Serge Posté 15 mars 2006 Signaler Posté 15 mars 2006 Comment se situer face à un tel acte de délation ? Le tribunal de Tokyo a ordonné à un journaliste du quotidien Yomiuri Shimbun de divulguer sa source d'information, tranchant avec la jurisprudence généralement appliquée au Japon en la matière et à celle de la Cour suprême, qui avait estimé en 1978 que les efforts des journalistes pour protéger l'anonymat de leurs sources étaient "légitimes".En octobre 1997, ce journaliste avait affirmé dans les colonnes de son journal que la filiale japonaise d'un groupe agro-alimentaire américain avait dissimulé des revenus au fisc. Les faits s'étaient révélés exacts, et l'entreprise en question avait été condamnée à une amende. Mais elle avait intenté un procès aux médias ayant révélé l'affaire, affirmant que la publication de certaines informations erronées avaient porté tort à sa réputation. Le tribunal de Tokyo a justifié sa décision de forcer le journaliste à révéler sa source par la possibilité que cette dernière soit un fonctionnaire qui aurait violé le secret professionnel imposé par la loi et que par conséquent, en dissimulant sa source, le journal "peut contribuer indirectement à couvrir un acte criminel". Yomiuri Shimbun
h16 Posté 15 mars 2006 Signaler Posté 15 mars 2006 Lequel des deux maux est le pire ? La délation d'un crime ou le crime lui-même ?
Serge Posté 17 mars 2006 Auteur Signaler Posté 17 mars 2006 Le journaliste a parfaitement le droit de divulguer cette information dans la presse, l'énoncé étant établi avec certitude (puisque l'entreprise a été finalement condamnée). En outre, il ne l'a pas obtenue de manière agressive en violant la propriété du groupe (il a obtenu l'information par un tiers). Il a le droit de ne pas divulguer sa source, de se taire si tel est son choix. Sa source, le fonctionnaire (?) a les mêmes droits que lui. Par ailleurs, le journaliste est peut-être un voleur s'il avait reçu l'information à la condition de ne pas la divulguer. Si la justice fonctionnait naturellement, ce serait la seule chose qui vaille la peine d'être établie. …et rendons grâce à Rothbard, qui fait fi des questions de moralité ou d’esthétique, pour avoir éclairé ma lanterne. Ce sujet aurait plutôt sa place dans Politique et questions de société
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