Serge Posté 5 octobre 2005 Signaler Posté 5 octobre 2005 Une amnistie fiscale va permettre aux multinationales américaines de rapatrier environ 400 milliards en profits réalisés à l'étranger. Quand Hewlett-Packard rapatrie 14,5 milliards de dollars aux Etats-Unis. Pierre-Yves Dugua [05 octobre 2005] Discrètement, mais sûrement, les multinationales américaines sont en train de rapatrier aux Etats-Unis des centaines de milliards de dollars pris sur leurs bénéfices réalisés à l'étranger. Elles profitent d'un rabais temporaire de leur taux d'imposition, adopté l'an dernier avec l'accord du président Bush. Pendant un an, le taux d'imposition de ces bénéfices est tombé de 35%, à 5,25%. Les firmes concernées ont bondi sur l'occasion. Pfizer, le leader de la pharmacie, a décidé de faire revenir près de 37 milliards de dollars. La somme des rapatriements annoncés dépasse déjà 200 milliards de dollars. Bank of America et JP Morgan Chase estiment que 300 à 400 milliards de dollars finiront par rentrer cette année. Les sociétés de haute technologie sont particulièrement concernées par cette «fenêtre d'opportunité» : ce sont souvent elles qui ont le plus de bénéfices stockés des profits outre-mer et leurs besoins d'investissement sont importants. Cette «amnistie» fiscale d'un genre nouveau est donc fort bienvenue. Hewlett-Packard, qui est le centre d'une polémique en France pour le licenciement du quart (1 200 personnes) de ses effectifs dans l'Hexagone, avait annoncé en août le retour de 14,5 milliards de dollars de bénéfices. Ces sommes considérables sont au moins deux fois plus élevées que les estimations faites par le Congrès il y a un an, au moment où la loi a été adoptée. Les montants rapatriés ont augmenté ces derniers mois, à mesure que le Trésor américain précisait les conditions d'éligibilité des profits concernés. Au total, selon Morgan Stanley, 418 milliards de dollars de profits tombent dans la catégorie des bénéfices qui ont été «réinvestis de manière permanente à l'étranger» avant la fin de juin 2003, les seuls couverts par l'amnistie du fisc américain. Oncle Sam, jusqu'à l'an dernier, encourageait presque les multinationales à exporter leurs profits. Les entreprises américaines sont en effet imposées deux fois : une première fois par les autorités des pays où elles sont implantées, puis une seconde fois lorsqu'elles décident de rapatrier le reste de leurs bénéfices. Elles doivent alors s'acquitter d'une taxe équivalant à la différence entre le taux d'imposition dans le pays d'implantation et le taux de 35% applicable à tous les profits des entreprises américaines. Il se trouve que les taux d'impositions à l'étranger sont souvent inférieurs à 35%. Dans ces conditions, les multinationales ont laissé au fil des ans s'accumuler hors des Etats-Unis d'énormes trésors de guerre. L'impact macroéconomique des rapatriements est significatif et explique sans doute une partie de la remontée actuelle du dollar. JP Morgan évalue à 1% de croissance leur contribution à l'économie américaine au cours des deux prochaines années. Les recettes fiscales du Trésor vont s'en trouver dopées à hauteur de quelque 20 milliards de dollars. Les tenants de l'économie de l'offre crient victoire. Ils y voient une preuve du vieil argument reaganien selon lequel «trop d'impôt tue l'impôt» : loin de rapporter de l'argent au Trésor américain, la forte taxation des profits à l'étranger encourageait une véritable évasion fiscale. Les démocrates, dans l'ensemble opposés à la ristourne votée par le Congrès, y voyaient au contraire «un cadeau de plus fait aux entreprises riches». Les républicains arguent au contraire que le «cadeau» était en fait donné aux pays étrangers aux dépens de l'emploi aux Etats-Unis. Les sommes rapatriées seront affectées en priorité au renforcement des régimes de retraite des entreprises. Mais plus d'un tiers pourrait aussi financer des investissements. Alan Sinai, économiste du cabinet Decision Economics, estime par exemple que les profits réinvestis en équipements et en recherche sont en mesure de créer près de 700 000 emplois aux Etats-Unis l'an prochain. Pour les «lobbies» des grandes entreprises, l'énorme succès de la loi prouve qu'il est urgent de repenser totalement la fiscalité des sociétés américaines, en vue de supprimer définitivement le système qui encourage l'investissement à l'étranger au détriment de la création d'emplois aux Etats-Unis. Cette option est au menu de la commission de réforme de la fiscalité nommée par le président Bush. Son rapport, reporté à deux reprises, est attendu pour le 1er novembre.
Sous-Commandant Marco Posté 5 octobre 2005 Signaler Posté 5 octobre 2005 Une amnistie fiscale va permettre aux multinationales américaines de rapatrier environ 400 milliards en profits réalisés à l'étranger. <{POST_SNAPBACK}> Le terme est bien trouvé. Les impôts sont donc comparables à une peine de prison.
dimitri Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 Tous les socialistes jugeant ces amnisties fortement immorales seraient-ils donc des "sécuritaires fiscaux"?
Dilbert Posté 6 octobre 2005 Signaler Posté 6 octobre 2005 Tous les socialistes jugeant ces amnisties fortement immorales seraient-ils donc des "sécuritaires fiscaux"? <{POST_SNAPBACK}> Drôle de terme pour qualifier des voleurs et des crapules…
Patrick Smets Posté 7 octobre 2005 Signaler Posté 7 octobre 2005 http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=22026
Patrick Smets Posté 7 octobre 2005 Signaler Posté 7 octobre 2005 Une amnistie fiscale provisoire va permettre aux multinationales américaines de rapatrier environ 400 milliards en profits réalisés à l'étranger.Pierre-Yves Dugua [05 octobre 2005] Discrètement, mais sûrement, les multinationales américaines sont en train de rapatrier aux Etats-Unis des centaines de milliards de dollars pris sur leurs bénéfices réalisés à l'étranger. Elles profitent d'un rabais temporaire de leur taux d'imposition, adopté l'an dernier avec l'accord du président Bush. Pendant un an, le taux d'imposition de ces bénéfices est tombé de 35%, à 5,25%. Les firmes concernées ont bondi sur l'occasion. Pfizer, le leader de la pharmacie, a décidé de faire revenir près de 37 milliards de dollars. La somme des rapatriements annoncés dépasse déjà 200 milliards de dollars. Bank of America et JP Morgan Chase estiment que 300 à 400 milliards de dollars finiront par rentrer cette année. Les sociétés de haute technologie sont particulièrement concernées par cette «fenêtre d'opportunité» : ce sont souvent elles qui ont le plus de bénéfices stockés des profits outre-mer et leurs besoins d'investissement sont importants. Cette «amnistie» fiscale d'un genre nouveau est donc fort bienvenue. Hewlett-Packard, qui est le centre d'une polémique en France pour le licenciement du quart (1 200 personnes) de ses effectifs dans l'Hexagone, avait annoncé en août le retour de 14,5 milliards de dollars de bénéfices. Ces sommes considérables sont au moins deux fois plus élevées que les estimations faites par le Congrès il y a un an, au moment où la loi a été adoptée. Les montants rapatriés ont augmenté ces derniers mois, à mesure que le Trésor américain précisait les conditions d'éligibilité des profits concernés. Au total, selon Morgan Stanley, 418 milliards de dollars de profits tombent dans la catégorie des bénéfices qui ont été «réinvestis de manière permanente à l'étranger» avant la fin de juin 2003, les seuls couverts par l'amnistie du fisc américain. Oncle Sam, jusqu'à l'an dernier, encourageait presque les multinationales à exporter leurs profits. Les entreprises américaines sont en effet imposées deux fois : une première fois par les autorités des pays où elles sont implantées, puis une seconde fois lorsqu'elles décident de rapatrier le reste de leurs bénéfices. Elles doivent alors s'acquitter d'une taxe équivalant à la différence entre le taux d'imposition dans le pays d'implantation et le taux de 35% applicable à tous les profits des entreprises américaines. Il se trouve que les taux d'impositions à l'étranger sont souvent inférieurs à 35%. Dans ces conditions, les multinationales ont laissé au fil des ans s'accumuler hors des Etats-Unis d'énormes trésors de guerre. L'impact macroéconomique des rapatriements est significatif et explique sans doute une partie de la remontée actuelle du dollar. JP Morgan évalue à 1% de croissance leur contribution à l'économie américaine au cours des deux prochaines années. Les recettes fiscales du Trésor vont s'en trouver dopées à hauteur de quelque 20 milliards de dollars. Les tenants de l'économie de l'offre crient victoire. Ils y voient une preuve du vieil argument reaganien selon lequel «trop d'impôt tue l'impôt» : loin de rapporter de l'argent au Trésor américain, la forte taxation des profits à l'étranger encourageait une véritable évasion fiscale. Les démocrates, dans l'ensemble opposés à la ristourne votée par le Congrès, y voyaient au contraire «un cadeau de plus fait aux entreprises riches». Les républicains arguent au contraire que le «cadeau» était en fait donné aux pays étrangers aux dépens de l'emploi aux Etats-Unis. Les sommes rapatriées seront affectées en priorité au renforcement des régimes de retraite des entreprises. Mais plus d'un tiers pourrait aussi financer des investissements. Alan Sinai, économiste du cabinet Decision Economics, estime par exemple que les profits réinvestis en équipements et en recherche sont en mesure de créer près de 700 000 emplois aux Etats-Unis l'an prochain. Pour les «lobbies» des grandes entreprises, l'énorme succès de la loi prouve qu'il est urgent de repenser totalement la fiscalité des sociétés américaines, en vue de supprimer définitivement le système qui encourage l'investissement à l'étranger au détriment de la création d'emplois aux Etats-Unis. Cette option est au menu de la commission de réforme de la fiscalité nommée par le président Bush. Son rapport, reporté à deux reprises, est attendu pour le 1er novembre.
Patrick Smets Posté 7 octobre 2005 Signaler Posté 7 octobre 2005 Ca m'étonne qu'on parle d'amnistie fiscale vu qu'il n'y avait rien d'illégal auparavant. Les journaleux de service auraient pu parler de "dumping fiscal"…
Serge Posté 7 octobre 2005 Auteur Signaler Posté 7 octobre 2005 Cette «amnistie» fiscale d'un genre nouveau Il prend un détour quand-même
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