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La Vraie Vérité Sur Moi


Dostix

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(Précision pour ceux qui ont des problèmes de comprenette : ces quelques lignes ont pour unique but de vous faire rire. A part le fait que je suis un libéral militant à Liberté Chérie, tout est le pur fruit de mon imagination)

Salut, j’suis un libéral. Pourquoi ?? Tout simplement parce que je suis riche et ce à millions (oui avec un –s).Toutefois attention ce blé je ne l’ai pas gagné à la sueur de mon front. Pas fou, non ? Cette fortune provient de ma famille, qui d’ailleurs ne l’a pas gagnée non plus par le travail. Enfin, son travail du moins. Car, comme tous mes amis libéraux, je descend d’une longue lignée d’esclavagistes. Les De Aubert (depuis la particule a sauté) régnaient en maître sur le commerce triangulaire qui fit de nous les principaux armateurs de Normandie. Rien de plus aisé, pensez donc : on chopait une tribu de noirs et on la revendait une fortune. C’était le bon temps, l’Ancien Régime. Premier hic qu’a connu ma famille, cette foutue révolution. C’est là que nous avons choisi d’abandonner la particule, ce qui nous a plutôt porté chance : au lieu d’être considérés comme nobles, nous avons pu participer au pillage général. Profitant de l’occasion, nous avons investi dans les guillotines. Un immense succès : « avec la guillotine Aubert, pas de travers ». Les révolutionnaires avaient néanmoins raison sur un point : seule une minorité de la population possédait des privilèges. C’est vite décapitée une minorité, beaucoup trop vite. Heureusement, les Aubert ne manquent pas de ressources : il n’y a plus de richousses à passer sur l’échafaud ? Pas de problème, on a qu’à y coller les pauvres. Car oui, mes amis, la Terreur est le résultat de notre travail d’influence dans les hautes sphères de l’état afin de vendre des dézingueuses. Peu de temps après y’a eu Napoléon, encore plus timbré que les sans-culotte. Mon aïeul de l’époque a cédé ses parts dans les guillotines pour miser sur les armes, un marché très porteur que nous n’avons pas quitté. Canons, fusils, pistolets, sabres…ça, ce sont des valeurs sures, indémodables. Philippe-Richard Aubert a donc proposé un deal à l’empereur : une remise sur les armes contre une part des richesses conquises. Il fallait oser ! Nos amis de la loge maçonnique se sont arrangés pour refourguer des uniformes à l’autre empaffé. Tellement empaffé qu’il a réussi à perdre. Nous avons continué sur cette voie pavée d’or : pendant un siècle la famille s’est enrichie sans discontinuer, des révolutions à la guerre de 70 en passant par la colonisation. Le nouveau monde fut une chance : alors que l’autre con de Schoelcher abolit l’esclavage en France, on a réussi à revendre nos noirs aux States. Des garçons sympas ces Amerloques, surtout au Sud. Mon ancêtre dont on garde les correspondances (un jour, ça vaudra un maximum de pognon) a été convié à des chasses d’esclaves, des grands moments de joie et de convivialité. Pourtant, il y’avait des abrutis comme Lincoln. De quoi il se mêle avec son abolition de l’esclavage ? On a quand même réussi à tirer quelques dollars de la guerre de Sécession. Le XIX ème siècle a aussi connu notre première diversification d’activité dans l’industrie. Bien qu’il y’ait eu des déboires avec les syndicats (encore une idée de gauchistes, les libertés syndicales), nous avons prospéré jusqu’à un véritable chef d’œuvre : la Première Guerre Mondiale. Des millions de fusils, de caisses de munitions, de canons, … Tout ça grâce à un investissement minime : juste un contrat avec un tueur à gage nationaliste à Sarajevo. Hélas, toutes les bonnes choses ont une fin, la guerre se termina rapidement. Les affaires reprirent leur cours habituel durant dix longues années où nous avons amélioré nos réseaux. 1929 tomba à pic pour relancer le business, un vrai boom. D’une part, il était devenu beaucoup plus facile de licencier les branches mortes discrètement mais encore mieux : les nouveaux pauvres constituaient un marché auquel peu ont pensé. Ils ne cherchent pas la qualité, suffit de leur vendre de la merde à bas prix! D’autre part, un peuple mécontent vote bien : Hitler et Mussolini ravirent le pouvoir. Ces dictatures ont de gros avantages dont celui de simplifier le marché à savoir qu’il n’y a plus qu’un seul à client à consulter, le despote qui décide pour son peuple. Génial pour les affaires! Nos amis entrepreneurs ne s’y sont pas trompés en finançant les campagnes électorales. Les partenaires politiques ont conquis de nouveaux marché : Sudètes, Pologne, France, URSS…Avec du recul, j’avoue que c’était trop ambitieux surtout niveau timing ; il aurait fallu retarder l’opération Barbarossa. En 42, voyant que le vent tournait, nous avons émigré en Suisse où se trouvait notre argent. On a juste eu le temps de prendre quelques bagages. Mon grand-père a contacté les ambassadeurs alliés et leur vendit les armes emportées. Il leur prêta aussi du flouze à intérêts kollosaux . Dès 44 il rejoint la Résistance. C’était surtout un engagement moral plus qu’autre chose. Nous en avons tiré un bénéfice non négligeable : le rang de résistant à la sortie de la guerre renforçant notre influence. Natürlich on a du broder un peu nos récits de combats ( en s’inspirant de Malraux). Ainsi on a pu récupérer nos biens sans difficulté puis les faire fructifier pendant les Trente Glorieuses et la décolonisation. Celle-ci fut décriée par de nombreux investisseurs; pas nous: dans chaque pays libéré s’installait un tyran. Ca nous a permis de réitérer le coup des années 30. En plus les risques étaient moindres, ça se passait à des milliers de kilomètres de Paris. Quant à la Guerre Froide, elle s’est avérée un excellent moyen de rentabiliser nos fabriques d’armes. Depuis, le seul truc vraiment important qui s’est passé, c’est la vague des délocalisations en Chine. Je me rappelle la tronche des ouvriers virés du jour au lendemain.. mouuuarf. J’ai jamais autant rigolé. En ce moment, c’est plutôt calme.

En ce qui me concerne, j’ai adopté le même way of life que mes illustres ancêtres : le fric avant tout. Car l’argent permet tout. Le proverbe qui dit que l’argent ne fait pas le bonheur est une plaisanterie. Demandez son avis au clochard alcoolique dans la rue. Que lui manque-t-il ?? du fric ! Si vous possédez du flouze, vous pouvez tout faire, croyez-moi. Besoin d’une gonzesse ?? quelques euros au coin d’une rue à Bombay vous permettront d’en avoir quatre ou cinq. Malade ? Nevermind, en foutant suffisamment d’argent vous êtes soignés en quelques heures (et pour les greffes,il y’a toujours moyen, en mettant de côté ses scrupules et l’argent sur la table-on se comprend ?).On est pas stressé comme dans les films, vous savez. In the real life, on a des employés, des gestionnaires qui s’occupent de nos affaires. Bon, évidemment, on doit quelque fois signer un document par-ci ou assister à une réunion par là, quoiqu’ en fait la paperasse à signer on pourrait s’en passer en faisant jouer nos réseaux. Franchement, nos vies ont des parfums de rêves (Verlaine.. non je déconne, c’est bien moi). Je ne suis donc pas ingrat avec l’argent, j’en suis presque amoureux. Dans ma piaule, les tableaux représentent des dollars, des livres, des yens…Un ami russe oligarque m’a offert une peinture représentant un tas de roubles (je dirais au bas mot une dizaine de mètres cubes). Tenez-vous bien : le tableau avait plus de valeurs que le tas de pièces. Je collectionne les monnaies anciennes ou rares. Maintenant qu’il y’a prescription et que plus personne ne viendra nous les réclamer, je peux dévoiler que notre famille n’était pas pour rien dans le coup de la Bibliothèque royale en 1831. Tout le monde a cru que la vicomtesse de Nays-Candau avait fondu les médailles en lingot. Rien de plus faux. Je les ai devant mes yeux. Un régal qui n’a pas d’égal au monde. On dit couramment que le pognon n’a pas d’odeur. C’est faux, il sent le bonheur ultime. J’adore avoir plein de billets dans mes mains. C’est pourquoi je paye toujours en liquide dès que j’en ai la possibilité. Tiens, mon dernier achat : une Lamborghini jaune (le modèle je sais plus, je m’en contrefiche, tout ce que je me souviens c’est que c’était le plus cher). Il va être content mon chauffeur, il trouvait que la Rolls avait une mauvaise reprise en côte. La tête du vendeur quand je lui ai sorti les biftons de ma poche! Le pauvre, il était tétanisé. J’ai encore perfectionné ce pur moment de bonheur en jetant les billets à terre. Il les a ramassés en souriant avant de me filer les clefs. Je vous l’ai déjà dit, je suis un libéral, plus exactement un ultra-libéral (tendance Sarkosy très dure). Mon profit personnel est vraiment la seule chose qui me motive. Je me suis donc inscrit à un club de riche (un vrai de vrai ;le Medef, au passage, y’a encore beaucoup trop de pauvres, des petits patrons sans le sou qui osent nous demander des conseils) : Liberté Chérie, le nom est un hommage à une fameuse loge maçonnique à laquelle ma famille adhérait. Il y’a une super ambiance, qui plus est on se connaît tous depuis longtemps, des riches y’en a pas tant que ça en France. Que peut bien foutre un club de riches me demandez-vous ? Simplement défendre notre valeur, l’argent. Tout d’abord, on se bat contre le libre-échange (on préfère imposer les transactions, ça limite l’émergence de la concurrence), pour la baisse des impôts des riches (le peu qui les paye) et l’augmentation de ceux des pauvres , pour un état fort (le seul capable de ruiner les couches sociales inférieures ; nous, on est bien trop intégrés dans la machine étatique pour devoir payer des impôts anyway), contre la guerre en Irak(ils sont chiants, les Ricains, on avait des intérêts là-bas, nous), pour le remboursement de la dette du Tiers-monde (vu qu’on paye pas d’impôts, c’est pas notre argent et comme on a de juteux contrats dans le Tiers-monde depuis la décolonisation, ça nous permet d’écouler nos produits au frais du contribuable occidental qui n’y voit que du feu- futé, hein ?-),…On organise des opérations surprises contre le populo (la dernière en date avait lieu le 16 juillet, journée symbolique de leur libération fiscale transformée par nos soins en « kill-a-poor-day »). Enfin, vous avez compris le principe général, je présume. Je fais aussi partie activement de la loge maçonnique de ma ville, tradition familiale oblige. Franchement, si vous êtes pété de thune, je ne peux que vous conseiller de nous rejoindre rapidement: on se tape des bouffes sympas au resto, des soirées déguisées pour l’accueil des nouveaux( un peu à la manière d’halloween, vous imaginez), on rigole bien, on parle un peu business, on est invité à l’Elysée pour la Garden Party le 14 juillet, on a les résultats des élections à l’avance (pour la réélection de Jacques, les amis qui s’occupent de truquer les élections nous ont fait une bonne blague : ils ont mis Lepen au second tour, trop drôle)…L’autre jour, alors qu’on discutait entre amis, j’ai appris qu’une entreprise indienne recherchait des investisseurs. J’ai foncé sur l’occasion. Résultat ?? Je me suis fait deux millions d’euros de bénéfice en un trimestre.. ça sert les relations. J’ai revendu mes parts dans la société quelques mois plus tard, ce qui les a obligé à licencier une centaine d’employés. Pas grave, ils n’avaient qu’à être riches après tout. Il existe beaucoup d’autres clubs privés et société secrètes, je ne vais pas vous en parler, ce serait trop long.

La question que vous vous posiez sans doute : pourquoi créer un blog politique? je pense que les gens connaissent généralement assez mal nos idées libérales et ont trop tendance à croire que nous sommes humanistes. Il m’est donc apparu autant nécessaire qu’ urgentissime de remettre les points sur les pendules (ahahaha ..j’adore l’humour, vous savez) et de montrer notre vrai visage : nous n’aimons QUE le fric, le pognon, le blé, l’oseille…L’humanisme sirupeux est un truc de gauchistes sentimentaux bien-pensants (d’ailleurs comment s’appelle le journal du PCF, hein ?? L’Humanité. C’est pas une preuve, ça ??). J’ai discuté avec certains humanistes. Je peux vous assurer qu’ ils ne sont pas obsédés par le fric. Alors arrêtez de nous mettre dans le même panier, ça m’agace. Je ne crois ni à la liberté ni au droit naturel ni en la démocratie. Tout ça, c’est bon pour le consommateur voire l’employé, pas pour le riche. Je suis déjà libre, je peux tout faire. Je préfère le droit du plus fort au droit naturel. La démocratie me dégoûte tout autant : donner du pouvoir aux gens, n’est-ce pas perdre le notre ? Quant à ceux qui pensent que nous voulons moins d’ Etat, ils se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’à pouvoir se gratter l’omoplate de l’intérieur (dirait Greg). Au contraire, l’Etat constitue un allié de choix qui nous permet d’asseoir notre pouvoir sur le monde par le biais de nos réseaux tentaculaires. N’oubliez pas cette chose essentielle : l’ultra-libéralisme, c’est le capitalisme d’Etat. Une autre raison qui m’a poussé à réaliser ce blog, c’est la célébrité. Remarquez, j’aurais pu commander un article à Libération ou Paris Match, je connais bien les journalistes. Mais qu’auraient-ils écrit ? s’ils m’avaient inventé une vie (ils adorent ça), il y’aurait sûrement eu un idiot qui serait allé vérifié. Je suis allé jusqu’à afficher ma magnifique photo sur la page ; du coup, tout le monde peut me reconnaître dans la rue. La classe, non ?? N’hésitez pas à me demander un autographe, j’ai changé de signature! Ah, un détail qui a son importance, je précise à ceux qui seraient choqués par mes propos et voudraient m’intenter un procès que le site est hébergé aux Iles Caïmans (le forfait est hors de prix ), hors de la législation française (bien qu’il soit facile d’influencer les juges, vaut mieux prendre ses précautions).

Sinon j’habite à Bourges, une ville assez sympa, dans mon château personnel. Je fais semblant de suivre des études (de toute façon mes parents m’ont déjà payé tous mes diplômes alors..) en école de commerce privée à Bordeaux. On pensait être obligé de construire un héliport dans le terrain du château pour y’aller. Heureusement, il a suffi d’un petit pot-de-vin au maire pour qu’il mette gracieusement un des terrains de la municipalité à notre disposition. Cool, non ? Comme tout le monde, je fais du sport : je pratique le golf (il n’y a pas de pauvres, on est peinard sur le green, entre riches), le tennis (pour les petites jupes qui se soulèvent au-dessus des cours), et des activités de montagne (pas en France où c’est bourré de prolos- je vais souvent skier ou faire du trekking dans l’Himalaya voire dans la Cordillère des Andes avec le jet privé). Question musique, j’écoute de tout : Britney Spears, Mc Solaar, Gerald de Palmas, Shakira, Goldman, Kyo.. de la vraie musique autrement dit (à ce propos, je me dois de vous signaler que le dernier Hit Summer Techno -vol 5- est sorti dans les bacs). En cinéma, j’adore les films hollywoodiens (plein de jolies filles, de violence, d’effets spéciaux à tout casser) ; j’apprécie aussi Luc Besson (quel génie dans Taxi) pour ce qui est des réalisateurs français. Il m’arrive parfois de lire quelques livres : Voici, Ici Paris, Entrevue, Harry Potter (je les ai gratos, l’éditeur est franc-maçon)… Je passe pas mal de temps avec ma copine, une jolie pétasse blonde décolorée (un cadeau de mon pote émir Abd’el Moussad, en Arabie). On « s’amuse » un peu ensemble, histoire de passer le temps le soir au pieu. J’ai bien tenté de discuter un peu mais pas moyen, elle pige que dalle. Ooooh j’ai failli oublier mon deuxième animal (hein, quoi ??) : Titou, un python importé de je ne sais plus quel pays exotique. Un de mes jeux préférés c’est de le mettre sur le balcon et de jeter des souris par la fenêtre (à noter qu’il les attrape presque toujours). Le samedi soir souvent je sors en boite avec mes potes de l’école pour danser sur de la super musique en draguant les nanas (enfin, eux, pas moi vu que j’amène ma pouf).. on rentre bourré en bagnole, on s’éclate, quoi. Je suis aussi un fondu de l’informatique, que j’ai découvert au départ grâce aux jeux vidéo ( Sim city, Pharaon, ..). Depuis, vous le voyez vous-même, j’ai convenablement progressé pour arriver à mon œuvre majeure : ce blog, aboutissement de mois de réflexions diverses sur des forums.

J’espère que ce petit texte vous a permis de comprendre grosso modo qui je suis et la teneur de mes idées.

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Excellent !

"Liberté Chérie, le nom est un hommage à une fameuse loge maçonnique", ah bon ? je croyais que c'était le nom de jeune fille de la femme à Tony Blair…

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en fait c'est un passage de la marseillaise

mais liberté chérie est aussi le nom d'une loge maçonnique. un "ami" (entre guillemet, il est "à la droite de la droite") m'a montré un doc dessus.

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Je crois que tu t'en rendrais assez vite compte :doigt:

Allez un indice, ca commence par la même lettre mon pseudo sur JV.

Quant au modo jconnais pas trop mais il me parait moins con que certains utilisateurs :icon_up:

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Je crois que tu t'en rendrais assez vite compte :doigt:

Allez un indice, ca commence par la même lettre mon pseudo sur JV.

Quant au modo jconnais pas trop mais il me parait moins con que certains utilisateurs :icon_up:

y'a un certains nombre d'utilisateurs… je ne les ai pas tous en tête..

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C'était mieux ou pas ? Pareil ?

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Je m'étais dit comme ça, et si je faisais pire que ce que j'ai vu sur certains forums gauchistes ? Ben voilà le résultat. Donnez-moi vos avis par la suite. C'est tellement gros franchement que personne de censé ne peut y croire !

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Nous avons tout, nous possédons tout. Nous sommes ravis de voir qu'après les années fastes de l'Etat providence, le libéralisme pénètre les Etats et nous permet de nous enrichir au détriment des travailleurs. Les Etats-Unis et l'Angleterre, par leurs dérèglementations et leur flexibilité, nous ont permis de nous faire toujours plus de fric, de payer moins d'impôts, tout en exploitant les ouvriers, les salariés et en les licenciant quand bon nous semble. Nous vivons dans des châteaux, nous roulons en Rolls Royce avec chauffeur, bien entendu payé avec des clopinettes. Nous faisons du golf où nous organisons la plupart du temps des concours pour nous distraire. Une fois n'est pas coutume, c'est Jean-Charles, PDG d'une société du textile, qui nous a proposé un jeu : " le premier d'entre vous qui vire le plus grand nombre de salariés en un minimum de temps gagnera un assortiment de clubs ! " Nous sommes tous friands de ce genre de plaisir ludique… Et puis la montée de la Chine est un si beau prétexte… Pourquoi s'emmerder, vous dis-je ? Virons-les tous et il n'en restera plus aucun. Parfois, il nous arrive de délocaliser des usines sans en prévenir les salariés, mais bon, on ne va pas chipoter. C'est toujours divertissant de voir leur gueule effarée " le patron et les machines sont parties ! " Ben oui. Après tout, les salariés polonais coûtent moins chers non ? Et puis le SMIC, les rigidités du code du travail, comprenez-nous aussi, la France est un Etat trop social, on ne peut y exploiter vraiment personne, ce n'est pas amusant ! Alors on file ailleurs à l'improviste.

Mais oui, nous sommes des libéraux, nous avons tous notre carte au Medef, notre syndicat par excellence. Nous rêvons tous du jour où Chirac se réveillera et dira " maintenant, tout le monde travaille 42 heures par semaine, sans liberté de choix ! " Les 35 heures, il est vrai, nous ont horriblement pénalisés. D'autant plus qu'elles sont payées 39 heures. N'est-ce pas inéquitable pour les patrons eux-mêmes ? Heureusement, nous nous sommes rattrapés, car même face à l'adversité et à notre bête noire, Aubry, la dame de fer du PS, nous avons repris du poil de la bête. Allez hop, on gèle les salaires ! Ben quoi ? Vous vous attendez pas à une augmentation non plus non ? Enfin ! Depuis que Raffarin est passé par là, les salariés veulent travailler plus pour gagner plus, afin d'accroître leur pouvoir d'achat. Pourquoi pas, faisons semblant de jouer le jeu. Ils travaillaient 35 heures et font 4 heures supplémentaires chaque semaine. Finalement, la fin du mois arrive et ils se rendent compte que rien n'a changé. Ils viennent nous dire " vous êtes pas sympas, et mon augmentation alors ? " On vous répond " mais vous l'avez déjà ! De quoi vous plaigniez-vous ? " Forcément, puisqu'ils travaillaient auparavant 35 heures payées 39 . Nous calculons tout, il n'y a pas de petit profit.

Nous allons à la messe tous les dimanches, c'est important et vital pour se ressourcer. Nous supplions Dieu de nous être gré face à l'épreuve qui nous incombe. Après tout nous devons parfois prendre de grandes décisions comme licencier tant de salariés. C'est souvent terrible mais bon, il faut bien nous sauver aussi. Prenez-vous en aux actionnaires ! Ils sont souvent si pingres, ceux-là. Qu'y peut-on ? Nous sommes des victimes, tout au plus, du libéralisme ! Je voyais ces salariés virés, je leur disais toute ma compassion mais bon, quand une entreprise est dans une situation parallèle à celle du Titanic, la devise que nous chérissons tous est de sauver en priorité les actionnaires, et puis laisser couler les employés.

J'étais allé voir mon père, propriétaire d'un grand groupe dont je prendrais la tête, pour lui demander des thunes afin d'acquérir une Ferrari. Je lui ai dit " Père, j'ai envie d'une Ferrari ". Il m'a dit " Entendu fils, je vire donc deux cents salariés pour te la payer ". Comme je suis content maintenant d'avoir ma Ferrari ! La nuit quand je vais en boîte ça emballe grave toutes les filles me sautent dessus, sans savoir qui je suis, le fils d'un magnat de la finance. Je dévalise la plupart des boutiques de mode, mais bon je gagne vingt mille euros par mois d'argent de poche. Alors… J'ai un faible pour Paul Smith et Dolce e Gabbana. Perso, je n'arrive pas à comprendre tous ces jeunes qui se plaignent d'être au chômage et ne pas trouver de travail. Après tout, mieux vaut-il être un salarié, exploité à des cadences infernales, et jeté ensuite comme un papier kleenex ? Allons ! Le gouvernement ne nous aide pas, il est vrai, tel qu'il est traumatisé par les syndicats réactionnaires et marxistes FO dirigé par Hanon Bougepah et la CGT par Pierre Lemairedeur. Mais bon, on fait avec. On fait semblant de leur donner des gages tout en restants fermes sur la forme. Parfois ils ne semblent pas comprendre que nous agissons en faveur de notre intérêt. Mais nous autres libéraux, tous encartés au Medef, nous ne sommes que des égoîstes, nous méprisons les individus. Il ne nous vient même pas à l'idée de donner quoi que ce soit à des pauvres.

La vie n'est pas toujours facile mais heureusement, nous avons Bush. Oui, Bush l'ultra-libéral, qui nous aide dans notre combat et qui sait renvoyer l'ascenseur au bon moment ( après tout, nous l'avons fait élire ). En Irak, grâce à lui, nous avons chassé Saddam Hussein le despote mal embouché, et nous pourrons enfin américaniser ce pays. Quelle chance auront ces irakiens de bénéficier de notre culture ! Mac Donalds, Coca Cola, Malboro et ses cigarettes, et bien entendu l'exploitation des travailleurs avec la flexibilité, les salaires bas et l'absence de protection sociale ( tans pis pour les pauvres, ils n'ont qu'à être riches ces idiots ou créer leur propre entreprise ! ). N'oublions pas les OGM, la malbouffe. Ah ! La malbouffe ! L'éternel combat d'un certain José Bové. Mais heureusement, les français sont friands des McDos. Bové, ton combat est perdu d'avance ! Moi la malbouffe je ne sais pas ce que c'est, comprenez-moi, fils de patron, je ne mange que dans des restaurants à plusieurs étoiles, et je ne dors que dans des palaces luxueux comme le Crillon, l'Hôtel du Palais à Montecarlo ou encore le Waldorf Astoria à New York ( où je logerais au cours de mon périple aux Etats-Unis ). Voyez toute notre subtilité : nous voulons la malbouffe, mais nous la refusons nous mêmes. Aux pauvres la malbouffe, aux riches la bonne bouffe ! Notre logique est impitoyable, à nous autres libéraux, sbires du patronat, et elle se résume à une devise simple : comment faire chier le monde tout en récupérant le maximum de profit.

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Voici la suite…

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Quelles oppresseurs nous sommes ! J'ai une femme de ménage que je fais travailler des heures pour presque rien, une marocaine à qui j'ai confisqué les papiers. Esclavagiste ? Vous savez, dans ma famille nous étions des anciens sudistes, l'esclavage ça nous connaît ! C'était même notre spécialité. Quand j'entends des gens me dire qu'il faut interdire les licenciements mon sang ne fait qu'un tour : quoi, on ne peut plus virer les gens quand on veut maintenant ? Il faut rendre des comptes ? Mon dieu, ce sont les syndicats qui gouvernent aujourd'hui ? Où allons-nous… Voyez cette misère humaine, nous faisons le bien ( nous payons nos salariés, il faut bien s'y résoudre, ces malotrus ne veulent rien faire gratuitement ) et pour quels remerciements ? Interdiction de licencier ! Non je vous jure, c'est à vous décourager d'être patron ! Déjà que nous exercons un métier difficile qui n'est pas donné à tout le monde…

C'est comme la privatisation des universités, les gauchos en ont peur… Ca augmenterait les frais d'inscription de manière considérable, ce serait une sélection par le fric mais tout le monde sait que seuls les plus riches sont les plus méritants et les plus amènes d'exercer les plus hautes fonctions. Hoppe ne disait-il pas que les pauvres sont pauvres parce que profondément stupides ? Il avait raison, ce bon vieux Hoppe, un grand penseur libéral !

Un libéral ne peut être stupide puisqu'il est riche et possède une entreprise. Il est donc plus intelligent que les autres et nous autres libéraux ne sommes intéressés que par les riches. D'ailleurs, la privatisation de la Sécurité sociale, de l'Education concourt à la même logique : les meilleures assurances privées et le meilleur enseignement pour ceux qui les ont mérités. Les autres, on s'en tape. Je vous le dis, Sarko l'ultra-libéral fera de bonnes choses pour nous. Ne sous-estimons pas l'aspect libertarien de sa politique économique, il nous l'a bien montré à Bercy. Quand son frère sera à la tête du Medef tout se négociera en famille. Franchement, les gauchistes sont des êtres incultes et qui proposent des mesures inhumaines comme la réduction du temps de travail ou les congés payés. Quand on pense ce par quoi nous sommes passés depuis 1934 ! Les 40 heures pour tous, les 39 heures, puis les 35 heures… Bientôt les salairés ne travailleront plus et ce sera à nous de leur verser leur salaire sur un plateau d'argent ! Mais où va la France ? Qu'on ne se tracasse point à notre égard, nous délocalisons en Chine pour remédier à cette situation. Tiens, Jacques Henri a fait sa BA : il a augmenté de 10 centimes de l'heure les salaires de ses pakistanais. Et dire qu'il y a des cons pour dire que les libéraux ne sont pas des hommes généreux !

Mai 1968 et ses idées à la masse " il est interdit d'interdire ! ". Nous autres libéraux, vous pensez, n'avons pas pu supporter de voir ces maudits gauchistes déferler dans nos rues. Tout libéral qui est censé défend un Etat fort qui lui octroie des subventions pour son entreprise et ferme, qui mate la rebellion gauchiste. Voir des jeunes dépravés qui se shootent du matin au soir et qui veulent en finir avec l'ordre établit. Non, réagissons ! Envoyons leur la cavalerie ! Appelons les CRS à notre rescousse ! Sonnez les charge ! Trompettes, ta ta ta ta ta ta ta… D'ailleurs moi j'ai eu envie d'être CRS, y'a rien de plus honorifique pour un libertarien que de finir CRS. Mais voilà, Père ne voulait pas. Dommage, j'aurais bien voulu casser du gauchiste. Après Calamity Aubry, Emmanuelli the Kid, qui tire sur tout ce qui bouge, la Constitution, le libéralisme… Finalement, nous autres libéraux défendons une société d'ordre très traditionnaliste, d'ailleurs d'où notre proximité avec le FN. Il parle tellement bien Jean Marie Le Pen ! Il a un language de vérité, il dit tout haut ce que nous libéraux pensons. Villiers aussi quand il dénonce l'immigration, nous les immigrés on en veut pas. On a rien contre eux tant qu'ils restent chez eux ! C'est pour ça qu'on francise nos industries… Nous défendons naturellement la peine de mort. Mais attention, il ne faut pas qu'elle nous concerne nous, aux pauvres et étrangers de préférence d'y passer. Si seulement on pouvait privatiser la justice pour acheter les juges et se sortir d'une mauvaise passe. Mais ça Sarko il veut pas. Parfois il est pas cool. Regardez ce pauvre Bernard, il s'en va de Carrefour et tout le monde lui tombe dessus ! Tout travail bien fait mérite salaire élevé. On lui a reproché de monter ses prix. Normal, on ne dit pas au consommateurs qu'ils sont cons mais on oublie jamais qu'ils le sont. On fait payer des trucs chers et alors ? Normal… On y gagne plus. Enfin bon Bernard part avec la conscience du travail bien fait. C'est déjà ça… C'est comme ce pauvre Messier qui a tellement souffert ! Hélas, tout le monde était contre lui, mais nous l'avons tant réconforté… Enfin bon, c'est du passé…

Invité mitran
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un libéral, c'est quelqu'un qui a lu hayek, un anti-libéral, c'est quelqu'un qui l'a compris :icon_up:

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un libéral, c'est quelqu'un qui a lu hayek, un anti-libéral, c'est quelqu'un qui l'a compris :icon_up:

un communiste, c'est quelqu'un qui a lu Marx, un anti-communiste, c'est quelqu'un qui l'a compris :doigt:

C'est le genre de phrases qui font fortement avancer le débat …

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Je me demande ce qui a fait la célébrité de Hayek (auteur que beaucoup de libéraux n'ont jamais lu, non ?). (Et pas de blague avec Salma merci.)

Et sinon, mitran s'amuse à poster sur mon blog toute la journée, je l'avais banni temporairement pour rire un peu. En tout cas il doit vraiment s'ennuyer.

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Liberté Chérie, le nom est un hommage à une fameuse loge maçonnique à laquelle ma famille adhérait

Je plains de tout coeur ta famille

Dans le camp de concentration d'Esterwegen au nord-ouest de l'Allemange (Frise orientale) étaient détenus des prisonniers politiques belges, des résistants sous le statut "Nacht und Nelbel" ("Nuit et brouillard"). Parmi eux, dans le baraquement n°6,  des non croyants qui "couvraient" les réunions religieuses de leurs co-détenus catholiques. A leur tour, les prêtres catholiques (dont l'abbé Froidure très connu pour avoir créé l'oeuvre des "Petits Riens") couvraient extérieurement les premières réunions des Francs-Maçons détenus. Ils étaient 7 et purent ainsi poser les Colonnes d'un  nouveau Temple en novembre 1943. Cet Atelier allait s'appeler Liberté Chérie. Les Frères se réunissaient autour d'une table de triage de cartouches. La Loge initia même un profane, Fernand Erauw.
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un libéral, c'est quelqu'un qui a lu hayek, un anti-libéral, c'est quelqu'un qui l'a compris :icon_up:

Un libéral c'est peut etre quelqu'un qui lit hayek, mais par contre, à mon avis un anti-libéral c'est plutot quelqu'un qui a cru le comprendre. Enfin autant discuter avec un chien, je suis sur qu'il fera au moins aussi "bien". :doigt:

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