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La Mort De Napoléon


Ronnie Hayek

Messages recommandés

Posté

J'avais récemment exprimé le voeu d'acheter cete longue nouvelle de Simon Leys (le sinologue qui creva comme une baudruche le mythe Mao en 1971 en publiant Les Habits neufs du président Mao).

Il s'agit d'une vraie réussite littéraire. Napoléon s'évade de Sainte-Hélène en laissant un sous-fifre purger sa peine à sa place. Il prend place sur un navire (le "Stoeffer", fin rappel de la belgitude de Leys :icon_up: ) sous le nom d'Eugène Lenormand (pas mal pour un Corse !). Mais ce grand stratège n'est plus ce qu'il était: il a vieilli physiquement et, du reste, il est tributaire des événements et du plan conçu par un mathématicien… décédé peu de temps avant son évasion ! Au lieu d'accoster vers Bordeaux, le bâtiment devra se diriger vers Anvers… L'Empereur déchu y connaîtra de nombreuses tribulations pour finir par revenir en France et s'établir - presque malgré lui - comme producteur de pastèques.

Mais, toujours, il reste obsédé par la reconquête du pouvoir. Seulement, un obstacle inattendu surgit: le décès du faux Napoléon ! Il est d'ailleurs intéressant de noter que ce texte contient quatre figures de l'Empereur: l'évadé, le Napoléon présent dans les souvenirs de ses admirateurs, le faux Bonaparte, et le nouveau Napoléon que le "héros" voudrait devenir à nouveau.

Le style de Leys joue sur plusieurs claviers: ironique, pseudo-historique, allusif et poétique (la fin du récit est sublime).

Posté
  Ronnie Hayek a dit :
Il prend place sur un navire (le "Stoeffer", fin rappel de la belgitude de Leys :icon_up: )

Voilà qui mérite amplement qu'on s'y intéresse :doigt:

Superbe collection, l'Espace Nord !

Posté

Merci, Ronnie, pour ces conseils de lecture. Tu renforces mon préjugé plus que favorable envers ce livre de Simon Leys (son seul roman, jusqu'à présent). Je me permets à ce sujet de recommander les autres ouvrages du sinologue que j'ai lus, tous passionnants et remarquablement écrits, une leçon de style et d'humanisme :

Posté
  Ronnie Hayek a dit :
A noter que ce récit a obtenu un grand succès auprès du public anglo-saxon.

En effet, je me demandais d'ailleurs si Leys ne l'avait pas directement écrit en anglais. Il a publié voici quelques années une traduction en anglais des Entretiens de Confucius qui fait depuis référence, ai-je lu :

C'est devenu le seul auteur de langue française dont j'achète les livres les yeux fermés : sa clairvoyance sait les rouvrir mieux qu'aucun autre.

  • 1 month later...
Posté

Je l'ai lu, enfin jusqu'à la page 90 car après, défaut d'impression, le récit recommençait à la page 60 et s'achevait à la page 90. Ouin !

Sans connaître la fin donc, je suis un peu déçu. Une langue qui s'espère riche mais qui n'est qu'archaïque (Nourissier le soulève à son insu d'ailleurs dans sa critique). Alors que l'auteur "se la pète" manifestement du point de vue stylistique, j'ai soulevé des tournures lourdes, approximatives, des assonances malheureuses, des fautes monstreuses ("je vous dit", page 60 !) et une transition invraisemblable du passé (tout le texte) au présent (pendant trois pages) en plein milieu d'une description (au début j'ai cru qu'il s'agissait d'un effet de style, mais je crois à la réflexion qu'il s'agit d'un oubli entre deux séances d'écriture ou lors de la correction d'épreuves).

Question histoire, l'idée est excellente mais la réalisation laisse à désirer. Quelques petites saynètes que Leys jette à gauche et à droite sans vraiment les lier, et entre celles-ci beaucoup - trop ! - de descriptions, surtout étant donné le petit nombre de pages du récit. Il ne s'est pas vraiment foulé.

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