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L'économie Chez Bainville


VoyageurLibre

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Bainville était d'AF mais grossièrement. Il ne partageait pas les vues antisémites du journal et a ainsi dès le début du régime hitlérien dénoncé vigoureusement les camps de concentration.

En plus de ces opinions économiques étonamment libérales, il comprend vite que Hitler est un danger de gauche et que Roosevelt est à peu de choses près son jumeau. Ce qui en fait un des témoins les plus lucides des années 30 je trouve.

Invité Pentium
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J'ai lu son Histoire de France. Il ne dissimulait pas son mépris pour l'individualisme bourgeois.

  • 2 years later...
Posté
Elle a été rééditée il y a peu :

J'avais pensé lire son Napoléon, naguère réédité chez Tel Gallimard.

Et puis, je me suis dit: "qu'est-ce que ça va m'apprendre de plus ? …"

Bainville était d'AF mais grossièrement. Il ne partageait pas les vues antisémites du journal et a ainsi dès le début du régime hitlérien dénoncé vigoureusement les camps de concentration.

En plus de ces opinions économiques étonamment libérales, il comprend vite que Hitler est un danger de gauche et que Roosevelt est à peu de choses près son jumeau. Ce qui en fait un des témoins les plus lucides des années 30 je trouve.

Et il avait compris dès 1919 les problèmes que poseraient l'application du Traité de Versailles.

Dès cette époque, il prédisait le relèvement de l'Allemagne avant une génération. Tout le monde, dans son camp, n'aura pas eu sa clairvoyance …

Toutefois, comme je l'ai déjà dit à l'une ou l'autre reprise, la comparaison entre Hitler et Roosevelt me parait pour le moins bancale :icon_up: . Bon, je sais que Hayek qualifiait le père du New Deal de "plus grand démagogue de notre époque", mais enfin …

Posté

Faudrait que je le relise. Si je me souviens bien, ils arrivent au même résultat par des raisonnements aux antipodes l'un de l'autre. C'est ce qui fait le charme de ces deux textes mis côte à côte.

Posté
J'avais pensé lire son Napoléon, naguère réédité chez Tel Gallimard.

Et puis, je me suis dit: "qu'est-ce que ça va m'apprendre de plus ? …"

Rien. Mais Jean Tulard lui doit beaucoup - et le reconnaît, chose rare dans la profession.

Et puis Bainville écrivait bien, chose également assez rare dans la profession (surtout depuis la "révolution" des Annales)

Toutefois, comme je l'ai déjà dit à l'une ou l'autre reprise, la comparaison entre Hitler et Roosevelt me parait pour le moins bancale :icon_up:

Elle ne paraît pas. Elle est.

Posté
Elle ne paraît pas. Elle est.

Clair qu'il s'est planté, mais si il avait vécu un poil plus longtemps (il meurt en 36) il aurait probablement rapidement changé d'avis.

Posté
Rien. Mais Jean Tulard lui doit beaucoup - et le reconnaît, chose rare dans la profession.

Et puis Bainville écrivait bien, chose également assez rare dans la profession (surtout depuis la "révolution" des Annales)

Comme pour Gaxotte, dont Tulard a complété La Révolution française.

Posté

Jacques Bainville est un auteur d'une grande pertinence

Sur les régimes spéciaux de la SNCF

Comment placer sa fortune, Jacques Bainville, Paris, nouvelle Librairie Nationale, 1919, p. 120

"Le régime des retraites que le Parlement a imposé aux compagnies (de chemin de fer) en 1909 et 1911 est infiment plus favorable que celui des retraites ouvrières de droit commun dont l’Etat assure lui-même le service. Les compagnes font des procédures pour obtenir une indemnité ; non respect du contrat. L’ancienne notion de la sainteté et de l’inviolabilité des contrats qui s’imposait jadis même à la puissance publique s’affaiblit de jour en jour. La guerre a habituée les esprits à l’idée de la réquisition."

Sur le rôle des droits de propriété:

p. 15,

« Le régime capitaliste s’était développé au XIX sicèle avec les progrès rapides de l’industrie et sous la protection des lois qui étaient alors en vigeur. D’une part le droit de prorpiété individuelle était sacré, intangible et regardé comme faisant partie des droits de l’homme. Garantie, par l’Etat, la société et le code, il donnait à quiconque possédait, une sécurité inconnue à toutes les autres époques. D’autre part, la conception individuelle de la Révolution française, contraire à tout ce qui était corporation ou syndicat, paralysait les revendications ouvrières. »

Sur les puissances du grand capital pendant le "mur d'argent" et la rationnalité des agents.

"Ce ne sont pas les puissnaces d’argent qui ont voulu abattre la démocratie… La vérité est que plusieurs millions de porteurs de Bons de la Défense nationale se sont rués aux guichets de la poste et au bureau de perception dès qu’ils ont craint de ne plus être remboursés ou dès qu’ils se sont rendus compte qu’on les rembourserait en francs à deux sous qui menacaient de devenir des francsà un liard. A ce moment les théories du change, de l’inflation, de la dépréciation monétaire, etc… ont été comprises jusqu’au fond des campagnes comme par de vieux arbitragistes. Et les électeurs du Cartel n’étaient pas les derniers à courir après leur argent. C’est le plebiscite du bas de laine, celui qui vaut tous les suffrages et qui exclut toute fraude électorale."

Pourtant les Français n'ont pas empêchés les politiques de les ruiner :

"La France offre toutefois une particularité qui, aux yeux de l’homme réfléchi, est singulièrement précieuse. C’est par excellence le pays de la petite propriété et des fortunes moyennes. Cet état social, dans une épqoue tourmentée, est éminement favorable à la sécurité des capitaux. Il atténue les luttes violentes entre possédants et non-possédants. Sept millions de personnes ont souscrit à l’emprunt 4 % de 1918, cela fait qu’environ quatre famille françaises sur cinq son intéressées, par le fait de ce seul emprunt, à la tranquilité publique et à la solvabilité de l’Etat. Une pareille proportion ne se retrouve dans aucun pays."

Posté
Rien. Mais Jean Tulard lui doit beaucoup - et le reconnaît, chose rare dans la profession.

Et puis Bainville écrivait bien, chose également assez rare dans la profession (surtout depuis la "révolution" des Annales)

Elle ne paraît pas. Elle est.

Veux-tu dire qu'elle est bancale ou pertinente ???

  • 7 months later...
Posté

Une biographie de Bainville vient de paraître :

Présentation de l'éditeur

Connu pour sa remarquable biographie de Napoléon et son Histoire de France, constamment rééditées jusqu'à nos jours, Jacques Bainville fut aussi un analyste hors pair de la politique internationale. La diffusion de ses idées et de ses écrits allait bien au-delà de sa famille politique, l'Action française. Bainville considérait que la politique est régie par des lois et qu'elle est toujours l'œuvre des hommes. De l'expérience de ceux-ci et des grandes permanences de l'histoire, il est possible de déduire le futur et de se prémunir par l'action des dangers qu'il recèle. Dans un livre prophétique, Les conséquences politiques de la paix, publié en 1919, Bainville annonça tout l'entre-deux-guerres: l'avènement de Hitler, l'Anschluss, l'invasion de la Tchécoslovaquie, le pacte germano-soviétique, l'agression contre la Pologne et la nouvelle guerre européenne qui s'ensuivit. Jacques Bainville ne fut pas écouté. Il mourut en 1936, avant la catastrophe que la France n'avait pas su conjurer. Christophe Dickès a consacré dix ans d'études à l'œuvre de Jacques Bainville et plus particulièrement aux aspects de celle-ci touchant à la politique étrangère aux XIXe et XXe siècles. Il présente ici l'homme et sa pensée, dont l'influence demeure toujours grande.

Biographie de l'auteur

Docteur en histoire et co-directeur d'une société de communication, Christophe Dickès est aussi journaliste à Canal Académie, la radio de l'Institut de France, où il présente l'émission " Un jour dans l'Histoire".

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