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Ecole[s] En France


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Posté
Merci. :doigt:

C'est un condensé que je n'aurais pas été capable d'écrire moi-même. :icon_up:

Gosh. La version dézippée doit être gigantesque…

Tu es persuadé que l'étude psychologique des rapports humains peut tout expliquer sans limites, peut aussi être mené à n'importe quelle "échelle" sans y mettre de grosses hypothèses de départ etc…

Bref, tu représentes à merveille cette suffisance des psychologues face aux sceptiques dont je fais partie, et je suis certains de ne pas être le seul.

La diversité des points de vue est souvent prises, par ceux qui sont sûr de savoir, pour un manque de culture de l'opposant.

Sincèrement, je vous conseille amicalement de lire les livres en questions (notamment Le Petit Traité de Manipulation à l'Usage des Honnêtes Gens), vous pourrez vous faire une opinion par vous-même. Au début, à la lecture, j'étais dans une position mi-figue mi-raisin, plutôt sceptique. Pour avoir pratiqué (notamment le pied dans la porte), je peux vous assurer de l'incroyable efficacité de la chose. La psychosociologie a beaucoup beaucoup évolué et n'a pas grand chose à voir avec ce qu'en racontent les média mainstream actuellement.

Je suppose que vous avez un esprit curieux ; ce sont des petits opuscules assez peu volumineux, qu'on lit très bien ; le plus amusant étant que certaines expériences sont reproductibles à la volée…

Posté
Gosh. La version dézippée doit être gigantesque…

Nan, par condensé, je voulais dire qu'il exprimait en peu de mots pas mal d'idées pertinentes. Synthèse aurait été peut-être plus adapté comme terme.

Posté
Nan, par condensé, je voulais dire qu'il exprimait en peu de mots pas mal d'idées pertinentes. Synthèse aurait été peut-être plus adapté comme terme.

(c'était une boutade :icon_up: )

Posté
@Gadrel:

Le psychologue n'aime pas le sceptique, forcément puisqu'il pense pouvoir tout expliquer et donc forcément même les origines du doute.

T'es sûr que tu parles vraiment de la psychologie ?

Titre I : Principes généraux

5. Qualité scientifique

Les modes d'intervention choisis par le psychologue doivent pouvoir faire l'objet d'une explicitation raisonnée de leurs fondements théoriques et de leur construction. Toute évaluation ou tout résultat doit pouvoir faire l'objet d'un débat contradictoire des professionnels entre eux.

Chapitre 3 : Les modalités techniques de l'exercice professionnel

Article 17

La pratique du psychologue ne se réduit pas aux méthodes et aux techniques qu'il met en oeuvre. Elle est indissociable d'une appréciation critique et d'une mise en perspective théorique de ces techniques.

Article 18

Les techniques utilisées par le psychologue pour l'évaluation, à des fins directes de diagnostic, d'orientation ou de sélection, doivent avoir été scientifiquement validées.

Article 19

Le psychologue est averti du caractère relatif de ses évaluations et interprétations. Il ne tire pas de conclusions réductrices ou définitives sur les aptitudes ou la personnalité des individus, notamment lorsque ces conclusions peuvent avoir une influence directe sur leur existence.

Et c'est en vertu de cet autre article que je me permets de "rectifier" :icon_up:

Article 25

Le psychologue a une responsabilité dans la diffusion de la psychologie auprès du public et des médias. Il fait de la psychologie et de ses applications une présentation en accord avec les règles déontologiques de la profession. Il use de son droit de rectification pour contribuer au sérieux des informations communiquées au public.

A t'entendre, j'ai plutôt l'impression que tu visais la psychanalyse, ou du moins les positions et discours de certains analystes.

Et je ne suis pas le dernier des "sceptiques" :doigt:

Posté
Sincèrement, je vous conseille amicalement de lire les livres en questions (notamment Le Petit Traité de Manipulation à l'Usage des Honnêtes Gens), vous pourrez vous faire une opinion par vous-même.

Disons que j'en ai déjà une bonne expérience pratique pour avoir cotoyé bon nombre de psychologue.

J'ai bien précisé que ma seule position est la méfiance, c'est au minimum respectable.

Je prend note des références tout de même.

Posté

Pour en revenir au sujet, je me suis rappellé d'un autre très bon texte d'une institutrice de CP, Rachel Boutonnet, qui expliquait en gros comment elle tenait sa classe, usée de vieilles méthodes de lectures et que malgré les résultats impressionnants de ses élèves, se faisait taper sur les doigts par les inspecteurs et son administration. Elle en a sorti un livre également.

Plus d'infos là :

http://www.sauv.net/rachel.php

http://www.sauv.net/premposte.php

(ça vaut vraiment le coup!)

Et j'ai même trouvé un petit reportage sur elle à la télé :

http://www.lire-ecrire.org/Rachel-Boutonne…nce-2_a137.html

Posté

Laurent LAFFORGUE la citait dans son email ravageur adressé au président du HCE.

C'est assez terrifiant d'empiler tout le vocabulaire de propagande dont on bourre le crâne des mômes, morceaux choisis des choses que Rachel BOUTONNET se refuse à appliquer en toute clandestinité vis-à-vis de l'éducation nationale :

- les règles doivent "émerger des enfants"

- "Tableau de citoyenneté" adopté par toute l'école, qui définit le comportement adéquat et indique les gestes répréhensibles qui méritent sanctions

- "Conseils d'enfants" dans ma classe pour décider avec eux, de façon "démocratique", de la question de savoir comment se comporter dans les différents "lieux de vie" de l'école

- "Tableau des responsabilités" dans la classe, pour instaurer les tours de ramassage de crayons, comptage des ciseaux, arrosage des plantes, etc

- Je ne travaille pas par "projets". Mon seul "projet" est que mes élèves apprennent à lire, écrire et calculer.

- Je ne fais pas de "méthodologie pour développer les compétences transversales"

- Je ne fais pas de séances d'"ouverture à la différence" ou au "multiculturel". Si j'entends un de mes élèves dire qu'il "n'aime pas les Noirs", je le reprends devant toute la classe, et je le range ensuite avec le plus noir de la classe.

- Je ne fais pas d'"apprentissage de la citoyenneté ou de la démocratie". J'exige seulement de mes élèves qu'ils se montrent respectueux entre eux.

Bref, je refuse, parmi ce qui est recommandé officiellement, tout ce qui me semble inutile pour l'apprentissage de la lecture, de l'écriture et du calcul.

Chapeau bas à cette enseignante !

Je m'étais fait incendier il y a quelques années par une horde de professeurs et de futurs professeurs malheureusement invités chez un ami commun parce que j'avais osé dire "les pédagogues devraient réviser leurs vaniteuses ambitions et revenir à trois choses fondamentales : faire en sorte que les gamins sachent lire, écrire et compter. Tout le reste c'est de la connerie".

Posté

Mais mais ..

Tu veux faire des enfants des esclaves du Grand Capital en les formatant à la vie professionnelle et à rien d'autres ? Juste l'apprentissage du calcul (pour estimer leurs profits d'odieux capitalistes) et de l'écriture (pour l'avis de licenciement) ? Et l'éveil de leur conscience à la réalité de la lutte des classes ?

Et idem, chapeau bas à l'enseignante :icon_up: au moins pour son courage.

  • 3 months later...
Posté

Bon je déterre un peu.

L'inspecteur ne rappelle jamais

Par Thomas Clerc, maître de conférences en stylistique française, à l'université de Paris-X Nanterre..

Publié le 20 juillet 2006

Actualisé le 20 juillet 2006 : 08h13

Bien que tout le monde s'accorde en théorie sur le fait que sans éducation ni recherche le pays continuera allègrement sur la lancée de son déclin, le ministère de l'Éducation nationale, dit-on, doit faire des économies budgétaires. En ces temps de restriction générale, la nouvelle a suscité chez les enseignants un malaise de plus, peu susceptible d'améliorer leurs relations avec le gouvernement. On pourrait pourtant faire appel à une solution d'épargne inédite, qui éviterait de concentrer les économies sur le seul dos des professeurs, ce qui est à la fois injuste et stratégiquement peu payant, car non content de s'aliéner une profession, on passe pour incohérent aux yeux de l'opinion publique : en effet, alors que le discours ambiant ne cesse de chanter les vertus de l'éducation, la suppression de postes aux concours de recrutement des professeurs (29% de moins au Capes) paraît difficile à justifier, et donne l'impression d'un décalage entre les beaux discours et la pratique. La question est donc de savoir s'il existe un point faible dans l'économie générale de l'Éducation nationale, un fusible secondaire que l'on puisse faire sauter sans que l'organisation ni les missions de cette dernière soient aucunement perturbées. Or ce secteur existe. C'est le corps, trop peu connu, des inspecteurs.

Les inspecteurs de l'Éducation nationale, chargés de surveiller et de noter les professeurs, sont en effet la pire survivance du soviétisme du système. Leur mission première repose d'abord sur des bases intellectuellement incohérentes puisque l'Inspection est constituée de gens qui n'enseignent pas (ou plus), c'est-à-dire de fonctionnaires qui, pour de multiples raisons, ont abandonné un métier dont ils se font ensuite les conseillers, les spécialistes et les juges : bel exemple d'émulation à l'envers que celui qui consiste à former des professeurs par ceux qui ont avant tout cherché à ne plus l'être. Leur méconnaissance du terrain réel s'accompagne de méthodes abstraites et obsolètes, comme si un vétéran de la guerre de 40 expliquait la guerre en Irak à de jeunes recrues. Leur rhétorique en dit d'ailleurs long sur leur inadaptation aux réalités mixtes de pédagogisme et de sabir qui transforme tout élève en «apprenant». Il est de notoriété publique qu'aucun jeune professeur n'a jamais retiré quoi que ce soit de ces séances bavardes et contraignantes de «formation» qui constituent une perte de temps et d'argent pour tout le monde mais justifient le maintien d'une profession d'autant plus discrète sur ses missions qu'elle les sent parfaitement vaines. Ces bases ubuesques sont la réalité du système.

On pourrait cependant croire que les inspecteurs constituent une aide efficace pour les professeurs inexpérimentés. Or, on l'a vu dans des affaires récentes (l'agression filmée d'un professeur, celle d'un autre à coups de poignard), les inspecteurs ne sont d'aucun secours pour un enseignant qui rencontre des «problèmes» dans sa classe. Fidèles à la logique moutonnière qui leur enjoint de ne pas faire de vagues, les inspecteurs contactés par la jeune enseignante en détresse lui ont opposé une fin de non-recevoir, cachés derrière l'incurie administrative jadis décrite par Gogol. L'adoption de la politique de l'autruche, qui a couvert des agissements pourtant graves, est à l'image d'une caste qui préfère se taire plutôt que d'admettre son inutilité nocive. On pourrait citer pléthore de cas dans lesquels la hiérarchie étouffante de l'Inspection générale persiste dans son déni des faits : mais jamais elle n'en éclaire l'opinion publique, trop soucieuse de participer à la maintenance d'un bateau à la dérive. Si un employé ne peut pas compter sur sa hiérarchie, pis encore, si celle-ci lui recommande l'obéissance aveugle, c'est que la politique de l'Inspection générale est réglée par l'abjecte logique du mutisme généralisé qu'on croyait réservée à l'armée d'autrefois. Il faut le savoir : quand on est professeur, l'inspecteur ne rappelle jamais. Le secret est de règle à tous les niveaux du système, qui explique l'immobilité générale d'une institution chargée de perpétuer les dysfonctionnements.

Devenir universitaire, croit-on, est un moyen d'échapper aux flics de profs (on sait que l'ancien leader de 68 Alain Geismar, ironie instructive, a rejoint leurs rangs). Hélas, on les retrouve à tous les échelons, notamment dans les jurys de concours de recrutement des professeurs (agrégation et capes), où, quand ils ne sont pas nuisibles, ils se révèlent d'une bureaucratique incompétence : on l'ignore, mais l'actuel président de l'agrégation de lettres modernes, Philippe Le Guillou, est un inspecteur général qui n'a rien trouvé de mieux que de chercher à sacrifier l'épreuve de grammaire dans le plus haut concours de recrutement des futurs professeurs de français, et de violer un principe d'équité, la double correction des candidats. Devant le tollé des spécialistes unanimes, il a dû faire machine arrière, sans toutefois renoncer à ses pouvoirs, décidant, au mépris de toute justice, d'évincer la totalité d'un jury qui défendait une exigence de qualité et d'égalité, fait unique dans l'histoire de l'agrégation, concours censé former des élites.

Le discours sur la baisse du niveau trouve dans ce genre de pratiques un fondement aussi concret qu'ignoré du grand public, qui croit à tort que l'institution produit du mieux alors qu'elle sabote par des abus confiés à des autocrates bornés les possibilités d'amélioration. Qu'ils soient partisans de l'Ancien Régime ou staliniens, la plupart des inspecteurs, unis dans la même logique de pouvoir, de médiocrité et d'absence de communication, menacent les principes mêmes de l'enseignement sur lesquels ils veillent. Leur seul rôle est de couvrir les injustices auxquelles ils participent et de surveiller le bon, ou plutôt le mauvais fonctionnement des choses.

Inefficaces, incompétents, voire même nuisibles, les inspecteurs de l'Éducation nationale sont un corps entièrement artificiel qui décourage les professeurs, abaisse le niveau et alourdit la machine éducative : apparatchiks abusifs ou serviteurs timorés, discrets comme tous les bénéficiaires d'un système, tous incarnent un monde révolu. Il ne faut donc pas hésiter : l'État réaliserait une économie substantielle en supprimant purement et simplement cette caste qui fait peser sur les épaules déjà faibles de l'Éducation nationale un poids des plus pénibles.

http://ac.matra.free.fr/FB/Inspection.htm

Et trouvé via ce très bon blog libéral (bizarrement pas référencé) : http://fboizard.blogspot.com/

Posté

Je crois que les inspecteurs, notamment ceux du primaire (les IA, ça allait pour la plupart), furent les pires stagiaires que j'ai jamais eu en formation.

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