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Cortalus

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Posts posted by Cortalus

  1. Il y a 2 heures, Alchimi a dit :

    Prend les chaussures, ment, et revend les sur vinted.

     

    Il y a 2 heures, Vilfredo Pareto a dit :

    Déjeuner avec mes parents. Mon père se plaint d'avoir acheté des nouvelles chaussures à 300€ qu'il ne peut pas mettre parce qu'elles sont trop petites. Je ne sais pas comment il a fait son affaire m'enfin en tout cas je les trouve moches et je veux pas les mettre. Il me le redemande trois fois pendant le déjeuner donc à la fin je lui dis que vraiment non je veux pas et que de toute façon, que je les mette ou pas, il aura perdu 300€ et j'essaie de lui expliquer les sunk costs fallacies.

     

    Il ne comprend pas, et, si je traduis son argument correctement, m'explique que, du point de vue coût/bénéfice, moi ne portant pas les chaussures aboutit à un coût net/un passif de -300 pour lui, tandis que si je les avais portées, il aurait eu l'utilité/le plaisir de me voir les porter et donc aurait équilibré le livre de comptes mental ("mental accounting" comme dit Thaler). Abstraction faite de l'idée que je doute qu'il aurait mis autant d'argent dans des chaussures pour moi que dans des chaussures pour lui, et que du coup je doute que l'utilité de moi portant des nouvelles chaussures équilibre la perte de 300€, je ne sais pas comment répondre à cet argument à part que c'est une illusion de croire que le simple bonheur altruiste de me voir porter de nouvelles chaussures procure une "utilité" qui puisse être ramenée dans la même unité de compte que la désutilité causée par la perte de 300€. Tout ceci supposant qu'on puisse donner une unité aux "-300" autre que des euros (et que donc la seule façon d'équilibrer le -300, c'est de gagner 300 putains d'euros (ou plus, pour équilibrer la désutilité d'avoir dû faire un effort supplémentaire; une sorte de taux d'intérêt), avec les préférences révélées (1) etc. Mais admettons.

     

    La désutilité est d'ailleurs causée, non par le fait de payer 300€, mais par le fait de payer 300€ & de ne pas porter des chaussures, ce qui veut dire que l'utilité de porter les chaussures (x) > la désutilité de payer 300€ (y) (sinon il n'y a pas d'achat). Maintenant c'est un petit peu bizarre de transposer cette comparaison interne d'utilités à un schéma à deux personnes, parce que son utilité de me voir porter les chaussures doit être fonction de l'utilité que moi j'en retire (à moins que sa fonction d'utilité soit inversement proportionnelle à la mienne, ce qui définit proprement le sadique), même pondérée par la désutilité (mineure, je dois dire) occasionnée par la réception de l'information "mon père vient d'expérimenter une désutilité de -300". Maintenant qu'il a appris, au déjeuner, que cette utilité = 0, il persiste à s'attrister que je ne les porte pas, ce qui est vraiment un cas d'altruisme randien collectiviste s'il en est. En gros il refuse de voir qu'on n'a pas la même fonction d'utilités, alors que c'est ce que révèlent ses actions (dans ce cas particulier comme dans la vie de tous les jours).

     

    Il y a du coup deux aspects de la sunk cost fallacy j'ai l'impression:

    • toujours: croire qu'on va "rentabiliser" ce qui a été dépensé irrémédiablement (une disposition psychologique qui peut atténuer l'aversion au risque) en agrégeant les "utils", puisqu'il faut bien leur donner un nom, et les euros,
    • parfois (précisément dans une tentative de rentabilisation rationalisée a posteriori): vouloir équilibrer son livre de comptes mental en croyant que la fonction d'utilité d'autrui est identique à la sienne, en dépit du fait que c'est contradictoire avec l'achat pour soi au départ. Sinon, j'aurais pu lui voler ses pompes s'il avait pu les mettre et il ne m'en aurait pas voulu puisque nos fonctions d'utilités sont identiques et que marcher en chaussettes dans la neige quand je porte les chaussures lui procure autant d'utilité que marcher en chaussures quand je porte des chaussettes. Par contre, si nous marchons tous les deux en chaussures, notre utilité serait dédoublée. Ce qui pose quelques petits soucis théoriques.

    (1) un intéressant article de Rothbard sur ce vocable d'ailleurs: https://mises.org/library/toward-reconstruction-utility-and-welfare-economics-0

     

    Il y a 2 heures, Alchimi a dit :

    Prend les chaussures, ment, et revend les sur vinted.

     

    Attends deux secondes avant d'aller sur vinted. Il peut y avoir des amateurs ici. Quelle pointure ? Quelle marque ? Une petite photo ? :mrgreen:

     

  2. il y a 15 minutes, Bisounours a dit :

    Qu'entends-tu par là ?

     

    S'adapter, c'est transformer son mode de fonctionnement pour faire face à une évolution des conditions extérieures.

     

    Dans le sens médical, compenser, c'est faire face à la perte ou à l'affaiblissement d'un facteur d'équilibre (physiologique ou biologique) en en sollicitant davantage un autre, qui finit si la situation se prolonge par céder à son tour, entraînant la "décompensation". C'est généralement le moment où on finit aux urgences.

     

    Imaginons un bâtiment avec un poteau de soutènement qui cède. L'adaptation consisterait à changer la structure du bâtiment pour qu'il retrouve son intégrité structurelle, typiquement en créant un nouveau poteau, peut-être plus solide ou mieux positionné que celui qui a cassé.

     

    Compenser, c'est ce que font les autres poteaux et murs du bâtiment qui subissent tout d'un coup des forces beaucoup plus importantes en l'absence d'u poteau qui a cassé. Ça peut tenir un moment, mais la structure est tout d'un coup beaucoup moins sûre. Elle va vieillir plus vite et le risque d'accident fatal augmente.

    • Yea 3
  3. On dirait que c'est mon côté féminin qui a pris le dessus :

     

    1.jpg

    1. Beth Harmon (The Queen's Gambit): 86%
    2. Elim Garak (Star Trek: Deep Space Nine): 84%
    3. Dexter Morgan (Dexter): 84%
    4. Varys (Game of Thrones): 83%
    5. Robert Ford (Westworld): 83%
    6. Sherlock Holmes (Sherlock): 83%
    7. Annalise Keating (How To Get Away With Murder): 83%
    8. Dr. Harry Wells (The Flash): 83%
    9. Dr. Horrible (Dr. Horrible's Sing-Along Blog): 83%
    10. Edward Nygma (Gotham): 83%
    • Love 1
  4. il y a 33 minutes, Mathieu_D a dit :

    On a évolué en mieux dans le traitement de la maladie mais c'est hardi de considérer que les intubations étaient plus dangereuses que la maladie elle même.

    En tout cas je n'ai rien lu en ce sens.

     

    Dans l'approche clinique, c'est un des gros changements entre la première vague et les suivantes. D'après mes échanges avec des médecins qui ont observé tout ça de près, c'est le premier facteur cité pour expliquer la forte chute de la mortalité à l'hôpital à partir de la seconde vague.

     

    Il faut bien comprendre que dans la décision d'intuber, au début de la pandémie, l'intérêt thérapeutique pour le patient n'était pas forcément le seul critère. Un patient intubé ne crache pas ses poumons partout, et c'était aussi un des effets recherchés. A quel point on a intubé pour limiter la diffusion aérosol du virus, je ne saurais le dire. Mais ça flippait grave et on a probablement abusé de l'intubation à cause de ça. Cela laisse songeur...

  5. J'avais ce gros porc gauchiste comme prof à sciences-po. Je n'irais pas jusqu'à dire que je savais, mais il suintait la lubricité, mêmes vibrations que DSK. Duhamel faisait les amphis d'institutions politiques et DSK d'économie pour les premières années. Je me demande combien d'autres prédateurs sexuels on avait parmi les enseignants.

  6. Il y a 11 heures, Lancelot a dit :

    Obra Dinn est absolument génial (créé par le même mec qui a fait Papers Please, génial aussi d'ailleurs) mais : (1) il faut éviter à tout prix de se faire spoiler, (2) par construction il n'a aucune rejouabilité. C'est un peu l'anti rogue-like.

     

    C'est en effet très très bon. C'est un "jeu de détective" qui donne vraiment l'impression de faire un travail de recueil et d'analyse d'indices, avec de véritables moments "eureka" quand on connecte les points.

  7. Il y a 14 heures, cedric.org a dit :

    Destiny est dans la même veine mais avec un enooorme background qui mélange heroic fantasy et sci-fi.

     

    J'ai joué un peu aux deux. Mais je trouve la gestion du multijoueur nettement plus à mon goût dans les Divisions. Et puis j'aime bien le background à la Tom Clancy et l'open world urbain.

  8. Il n'y avait rien qui me faisait envie depuis un moment.

     

    J'ai essayé The Witcher 3. La partie JDR est peut-être très bien mais le combat est chiant, j'ai mis de côté.

     

    Il paraît qu'en tant que fan des souls j'aurais dû adorer Hollow Knight. J'ai pas fini le tutoriel. Il y a des plate-formes et des sauts. Je déteste ça. Heureusement que je n'ai rien payé, c'était avec le PS+.

     

    J'avais passé un bon moment avec Hitman, alors j'ai tenté Hitman 2. Bof. J'ai fait les premiers niveaux et puis j'ai décroché.

     

    Le père Noël ne m'a pas apporté la PS5, alors j'attendrais pour Demon's Souls et Cyberpunk.

     

    Finalement, j'ai relancé Division 2. Du combat urbain en équipe avec des italiens et des russes qui échangent des thèses conspirationnistes sur le chat, voilà ma came.

  9. Il y a 2 heures, Solomos a dit :

     

    Ca m’embêtait aussi, mais après réflexion le terme "gambit" n'est pas très courant en français, donc je pense que le public aurait ça bizarre.

    Très bonne série effectivement

     

    Il y a 1 heure, Prouic a dit :

     

    Je vois pas vraiment de meilleure traduction qui implique 'dame', car le gambit dame c'est moche pour un titre. Y a pas de notion de sacrifice, le mot n'est pas connu en français je pense, ce qui la fout mal pour un titre. Et surtout la perte de 'reine' pour être en accord avec la designation FR  fait qu'on ne se réfère plus aux échecs et à la fois au fait d'obtenir la couronne de la compétition.

     

     

    Tout à fait d'accord. En tant que traducteur, j'aurais fait le même choix, car en français le terme gambit n'est pas autant utilisé dans le langage courant qu'en anglais.

     

    Mais j'aurais manqué une occasion d'étaler ma culture si je n'avais pas râlé sur le titre, et je tiens beaucoup à ma réputation de cuistre.  :mrgreen:

  10. il y a une heure, Liber Pater a dit :

    Tu en as d'autres à partager ? Il y a justement un artiste 70s de jazz fusion japonais que j'avais kiffé il y a 5-10 ans, mais impossible de remettre la main dessus. Ca me hante depuis.

    J'écoutais ça sur youtube, mais mon historique est trop touffu

     

    Dans les plus connus, il y a Casiopea. Allez, un petit bijou :

     

     

    • Yea 1
    • Love 1
  11. Le Jeu de la Dame c'est vraiment bien. J'ai pesté parce qu'ils n'ont pas traduit correctement The Queen's Gambit, et parce qu'on ne voit en fait quasiment rien des parties. Mais c'est parfaitement adapté au grand public tout en gardant quelques petits détails techniques pour faire plaisir aux amateurs. Je pensais qu'on irait plus vers une histoire d'espionnage vue la période, mais non, c'est du pur roman d'apprentissage et cela marche très bien comme ça. Autre chose que j'ai apprécié : enfin une production qui sait mettre en valeur son héroïne sans en faire une mary sue et sans devoir ridiculiser les rôles masculins. Au contraire, la galerie des rivaux/amis/amants est excellente. Le sexisme ordinaire des années soixante est également traité avec subtilité, et pas à coup de tractopelle. Le passage en orphelinat évite aussi le pathos facile. Enfin bref, c'est bien écrit et les personnages sont respectés. Ça devient rare. Chaudement recommandé.

    • Yea 6
  12. il y a 22 minutes, Johnnieboy a dit :

     

     

    J’ai l’impression d’entendre une amie qui n’arrivait pas à se tirer de son job qui la rendait malheureuse. J’ai fini par lui dire, qu’au fond, tout le monde s’en battait un peu les couilles de sa réputation professionnelle. Avant de mourir, tu ne te diras pas : « Ah, je suis content ! J’ai quand bien même bien travaillé et obtenu une belle réputation pro ! Je peux mourir en paix ! ».

     

    Quand tu es dans un milieu provincial où ton marché de l'emploi est très étroit à cause de ta spécialisation, ta réputation a une valeur économique extrêmement tangible. Et donc on s'y accroche au-delà du raisonnable. Surtout quand on a charge de famille et que le conjoint refuse de bouger.

     

    Il m'a fallu dix-sept ans de vie commune pour convaincre ma moitié de quitter notre zone. Beaucoup de temps perdu. Les jeunes : réfléchissez bien avant de vous engager avec quelqu'un qui est très enraciné, à moins que cela soit dans un coin à forte densité. Et encore. Plus le temps passe, plus je réalise qu'il faut garder une liberté de manœuvre pour des questions de sécurité et d'opportunités.

    • Yea 1
  13. Je suis en mode café du commerce, hein, ne me demandez pas des chiffres précis.

     

    Bref, on a une baisse des accidents de la route, ça soulage les urgences. Par contre, on remarque des "pertes de contrôle" sans explications mécaniques par des gens qui roulaient à très haute vitesse et qui finissent dans un platane. Ces cas là vont direct au funé. J'en connaissais un. Il était entrepreneur en hôtellerie-restauration.

    • Sad 5
  14. il y a une heure, POE a dit :

     

    Le fait d'employer cette métaphore guerrière traduit bien ton état d'esprit.

    Est ce vraiment comme ça qu'il faut voir ton job : la guerre ? la tranchée ? Est ce que tu penses vraiment que c'est ce genre de job que tu veux faire ? 

    Si tu réponds sincèrement oui, ok. Si tu doutes et penses que ton job ne devrait pas ressembler à ça : part.

    Les types qui faisaient la guerre de tranchée, la plupart n'avait pas le choix, et ils voyaient crever leurs amis.

    Je ne peux pas croire que ton travail doive ressembler à cela.

     

    Il y a le management de crise, et il y a le management de la crise qui dure (qui n'est donc plus une vraie crise, mais un changement radical des circonstances dans lesquelles l'organisation doit opérer pour atteindre son objet social). Dans la pure crise, ce sont les réflexes qui vont faire la différence. Dans une organisation complexe, on a pour ça des procédures, entraînements, simulations et autres préparatifs de ce genre. A l'armée c'est le drill, mais c'est la même logique qu'on cherche à atteindre dans les domaines non militaires : que ce soit un plan blanc à l'hosto ou un plan de sauvegarde informatique dans une salle serveur, on veut quelque chose qui se fasse par automatisme.

     

    Dans la crise qui dure, tout cela perd vite de son importance. L'un des facteurs clés devient l'atrition. Pour garder l'organisation en état d'opérer, il faut faire évoluer ses modes de fonctionnement, ce qui nécessite une cohésion renforcée des équipes (car tout changement est éprouvant) alors même que la tension se traduit par des pertes qui renforcent la pression sur l'effectif restant. C'est la solidarité au niveau des micro-groupes organisationnels qui devient essentielle et non pas les procédures. La métaphore militaire me semble parfaitement appropriée. En cellule de crise à l'hôpital, on n'utilisera peut-être pas le terme atrition (d'autant plus qu'il a un sens particulier dans le vocabulaire médical), mais on compte quand même les pertes : les arrêts, les ASA, les démissions. Quand une unité de soins de première ligne a trop de perte, on doit dissoudre des unités de l'arrière pour reconstituer des effectifs. Ça veut dire par exemple fermer les SSR pour maintenir les lits en médecine, ou fermer des lits en médecine pour en maintenir en soins critiques.

     

    Aucun bouquin de management ne m'a été de la moindre utilité cette année. En revanche, mes lectures militaires m'ont été précieuses pour comprendre ce qu'il se passait et réagir. Heureusement que personne ne meurt dans mes rangs. Mais ça c'est parce que je ne suis pas dans le soin. Dans les équipes para-médicales, on ne peut pas toujours en dire autant. Mais il est bien évident que le stress n'a rien à voir avec celui d'un soldat. Je constate simplement des similarités fortes dans l'aspect managérial avec les expériences relatées par des officiers et sous-officiers.

     

    Ce n'était pas le job que je devais faire. Je n'avais pas été recruté pour ça. Je suis juste arrivé au mauvais endroit au mauvais moment. Pour prendre une métaphore médicale plutôt que guerrière : je fais de la médecine d'urgence alors que j'avais été embauché pour faire du soin de longue durée. L'objectif prioritaire de l'urgentiste n'est pas tant de soigner, et encore moins de guérir, que de dégager le plus vite possible les cas qui se présentent, soit en unité d'hospitalisation, soit aux lits-portes (unité d'hospitalisation de courte durée liée aux urgences) soit en les renvoyant chez eux, pour récupérer les moyens humains et matériels nécessaires pour le prochain cas qui se présentera. Je déteste ça, et j'espère que cette phase de ma vie s’achèvera très vite.

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