Etienne Posté 5 décembre 2005 Signaler Posté 5 décembre 2005 Il me semble que quand on parle de "Droit Naturel", on ne dit pas que le droit est naturel Oui. s'il y a un Droit, il est tel que le Droit Naturel le définit, le Droit étant individualiste par nature, se préoccupant par définition des rapports entre les individus. Disons plutôt qu'il s'agit d'une méthodologie rationnelle pour le déterminer, mais ceci n'empéche pas qu'il y ait toujours des postulats non-self-evident. ("We hold these truths to be self-evident", d'où mon anglicisme). Y-a-t-il un degré dans la conscience de soi ? Est-ce à dire que les premiers sont des animaux et les seconds des surhommes ? Si tel est le cas, alors les droits naturels ne sont pas universels. Qui a dit que la conscience de sa liberté équivalait au degré d'humanité ?! (et je serai fortement intéressé par une définition de l'Homme, dans ce cas). La revendication de l'intégrité de sa propre personne, de sa liberté et de sa propriété est universelle chez les humains (et chez certains animaux). Toute personne sensée évite les agressions et n'apprécie pas de perdre sa liberté ou sa propriété. Même les Lapons (dont il est question dans un autre fil) utilisent la liberté et possèdent un certain nombre de choses dont leur survie dépend (nombre réduit par rapport à un occidental, il est vrai, mais n'oublions pas que leur environnement et leur nomadisme ne permet guère l'accumulation). Attention sur deux points : 1°/ Tu es probablement en trait d'assimiler possession (qui est un fait) et propriété (qui est le régime juridique de ce fait). Je veux dire par là, que la possesion est une nécessité vitale - car les hommes ne peuvent survivre sans appropriation de la nature ("maître et possesseur", comme disait R.D.) -, cependant, les hommes n'ont pas nécessairement conscience/connaissance d'un régime juridique pour l'organiser. Disons que la propriété privée va être le seul régime de droit basé sur une organisation rationnelle (issu des tendances de la société bourgeoise, aurait rajouté K.M.), tout en considérant l'autonomie individuel. Tous les autres régimes de propriété sont fortement incohérents, particulièrement quand ils se proclament "propriété de tous" alors que l'accord de tous est incompatible avec la disposition de la possesion. 2°/ La revendication de la liberté se retrouve dans toutes les sociétés humaines, où l'on peut toujours trouver des exemples d'une telle manifestation. Cependant, l'acceptation de sa condition effective d'aliénation, de sevrage, d'esclave peut également se rencontrer dans toutes les sociétés, via un certain nombre d'exemples. On peut choisir de faire de l'une une tendance universelle, mais il ne faudra pas oublier de faire de même avec la seconde !
pierreyves Posté 6 décembre 2005 Signaler Posté 6 décembre 2005 Y-a-t-il un degré dans la conscience de soi ? Est-ce à dire que les premiers sont des animaux et les seconds des surhommes ? Si tel est le cas, alors les droits naturels ne sont pas universels. Il faut surtout considérer qu'il y a une continuité dans le niveau de conscience. Si l'homme est l'animal le plus conscient de lui-même, il n'est même pas seul sans doute à avoir la possibilité de reconnaître la différence entre "moi", "les autres", et "le monde". Je ne crois pas que cela remette en cause les droits naturels (la vie, la propriété par exemple), cela rend peut-être nécessaire des ajustements néanmoins. En fait, chacun de nous peut observer ce que signifie avoir "plus ou moins" conscience de soi. Par exemple, le matin au réveil, notre système nerveux n'est pas au maximum de ses capacités… pour d'autres ce sera le soir après qq binouzes. Cela dit il faut faire la différence entre conscience de soi et conscience de sa liberté à mon avis.
(V) Posté 8 décembre 2005 Signaler Posté 8 décembre 2005 Peste, j'attends ça impatiemment…Quant à moi, j'ai réfuté toutes les philosophies qui m'ont précédé, mais je n'ai pas assez de place ici pour y mettre la démonstration… Le Fermat du liberalisme ?!
Asthenik Posté 10 décembre 2005 Signaler Posté 10 décembre 2005 Disons plutôt qu'il s'agit d'une méthodologie rationnelle pour le déterminer, mais ceci n'empéche pas qu'il y ait toujours des postulats non-self-evident. ("We hold these truths to be self-evident", d'où mon anglicisme).L'individu et le Droit sont consubstantiels, beaucoup plus que liés simplement méthodologiquement. Le Droit Naturel n'a pas à être évident en lui-même, mais évident dès lors qu'on parle du Droit, et je le répète c'est en cela qu'il est naturel et évident dès lors que l'on est, ce qui est tout de même la définition d'un libéral me semble-t-il, partisan du droit que chacun a de ne pas être esclave d'une volonté extérieure.
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