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La Révolution Fiscale Est En Marche En Pologne


Serge

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Trois fois 18% ! C'est le projet de réforme fiscale de la Pologne pour les années 2006-2008. Ce projet révolutionnaire censé préparer le pays à l'entrée dans la zone euro prévoit notamment l'introduction, à partir de 2008, d'un impôt linéaire de 18% sur les bénéfices des sociétés comme sur les revenus des personnes physiques.

Le taux de TVA sera abaissé au même niveau. La réforme de Gronicki doit entrer en vigueur dès 2006. Pour tous ceux qui, à l'ouest, accusent les nouveaux pays membres de l'Union de pratiquer le dumping fiscal, le défi est relancé.

L'évolution sera progressive. L'an prochain, les taux d'imposition pour les personnes physiques passeront à 19%, 28% et 35% contre 19%, 30% et 40% cette année.

En 2007, le gouvernement ne prévoit plus que deux taux : 18% et 25%. En 2008, ce sera 18% pour tout le monde. Les trois taux de TVA (0%, 3%, 7%) passeront en 2006 à 7%, 12% et 20% cette année. En 2007, deux taux de 14% et de 19% sont prévus. En 2008, 18% pour tout le monde. Imposées à 19% cette année, les entreprises recevront des allégements spéciaux pour les investissements.

En 2006, ces cadeaux doivent représenter 30% des sommes investies, 50% à partir de 2007. En 2008, les sociétés devront payer 18% d'impôt sur les bénéfices. Le ministre prévoit également d'introduire en 2007 l'impôt foncier et d'imposer, pour la première fois, les agriculteurs sur les bénéfices.

Le pari de Varsovie est osé. Le ministre doit réduire les dépenses de l'Etat afin de remplir des critères d'adhésion à la zone euro. Si l'inflation reste satisfaisante et devrait se maintenir en dessous de 3%, la Pologne a beaucoup de mal à réduire son déficit budgétaire. La loi de finances pour 2005 table sur un déficit de 3,7% du PIB, trop pour les critères de Maastricht.

Evidemment, les Polonais peuvent balayer le projet Gronicki. Ils éliront cette année un nouveau Parlement et la droite, qui l'emportera probablement, considère le project comme insuffisant.

La droite préconise, elle, un taux unique de 15%. Les deux projets risquent de provoquer une vive réaction des pays occidentaux, notamment de la France et de l'Allemagne, qui reprochent aux pays de l'Est de susciter des délocalisations d'entreprises occidentales.

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