majeure partie de la population vit dans l'« extralégalité ». En Egypte par exemple, 92 % des citadins vivent dans un logement sur lequel personne ne détient de titre juridique assuré !

Cette absence est fondamentale, estime de Soto. Car « la propriété formelle n'est pas seulement un système destiné à établir des titres, les enregistrer, et cadastrer des biens, c'est un instrument de réflexion, qui représente les biens de telle manière que l'esprit pourra les manipuler pour en tirer un surplus de valeur. C'est pourquoi la propriété formelle doit être universellement accessible pour faire entrer tout le monde dans un même contrat social où il soit possible de coopérer pour augmenter la productivité de la société ». Elle est au coeur du capital, et donc du capitalisme.

Un modèle incomplet

Une banale défense de la propriété privée par un ultralibéral, ou l'inspiration de la « société de propriété » chère à George W. Bush ? En réalité, de Soto échappe aux catégories classiques. Partant des réflexions d'Adam Smith et de Karl Marx, il montre la nature même du capital, « concept abstrait qui doit recevoir une forme fixe et tangible pour devenir exploitable ». Sans cette forme fixe, le capital est « mort ». Il ne peut pas respirer, vivre, fructifier. Or l'essentiel du capital des pays pauvres existe hors d'un cadre légal. De Soto estime ce capital mort, sous forme de logements sans titre de propriété ou d'entreprises sans cadre légal, à près de 10.000 milliards de dollars !

Dans ce cadre, l'ouverture des frontières a une utilité limitée. « La mondialisation capitaliste ne vise aujourd'hui qu'à relier entre elles les élites qui vivent à l'intérieur des cloches de verre. » On tente d'appliquer aux pays du Sud un modèle incomplet. « Comme les habitants d'un delta riche et fertile au bout d'une longue rivière, les avocats du capitalisme n'ont guère cherché à connaître l'amont d'où provenait leur prospérité. » Ils ont donc conseillé aux pays pauvres d'« imiter les conditions de la vie dans le delta : stabilité monétaire, marchés ouverts et entreprises privées ». Mais « tout le monde avait oublié que les régimes juridiques de propriété largement ouverts sont le limon venu de l'amont qui permet au capital moderne de s'ouvrir ».

Forger ce cadre juridique unifié n'est pas simple. En Occident, il a fallu des siècles d'efforts pour y parvenir. En 1849, il y avait par exemple encore 800 institutions gérant la propriété foncière dans la seule Californie ! Pas question de plaquer un système comme s'il tombait de la lune. Il doit au contraire être bâti à partir des droits extralégaux mais bien réels. De Soto explique qu'à Bali les chiens connaissent parfaitement les limites des propriétés puisqu'ils aboient dès qu'on les franchit.

Le professeur de Lima écrit clair. Il étaie sans cesse son raisonnement de références théoriques (Smith et Marx déjà cités, mais aussi Say, Coase, Sismondi…) et d'observations sur le terrain à Haïti, aux Philippines, en Egypte, au Pérou. A condition de sauter quelques redondances, son livre se lit comme un thriller car il révèle un nouveau secret de la richesses des nations qui était jusqu'à présent profondément enfoui. Certes, il a de quoi choquer à la fois les hommes de gauche pour qui la propriété reste au fond une malédiction capitaliste et les hommes de droite pour qui la pauvreté est la faute des pauvres. Mais il aurait pu trouver grâce aux yeux de Proudhon, lui qui rêvait de remplacer la « propriété capitaliste » par une possession individuelle transmissible et susceptible d'échange « ayant pour condition le travail, non une occupation fictive, ou une oisive volonté ».

JEAN-MARC VITTORI

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  • 1 month later...
  • 4 weeks later...
Invité Aurel

Je suis en train de lire le boquin et j'avoue être absolument enthousiaste à son sujet. c'est absolument grandiose !!! Je sens que ça va m'inspirer un texte… C'est une approche extra du libéralisme dans ses fondements : les droits de propriété. L'intervention de l'Etat y est décrit comme une importante nuisance, même s'il ne voit l'harmonisation de la reconnaissance de la propriété que par lui. Rien n'empêche d'imaginer un tel système harmonisé mais privé.

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  • 2 years later...
Mystery of Capital d'Hernando de Soto est enfin paru en français, chez Flammarion.

Le sous-titre résume bien le thème de cet essai important: "Pourquoi le capitalisme triomphe en Occident et échoue partout ailleurs ?" Pour de Soto, la cause de ce problème ne réside pas dans l'absence de patrimoine ou de capital comme tel, mais dans les lacunes des systèmes juridiques locaux, empêchant l'officialisation des titres de propriété et laissant donc le capital à l'état inerte.

Je suis en train de lire ce bouquin avant la conf du 8 il est vraiment passionnant.

Je trouve que son travail révéle typique des institutions que nous utilisons sans le savoir tel qu'Hayek en parle.

Indispensable et croustillant de surcroit



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