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Sarkozy Ne Nous Apportera Rien


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NICOLAS SARKOSY IDEOLOGIQUEMENT NON LIBERAL ? !

Par Claude Lamirand – le 17 Juillet 2004 – action-liberale.org

Dans le journal Le Monde du 12 Juillet 2004, page 6, rubrique France-Société : Politique, Nicolas Sarkosy, ministre de l’Economie et des Finances donne une interview à Sophie Fay, Hervé Gattegno et Christophe Jakybyszyn. Une des tendances centrales est que Nicolas Sarkosy refuse de s’identifier à une école idéologique, notamment lorsque la question lui est posée pour savoir s’il est libéral. Pourtant, à la lecture de l’entretien, qui est notons le, corrigé par Nicolas Sarkosy lui-même, force est de constater le lien profond entre le réalisme revendiqué par le ministre et la pensée, non pas l’idéologie, libérale. A vrai dire, son réalisme est plus proche du libéralisme qu’il ne l’est de la réalité de l’étatisme aujourd’hui.

Le thème dominant de l’entretien porte sur les 35 heures que Nicolas Sarkosy souhaite voir maintenue comme le système de référence horaire du travail en France tout en permettant de développer le libre-choix des salariés. Les salariés qui le souhaitent doivent pouvoir travailler plus pour gagner plus et le ministre insiste sur l’équité qu’il y a gagner plus lorsqu’ont fait l’effort de travailler plus. Il rejette dans ce sens la décision du groupe Siemens de la semaine précédente en Allemagne qui impose à ses salariés de travailler plus sans compensation sous peine de perdre leur emploi par une délocalisation de leur entreprise.

A ceux qui proposent de taxer les entreprises qui délocalisent, le ministre fait preuve d’une grande sagesse en rappelant que les entreprises qui veulent partir partiront quand même, en revanche, il propose d’alléger les taxes sur les entreprises qui rapatrient des emplois sous réserve que ce soit fait dans des zones particulièrement sinistrées ou le chômage atteint les 20 à 30% de la population active.

Les 35 heures, de toute évidence, mettent l’Etat dans le rôle de pompier en lui faisant voir qu’il a beaucoup à perdre, notamment les cotisations sociales, les taxes sur les entreprises, et les charges de l’Etat social pour secourir les sans emplois. On peut regretter deux choses :

la première chose est que le temps que l’Etat retienne la proposition Sarkosy, des milliers d’emplois seront perdus.

La deuxième chose est que Nicolas Sarkosy ne perd pas encore de vue l’étatisme en proposant aux entreprise de relocaliser des emplois uniquement dans les zones en difficultés. C’est la tradition de l’Etat en France. Il provoque des dégâts dans un sens et il accroît son emprise dans l’autre. Il n’est pas dit que les zones sinistrées puissent intéresser les entreprises qui relocaliseraient compte tenu de la " qualité " de la main d’œuvre disponible sur place, compte tenu des " avantages comparatifs " qu’elles obtiennent ailleurs et qu’elles ne pourraient pas récupérer intégralement par une diminution des charges sociales. C’est là aussi faire le jeu de l’Etat que de l’aider à " aménager le territoire " aux frais de l’entreprise ou de donner de la crédibilité à une inutile et coûteuse " politique de la ville ". La proposition Sarkosy va surtout donner du travail supplémentaire à une administration pour calculer et contrôler le respect de ses engagements par l’entreprise, comme la redevance télévision est maintenue pour justifier l’emploi des fonctionnaires chargés de la recouvrer.

En fait, le ministre ne fait pas une mauvaise proposition, mais elle a peut de chance d’être réaliste tant qu’elle ne joue que sur la main d’œuvre, que les montant économisés par l’entreprise ne compensent pas la charge " administrative " des entreprises, n’allègent pas les contraintes pesant sur la flexibilité de l’emploi et ne s’inscrivent pas dans une perspective de baisses générales des charges et des impôts en plein débat sur le financement de la Sécurité Sociale et l’annonce par le président Chirac de l’arrêt de la baisse des impôts sur le revenu en 2005. Autrement dit, globalement, les impôts augmenteront plus vite en 2005, du fait de la dérive des dépenses des administrations et des missions locales.

Les projets de budget de ses collègues ministres pour 2005 ne prévoient rien d’autre que l’embauche de 20000 fonctionnaires supplémentaires et dans cette perspective de logique étatiste, les Français comme leurs patrons, ne peuvent que ce réjouir d’avoir un gouvernement réputé de droite parce que s’il avait été de gauche, les projets d’embauche de fonctionnaires seraient à minimum du double.

Nicolas Sarkosy dit que le problème de l’économie française est que les salariés français n’ont pas assez de pouvoir d’achat, que la France n’a pas assez d’emplois. Cela est vrai. L’Etat français dépense 25% de plus de ce qu’il collecte, cela est vrai et certainement révélateur sur les faux chiffres du déficit public, par conséquent du montant de la dette publique et du taux réel de chômage en France. A la fin de l’article, il se défend de transposer le système américain en France et c’est là que les choses ne sont pas très logiques et d’une grande continuité.

Il est vrai que les Français attendent des réformes et qu’elles ne se font pas. Le gouvernement français est encore l’arme au pied devant l’initiative, et sans doute, Nicolas Sarkosy, par ses mots, comme par ses résultats est un interlocuteurs crédibles de l’espérance française, mais lorsqu’on se défend d’être libéral alors que l’on est libéral autant que c’est possible dans une droite française étatiste…et étatisée, lorsqu’on rejette le modèle américain alors que l’on est conscient que les marges de manœuvre de l’action publique par rapport à ce modèle s’amenuisent dans l’attentisme qui dure, ont ne tient pas encore un langage de vérité aux Français, ont ne fait que tenter ceux qui ont quitté l’UMP a attendre encore avant d’y revenir.

Pour l’instant, le ministre a gagné l’affection d’une frange importante des Français en étant le seul a avoir tenu parole sur la politique de sécurité dont il devrait encore tirer de la crédibilité maintenant que le tandem Chirac- de Villepin fait son possible pour saboter le travail des tribunaux et de la police. Les Français lui sont gré aussi de son langage clair et apprécie qu’il mette " le courant " dans l’hospice intellectuel gouvernemental, qu’il mette la " gégène " les apparatchiks socialistes qui ont berné les Français au moment des élections, mais il n’est pas encore assez dans la vérité, il n’est pas encore assez sorti de la pensée étatiste et ses propositions sont encore construite sur une exigence de concessions des entreprises et des Français pour trouver des solutions à la gabegie de l’Etat.

Les entreprises françaises qui pourraient relocaliser doivent pouvoir bénéficier d’avantages fiscaux " sans aucune exigence de l’Etat " puisque c’est lui qui les fait partir et qui met les Français au chômage. On peut toutefois regretter que l’Etat invente encore une " faribole " fiscale pour parvenir a " ses " propres objectifs au risque de perturber la loi du marché et de s’exposer, donc nous les contribuables, au magnifique travail de la Commission de la Concurrence à Bruxelles. Une certaine surdité étatiste semble malheureusement habiter aussi Nicolas Sarkosy, comme si la récente condamnation de France Télécom par cette Commission salutaire ne suffisait pas, comme si les aides de l’Etat à Alstom n’avaient pas été retoqué par cette Commission dont on ne peut dire que du bien. Tout cela continu comme si rien n’était changé, comme si les principes de disposition du patrimoine et des revenus des contribuables pouvaient encore être acceptables. Combien d’emplois sont perdus à cause du secteur concurrentiel de la SNCF et d’autres entreprises publiques fonctionnant sur fonds publics…. ? Combien d’emplois marchands sont détruits par des emplois " associatifs " subventionnés ? Un chantier de la Commission à la Concurrence est plus efficace pour le pouvoir d’achat des Français et la compétitivité de leurs entreprises qu’une énième invention de " fausse exonération ", parce que lorsque l’Etat donne visiblement, il prend le double clandestinement. Et quand l’Etat aide l’emploi de façon visible, il détruit énormément plus de façon invisible. Que reste t’il du plan emploi de François Fillon sinon des centaines de milliers d’assistés, mal payés et contribuant à l’endettement de l’Etat ? Combien de chômeurs en plus depuis ? 200 000 ! Et maintenant, il faut sauver la Sécurité Sociale. Au lieu de parler des taux de cotisations, il faudrait se demander plutôt combien d’emplois " payants " l’Etat est prêt à détruire. Vous savez, Monsieur Sarkosy, que les financements supplémentaires du plan Sécu de Douste-Blazy vont détruire de nouveaux plus de 200 000 emplois à partir des 6 prochains mois qui suivront la hausse des taxes et des cotisations….

Pour rendre du pouvoir d’achat aux Français, il faut s’opposer absolument à la hausse des charges salariales, des impôts locaux de plus en plus calculés sur les revenus et repenser la décentralisation en se demandant combien d’emplois seraient créés si l’on supprimaient les départements et les cantons. Il faudrait aussi s’interroger sur les propositions d’embauche de fonctionnaires supplémentaires de ses collègues qui ont de quoi plomber le moral de millions de Français. Egalement, il faudrait s’interroger sur les " irresponsabilités " des dirigeants d’entreprises publiques ou privatisées en vis à vis qui sollicitent des milliards d’euros du contribuable, et qui sont, comme Roussely, reconduit à la tête de l’Edf/Gdf. Il faudrait aussi faire une vraie réforme de la santé et s’opposer absolument au plan de " sang et de larmes " du ministre Douste-Blazy, véritable avocat de tous les laxismes passés et de tous les laxismes à venir. Pas un seul Français ne pense que la Sécurité Sociale sera en équilibre, et il est paradoxal d’entendre Nicolas Sarkosy dire que les Français attendent des réformes sans faire davantage pour démontrer la gabegie coupable du plan de " redressement " de la Sécurité Sociale. Egalement, son collègue Borloo, sans doute sympa et " père pêtard ", ne trouve rien de mieux que de rajouter de l’étatisme dans une politique mitterandienne de traitement social de la précarité. Sans nul doute le monde associatif sera relancé, mais pas le pouvoir d’achat des Français, pas celui des Français à naître.

Nicolas Sarkosy doit encore faire des efforts pour comprendre que le système français et européen est en faillite virtuelle, que les périodes de croissance ne sont que des ralentissements dans le naufrage, que la croissance créatrice d’emplois n’est plus autonome en Europe mais qu’elle vient de l’extérieur, et que surtout, l’intégralité du système de " cohésion sociale et de solidarité " est basé sur une croissance perpétuelle de la population, que cette croissance de la population suppose un réglage parfait, là c’est comme pour le réglage concret, brasse coulée en pleine théorie keynésienne (les bouées keynésienne sont des bouées plombées, tout le sauvetage est dans l’intention, après c’est la faute à pas de chance), entre le nombre et la qualité de ceux qui y prétendent, et la qualité et le nombre de ceux qui le finance. De ce point de vue, Nicolas Sarkosy doit savoir que s’il est président un jour, il va devoir gérer une situation sanitaire qui n’aura pas toujours la canicule pour justifier l’incompétence du système de santé, la faillite de la Sécurité Sociale et la Solitude des Français. Il ne pourra pas non plus poursuivre la suppression de jours fériés pour rendre " indolore " des hausses de cotisations supplémentaires. Quand le gâteau est brûlé, tout le monde se fou de savoir s’il n’est pas assez sucré !

Les régimes spéciaux de la fonction publique et assimilées sont dans une totale iniquité puisqu’ils allouent à leurs titulaires et leurs ayant droit familiaux des avantages comparatifs énormes reposant sur des monopoles et non les possibilités intrinsèques de leurs organisations, et financés par ceux à qui l’ont demande sans cesse de réduire les leurs. Parler " d’avantages sociaux " dans ces organisations est un abus de langage qui dissimule le vrai terme : privilèges ! La SNCF ou l’EDF n’ont pas a faire bénéficier leurs salariés d’avantages sociaux de santé et de retraites qui ne sont pas assumés par les bénéficiaires, mais par tous les salariés et la population française, et parmi eux les précaires de plus en plus nombreux. Cela n’est pas équitable et enlève aux Français beaucoup du fruit de leur efforts. Si la " société du libre choix " est une proposition vraiment très séduisante, il ne faudrait pas, Monsieur Sarkosy, que le travail et les efforts des Français soient confisqués par les avantages et privilèges de ceux qui, désormais, ont le statut leur donnant le droit d’obtenir inéquitablement une part du fruit des efforts d’autrui. Quand le gâteau est brûlé, il faut s’intéresser à la température du four ! Et l’Etat est un four ! Un crématorium !

A chacun selon ses mérites est une éthique libérale. La société " du libre choix " doit être une société de libération des individus et pour l’instant, comme Nicolas Sarkosy se refuse à dire plus clairement les choses, elle n’est qu’une option de mots qui gardent les Français dans l’attentisme. Les mécomptes de l’Etat et les injustices qu’ils génèrent ne peuvent pas nous redonner confiance en la politique tant que l’Etat ne reconnaît pas ses errements, tant que l’Etat tente de négocier encore des concessions auprès des Français, tant que l’Etat n’a pas compris qu’il n’a rien à négocier, ni à reprocher aux Français. L’UMP perd toutes les élections parce qu’elles devaient être le parti des réformes, et les victoires socialistes ne sont que des victoires par défaut, pas des victoire de projets. Ils ne peuvent plus concevoir des projets grandioses de pseudo " avancées sociales " sans prendre le risque désormais que nous effacions la république en 2007. Nous ne croyons plus en l’Etat, nous savons que notre liberté est la solution.

Encore des efforts Monsieur Sarkosy….parce que nous avons toutes les raisons de ne pas croire la parole de l’Etat, parce que nous avons été trahis par tous les politiques, parce que vous soutenez la redevance télévision, parce que vous avez donné notre argent à Alstom, parce que vous êtes prêt à le faire pour France Télécom, parce que la " privatisation " d’Edf/Gdf est une œuvre formidable d’iniquité envers les Français, otages par votre peur, du monopole des syndicats. Restaurer l’autorité de l’Etat, c’est depuis longtemps restaurer l’autorité dans l’Etat. Libérez aussi l’expression syndicale des Français ! Et n’ayez pas peur du mot " libéral ", les Américains sont formés à Tocqueville et à Bastiat, ne dites pas que le système américain n’est pas transposable en France parce que vos marges de manœuvre ne vous permettent presque plus d’en faire une variante locale, d’ailleurs est elle souhaitable ? Parce que les Américains sont largement guidés par des principes de la liberté français ! Prenons leur Smith en plus, et vous verrez que nous pouvons faire une " société du libre choix " qui se passera de la précision " à la française ", parce qu’aux Etats-Unis, ils appliquent une pensée libérale française " à l’américaine ". Les Français doivent avoir confiance en eux, ne cherchez pas à faire en sorte qu’ils aient d’abord confiance en l’Etat. C’est l’Etat qui doit leur faire confiance et pas le contraire. Vous devez défaire la technostructure actuelle, conçue sur l’idéologie marxiste d’après guerre et ouvrir dans votre société du " libre choix ", le champ formidable des opportunités, de l’initiative. Une société de " libre choix " selon un panel de possibilités déterminé par l’Etat ne serait qu’une société carcérale ou les prisonniers auraient la possibilité de choisir le lieu de séjour, ou de résidence parce que l’Etat " c’est la prison à vie ". C’est d’ailleurs la logique de votre proposition pour relocaliser en France, dans des zones " cibles " de l’Etat, les emplois délocalisés à cause de l’Etat et de son four fiscal et réglementaire. Le vote UMP sera fait sur consistance, pas sur promesse. La France est un Titanic mais nous saurons nager à vos barques pour jeter les politiques à l’eau. Réformez, maintenant ! Et arrêtez de parler du modèle " américain ", il est plus français qu’américain en réalité. Et quand nous regardons l’Amérique, sa réussite, que nous savons quels sont les principes économiques et institutionnels qui la guide, alors nous sommes pour le coup, terriblement fiers et tremblants, d’êtres Français ! Redonnez nous, Monsieur Sarkosy, la fierté d’êtres Français en France ! Le premier grand pays qui remet l’Etat à sa place en Europe, changera le cours de l’histoire de l’Europe…Imaginez de quelle Grandeur positive la France rayonnerait…Il n’y a aucune raison acceptable pour que l’écart de PIB/tête entre les Français et les Etats-Unis soit de 30% à notre détriment. Le génie de l’individu français, son application, sa formation, sa productivité, son inventivité devrait faire que le niveau de vie des Français soit de 30% au dessus de celui des Américains. C’est l’Etat qui doit faire confiance aux Français ! Bon sang, Monsieur Sarkosy, dégagez nous de cette sang-sue ! Ont peut attendre un peu, si vous dégagez aussi la vôtre ! Pas trop longtemps, parce que nous crevons.

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