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Dilemme Du Prisonnier


Punu

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So we see that with no punishment, you get a fair bit of cooperation in groups smaller than 8, then plummeting 8-16. When you can only punish cheaters, larger cooperative groups are possible, but things decline from 8 to 128 (note the log X scale). When you can punish not only cheaters, but those who don't punish cheaters, cooperation was common at groups up to the study max size of 512.

http://www.newscientist.com/channel/being-…/mg18524901.600

Posté
Oui, la contrainte peut être une bonne chose dans une société démocratique, car elle peut être la seule solution permettant aux acteurs sociaux de faire ce qu'ils veulent. Rousseau élucide ici les raisons pour lesquelles nous trouvons normal et convenable de nous laisser lier les mains pour toutes sortes de contrats dont le "contrat social" mais aussi toutes les menues contraintes sociales qui tissent notre vie de tous les jours".

Raymond Boudon sur la métaphore de la chasse aux cerf de Rousseau.

Posté

Intéressant ! Décidément le dilemme du prisonnier n'aura de cesse de me faire réfléchir…

Pour faire le parallèle avec la psychologie, on retrouve là encore des phénomènes bien connus. Par ex., dans le cas d'une incivilité constatée (parfois même une agression), plus il y a de témoins de la scène, plus la probabilité que quelqu'un intervienne diminue.

Par ailleurs, le contrôle social tend à faire diminuer ces incivilités.

J'en avais déjà parlé sur un fil, à propos d'un article de la revue "Psychologie et cerveau" du numéro du trimestre dernier.

Posté
Pour faire le parallèle avec la psychologie, on retrouve là encore des phénomènes bien connus. Par ex., dans le cas d'une incivilité constatée (parfois même une agression), plus il y a de témoins de la scène, plus la probabilité que quelqu'un intervienne diminue.

Mais dans ton exemple, qu'entends-tu par probabilité?

Prenons un exemple, au hasard. L'autre jour à Saint Lazare, à la sortie d'un métro, aux heures de pointe, dans un escalier bondé, les gens étaient tassés les uns contre les autres pour descendre un escalier. dans le même temps, d'autres gens tentaient de monter l'escalier. Deux mecs se bousculent, un bourre-pif part, puis deux, et voilà le début d'une bagarre de cour de récré.

avant 10 secondes, dix personnes étaient intervenues pour les séparer, dont moi qui était à côté. (J'aurais eu du mal à faire celui qui ne voit rien, ils me sont rentrés dedans en perdant l'équilibre :icon_mrgreen: ).

Bon, prenons l'exemple d'une telle bagarre.

1/ 20 personnes assistent à la scène. Disons que 5 se précipitent pour les séparer.

2/100 personnes assistent à la scène. 14 personnes se précipitent pour les séparer.

Est-ce anormal que pas plus de gens interviennent? Pas forcément. Si je suis prêt a y aller, mais que 14 personnes interviennent avant moi, est-ce faire preuve d'incivilité de ne pas y aller? 14 gars sont suffisants pour séparer deux types désarmés, quand même!

Seulement, si on pose la proposition" dans ces exemples, la probabilité qu'une personne intervienne égale le nombre de personnes qui interviennent divisé par le nombre de personnes présentes":

dans 1/ p=25%

dans 2/ p=14%

Stricto sensu, "plus il y a de témoins de la scène, plus la probabilité que quelqu'un intervienne diminue."

Est-ce anormal?

Pour le reste, je me méfie des légendes urbaines. Il y a beaucoup de monde pour affirmer que certaines agressions ignobles sont d'autant plus révoltantes qu'elles ont eu lieu devant des dizaines de témoins qui n'ont pas bougé. Marrant, les gens qui le savent "de source sûre" n'avouent jamais être les pleutres non assistant à personne en danger. Voir l'affaire de la foldingue du RER l'année dernière…

Posté

Je vais expliciter. Peut-être que ton exemple est différent. Je parlais d'incivilités, pas de délits.

Quand je parlais de probabiltés, c'était : qu'une personne au moins intervienne ou plutôt : que le groupe réagisse.

Deux définitions, d'abord.

Contrôle social : mécanisme de régulation naturel dans les communautés humaines.

Dans une communauté où les gens se connaissent personnellement (petit village par ex) le contrôle social est généralement assez fort. Dans une coommunauté plus vaste, où l'anonymat prévaut, il existe des situations plus complexes. Ainsi, dans un groupe d'inconnus, un phénomène psychologique déconcertant se manifeste souvent : l'effet spectateur.

Effet spectateur : si un événement répréhensible se produit sous leurs yeux, les membres du groupe restent généralement impassibles, et ce d'autant plus qu'ils sont plus nombreux.

Depuis une trentaine d'années on décrit ce phénomène, plusieurs expériences ont encore récemment observé cette absence de réaction d'un groupe face aux incivilités. Plus la taille du groupe de témoins augmente, moins souvent celui-ci intervient.

Posté
Effet spectateur : si un événement répréhensible se produit sous leurs yeux, les membres du groupe restent généralement impassibles, et ce d'autant plus qu'ils sont plus nombreux.

OK, je vois mieux ce que tu veux dire.

Si un mec insulte un autre dans une rame de métro, la proba qu'un troisième intervienne pour lui demander de se calmer décroît d'autant plus que la rame est bondée, ça te va comme exemple?

Plusieurs éléments d'explications (je les présente à ma sauce):

1/ Un effet temps: plus il y a de monde dans la rame, plus on tend à attendre que quelqu'un d'autre intervienne. Plus le temps passe, plus les individus jugent que s'ils interviennent, c'est à contretemps, avec retard, ça les dissuade (ils perdent en position de force)

2/Un effet espace: quand la rame est bondée, on se sent en espace plus clos, donc plus près des "acteurs", donc moins à l'aise pour intervenir: ou encore, pas à l'aise si des tiers se trouvent entre eux et nous. On se sent de plus moins libre dans ses mouvements physiques, que l'on envisage la bagarre ou la fuite.

3/ Un effet doute: plus on voit de gens qui n'interviennent pas, plus on doute du bien-fondé de l'intervention. Autorenforçant avec le 1/

4/ Un effet jugement: plus on voit de gens qui n'interviennent pas, plus on craint que ceux-ci se montrent désapprobateurs voire hostiles si on intervient….

Posté

Tout à fait pertinent.

Je cite Markus Brauer, chargé de recherches au laboratoire de psychologie sociale et cognitive de l'université Blaise Pascal à Clermont-Ferrand : "On pense que, lorsque plusieurs personnes sont présentes, chacun suppose (peut-être inconsciemment) que l'une ou l'autre personne se dévouera."

Il a réalisé l'expérience suivante : un complice entre dans un ascenseur d'un centre commercial et se met à griffoner sur les parois. Sur plus de 100 essais voilà les résultats selon la taille du groupe de témoins présent dans l'ascenseur :

- les groupes de 3 personnes réagissent 1 fois sur 4.

- les groupes de 2 personnes réagissent 1 fois sur 3.

- une seule personne réagit dans 42% des cas.

Il émet l'idée que ces expériences montrent qu'il faut compter sur l'individu, plus que sur le groupe, pour lutter contre les incivilités.

C'est cette idée centrée sur l'individu comme acteur du contrôle social qui m'avait interpellé.

Et c'est cette variante du dilemme du prisonnier où l'effet de taille voit la coopération diminuer en l'absence de punition, qui m'a fait penser à ce phénomène.

Je développerai plus tard encore cette question si cela t'intéresse, ou d'autres. Car d'autres expériences ont montré que le rappel aux normes sociales, à la "citoyenneté", l'aspect moral, l'intervention de l'état etc. ne marchent pas.

Mais que les notions de propriété, de responsabilité individuelle, par contre pouvaient lutter contre les incivilités. Cool, non ? :icon_up:

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