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Libre Concurrence Vs Conc. Pure Et Parfaite


Adam69

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Posté

J'ai eu un discussion avec un ami libéral, qui a pour principal défaut de ne pas venir assez souvent sur liberaux.org :icon_up:

Mon soucis : je ne dois pas être clair car je n'arrive pas à lui faire comprendre la justesse de la vision "moderne" de la concurrence chez les libéraux, celle développée notamment par Pascal Salin. Lui, mon ami, reste définitivement accroché à la conception neo-classique qui est selon lui la seule vraie concurrence car elle ne tolère aucun monopole, de fait comme de droit.

J'ai expliqué que j'étais bien sûr contre les monopole de droit mais absolument opposé aux monopoles de fait.

Pour lui, et c'est l'argument classique, dans ma conception un acteur peut très bien décider d'acheter tous ses concurrents, quitte à y mettre le prix. Et ensuite imposer sa loi au marché, tripler les prix etc…

Ses arguments sont que s'il fait le calcul et qu'il rachète ses concurrents suffisamment cher, même s'il perd les 3/4 de ses clients par la suite à cause de sa hausse de prix et qu'au final il est gagnant sur le quart restant il a tout gagné. Et c'est un scandale car on exclue les 3/4 des consommateurs de ce marché. Bien sûr un nouvel opérateur viendra sans doute mais le délais sera peut-être long et coûteux, à cause de barrières à l'entrées importantes (investissement très lourds etc…)

J'ai retorqué avec plusieurs arguments :

- rien n'oblige les concurrents à TOUS vendre leurs entreprises. Même si le prix offert est élevé il suffit qu'un ne veuille pas pour qu'il n'y ait pas concurrence au final et que son plan échoue.

- en pratique une telle opération a très peu de chance de fonctionner. S'il faut mettre le prix fort alors il faudra que la hausse des prix soit énorme par la suite. Le gars va perdre quasiment tous ses clients. Il n'y a jamais vraiment de clients captifs (si j'ai le monopole sur le rail, les clients peuvent prendre l'avion etc…).

En clair rien ne pourra obliger suffisamment de clients à payer assez cher pour que l'opérateur rentabilise son opération.

- en admettant qu'un cas comme ça fonctionne, cela ne peut être que temporaire. En concurrence libre, un opérateur nouveau finira par venir pour profiter du gâteau, ce qui fera pencher vers une situation de moins en moins monopolistique.

Pour lui, même si le cas est improbable il est réaliste et doit être envisagé. La force d'une théorie est d'être valable même aux limites. Le fait d'avoir un monopole de fait, même temporaire de quelques années est inacceptable selon lui.

Que dire…

NB : j'ai cherché d'anciens fils sur le sujet mais ça doit être assez lointain…

Invité goumy
Posté
J'ai eu un discussion avec un ami libéral, qui a pour principal défaut de ne pas venir assez souvent sur liberaux.org  :icon_up:

[…]

Pour lui, et c'est l'argument classique, dans ma conception un acteur peut très bien décider d'acheter tous ses concurrents, quitte à y mettre le prix. Et ensuite imposer sa loi au marché, tripler les prix etc…

Ses arguments sont que s'il fait le calcul et qu'il rachète ses concurrents suffisamment cher, même s'il perd les 3/4 de ses clients par la suite à cause de sa hausse de prix et qu'au final il est gagnant sur le quart restant il a tout gagné. Et c'est un scandale car on exclue les 3/4 des consommateurs de ce marché. Bien sûr un nouvel opérateur viendra sans doute mais le délais sera peut-être long et coûteux, à cause de barrières à l'entrées importantes (investissement très lourds etc…)

J'ai retorqué avec plusieurs arguments :

- rien n'oblige les concurrents à TOUS vendre leurs entreprises. Même si le prix offert est élevé il suffit qu'un ne veuille pas pour qu'il n'y ait pas concurrence au final et que son plan échoue.

- en pratique une telle opération a très peu de chance de fonctionner. S'il faut mettre le prix fort alors il faudra que la hausse des prix soit énorme par la suite. Le gars va perdre quasiment tous ses clients. Il n'y a jamais vraiment de clients captifs (si j'ai le monopole sur le rail, les clients peuvent prendre l'avion etc…).

En clair rien ne pourra obliger suffisamment de clients à payer assez cher pour que l'opérateur rentabilise son opération.

- en admettant qu'un cas comme ça fonctionne, cela ne peut être que temporaire. En concurrence libre, un opérateur nouveau finira par venir pour profiter du gâteau, ce qui fera pencher vers une situation de moins en moins monopolistique.

Pour lui, même si le cas est improbable il est réaliste et doit être envisagé. La force d'une théorie est d'être valable même aux limites. Le fait d'avoir un monopole de fait, même temporaire de quelques années est inacceptable selon lui.

Que dire…

NB : j'ai cherché d'anciens fils sur le sujet mais ça doit être assez lointain…

Ce raisonnement fonctionne bien si l'on admet que le monopole s'obtient par achat des concurrents, ceux-ci restant libres de ne pas vendre leur entreprise.

Mais il est possible d'envisager d'autres méthodes. Une société puissante peut par exemple éliminer du marché des concurrents plus faibles, en jouant temporairement sur le prix des produits ou des services, jusqu'à ce qu'ils disparaissent "naturellement".

Par ailleurs, il existe de nombreux cas où les règles de concurrence ne s'appliquent pas en pratique, et où les clients restent captifs, par exemple les transports urbains (saufs cas particuliers des très grandes agglomérations, où des réseaux concurrents pourraient coexister).

Un monopole de fait peut donc se créer dans ces cas.

Posté

C'est extrêmement simple: il n'existe qu'un seul droit légitime, c'est celui d'entrer quand bon te semble sur un marché, de proposer le produit que tu veux à qui tu veux.

Et c'est tout.

En plus de cela, j'ai trois idées clés à faire passer.

1 - Le problème provient en fait du camp d'en face, les constructivistes de tout poil, qui ont une obsession stupéfiante pour le "pouvoir de marché".

Le "pouvoir de marché", c'est du pipeau. Quel est le pouvoir de Microsoft, fondamentalement?

Quel est le pouvoir de Renault ou de Danone?

2 - cette obsession provient d'une analyse puérile et archaïque des marchés qui existent. On pense à "l'informatique", ou "l'automobile", etc… sans réellement se rendre compte que la réalité est bien plus complexe que cela.

Exemple: rends-toi compte, Adam, cet idiot de Louis Schweitzer, le PDG de Renault (plus pour très longtemps), à largement sabré dans le mini-monopole qu'il avait sur la vente de voitures en France. Sais-tu par exemple, que cet incapable a sciemment décidé que Renault ne fabriquerait plus de sièges auto, ni d'auto radios, ni de tableaux de bord.

Comment peut-on être aussi bête?

Un constructiviste ne peut pas comprendre cela: une voiture, c'est une voiture, or Renault a décidé d'abandonner des segments qui rapportaient de l'argent!

Est-ce que Louis Schweitzer est un idiot?

Et ce Bill Gates, alors, tant qu'à faire, pourquoi il n'a pas racheté la division PC de IBM, histoire de remonter dans la chaine de valeur, et avoir non seulement le monopole sur les OS, mais une part solide sur les PC? Ensuite, restera plus qu'à casser les prix, et à racheter Dell, Compaq, etc….

Bref, toutes ces bêtises, c'est du "Oui-oui au pays du business".

3 - Honnêtement, et là je parle VRAIMENT honnêtement, si quelqu'un est capable de me donner la recette magique pour être en monopole sur un marché, et le rester, alors j'aimerais qu'il me contacte au plus vite, j'ai absolument envie de monter une boite avec lui.

Le mieux serait que ton pote vienne discuter ici, peut-être.

Posté

Chitah, je suis entièrement d'accord avec toi, naturellement.

Finalement c'est peut-être le point 3 le plus convaincant. Si c'était si simple, ce serait déjà fait.

Je crois que mon pote ne viendra pas car c'est "un pragmatique", pas comme nous autres théoriciens "dogmatiques". :icon_up:

Enfin, je l'aurai à l'usure, il est déjà passé de gaulliste à "libéral", un jour il sera autrichien ! :doigt:

Posté

Salut Adam, concernant la CPP il y a le chapitre treizième "la concurrence" de 39 Leçons d'Economie Contemporaine de Simonnot qui explique très bien en quoi la CPP peut aboutir à un socialisme planificateur centralisé.

Posté

En fait je suis moi-même largement convaicu par la libre concurrence mais ce que je cherche ce sont des arguments percutants pour un convaincre un neo-classique indécrotable :icon_up:

Pas facile…

Posté

Personnellement, je pense que la chose qui me gène le plus dans la CPP (à part que c'est complètement utopique), c'est la conséquence finale. Les agents économiques ne sont plus des hommes, mais des robots (ou ordinateurs) qui sont contraints et donc nous perdons notre liberté.

Posté
En fait je suis moi-même largement convaicu par la libre concurrence mais ce que je cherche ce sont des arguments percutants pour un convaincre un neo-classique indécrotable  :icon_up:

Pas facile…

Déjà tu peux parler du fait que la dynamique entrepenariale se base sur un monopole temporaire, toute innovation est une promesse de monopole temporaire, ce qui ne veut pas dire qu'elle est néfaste car quand elle est libre l'entrepreneur est motivé pour innové, il est récompensé, et comme le marché est libre, les entrants vont arriver copiant son innovation, diffusant la technologie, l'amméliorant et la rendant bon marché. Donc tout le monde y gagne. Mais parfois le monopole technologique peut durer un certain temps.

Dans une optique néoclassique on décourage soit l'innovateur en brisant son monopole temporaire, soit les entrants en protégant trop (brevets) l'innovateur. Dans les deux cas de figure c'est le consommateur qui y perd car dans le premier cas la technologie n'apparaitra pas, dans le second la technologie sera trop chère et ne se diffusera pas assez vite.

Deuxième argument possible. Certains marchés (comme par exemple celui des OS) demandent - du fait de la complexité de la technologie et de l'exigence des utilisateurs - de gros moyens, donc de grosses entreprises quasi monopolitiques pour un temps assez long. Dans un marché libre ce sont les consommateurs qui ont déterminé un quasi monopole car la qualité du produit est à ce prix - à ce moment là -. Ce qui ne veut pas dire que le marché en pour autant en monopole : simplement, il est théoriquement contestable mais un entrant ne trouve pas souhaitable d'y rentrer à ce moment là. D'autant qu'on peut ajouter qu'un marché libre est toujours contestable. Ex pour Windows OS pour PC : Linux, mais aussi Mac OS car la concurrence du marché de l'OS est aussi la concurrence du marché des ordinateurs. Séparer ces deux marchés est une fiction politicienne.

Tiens, j'y pense, il y a plétore d'article intéressants en faveur de la libre concurrence ; http://www.institutmolinari.org/concurrence.htm

Posté

Voilà, Mac OS doit avoir une part encore plus écrasante sur l'architecture Mac que Windows sur PC. Pourtant personnne ne se plaint. Bref l'estimation d'un monopole est tout à fait arbitraire !

Et sinon, dans pas mal de secteurs, les fabricants ont compris qu'il allait de leur intérêt à ne pas chercher à avoir un monopole, simplement parce que ça veut dire qu'il ne peut en rester qu'un et que tous les autres se planteront. Exemple, le CD (pour le DVD, il y a eu deux formats, et ça va continuer pour la nouvelle génération il semblerait bien, mais tout de même y en a pas 15). Dans les OS, libres ou non, tous les UNIX-like font des efforts de compatibilité.

Il n'y a guère que Microsoft qui continue à faire chier le monde avec des technologies propriétaires… qui se plantent pour la plupart (sa version de Java, le ActiveX, le .NET…).

Posté
Déjà tu peux parler du fait que la dynamique entrepenariale se base sur un monopole temporaire, toute innovation est une promesse de monopole temporaire, ce qui ne veut pas dire qu'elle est néfaste car quand elle est libre l'entrepreneur est motivé pour innové, il est récompensé, et comme le marché est libre, les entrants vont arriver copiant son innovation, diffusant la technologie, l'amméliorant et la rendant bon marché. Donc tout le monde y gagne. Mais parfois le monopole technologique peut durer un certain temps.

Sachant qu'en plus, tu peux rajouter une dimension à ton raisonnement: une innovation donnée peut aussi révéler un besoin du marché.

Par exemple: l'invention à la fois de l'email, du téléphone mobile, du téléphone fixe et des PDAs révèle le besoin suivant, la messagerie unifiée (en gros, quand un pote essaie de t'appeler, il essaie sur ton fixe, ton mobile, ton email, ce qui est un gaspillage de ressources, objectivement, notamment de temps!)

Certains ont décidé d'adopter une certaine stratégie 100% intégrée (ce que 'lon appelle le Blackberry, un appareil qui est un téléphone/client mail/PDA)

D'autres ont décidé de produire du logiciel, qui servira de "glue" à ces technologies de communication: Chitah n'appelera plus Eskoh sur son 06XXXXXXXX ou son 04XXXXXXXX, mais par exemple sur une sorte de réseau virtuel qui enverra le message au bon endroit (sur le fixe si tu es chez toi, etc..)

C'est l'imagination au pouvoir comme on dit à la BNP. (PS: ce que je décris n'existe en fait que pour les entreprises, pas les particuliers).

Dans une optique néoclassique on décourage soit l'innovateur en brisant son monopole temporaire, soit les entrants en protégant trop (brevets) l'innovateur. Dans les deux cas de figure c'est le consommateur qui y perd car dans le premier cas la technologie n'apparaitra pas, dans le second la technologie sera trop chère et ne se diffusera pas assez vite.

Il est vrai que quelquefois, les demandes de brevets sont ridicules, et ne sont là que pour défendre illégitimement une volonté de l'entrepreneur de ne pas laisser ses camarades jouer avec lui.

Deuxième argument possible. Certains marchés (comme par exemple celui des OS) demandent - du fait de la complexité de la technologie et de l'exigence des utilisateurs -  de gros moyens, donc de grosses entreprises quasi monopolitiques pour un temps assez long. Dans un marché libre ce sont les consommateurs qui ont déterminé un quasi monopole car la qualité du produit est à ce prix - à ce moment là -. Ce qui ne veut pas dire que le marché en pour autant en monopole : simplement, il est théoriquement contestable mais un entrant ne trouve pas souhaitable d'y rentrer à ce moment là.

Voilà, et tout ça sont des observations, simplement des observations.

D'autant qu'on peut ajouter qu'un marché libre est toujours contestable. Ex pour Windows OS pour PC : Linux, mais aussi Mac OS car la concurrence du marché de l'OS est aussi la concurrence du marché des ordinateurs. Séparer ces deux marchés est une fiction politicienne. 

Il est vrai que souvent, les segmentations de marché sont tout à fait farfelues. Cf l'exemple de la poupée Barbie dans L'Erreur Economique de Simmonot.

Posté

D'un point de vue réthorique, je te conseille d'opter pour deux batteries de questions (certaines déjà présentées)

1)Comment détermine-t-on ce qu'est un marché ? en-dessous du Marché, les subdivisions sont arbitraires (une ferrari, marché automobile ou marché du loisir) ? Qui est en droit de déterminer que telle activité spécifique est un marché et donc que tu es en monopole ? (SNCF en monopole sur chemin de fer, mais pas sur transport) -> impossibilité pratique de déterminer un monopole, il s'agit d'une construction politique pour mettre son nez dans la gestion privée.

2) si tu as un découvert un processus révolutionnaire pour produire un produit chimique à moitié prix, tu évinceras tes concurrents en 2 temps, 3 mouvements et tu seras en monopole. QUe faut-il faire ? T'interdire de lancer ton produit ? t'obliger à donner la formule aux autres ? Te taxer et redistribuer aux autres ? quoi qu'on applique, quelle est la probabilité que tu te fatigue une deuxième fois pour innover ?

Posté
En fait je suis moi-même largement convaicu par la libre concurrence mais ce que je cherche ce sont des arguments percutants pour un convaincre un neo-classique indécrotable  :icon_up:

Pas facile…

Il a aussi implicitement en tête que le client est toujours soumis au bon vouloir des producteurs. Il y a des cas ou le client est plus gros que le producteur. Les compagnies pétrolières par exemple ne veulent pas qu'un producteur de services para pétroliers évincent tous ses concurrents. Dans ce cas là c'est le client qui organise délibérément la concurrence entre les producteurs.

D'autre part s'imaginer que l'entreprise leader sur son marché à intérêt à éliminer tous ses concurrents est une vision simpliste. Car on oublie quand même une chose c'est que les produits proposés sont rarement rigoureusement identiques. Un mauvais concurrent est très utile pour justifier certains niveaux de prix.

Posté

Une personne attachée à la CPP ne peut être pragmatique. Ou alors, il ne vit pas la même réalité que moi.

Tu peux lui faire lire une oeuvre interessante sur le sujet : la Théorie de la Concurrence Monopolistique de Chamberlin (1933) dans laquelle l'auteur développe l'argument selon lequel chaque entreprise est unique et donc propose un produit unique. Ce qui importe alors est l'existance non pas de produits concurents mais substituables pour créer une alternative.

  • 1 month later...
Posté

Bon, je fais remonter ce fil.

Je suis retomber sur une "explication des fondements théoriques du libéralisme", sur le site d'ATTAC (pardon, Jésus, Marie, Joseph), et l'idée de CPP est encore associée à la justification du libéralisme.

Quelqu'un pourrait me dire d'où vient cette interprétation du libéralisme, parce que ce n'est pas la première fois que je la rencontre? Des néo-classiques?

(En tout cas, pas des autrichiens).

Bon, et puis, ATTAC faut pas leur en vouloir, mais ils onleur phobie que le marché est autorégulé chez les libéraux (enfin, comprennez, marché dans le sens mécaniciste)

Posté
Quelqu'un pourrait me dire d'où vient cette interprétation du libéralisme, parce que ce n'est pas la première fois que je la rencontre? Des néo-classiques?

La CPP vient bien des néo-classiques mais elle est basée sur une connerie (et oui, encore une…) des classiques anglais.

Posté

Quand je lis des documents comme ça, je me dis que ces types sont vraiment des gros cons.

Méthode générale pour juger en trois secondes de la crédibilité d'un document, d'un livre:

1 - lire le plan

2 - lire la biblio

Si on applique au cas du doc posté par Eti-N, la seule conclusion c'est que c'est un document nullissime.

Posté

Le truc vraiment ridicule c'est surtout d'associer constamment le libéralisme à la théorie néoclassique : Walras était effectivement socialiste et on peut tout à fait s' "amuser" à défendre le marxisme avec tout l'appareillage épistémologique néoclassique (positivisme logique, philo analytique, théorie des jeux, théorie du choix rationnel, concurrence parfaite etc…), d'ailleurs ça s'appelle le marxisme analytique!

http://netx.u-paris10.fr/actuelmarx/m4tarrit.htm

Posté

Je m'amuserai à lire cela après les exams, mais ça m'a l'air un tantinet comique, en ne regardant que le plan.

Posté
Quelqu'un pourrait me dire d'où vient cette interprétation du libéralisme, parce que ce n'est pas la première fois que je la rencontre? Des néo-classiques?

La CPP vient bien des néo-classiques mais elle est basée sur une connerie (et oui, encore une…) des classiques anglais.

William Stanley Jevons, notamment, non ?

Posté
William Stanley Jevons, notamment, non ?

Il me semblait que c'était Frank Knight, qui avait formalisé la notion et les 4 hypothéses (atomicité des acteurs, information parfaite, etc.) de la CPP.

Mais ce n'était pas ma question, je voulais savoir, puisqu'on rabachait ça à longueur d'argumentaire, quel était le rapport avec la théorie économique libérale.

Posté
Il me semblait que c'était Frank Knight, qui avait formalisé la notion et les 5 hypothéses (atomicité des acteurs, information parfaite, etc.)

Attention! Il me semblequ'il est impropre de parler de concurrence "pure et parfaite". En fait, cette dénomination et les cinq conditions qui l'accompagnent ne semblent jamais avoir été utilisé par les théoriciens néoclassiques :

http://econo.free.fr/scripts/lexique.php3#C

Concurrence parfaite : structure de marché de référence en économie qui se caractérise par les quatre conditions suivantes :

- l’atomicité : un grand nombre d’offreurs et de demandeurs se rencontrent sur ce marché, de sorte qu’aucun agent ne peut avoir d’influence, par son seul comportement, sur les prix du marché ;

- l’homogénéité : tous les biens offerts sont strictement identiques ;

- l’information parfaite : chaque participant au marché peut connaître toutes les informations susceptibles de lui être utiles pour opérer les échanges les plus avantageux possibles ;

la libre entrée et libre sortie : chacun peut à tout moment choisir de participer ou non au marché.

Lorsque ces conditions sont respectées, l’économie de marché est censée conduire à une allocation optimale des ressources (d’après la théorie néoclassique).

Cette formulation est critiquée par certains auteurs, comme Bernard Guerrien, qui considèrent (à juste titre semble-t-il d'ailleurs) que les seules hypothèses de la concurrence parfaite énoncées par les théoriciens de l'équilibre général sont :

- Il existe pour chaque bien un prix affiché et connu de tous. Hypothèse institutionnelle.

- Les agents ne pensent pas avoir une influence sur les prix affichés et croient pouvoir acheter et vendre à ces prix. Hypothèse sur les caractéristiques des agents.

- Aux prix affichés, les agents formulent leurs offres et demandes auprès du commissaire-priseur qui les regroupe et les confronte. Il n'y a pas d’échange direct. Hypothèse institutionnelle.

- Tous les biens présents et futurs ont un prix affiché. Il existe un système complet de marchés.

Certaines peuvent être compatibles avec la première formulation (atomicité et hypothèse d'agents preneurs de prix sont assez proches). D'autres sont plus problématiques. Ainsi, la libre entrée est en contradiction avec le modèle Arrow-Debreu, qui suppose, pour qu'existe un équilibre général, que le nombre d'entreprises est fixé et que les conditions de la concurrence parfaite sont respectées.

Sinon, je pense qu'il faut voir cette idée de concurrence parfaite comme étant à l'origine la conséquence de l'obsession de certains économistes à faire de l'économie un équivalent de la physique newtonienne, avec ses propres lois "naturelles". Rien à voir avec une quelconque idée de libéralisme je pense, surtout chez Walras!

Par contre, avec la mathématisation à la Arrow/Debreu, je pense qu'il y a bien une tentative de prouver "scientifiquement" la supériorité théorique de l'économie de marché. Mais ça fait bien longtemps que même les économistes néoclassiques, à commencer par Arrow lui-même, ont cessé de prendre cette "preuve" vraiment au sérieux (même s'il est indéniable qu'elle joue encore un rôle important dans toute la construction théorique néoclassique)

Posté
Attention! Il me semblequ'il est impropre de parler de concurrence "pure et parfaite". En fait, cette dénomination et les cinq conditions qui l'accompagnent ne semblent jamais avoir été utilisé par les théoriciens néoclassiques :

http://econo.free.fr/scripts/lexique.php3#C

C'est marrant, je venais de relire ce que tu cites sur Econoclaste, à l'instant.

EDIT : Je vois pas trop l'intérêt de parler d'un modèle d'équilibre, et auto-régulateur, sauf dans une perspective macro., mais même là ça n'a pas tellement de sens de prendre la machine "économie" qui fonctionne bien, avec ses rouages, etc.

Posté
Je vois pas trop l'intérêt de parler d'un modèle d'équilibre, et auto-régulateur, sauf dans une perspective macro., mais même là ça n'a pas tellement de sens de prendre la machine "économie" qui fonctionne bien, avec ses rouages, etc.

Tout à fait, mais comme je l'ai dit, je pense qu'il faut voir ce modèle comme la conséquence de la forte influence exercée par le positivisme logique sur la science économique du 20ème siècle (il y a des "régularités naturelles" que l'on peut mettre à jour de manière déductive pour ensuite les falsifier empiriquement, voir l'article de Milton Friedman, 1953) et comme la tentative par certains économistes de prouver le caractère scientifique de l'économie.

Posté

Il est parfaitement normal que les hypothèses standard de la CPP ne soient pas exactement celles des théoriciens de l'équilibre général, puisqu'elles sont surtout utilisées en économie industrielle, donc plutôt dans des théories de l'équilibre partiel.

l’atomicité : un grand nombre d’offreurs et de demandeurs se rencontrent sur ce marché, de sorte qu’aucun agent ne peut avoir d’influence, par son seul comportement, sur les prix du marché

la libre entrée et libre sortie : chacun peut à tout moment choisir de participer ou non au marché.

On n'utilise pas la même méthodologie, et on ne poursuis pas les mêmes buts suivant que l'on s'intéresse à un marché ou à l'ensemble des marchés.

La théorie néoclassique, quoique finalement hasardeuse à définir précisément, ne peut être réduite aux théories de l'équilibre générale. Arrow entre autres n'a quand même pas fait que ça.

Posté

Moi ce que je me demande surtout c'est si la CPP est compatible avec le libéralisme, car elle induit les prix les plus bas possibles, mais il ne faut pas se leurrer : cela a un coût pour l'entreprise, qui dans le même temps est obligée de réduire les salaires de ses employés vers le bas.

Alors faut qu'on m'explique comment d'un côté, les libéraux peuvent défendre les syndicats ( comme moi ) et le droit de grève, et dans le même temps, défendraient une CPP qui entraînerait leur absence ( car un syndicat, ça coûte ! ).

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