labbekak Posté 31 octobre 2005 Signaler Posté 31 octobre 2005 La liste du PS à Liège est un modèle de népotisme. Alain Mathot, le fils de l'autre, a été préféré à Thierry Giet, député sortant.L'arrivée de Guy Coëme a été combattue… par ses amis. L'ouverture aux nouveaux comporte des risques. Belga ANALYSE La constitution des listes électorales révèle souvent l'état de santé d'un parti, sa vitalité, la transparence de ses structures, les influences internes qui y sévissent. Dans la plupart des formations politiques, il y a évidemment des luttes internes, des combats fratricides, des revanches amères. Au PS, la liste provinciale de Liège semble constituer, à quelques exceptions près, l'exemple à ne pas suivre: basses manoeuvres, népotisme, petits arrangements ont présidé à sa constitution. Une chose est sûre, cette liste est le fruit de la réflexion de deux hommes qui s'entendent à Liège comme larrons en foire: Guy Mathot, bourgmestre de Seraing, et Michel Daerden, vice-président du gouvernement wallon. Les circonscriptions électorales s'organisant désormais sur une base provinciale, un accord a dû être trouvé entre les trois fédérations de la province de Liège: celles de Liège, de Huy-Waremme et de Verviers (qui comprend aussi les germanophones). Une première négociation a eu lieu pour établir un squelette, selon les critères géographiques et de sexe (homme ou femme). Compte tenu d'un accord global sur ces éléments, la liste définitive a été établie. Elle a provoqué l'étonnement, voire la colère de nombreuses personnes au sein même du PS, à Liège et bien au-delà, en raison de plusieurs particularités. Distinguons-en trois. 1. Le népotisme. Ce qui frappe immédiatement, c'est la quasi mise à l'écart de l'actuel député, Thierry Giet, un élu discret, peu charismatique, mais particulièrement compétent dans les domaines qu'il traite: les dossiers de justice. Mise à l'écart? Pour la province, le PS dispose actuellement de 5 élus (3 pour Liège, 1 pour Huy-Waremme et 1 pour Liège). Curieusement, Thierry Giet a été placé à la sixième place. On le retrouve sur la liste des suppléants, mais à une place difficile, la quatrième. Difficile car il n'y a que trois places sûres parmi les suppléants. En effet, le PS, s'il reste au pouvoir, espère encore avoir 2 ministres (MM. Daerden et Happart). Quant à Anne-Marie Lizin (14e effective), elle sera également candidate au Sénat, où elle devrait siéger. Elle est ici pour faire des voix. Mais plutôt que de placer Thierry Giet à la première, deuxième ou troisième place, Michel Daerden a préféré Alain Mathot, le fils de Guy Mathot, dont l'expérience politique est limitée: il est actuellement conseiller communal. Ce sera un donné pour un rendu: le fils de Michel Daerden, Frédéric, est déjà député régional wallon. Et c'est Guy Mathot qui se chargera de confectionner la prochaine liste du PS pour les élections régionales de 2004. Tu prends mon gamin, je garde le tien… 2. La cabale. Guy Coëme, l'ancien ministre de la Défense nationale, revient en politique après dix ans d'absence. Il le souhaitait, comme une revanche sur le destin. Pour lui, mais aussi pour ceux qui l'ont soutenu pendant sa traversée du désert après ses condamnations dans les affaires Inusop et Dassault. Ce retour n'était pas tellement du goût de Michel Daerden, qui a tout fait pour le décourager. Un avocat a été chargé de rédiger un mémoire pour démontrer que la privation des droits civils et politiques dont il est l'objet jusqu'au 28 décembre 2003 l'empêchait aussi d'exercer sa fonction d'élu. Or l'arrêt Dassault est très clair: il peut être élu mais pas exercer une fonction exécutive (être simple fonctionnaire ou ministre). Ce qui semblait surtout déranger Michel Daerden, ce n'est pas la présence d'un homme qui a été condamné par la justice, mais la crainte que Guy Coëme obtienne plus de voix de préférence que lui. Finalement, Coëme a été accepté. 3. L'ouverture manquée. La liste accueille deux candidats d'ouverture. Si Luc Partoune (directeur général de l'aéroport de Bierset, anciennement étiqueté CDH) fait l'unanimité pour ses qualités humaines et de gestionnaire, on s'interroge beaucoup sur le transfert d'Anne-Michèle Hannon, dont l'engagement politique au CDH était bien ancré à droite. Elle avait siégé au Parlement wallon lorsque Jean-Pierre Grafé avait dû se mettre en congé. Mais elle n'a pas obtenu l'assurance d'être bien placée au CDH. Ce transfert paraît donc bien alimentaire. Michel Daerden fait coup double puisqu'au niveau local, Anne-Michèle Hannon, conseillère communale CDH à Ans - la commune dont il est le bourgmestre empêché - a quitté le CDH pour rejoindre les rangs du PS. Voilà le travail du tandem. Quant au président de la fédération liégeoise du PS, Jean-Claude Peeters, il n'a pas eu voix au chapitre. Le président du PS, Elio Di Rupo, a été maintes fois interrogé sur cette liste. `J'ai, nous explique-t-il, prodigué quelques conseils dont la fédération liégeoise a globalement tenu compte. La liste telle qu'elle sera soumise les 13 et 14 décembre prochains a l'air de satisfaire tous les protagonistes…´ Pas vraiment: beaucoup de socialistes remarquent que la rénovation socialiste, menée ailleurs, attendra donc… C'est, paraît-il, la dernière campagne électorale de Michel Daerden. Mais ce n'est pas la dernière de Guy Mathot.
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