Gio

Ce n'était pas une phrase pleine de relativisme, c'était une phrase à comprendre telle qu'elle était écrite, et non pas telle que ton imagination l'a interprétée. Caricaturale ou même plus généralement fausse. Et ? A partir du moment où j'ai introduit le terme, tout et n'importe quoi peut devenir un strawman ? Je parlais de mes relations familiales, pas de celles des autres. Ce serait donc un manque de tact envers ma propre famille ? Je n'attends rien de tel, ce n'est pas moi qui ai lancé ce sujet, j'ai répondu aux questions que l'on m'a posé et j'ai réagis aux propos qui en ont suivis. Si tu veux en savoir plus, je peux développer, il suffit de demander, mais pour ma part je n'attend rien. Des exemples concrets de quoi ?

Est-ce que dire que c'est incompréhensible pour beaucoup de gens signifie que cela ne peut être compris par personne ? Je n'ai fait aucune spéculation sur les enfants de Mathieu, j'ai dit que j'avais souffert de ça, ce qui est un fait. Que cela te dérange ou non, tu ne peux pas me l'enlever. (Tout en parlant de manque de tact, c'est assez ironique.) Pas du tout. Il dit qu'il a fait un enfant sans raison. Moi je ne pense pas qu'on puisse faire un enfant (ou faire quoi que ce soit) sans raison. Il maintient, je n'insiste pas. C'est tout. Après si c'est ce qu'il te faut pour parler de strawman et de procès d'intention, c'est vraiment que tu cherches à tout prix la polémique. D'autant que c'est à Mathieu d'en juger. Ca m'indiffère, j'en parle sans complexe parce que je suis distant vis à vis de ça, je le vois comme un objet d'étude, n'ayant même pas l'impression d'être concerné. Que ce soit mes parents ou des gens que je connais pas ne fait pas de différence.

Ce n'est pas ce que j'ai fait. Encore un strawman. Ais-je dit le contraire ? Je suis pris. Oui, et par ailleurs il est assez indécent que les personnes extérieures exhortent les victimes de se mettre à la place de leur tortionnaire, tu ne crois pas ?

Sauf que lorsque tu as dépassé la quarantaine ou la cinquantaine, rares sont les gens qui peuvent réviser intégralement ce à quoi ils ont toujours cru toute leur vie et ce sur quoi ils ont fondés le sens de leur existence. Il faudrait tout simplement qu'ils deviennent quelqu'un d'autre. Qui plus est, tout cela suppose d'avoir compris que c'est l'expression de ton amour qui est la source de la souffrance de tes enfants, ce qui est incompréhensible pour beaucoup de gens, leur cerveau ne peut tout simplement pas le concevoir.

S'il était impossible de préférer la non existence à l'existence alors le suicide serait impossible. On se suicide précisément parce que l'existence est insupportable. Pas plus que ça mais j'ai lu Atlas Shrugged il y a peu et la relation qu'entretient Hank Rearden avec Lillian pendant une bonne partie du bouquin m'a fait un peu penser à la relation que j'ai eu avec mes parents.

Ais-je dit le contraire ? Lorsque l'expression de ce chagrin, même tout ce qu'il y a de plus sincère, est un instrument de manipulation qui, via la culpabilité, le chantage affectif, etc, n'a pas pour autre objectif de continuer indéfiniment à faire un enfer de la vie de ses enfants, oui c'est une monstruosité, et même plus. Cela veut dire que pour les parents, les enfants sont un instrument au service de leur bonheur. Sauf que l'instrument en question est un être vivant qui a lui aussi droit de vivre pour lui-même. La réponse à la question "pourquoi ?". Si tu as fait des enfants pour les aimer, c'est bien une raison. A ta place la question que je me poserais est la suivante : Que ferais-je lorsque mes enfants ne seront heureux qu'à partir du moment où je cesserais de les aimer, car l'expression de mon amour est la source de leur souffrance ? C'est la question que tous les parents devraient se poser à mon avis. C'est la première fois que je dis quelque chose comme ça, mais je crois que si tu étais en face de moi tu aurais reçu mon poing.

Dans bien des cas, c'est évident. Permet moi de douter car tu as dit que si tes enfants se détournaient de toi tu serais anéanti.

Il y a des gens qui ne sont pas capables de reconnaître qu'ils se trompent. Trop attachés à certaines idées et aux raisons pour lesquelles ils ont fait des enfants. Ah mais du point de vue des parents, je te crois volontiers. Ce qui est inquiétant c'est que tu penses spontanément au point de vue des parents, et que le point de vue l'enfant ne te vienne même pas à l'esprit. (Quand je dis "point de vue de l'enfant", je ne parle pas seulement de la période de l'enfance, mais de toute la vie de la personne que tu mets au monde.)

Rien. J'ai plutôt un bon a priori, rien de plus.

Comme si c'était un logiciel que tu pouvais programmer à ta guise ? Ou de la matière que tu pouvais modeler ? Je crois que c'est Coluche qui disait que le mieux qu'on puisse faire pour ses enfants, c'est de leur foutre la paix. Je dirais même plus que le mieux c'est encore de ne pas en faire, mais c'est peut-être personnel.

Fucking understatement. C'est bien plus que ça. Quand je parle d'expérimentation je parle pas de petites choses ponctuelles. Je parle du rapport avec mes parents dans son ensemble. Jusqu'à ce que je me détourne d'eux du moins. Idiots sans malignité. Et je pense que c'est le pire car la porte de sortie est beaucoup plus difficile à trouver d'après moi. Comme je l'ai dit, j'aurais clairement préféré être battu. Car si le problème de la culpabilité est toujours là, il y a malgré tout moins d’ambiguïtés (et aussi vis à vis du monde extérieur qui peut voir plus clairement le problème).

Non avec Bob c'est moi qui pose les questions. Là c'est Mathieu qui me les pose. On poursuit là bas.

Suite de la discussion entamée là bas. Étant l'aîné, c'est moi qui ait été le plus soumis aux expérimentations humaines de mes parents. Mais pour répondre à ta question dans l'ordre chronologique : Ma sœur, je n'sais pas comment elle l'a vécu (plutôt mal je dirais) mais je n'sais pas ce qu'elle pense au fond. Mon premier frère est autiste. Mon deuxième frère a été plus ou moins épargné (ils ne se sont pas comportés comme avec moi, ils ont été beaucoup plus détachés) et il a eu l'intelligence d'être indifférent dès le départ. Le fait de culpabiliser.

Non, justement. C'est ça tout le piège que j'ai mis beaucoup (trop) de temps à comprendre. Toutes ces années gâchées... C'est ça précisément qui est très pervers, et je suis gentil dans les mots que j'emploie, car une telle attitude me dégoûte au plus haut point, il n'y a pas grand chose qu'on puisse infliger de pire à quelqu'un. Je ne souhaiterais pas ça à mon pire ennemi.

En AP c'est 20% et officiellement oui la préparation c'est comme tu dis, mais cela dépend, et en ce qui me concerne j'ai pas suivi le cursus normal. (J'ai pas fait l'université.)

C'est exactement le genre de discours et de méthode qui m'ont pourries la vie pendant des années. Désolé.

Bin Mathieu commence à m'interroger sur la fratrie... Et tout cela n'a évidemment plus rien à voir avec le sujet, ça devrait être dans le topic raconte my life, et encore c'est même pas d'actualité.

Vous voulez vraiment que je vous raconte toute ma vie ?

Moi ? Non une sœur et deux frères. Je suis l'aîné.

Tout à fait, et c'est le cas, puisque ça fait des années que j'ai le moins de contact possible. Ne nous méprenons pas : j'aurais largement préféré que mes parents me parlent méchamment (ou plus généralement soient méchants avec moi) c'eut été beaucoup moins pervers et beaucoup plus sain pour le cerveau qu'ils ont essayés de moduler. Quand les choses sont claires au moins...

Le papier bulle a été inventé accidentellement

Peut-être, mais moi je n'exige rien des gens qui me considèrent comme cons. Ils peuvent m'ignorer. Ça mériterait un roman, mais c'est pas le sujet ici.

Ça dépend des matières (en Lettre moderne et Mathématiques par exemple c'est effectivement la pénurie), mais il n'y a pas que ça. Il y a surtout le fait que le niveau général des gens qui concourent au CAPES n'est pas exceptionnel. Si t'es intéressé par ton sujet, a priori tu l'as déjà étudié pendant au moins cinq ans voir plus si ça t'intéressais déjà avant, et dès lors, le CAPES est une formalité.

Faire des conneries est une chose. Être con par nature en est une autre.