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De La Rationalité Allemande ...


pierreyves

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Sur le forum ça tient ni mieux ni moins la route que mes assertions. On verra ce qui va se passer concrètement.

Raaah ! Deviendrais tu pragmatique :icon_up: ?

Jusqu'à ce qu'on me prouve qu'une des coalitions potentielles est efficace, je maintiens qu'un nouveau vote est la seule issue raisonnable.

Mais attendons la suite … :doigt:

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De plus en plus de similitudes entre les faits et les problèmes de la France et de l'Allemagne font penser qu'un scénario semblable peut se produire en France, sans le problème de coalition bien sûr.

Montée de l'extrême gauche qui plombe la gauche réformiste.

Peur des réformes, "orientées libérales" (bien que il y a un problème, les journalistes ne prennent pas vraiment en compte le bon score du FDP)

2) Oui à la réforme, non au néolibéralisme

Faut-il réformer le modèle rhénan pour que l’Allemagne retrouve son rang ? Si oui, êtes-vous prêts à certains sacrifices ? Dans les sondages, les Allemands répondent en général par un oui massif: 75% pour la première question, près de 80% pour la seconde. Mais réforme ne signifie pas conversion au modèle anglo-saxon de flexibilité et de dérégulation. De ce point de vue, la contre-performance électorale d’Angela Merkel (-3,3% par rapport aux législatives de 2002, 20 points de chute dans les sondages entre mai et septembre) est révélatrice. Refrain de la candidate de l’Union chrétienne-démocrate, chantre d’une rupture avec l’économie sociale de marché jugée obsolète: « La mondialisation est une opportunité, une chance, pas une contrainte. »

Côté cour, son programme est plutôt soft. A l’exception de la possibilité pour les petites entreprises de licencier plus facilement et d’un aménagement du principe d’automaticité des accords de branche, il vise, comme celui du SPD, à relancer l’emploi grâce à un assouplissement du marché du travail et à stimuler la croissance par une politique sociale audacieuse. Côté jardin, la perspective change. Merkel revendique une thérapie de choc. Entêtement ou naïveté politique, elle a défendu mordicus Paul Kirchhof, son futur ministre des Finances, alors qu’il proposait « à titre personnel » un impôt sur le revenu au taux unique de 25%. Cet impôt « frapperait de la même façon le grand patron et sa secrétaire », s’est immédiatement récrié Gerhard Schröder, qui en a fait le thème de sa campagne axée sur le refus de l’injustice sociale. Commentaire d’un politologue: « Le modèle anglo-saxon vanté par l’aile droite de la CDU engendre peut-être moins de chômage mais au prix d’un taux de pauvreté et d’insécurité que ni les Allemands ni les Français ne sont prêts à tolérer. » En France, la stratégie de rupture d’Angela Merkel est d’ailleurs scrutée à la loupe par les partisans d’une ligne libérale (tendance Sarkozy) comme par les défenseurs d’une « croissance sociale » (tendance Villepin). Le semi-échec de la candidate conservatrice allemande, malgré le bon score de ses alliés libéraux, bénéficiaires du report des votes des conservateurs hostiles à une grande coalition à la mode CDU, est interprété comme un avertissement au ministre de l’Intérieur. Si le libéralisme a autant de mal à s’implanter en Europe continentale, mieux vaut changer de pied. Eviter les provocations. Et conserver les acquis du modèle.

4) Un nouveau pôle de radicalité: le Parti de Gauche

Perte de confiance dans l’establishment, déclin des grands partis populaires (Volksparteien), atomisation des formations, course aux extrêmes: la vie politique allemande serait-elle en train de se franciser ? Les politologues sont pour une fois d’accord: avec ces élections, l’Allemagne semble entrée dans une ère nouvelle où, faute d’une majorité claire, l’immobilisme sera désormais la règle, l’alternance douce l’exception. L’effondrement des grands partis est flagrant. Le SPD (34,3%) et la CDU (35,2%)

totalisent à eux deux moins de 70% des voix (69,5%). Conséquence arithmétique: alors que jusqu’ici il suffisait à un grand parti d’obtenir l’appui d’un petit (Verts, FDP, Parti libéral) pour avoir la majorité, il lui faut désormais deux alliés. A moins d’accepter une « grande coalition » CDU-SPD. Appliquée une seule fois dans l’histoire allemande, de 1966 à 1969, celle-ci risque de conduire aux compromis, à la renonciation aux réformes et à une radicalisation des petits partis confinés dans l’opposition. Mais le plus détonant, dans ces élections 2005, c’est la montée irrésistible d’une gauche radicale (Linkspartei ou, littéralement, le Parti de Gauche), facteur de division qui, finalement, fait le jeu de la droite. Paradoxe: alors que la peur d’un renouveau de l’extrême-droite (très active dans les Länder de l’Est lors des « manifestations du lundi » contre la réforme de l’indemnisation du chômage) a pollué pendant longtemps la vie politique allemande sans que ce mouvement franchisse jamais le seuil des 5% ni les portes du Bundestag, le danger vient aujourd’hui du bord opposé.Longtemps handicapée par une droite extrême, la France doit-elle voir dans les 8,7% obtenus par le parti d’Oskar Lafontaine et Gregor Gysi la préfiguration d’un nouveau cauchemar ? Pour le député socialiste européen Pierre Moscovici, la responsabilité du Linkspartei est « directe et complète dans l’échec de la gauche ; sa rhétorique populiste a empêché Schröder de retrouver son niveau ». Le pôle de radicalité des partisans du non au référendum fait-il planer la même menace sur les chances électorales de la gauche en France ? Il y a une différence de fond: les animateurs français de « la gauche de la gauche » exercent leur critique à l’intérieur du Parti socialiste, dans l’espoir de le rénover ; les amis de Lafontaine, en agissant à l’extérieur du SPD, ont pris le risque de le faire éclater.

http://www.nouvelobs.com/articles/p2133/a277200.html

On peut donc facilement imaginer, en 2007, un score du PS affaibli, une UMP affaiblie car trop réformatrice en direction des marchés, une montée des extrêmes (MPF, FN, PCF, LO-LCR), lesquels seront dans un mouchoir de poche.

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Tu me dis souhaiter attendre la conclusion des évènements plutôt que de faire usage de ta raison pour déterminer à l'avance ce qui devrait se passer … tu es pragmatique.

On peut aussi argumenter que nous ne disposons pas de suffisament d'information pour discuter de ce problème. Je conteste cette thèse puisque nous avons les programmes de chacun.

Posté
Tu me dis souhaiter attendre la conclusion des évènements plutôt que de faire usage de ta raison pour déterminer à l'avance ce qui devrait se passer … tu es pragmatique.

On peut aussi argumenter que nous ne disposons pas de suffisament d'information pour discuter de ce problème. Je conteste cette thèse puisque nous avons les programmes de chacun.

Tu sais, les programmes politiques… Surtout quand une coalition est en vue

Posté

A propos de coalition, je suis assez déçu que le FDP ait d'office fermé la porte au SPD (à moins que les journalistes disent n'importe quoi…).

Il devraient pourtant être bien placés pour savoir qu'il n'y a rien de tel que faire jouer la concurence pour obtenir un maximum d'avantages…

Certes, une alliance entre FDP et SDP aurait été quasiment impossible, mais dans le cadre d'une alliance avec la CDU, les libéraux auraient obtenu surement plus de concessions de la CDU si ils avaient fait jouer rien qu'un peu la concurrence!

A l'opposé, les verts l'on très bien comprit l'enjeu. Et si une cohalition CDU-FDP-Grüne l'emporte, il se pourrait bien que le CDU ait fait plus de concessions libérales grâce aux verts que grâce aux libéraux eux-même !!

Mais bon, on peut immaginer que le FDP ait fermé les portes au SPD en apparence (pour ne pas "choquer" la population), mais qu'il fasse quand même jouer la concurrence en coulisses…

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If you want the state of Europe in a nutshell, skip the German election coverage and consider this news item from the south of France: a fellow in Marseilles is being charged with fraud because he lived with the dead body of his mother for five years in order to continue receiving her pension of 700 euros a month.

She was 94 when she croaked, so she'd presumably been enjoying the old government cheque for a good three decades or so, but her son figured he might as well keep the money rolling in until her second century and, with her corpse tucked away under a pile of rubbish in the living room, the female telephone voice he put on for the benefit of the social services office was apparently convincing enough. As the Reuters headline put it: "Frenchman lived with dead mother to keep pension."

That's the perfect summation of Europe: welfare addiction over demographic reality.

Think of Germany as that flat in Marseilles, and Mr Schröder's government as the stiff, and the country's many state benefits as that French bloke's dead mum's benefits. Germany is dying, demographically and economically. Pick any of the usual indicators of a healthy advanced industrial democracy: Unemployment? The highest for 70 years. House prices? Down. New car registration? Nearly 15 per cent lower than in 1999. General nuttiness? A third of Germans under 30 think the United States government was responsible for the terrorist attacks of September 11.

[…]

By the time Germans decide, it'll be too late

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Extrait du même texte :

"On Sunday, Germany's voters decided that, like that Frenchman, they can live with the stench of death as long as the government benefits keep coming."

Cette remarque finale est pleine de réalisme : ce à quoi les libéraux doivent se préparer c'est réformer la France une fois au plus mal, car d'ici là, les profiteurs du système ne lâcheront pas.

Nous n'en sommes pas si loin mais nous n'y sommes pas encore.

Préparons nous !

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