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Du Grand Journalisme D'investigation !


Salatomatonion

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"La tragédie d'Ilan : la télé a-t-elle influencé ses bourreaux ?"

La sympathique journaliste de mon hebdo TV nous décrit le plus sérieusement du monde chacun des éléments clés de l'affaire en faisant le parallèle avec le programme télévisuel qu'il convient de pointer d'un doigt accusateur.

Je ne peux pas me priver de vous faire partager ce moment de joie qui fut couplé lors de la lecture au bonheur fugace du soulagement intestinal matinal (je lis mon programme télé uniquement aux toilettes).

C'est aussi surréaliste qu'un crossover entre "CSI - Les Experts Las Vegas" et "Les aventures de Oui-Oui".

Paragraphe petit a : Un piège tendu par une jolie brune.

(…) Ilan se rend dans la banlieue sud où une jolie brune lui a donné rendez-vous. (…) L'utilisation d'un appât figure dans nombre de série américaines et rappelle l'affaire Valérie Subra qui a inspiré le film L'Appât (…)

J'ajouterais même que l'utilisation d'un appât pour chasser date des ères préhistoriques lointaines où l'homo sapiens violentus ne profitait encore pas du bouquet satellite 138 chaînes, affalé sur son divan en pierre au chaud dans sa grotte. Vous noterez au passage que c'est évidemment dans les séries américaines uniquement qu'il faudra aller chercher l'inspiration guerrière.

Paragraphe petit b : A la manière des otages en Irak

La première photo d'Ilan envoyée par Internet (…) bouche couverte d'un adhésif, menotté, un pistolet dirigé contre sa tempe tenant un journal du jour s'inspire des enlèvements en Irak.

C'est fou comme les techniques évoluent. J'étais persuadé que ce vieux cadrage éculé de prisonnier ligotté et baillonné, le New-York Times en main, datait de plusieurs dizaines d'années mais ce doit être dans un monde parallèle où la planète a vécu de nombreux conflits et prises d'otages alors que nous, on a vécu que celui en Irak, en direct sur Fox News et TF1. Je suis con moi aussi de ne pas avoir choisi la pilule rouge.

Nb : je vous ai gardé l'effet de typo de l'article sur "des enlèvements en Irak". Relisez-le en accentuant ce bout de phrase avec une voix grave et plus forte. Frissons et illumination garantis.

Paragraphe petit c : Des appels brouillés par un informaticien

L'informaticien de la bande brouille les pistes en faisant transiter les appels donnés à la famille d'Ilan par un central de Côte d'Ivoire et trafique les téléphones utilisés pour les rendre non identifiables. Ces méthodes sont couramment utilisées dans les films américains comme Les Experts avec Robert Redford…

Alors là attention, on rentre dans le super high-tech de la mort.

J'imagine l'informaticien de la bande. "Aaaaah merde !!! Ca a pas marché, ils ont repéré en cinq minutes tous nos be-bop et nos numéros de cartes SFR entrée libre. 'tain il est tout pourri ce vieux film avec Roger Bradford, la prochaine fois je regarde Alias, le petit avec une tronche bizarre il touche carrément et en plus la nana elle est méga bonne".

Paragraphe petit d : La geôle ? Une chaufferie isolée

Le lieu isolé où Ilan a été retenu (…) évoque ces films américains où la victime est séquestrée dans une cave ou une chaufferie"

En fait les types ils voulaient garder leur victime dans une maison de campagne avec piscine et grandes baies vitrées lumineuses, histoire de torturer le gamin en piquant une ou deux têtes mais bon, le regard étonné des voisins et les questions de la police les auraient importunés.

Et puis les Etats-Unis c'est le pays des grands espaces où tout est possible. Là-bas, contrairement à nous ils ont des grandes usines désaffectées, des grands parkings souterrains à squatter ou d'immenses caves de copropriété avec plein de portes d'accès.

Je vous l'affirme, si les ravisseurs avaient utilisé une péniche, à mon avis la journaliste nous aurait dit qu'ils s'étaient fortement inspirés de "L'homme du Picardie" (à défaut d'équivalent américain, quel dommage).

Mes excuses pour la longueur de ce post mais Télé Star a mis la barre tellement en haut avec une enquête aussi béton.

Saluons au passage le conseiller technique du syndicat de police, ex-chef de groupe de PJ, contacté pour l'occasion pour ses conseils (cinématographiques ?) avisés et le directeur de recherche CNRS d'astreinte, certainement issu de la "brochette de spécialistes" chère à GOOSSENS pour ses débats dans "L'encyclopédie des bébés".

Posté

Fabuleux.

Je comprends pourquoi tu réserves cette lecture pour l'opération matinale de délestage intestinal.

Posté

En effet, impressionant.

Je n'ose imaginer ce que pourraient faire des délinquants qui ont été influencés dans leur enfance par les Barbapapa.

Posté

Excellent de la première à la dernière ligne. :icon_up:

En plus, ça me donne l'impression de rajeunir : je crois entendre Ségolène demandant l'interdiction des dessins animés japonais chez Dorothée.

Tiens, en v'là une idée pour Ségolène : un grand combat homérique pour obtenir l'interdiction des séries américaines qui incitent les djeuns à enlever des jeunes juifs pour les torturer dans des caves???

Posté

C'est elle qui avait demandé ça ?

Et dire que Goldorak ou Albator m'ont inculqué des valeurs chevaleresques…

Posté
Je vous l'affirme, si les ravisseurs avaient utilisé une péniche, à mon avis la journaliste nous aurait dit qu'ils s'étaient fortement inspirés de "L'homme du Picardie"

Et Mc Gyver?

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Et Mc Gyver?

Ah ? Je ne savais pas. Il a réussi à en monter une avec deux voitures bonnes pour la casse et une batterie d'ustensiles de cuisine ?

Bon, je me suis bien amusé effectivement à lire et commenter cet article.

Je ne comprends vraiment pas cet à priori général de plus en plus développé qui tend à dénoncer la télévision, les jeux vidéos et Internet comme sources de tous les maux. Car rien n'indique clairement que les programmes télé ne soient pas plutôt le reflet gênant et l'écho malsain de ce que les gens sont et font dans la réalité, de ce qu'est et devient notre société.

Combien de scénaristes de films et de séries tirent leur inspiration de vrais faits-divers, des plus loufoques aux plus sordides ? Combien nous dévoilent les techniques et la gadgetterie high-tech de telle agence gouvernementale ou de telle organisation paramilitaire existantes ? Combien brossent le portrait et le caractère de leurs personnages en puisant dans le vécu de gens très réels, serial killer sillonnant les Etats-Unis, superflic solitaire ou héros de quartier ?

Posté

Je crois qu'il y a erreur d'analyse : il ne s'agit pas pour l'article d'interdire les séries télé présentant des otages dans les caves, mais bien d'interdire les caves. L'auteur est cavophobe, c'est très clair.

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