Jump to content

Le Néoréac Que Voici


Taranne

Recommended Posts

Posted

Aidez Laurent Joffrin a démasquer l'auteur de ces lignes inqualifiables, afin qu'il puisse le clouer au pilori dans son prochain éditorial.

L'urgence selon moi, aujourd'hui, c'est de retrouver les prolétaires français attirés par le Front national et auxquels personne ne sait parler.[…]

Revenons aux étrangers qui pourraient devenir clandestins. J'ai ma manière à moi - bien de gauche, je l'espère - de m'en soucier. Je ne veux pas qu'ils deviennent les esclaves des passeurs puis des négriers, condamnés à rembourser toute leur vie les dettes qu'ils ont contractées à l'égard des uns et des autres. Je ne veux pas qu'après être passés en France dans des conditions épouvantables, ils soient réduits à l'état de sous-hommes de l'ombre qui ne pourront réunir l'argent de leur dette que par le trafic de drogue, les métiers de nuit, la délinquance de tous ordres, pour finir leur vie dans une prison qui achèvera de les déshumaniser.

Je ne veux pas qu'ils ajoutent aux problèmes de leurs frères régulièrement installés en France et qui sont sur la voie de l'intégration. Je refuse qu'ils alimentent les préventions et les haines des racistes du Front national. Dans un moment où la nation française a besoin d'un peu plus de temps pour accueillir et intégrer ses étrangers, je dis aux clandestins ou je voudrais leur faire dire, qu'ils ne trouveront ici que l'exclusion et le malheur. […] Ma préoccupation la plus vive, parce que j'ai la plus vive compassion pour eux, c'est que les candidats à l'immigration illégale soient dissuadés de venir. Nous ne sommes pas encore armés pour bien les recevoir. Nous l'avons été. J'ai confiance que nous le redeviendrons à nouveau. Mais pour le moment, nous ne le sommes pas.[…]

Vous ne trouvez pas que quelqu'un de responsable politiquement aurait pu suggérer aux cinéastes de ne pas oublier les électeurs désespérés qui se rallient à Le Pen par rejet de tous les autres, par vécu d'une tragédie quotidienne, par des préjugés qu'alimentent toutes les informations venues de l'extérieur sur le fanatisme? Vous ne craignez pas que la solidarité avec les seuls étrangers ne fasse qu'éloigner ceux des électeurs du Front national qui cherchent au moins une compréhension, sinon une compassion parmi leurs compatriotes? Nous avons l'expérience de ce genre de réflexe. Pendant la guerre d'Algérie - on devait s'en apercevoir ensuite, bien plus tard -, même au coeur de formations aussi fascistes que l'OAS il s'est trouvé des Européens qui souffraient surtout d'être abandonnés par leur "mère patrie".

Si les électeurs du Front national, misérablement rassérénés par l'actrice Brigitte Bardot, le metteur en scène Claude Autant-Lara, mais aussi - quel scandale! - par l'as des as de l'aviation, le héros Pierre Clostermann, ont le sentiment qu'on leur préfère les étrangers, ce n'est certes pas cela qui les tirera des sordides refuges que Le Pen a construits pour eux. Au contraire. Ils se sentiront maudits par le gratin parisien et dotés de la mission d'incarner le pays réel, la France profonde.

Je voudrais maintenant, pour la clarté, résumer brièvement les thèses que j'ai soutenues la semaine dernière. 1°) La France est par tradition une terre d'asile. Elle a l'obligation identitaire d'accueillir tous ceux qui, pour des raisons politiques et de violence, désirent fuir un pays non démocratique. 2°) La France est un pays ouvert aux étrangers. Elle n'a cessé de les accueillir pendant des siècles, et elle a été en partie faite par eux. Elle, à la différence de presque toutes les nations européennes, adopté un droit du sol qui transforme en Français tous ceux qui sont nés sur son territoire. 3°) Jusqu'à il y a trente ans environ, cette mission de la nation française était facilitée par la prospérité économique, par le maintien de l'empire et surtout par une capacité à intégrer plus puissante que celle d'aucun autre pays au monde. Il se trouve que la prodigieuse machine républicaine, laïque et française à fabriquer des Français s'est, depuis quelque temps, enrayée. Nous n'avons plus l'armée, ce creuset formateur, l'Eglise, cet appareil d'encadrement, la puissante CGT, qui transformait les rapports de race en rapport de classe, ni surtout, surtout, cette école dont la mission était de former des citoyens responsables, instruits qu'ils étaient de l'histoire et de l'épopée des institutions républicaines en France. 4°) Enfin, ceux qui devenaient français ne prétendaient pas s'organiser en communautés fermées sur elles-mêmes, simplement parce que l'école leur avait appris à devenir des citoyens ouverts.

Exemple: il peut y avoir, il faut qu'il y ait un "islam français". Il est contraire à la République qu'il y ait des "musulmans vivant en France", disposant de la nationalité française mais se référant, culturellement, à d'autres pays. La générosité française doit être aussi une appropriation. Si elle ne l'était pas, elle perdrait son visage et son âme.

La conclusion de tout cela, c'est qu'encore une fois nous avons besoin de plus de temps qu'autrefois pour recevoir ceux qu'il est dans notre nature et notre destin de recevoir. Pendant que nous allons essayer, si nous le faisons - et je voudrais que ce soit le grand programme de la gauche -, de remettre en marche la merveilleuse machine républicaine à fabriquer des Français, nous devrons continuer à lutter, par tous les moyens conformes à nos principes républicains, contre l'immigration clandestine et faire en sorte que l'immigration légale - il y en aura toujours - soit plus étalée dans le temps.

Archived

This topic is now archived and is closed to further replies.

×
×
  • Create New...