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L'ironie D'un Correspondant Du Temps


Etienne

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SOCIÉTÉ - Au pays du mouvement social perpétuel 

Des salariés et des syndicats revendicatifs contre un gouvernement qui fait la sourde oreille : le ballet des relations sociales est bien rodé, mais il finit par tourner en rond, ironise le correspondant du Temps à Paris.

La “semaine sociale” française s’est achevée le 10 mars avec d’énormes grèves et manifestations dans toute la France. L’expression “semaine sociale” est trompeuse. Au premier abord, on peut penser à quelque chose qui ressemble à une “semaine de bonté” (destinée à titiller la générosité des citoyens), à une “semaine commerciale” (destinée à activer leur capacité de consommation) ou à une “semaine d’action de grâces” (qui les rapprochera du Seigneur). La semaine sociale s’apparente à cette dernière en ce qu’elle s’adresse à deux puissances redoutables (l’Etat ou Dieu lui-même), dont la caractéristique commune est de prodiguer des conseils de sagesse et de rester sourde aux appels les plus pressants (c’est du moins un point de vue largement partagé parmi les solliciteurs).

En fait, une semaine sociale (dont la variante située après les vacances d’été s’appelle “rentrée sociale”) consiste en une série de protestations exprimées selon des modalités diverses (arrêts de travail, assemblées, défilés, distributions de tracts, etc.) par différentes catégories professionnelles (généralement salariées). Quand ces protestations se déroulent sur vingt-quatre heures, on parle de journée d’action. La semaine sociale est donc une suite de journées d’actions étalées sur plusieurs jours (si possible du lundi au vendredi).

La semaine sociale de la semaine dernière (excusez la répétition) a commencé mardi 8 mars par des manifestations de lycéens qui protestaient contre le manque de moyens alloués à l’Education nationale et contre la réforme de l’enseignement (en discussion au Parlement). Elle s’est poursuivie mercredi par celles des chercheurs, qui protestaient contre le manque de moyens alloués à la recherche et contre les réformes “bidon” (disent-ils) promises par le gouvernement (qui les juge efficaces). Elle s’est terminée jeudi par les protestations de toutes les catégories professionnelles confondues dans la réprobation à l’égard de la politique du gouvernement et de la surdité du patronat (tiens, j’avais oublié le patronat parmi les puissances redoutables) : revalorisation du pouvoir d’achat, refus de la révision de la loi sur les trente-cinq heures et de la réforme de l’enseignement, etc. (le “etc.” est très important, car il explique la mauvaise humeur des manifestants et le soutien que leur apporte la majorité de la population – 69 %, selon le sondage le plus récent).

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