Bonjour à tous,
d'abord, merci pour vos messages de bienvenue !
La question est redoutable, kevinz !
j'ai toujours eu la conviction, pour ma part, que la philosophie est la soeur, ou la grand-tante, du moins un membre intime de la famille des libéraux. Certes, comme on peut le constater dans l'anthologie de Pierre Manent, par exemple, il y a peu de philosophes qu'on peut, de façon immédiate, reconnaître comme des libéraux. Mais cela tient à une raison somme toute bien simple : peu de philosophes ont fait partie du personnel politique, et quand ce fut le cas, ils furent de piètres politiciens.
En tout cas, je suis sûr d'une chose : je n'ai jamais rencontré un professeur de philosophie de gauche qui puisse me prouver qu'il est cohérent. La gauche et la philosophie, je crois, se marient très mal et parfois même dangereusement, car les philosophes de gauche sont souvent des prosélytes qui s'ignorent, et c'est insupportable pour un libéral (Aron a raison, contre Sartre). Ce prosélytisme, qu'on a fâcheusement appelé "l'engagement", implique la négation d'un fondement philosophique majeur : la nécessité d'une distance critique, la mise en suspens de nos propres jugements. En somme, les gauchistes philosophes jugent d'abord, "pensent" ensuite. Ceux-là n'ont pas lu Aristote… qu'on devrait imposer à tous les philosophes de gauche.
Mais je m'arrête là, je suis déjà largement hors-sujet.
A bientôt, donc.