mattheO Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 Bonjour tout le monde bon je suis un newbie en économie , je n'y connais absolument rien, ce que ne veut pas dire que je n'aimerais pas en savoir plus J'aimerais savoir à qui l'Etat emprunte. A des banques j'imagine ? des banques françaises, européennes, étrangères ? Qui exactement ? J'ai vu sur internet qu'il y avait la dette publique et la dette d'Etat, j'ai toujours pas compris la différence. Ensuite(j'ai regardé sur wikibéral), les privatisations elles servent à quoi concrètement ? à réduire la dette ? Si je comprends bien, en privatisant, une société privée va s'occuper d'une partie d'un secteur, et donc l'Etat va dépenser moins, c'est ça ? Mais il ne fera pas forcément des bénéfices, si ? Pourquoi il y en a qui disent que le prix des autoroutes vont augmenter ? Je croyais que la privatisation entrainaît la compétitivité et donc une réduction des prix. Pour terminer C'est quoi la différence entre une suppression d'emploi et un licenciement. Voilà, je sais ça fait un peu beaucoup, désolé merci à tous mattheO
William White Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 La notion d’État est très vaste. C’est une énorme entité abstraite sur laquelle on tape. C’est plus simple et plus rapide dans le langage. Concrètement, ça se traduit par quoi ? Une nébuleuse d’administrations publiques, qui pour contrôler la société et la réglementer, ont chacune des dépenses et ont donc besoin d’une manne financière énorme. La source, c’est la création de richesse des individus peuplant le pays ; le moyen, ce sont les prélèvements, obligatoires est-il encore nécessaire de le préciser (ou bien le monopole public, ce qui revient au même d'un point de vue moral). Le gouvernement tente de concerter les dépenses, élaborer des stratégies, normalement les administrations ne sont pas cloisonnées. Tout cela forme la dépense de l’État. Le volet financier du problème, c’est que les administrations dépensent beaucoup plus que ce que l’État gagne (ou vole, ou spolie, c’est selon). On appelle cela les recettes de l’État, comme s’il s’agissait d’un entreprise. Avec les privatisations et les bénéfices des entreprises publiques (quand elles en réalisent, chose rare), on peut parler de produits, comme en bonne comptabilité qui se respecte (mais la comptabilité d'État est très complexe, et il est facile de balader les chiffres d'un poste à l'autre). Les pertes des entreprises publiques sont des charges. Donc il faut emprunter si on veut maintenir les trains de vie de l'État. Les chiffres qui résument (et qui font mal): Prélèvements obligatoires: 44 % de la richesse nationale par an, le taux le plus élevé des pays industriels.Dépense publique: 54 % du PIB, au dessus de l'argent prélevé disponible. (Rapport Pébereau, 2005) C’est manifeste, les administrations sont dépensières, en plus d’avoir des effets néfastes sur la société par leurs activités. L’emprunt nécessaire est énorme, et ceci va de mal en pis. De surcroît, les intérêts sur dette (payer le service que rendent les créanciers à l’État, quoique ce n’est pas vraiment un bon service rendu quand on y pense !) forment aujourd’hui le deuxième budget de tout gouvernement français, qu’il soit de droite ou de gauche (=le service de la dette, 39,5 Mds € en 2004). Pour les termes : ce petit lien éclairera sans doute certaines interrogations. http://www.insee.fr/fr/ffc/chifcle_fiche.a…8306&tab_id=322 Le site Agence France Trésor (qui gère la dette de l'État) propose pas mal d’explications : La dette est le total des engagements financiers de l’Etat. Elle résulte du cumul des besoins de financement de l’Etat, c’est-à-dire de la différence, année après année, entre ses produits (recettes fiscales, produits de privatisations, etc.) et ses charges (dépenses budgétaires, prises de participation, etc.).Il existe une dette négociable, c’est-à-dire contractée sous forme d’instruments financiers échangeables sur les marchés financiers (obligations et bons du Trésor) et une dette non négociable, correspondant aux dépôts de certains organismes (collectivités territoriales, établissements publics, etc.) sur le compte du Trésor et qui constitue, elle aussi, un moyen de financement de l’Etat. Qui détient la dette de l'État? Détention des OAT par type de porteurs (OAT = Obligations Assimilables du Trésor, emprunts émis par l'État) (on y trouve des assurances, des banques et autres…) (OPCMV = Organisme de Placement Collectif en Valeurs Mobilières(Sicav et Fond commun de placement (porte-feuilles de titres, gérés par banque ou autre type d'institution financière)). Les privatisations ! C’est une vaste question. J’imagine que la question de la privatisation porte surtout sur l’argent qu’elle va engendrer dans les caisses de l’État. C’est au gouvernement d’en décider l’utilisation. Par exemple, le gouvernement actuel a décidé que sur le 14, 8 milliards qu’allaient rapporter la dernière privatisation des sociétés autoroutières, 10 allaient être alloués au remboursement de la dette (autrement dit une broutille), le reste aux développements des infrastructures routières. L’intérêt pour l’État, mais surtout pour tout le monde, c’est que la privatisation va transformer l’entreprise et ses pratiques de gestion, qui vont apporter un meilleur service à un moindre coût, tout ceci dans un contexte de concurrence. (On pourrait longuement discuter du cas de la SNCF qui illustre à merveille ceci). C’est pourquoi avant de privatiser, il faut s’assurer d’ouvrir le secteur en question à la concurrence, sinon on transforme un monopole public en monopole privé. Mais comme on peut le constater, le gouvernement privatise d’un côté, c’est-à-dire faire reculer l’État, mais étand à nouveau ses tentacules de l’autre côté, avec le produit des privatisations autoroutières ! : L’Agence pour le financement des infrastructures de transports (Afit). Mise en place en décembre dernier, cet établissement public, présidé par Gérard Longuet, a besoin de 7,5 milliards d'euros sur la période 2004-2012. Pour l’instant, concernant les péages, on n’en sait rien. Pourquoi ? Parce que c’est l’État qui conserve la décision de la tarification. Dans le contexte publique, et comme le faisait remarquer Bayrou, les sociétés autoroutières sont une vache à lait. Mais c’est un argument crapuleux : l’argent sert à bien d’autres choses. Et ces gens là l’avouent ouvertement. Les gouvernements utilisent l’argent des automobilistes pour financier des domaines totalement étranger à cette activité. (un peu comme la taxe sur les billets d’avion, qui va financer les gouvernements africains, en gros résumé) Après privatisation, une société spécialisée pourra vraiment répercuter ses gains sur son activité, l’autoroute. Enfin, une suppression d’emploi serait plutôt une suppression de poste, c’est-à-dire un non remplacement de départ (en pré retraite, en retraite). On pourrait suggérer, dans un programme libéral progressif, le non remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans certaines administrations publiques. On peux supprimer le travail qui était effectué ou bien on le réorganise de sorte que ce même travail soit réalisé avec moins de personnel.
h16 Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 J'aimerais savoir à qui l'Etat emprunte. A des banques j'imagine ? des banques françaises, européennes, étrangères ? Qui exactement ? Bon résumé de WW ; quelques renseignements de plus sur les OAT : - 51 % sont détenus par des non-résidents français (l'étranger - banques, particuliers, fonds, … -) - 31 % assurances - 7% établissements de crédits - 10% en OPCVM - 3 % pour le reste En clair, les étrangers détiennent plus de la moitié de nos roubignolles : s'ils applaudissent, on est mal.
Messer Posté 16 décembre 2005 Signaler Posté 16 décembre 2005 On risque rien pour les roubignolles ca fait bien longtemps qu'on en a plus assez pour vivre responsablement dans ce pays..
Chitah Posté 17 décembre 2005 Signaler Posté 17 décembre 2005 Bonjour tout le monde bon je suis un newbie en économie , je n'y connais absolument rien, ce que ne veut pas dire que je n'aimerais pas en savoir plus Une bonne idée serait pour toi de t'ouvrir un compte amazon, de cliquer sur le lien ci-dessous, d'acheter ce livre, et de le lire, pour la modique somme de 9,03 euros D'ailleurs, si tu en as les moyens, pour 21,38 euros (voir offre spéciale wanadoo sur la même page), tu peux aussi acheter 21 siècles d'économie, excellent ouvrage également, très passionnant
Toast Posté 20 décembre 2005 Signaler Posté 20 décembre 2005 De surcroît, les intérêts sur dette (payer le service que rendent les créanciers à l’État, quoique ce n’est pas vraiment un bon service rendu quand on y pense !) forment aujourd’hui le deuxième budget de tout gouvernement français, qu’il soit de droite ou de gauche (=le service de la dette, 39,5 Mds € en 2004). Justement, avec les intérêts sur la dette et au regard de la taille de la dette actuelle, je me demande bien comment va-t-on faire pour la rembourser. A part la combler avec de la monnaie de singe - ce qui est impossible aujourd'hui et ne serait pas sans poser de plus graves problèmes - ou ne pas la rembourser du tout - à condition de ne pas en recréer une par derrière - le problème me parait quasi sans fin.
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