Jesrad Posté 24 juin 2007 Signaler Posté 24 juin 2007 Tu exprimes là une position matérialiste. Tu dis que la conscience n'est qu'une propriété émergente de la matière, à partir d'un certain niveau d'organisation. C'est une position qu'on peut défendre, ce n'est pas la mienne.Il y a une objection cependant, si tu considères que la conscience n'est qu'une propriété émergente de la matière, tu ne fais donc pas de distinction de nature entre un être humain, et un autre être vivant. En effet, ils sont composés de la même matière, ils n'ont donc pas de différence de nature. Sauf qu'il y a des différences objectives entre les espèces. Quelle est la différence entre un tas d'atomes désordonnées de carbone, d'oxygène, d'hydrogène, etc… et un être vivant ? L'information: l'organisation de ces mêmes atomes, qui donne des propriétés concrètes, différentes entre les deux, qui fait que l'être vivant va agir et se reproduire, et pas le tas désordonné. C'est cette même différence d'organisation qui implique des différence de propriétés entre différentes espèces. Pourquoi accorder une importance particulière au droit naturel si ce droit naturel n'est plus lui même qu'un sous-produit de la conscience humaine issue d'une matière organisée ? Je t'arrête tout de suite: tu pars du principe que le droit naturel est une construction mentale. La loi de la gravitation est-elle une construction mentale ? Non, c'est une représentation de quelque chose qui est déduit d'observations du réel. Pareil pour le droit naturel.
POE Posté 25 juin 2007 Signaler Posté 25 juin 2007 Sauf qu'il y a des différences objectives entre les espèces. Quelle est la différence entre un tas d'atomes désordonnées de carbone, d'oxygène, d'hydrogène, etc… et un être vivant ? L'information: l'organisation de ces mêmes atomes, qui donne des propriétés concrètes, différentes entre les deux, qui fait que l'être vivant va agir et se reproduire, et pas le tas désordonné. C'est cette même différence d'organisation qui implique des différence de propriétés entre différentes espèces. C'est juste, tu dis donc que la différence est en terme de structure, d'organisation et non de nature. Tu dis que la matière qui compose un homme est la même que celle qui compose un autre être vivant, mais son organisation diffère. Le problème c'est qu'aucun scientifique, à ma connaissance, n'est capable de dire quelle est la structure responsable de la conscience, ni même si la conscience humaine est réellement liée à une différence de structure. Tout ce qu'on peut faire c'est décrire plus ou moins précisemment le cerveau humain, et dire voilà : c'est cela qui produit la conscience. Oui, mais pourquoi ? Comment ? On n'en sait rien. Ensuite, si on arrivait à mettre en évidence la structure, l'organisation capable de produire la conscience humaine. Pourquoi faudrait il considérer différement cette structure d'une autre, lui donner une valeur propre ? Pour finir, il demeure une interrogation : si tout est information, si la matière associée à une information produit la vie, d'où vient cette information ? Je t'arrête tout de suite: tu pars du principe que le droit naturel est une construction mentale. La loi de la gravitation est-elle une construction mentale ? Non, c'est une représentation de quelque chose qui est déduit d'observations du réel. Pareil pour le droit naturel. Cependant, la loi de gravité s'impose à toute la matière qu'elle le veuille ou non, c'est cela qui en fait une loi physique. Le droit naturel n'est pas une loi physique. Il ne s'impose qu'à celui qui fait une certaine démarche, qui produit une construction mentale.
Jesrad Posté 25 juin 2007 Signaler Posté 25 juin 2007 C'est juste, tu dis donc que la différence est en terme de structure, d'organisation et non de nature. Euh, non, je dis que l'organisation compte dans la nature des choses. Un assemblage possède plus de propriétés, souvent différentes, que ses constituants élémentaires. C'est le principe de l'émergence. Tu dis que la matière qui compose un homme est la même que celle qui compose un autre être vivant, mais son organisation diffère. Le problème c'est qu'aucun scientifique, à ma connaissance, n'est capable de dire quelle est la structure responsable de la conscience, ni même si la conscience humaine est réellement liée à une différence de structure. On s'en fiche. La conscience humaine existe quand même. Pour finir, il demeure une interrogation : si tout est information, si la matière associée à une information produit la vie, d'où vient cette information ? Tu chauffes ! L'information est effectivement au cœur du problème. Appelle-la disentropie, ça fera un pas de plus dans la bonne direction Cependant, la loi de gravité s'impose à toute la matière qu'elle le veuille ou non, c'est cela qui en fait une loi physique. Le droit naturel n'est pas une loi physique. Il ne s'impose qu'à celui qui fait une certaine démarche, qui produit une construction mentale. Nt. Nt. Nt. Ce n'est pas ce que j'ai dit, je me suis peut-être mal exprimé. Je veux dire que le droit naturel est une conséquence logique de certain fait indiscutable (comme l'Existence au sens large, ou l'action, ou l'égalité de nature, etc…). Le Droit naturel ne s'applique pas tout seul, mais il conditionne le caractère juste ou injuste d'une action, par les faits. Tu peux agir de manière juste, ou tu peux agir de manière injuste. Dans les deux cas, le fait que tel acte soit juste ou injuste ne dépend d'aucune construction mentale qui peut t'avoir poussé à agir, mais bien des faits.
POE Posté 26 juin 2007 Signaler Posté 26 juin 2007 On s'en fiche. La conscience humaine existe quand même. Comment le sais tu ? L'information est effectivement au cœur du problème. Appelle-la disentropie, ça fera un pas de plus dans la bonne direction Cela ne répond pas à la question. Qui n'a d'ailleurs pas de réponse scientifique. Ce n'est pas ce que j'ai dit, je me suis peut-être mal exprimé. Je veux dire que le droit naturel est une conséquence logique de certain fait indiscutable (comme l'Existence au sens large, ou l'action, ou l'égalité de nature, etc…). Le Droit naturel ne s'applique pas tout seul, mais il conditionne le caractère juste ou injuste d'une action, par les faits. Tu peux agir de manière juste, ou tu peux agir de manière injuste. Dans les deux cas, le fait que tel acte soit juste ou injuste ne dépend d'aucune construction mentale qui peut t'avoir poussé à agir, mais bien des faits. Il est érroné, je pense, de présenter le droit naturel comme une loi physique pour cette raison que la loi physique est théoriquement inviolable, elle crée un déterminisme, ce n'est pas le cas du droit naturel, dont un des fondements est le libre arbitre, qui s'oppose de fait au déterminisme.
Jesrad Posté 26 juin 2007 Signaler Posté 26 juin 2007 Comment le sais tu ? La réponse est dans ta question Il est érroné, je pense, de présenter le droit naturel comme une loi physique pour cette raison que la loi physique est théoriquement inviolable, elle crée un déterminisme, ce n'est pas le cas du droit naturel, dont un des fondements est le libre arbitre, qui s'oppose de fait au déterminisme. Quand une affirmation est fausse, elle est fausse, et rien ni personne ne peut y changer quoi que ce soit: c'est inviolable. Quand une action est injuste, elle est injuste, et rien ni personne, etc… Est-ce que c'est plus clair ?
Nicolas Luxivor Posté 26 juin 2007 Signaler Posté 26 juin 2007 Il est érroné, je pense, de présenter le droit naturel comme une loi physique pour cette raison que la loi physique est théoriquement inviolable, elle crée un déterminisme, ce n'est pas le cas du droit naturel, dont un des fondements est le libre arbitre, qui s'oppose de fait au déterminisme. Une loi physique est inviolable. C'est le résultat attendu qui change: Le droit de prendre aux riches pour donner aux pauvres créé des pauvres. Il ne créé pas de riche. Le résultat attendu est d'enrichir, le résultat réel est d'appauvrir. L'intention permettant de concevoir un droit ne fait pas que ce droit soit "physiquement" applicable. Le libre arbitre ne s'oppose pas au déterminisme. Il tient compte de contraintes physiques.
POE Posté 27 juin 2007 Signaler Posté 27 juin 2007 Quand une affirmation est fausse, elle est fausse, et rien ni personne ne peut y changer quoi que ce soit: c'est inviolable. Quand une action est injuste, elle est injuste, et rien ni personne, etc… Effectivement, la réponse est dans la question. La conscience humaine existe parce que la conscience humaine existe. C'est une tautologie. La vérité n'est pas la justice. Le droit naturel détermine la justice pas la vérité. La justice n'est pas inviolable. C'est la vérité de la justice qui l'est, de même d'ailleurs que la vérité de l'injustice. Toute la question est de savoir s'il existe une vérité de la justice et ce qu'elle est. Et sur ce plan, je ne suis pas certain que tout le monde ait la même opinion. C'est pour cette raison que la comparaison n'est pas correcte avec la vérité scientifique.
Jesrad Posté 27 juin 2007 Signaler Posté 27 juin 2007 Effectivement, la réponse est dans la question. La conscience humaine existe parce que la conscience humaine existe. C'est une tautologie. Tsss. Tu me demande de prouver que la conscience humaine existe. Je te fais remarquer que le fait de poser la question prouve son existence. La vérité n'est pas la justice. Le droit naturel détermine la justice pas la vérité. La justice n'est pas inviolable. C'est la vérité de la justice qui l'est, de même d'ailleurs que la vérité de l'injustice. À m'n'avis vérité et caractère de justice découlent tout autant de la réalité objective. Je suis heureux de voir que le message est passé. Toute la question est de savoir s'il existe une vérité de la justice et ce qu'elle est. Et sur ce plan, je ne suis pas certain que tout le monde ait la même opinion. "Toute la question est de savoir s'il existe une vérité scientifique et ce qu'elle est. Et sur ce plan, je ne suis pas certain que tout le monde ait la même opinion." C'est pour cette raison que la comparaison n'est pas correcte avec la vérité scientifique. C'est au contraire, il me semble, le trait le plus caractéristique que les deux démarches ont en commun ! On ne peut pas formaliser et imposer le Droit Naturel de haut en bas comme le droit positif, puisqu’il n’est pas connaissable en totalité a priori. Mais il est découvrable à travers les faits et par l’exercice de la justice: c’est en cela, par exemple, que Lysander Spooner parle de “science de la justice”, définissant le Droit comme des normes qui sont des conséquences des faits objectifs qu’il nous faut découvrir au mieux possible, sans jamais pouvoir les connaître parfaitement - exactement comme les lois de la physique.
ts69 Posté 27 juin 2007 Signaler Posté 27 juin 2007 Le problème c'est qu'aucun scientifique, à ma connaissance, n'est capable de dire quelle est la structure responsable de la conscience, ni même si la conscience humaine est réellement liée à une différence de structure. A chaque nouvelle étude on s'en rapproche un peu plus. On se rend compte que telle ou telle structure du cerveau permet la conscience de telle ou telle chose, que telle ou telle modification d'une structure provoque telle ou telle modification de la conscience de quelque chose,…
Stan Selene Posté 27 juin 2007 Signaler Posté 27 juin 2007 A ce sujet avez vous lu? Dieu et la connaissnace scientifique de Christian Michel De la methode en metaphysique qui me semblent etre en plein dans le debat Ces deux textes ont ébranlé certaines de mes certitudes.
POE Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Ce que je trouve curieux dans la position de Jesrad, c'est qu'il part d'une vision matérialiste du monde d'où découlerait l'idée de droit naturel et de justice universelle.Je veux bien que l'observation du réel permette de déduire des lois physiques, mais comment dire que de cette même observation découle l'idée de Justice ? Généralement, la vision matérialiste du monde conduit à un relativisme des valeurs, pourtant chez lui non, c'est cela qui m'échappe. A ce sujet avez vous lu?Dieu et la connaissnace scientifique de Christian MichelDe la methode en metaphysique qui me semblent etre en plein dans le debatCes deux textes ont ébranlé certaines de mes certitudes.Pas lu. Tu peux développer ?
José Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 …comment dire que de cette même observation découle l'idée de Justice ? Très simplement : la loi naturelle implique que, dans un premier temps, la nature de l'homme peut être soumis à l'observation rationnelle et à la réflexion et que, dans un second temps, une éthique peut être dégagée consistant à étudier ce qui est bon et convient le mieux à l'homme, c'est-à-dire ce qui favorise au mieux la réalisation de ce qui est le plus approprié à la nature humaine ; ainsi, on peut définir le Droit naturel comme la mesure juste qui se dégage très objectivement de la relation entre les personnes, telle qu'elle est révélée par la loi naturelle.
POE Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Très simplement : la loi naturelle implique que, dans un premier temps, la nature de l'homme peut être soumis à l'observation rationnelle et à la réflexion et que, dans un second temps, une éthique peut être dégagée consistant à étudier ce qui est bon et convient le mieux à l'homme, c'est-à-dire ce qui favorise au mieux la réalisation de ce qui est le plus approprié à la nature humaine ; ainsi, on peut définir le Droit naturel comme la mesure juste qui se dégage très objectivement de la relation entre les personnes, telle qu'elle est révélée par la loi naturelle. Je comprends cela. Mais on peut arriver à d'autres conclusions sur ce qui est bon et convient le mieux à l'homme que celles du droit naturel. Les religions prescrivent de façon précise ce qui est bon pour l'homme, et pourtant elles diffèrent de ce que vous nommez droit naturel. Ou bien, on pourrait dire au contraire que la loi du plus fort est ce qui est bon pour l'homme puisqu'elle permet de sélectionner les meilleurs…
José Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Les religions prescrivent de façon précise ce qui est bon pour l'homme, et pourtant elles diffèrent de ce que vous nommez droit naturel. Je pense que c'est plutôt le contraire : in fine, en ce qui concerne la justice, le fonds commun des religions se retrouve peu ou prou dans le Droit naturel, la différence viendrait de l'articulation (source naturelle vs. source divine). Par ailleurs, le Droit naturel a parfaitement été intégré dans le christianisme.
Jesrad Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Je comprends cela. Mais on peut arriver à d'autres conclusions sur ce qui est bon et convient le mieux à l'homme que celles du droit naturel. Les religions prescrivent de façon précise ce qui est bon pour l'homme, et pourtant elles diffèrent de ce que vous nommez droit naturel. Ou bien, on pourrait dire au contraire que la loi du plus fort est ce qui est bon pour l'homme puisqu'elle permet de sélectionner les meilleurs… Une loi naturelle est vraie en tout temps et en tout lieu. Pas la loi du plus fort: ce n'est donc pas une loi naturelle. Il n'y a qu'un, et un seul, modèle de Droit qui peut répondre à ce genre de critère, c'est ce que j'ai mentionné plus haut je crois. A ce sujet avez vous lu?Dieu et la connaissnace scientifique de Christian MichelDe la methode en metaphysique qui me semblent etre en plein dans le debatCes deux textes ont ébranlé certaines de mes certitudes. Le second texte est EXCELLENT Par contre, je ne savais pas que Kant aussi était coupable de ce dualisme ou de cette inversion particulière, de croire que la logique, la raison, toussa, existe "avant" ou "en dehors" de la réalité objective. Fichu morceau de réalité, connais ta nature
Nicolas Luxivor Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Il faudrait surtout enlever la notion "d'objectif de la vie" au droit. De quelque nature qu'il soit. La nature du droit a pour seul objectif de laisser les individus fixer l'objectif de leur vie. Il doit juste recenser ce qui est communément inacceptable par tous les membres d'une juridiction.
José Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Il faudrait surtout enlever la notion "d'objectif de la vie" au droit. Quelle "droi" a-t-il jamais fait cela ? À part, bien sûr, les constitutions socialistes. La nature du droit a pour seul objectif de laisser les individus fixer l'objectif de leur vie.
Nicolas Luxivor Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Quelle "droi" a-t-il jamais fait cela ? À part, bien sûr, les constitutions socialistes. Je me suis certainement mal exprimé: - La protection des droits naturels: la liberté, la propriété, la sûreté et la resistance à l'oppression est l'objectif du droit. Ce que va faire l'individu de ces droits n'est pas l'objectif du droit. En conséquence, un droit ne peut pas exprimer ce qui est juste ou ce qui ne l'est pas. Comme il ne peut pas exprimer ce qui est bon et convient (le mieux) à l'Homme.
José Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 …un droit ne peut pas exprimer ce qui est juste ou ce qui ne l'est pas. On est en plein surréalisme politique ici : le droit est justement la mesure juste. Ainsi la punition qui frappe le meurtrier est bien l'expression de ce que tuer son prochain (hors cas de légitime défense) est injuste, car contraire à la réalisation de ce qui est le plus approprié à la nature humaine.
Nicolas Luxivor Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 On est en plein surréalisme politique ici : le droit est justement la mesure juste. Ainsi la punition qui frappe le meurtrier est bien l'expression de ce que tuer son prochain (hors cas de légitime défense) est injuste, car contraire à la réalisation de ce qui est le plus approprié à la nature humaine.Allons, arrêtons avec le surréalisme… Que l'on ne s'entendent pas ne veux pas dire que l'un est le plus intelligent et l'autre le plus con! Le droit n'a que faire de du juste ou de l'injuste. Son objectif étant de protéger les droits, les droits du mort sont à protéger. (Biensur, comme il est mort, la famille représentera le mort.)Preuve que le juge ne "s'inquiète" pas de la justesse de l'acte: en cas d'homicide involontaire, l'accusé n'a pas la même condamnation qu'en cas d' homicide volontaire. Pourtant, les conséquences pour les victimes sont les mêmes.
Invité jabial Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 "Le droit n'a que faire du juste ou de l'injuste", c'est bien pour ça que l'institution de l'exécution du droit s'appelle la justice. Décidément, c'est la journée.
José Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Preuve que le juge ne "s'inquiète" pas de la justesse de l'acte… Le juge en en rendant sa sentence s'occupe de la juste mesure qui règlera le cas d'un homicide, c'est-à-dire la juste réparation qu'il doit demander à la personne fautive. Raison pour laquelle la réparation sera différente selon qu'il s'agisse d'un homicide involontaire, d'un cas de légitime défense ou d'un assassinat prémédité.
POE Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Très simplement : la loi naturelle implique que, dans un premier temps, la nature de l'homme peut être soumis à l'observation rationnelle et à la réflexion et que, dans un second temps, une éthique peut être dégagée consistant à étudier ce qui est bon et convient le mieux à l'homme, c'est-à-dire ce qui favorise au mieux la réalisation de ce qui est le plus approprié à la nature humaine ; ainsi, on peut définir le Droit naturel comme la mesure juste qui se dégage très objectivement de la relation entre les personnes, telle qu'elle est révélée par la loi naturelle. Je crois que ce post est un peu source de confusion du fait que les notions de justice et de bien ne sont pas clairement distinguées. Ce qui est bon pour l'homme et ce qui est juste ne sont pas deux notions équivalentes, même si elles peuvent se rejoindre dans les faits le plus souvent. La religion prescrit ce qui est bon, et entre autre ce qui est juste. Il y a donc des choses bonnes qui ne sont pas concernées par le droit que la religion prescrit. En clair, la morale est plus que le droit. Il s'agit de savoir en pratique s'il peut exister des actions injustes mais bonnes, ou des actions justes au sens de conforme au droit mais mauvaises ! Je pense que l'on peut facilement trouver des actions justes mais mauvaises. Le problème serait plutôt des actions injustes qui seraient bonnes, car dans ce cas là, le respect du droit empêcherait qu'une bonne action soit faite. PS : droit est ici à entendre dans le sens de droit naturel
Jesrad Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Le droit n'a que faire de du juste ou de l'injuste. Et moi qui croyait naïvement que le Droit définissait la ligne entre juste et injuste Mais non, voilà, le droit, ça protège le droit, point barre.
José Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Ce qui est bon pour l'homme et ce qui est juste ne sont pas deux notions équivalentes… De fait. Mais l'articulation est la suivante : dans le cadre du Droit naturel, lorsque se présente un conflit entre deux personnes, la mesure juste sera celle qui se dégage eut égard aux relations entre les parties, en respectant l'éthique qui peut être déduite de la loi naturelle. Il y a donc des choses bonnes qui ne sont pas concernées par le droit que la religion prescrit. En clair, la morale est plus que le droit. La morale religieuse est une chose, la morale qui peut être déduite de la loi naturelle en est une autre. Et si, dans le cadre du Droit naturel, la morale n'est pas le droit, le droit est par contre bien moral.
Nicolas Luxivor Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Et moi qui croyait naïvement que le Droit définissait la ligne entre juste et injuste Mais non, voilà, le droit, ça protège le droit, point barre. Le droit protège les droits naturels… Nuances. Le reste fait partie de la morale. Pas du droit.
POE Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Je vais prendre un exemple d'une action injuste vis à vis d'un individu mais qui est peut être bonne, et donc juste en général : Un propriétaire dispose d'un grand terrain cultivable dont il n'a aucun usage, et qu'il laisse en friche depuis de nombreuses années. Un individu commence à cultiver cette terre sans autorisation, et au bout de quelques années, elle donne suffisamment pour le nourrir lui et sa famille. Le terrain est beau, entretenu, des arbes apportent de l'ombre, un système d'irrigation apporte de l'eau,… plus rien à voir avec la friche du propriétaire… Le propriétaire arrive un beau jour, et réclame son terrain, il dispose d'un droit de propriété en bonne et due forme. Si on applique le droit de façon stricte, le locataire n'a aucun droit, et le propriétaire récupère le terrain qui désormais a plus de valeur. Est ce juste ? Est ce bon ? Je ne crois pas. Une action injuste vis à vis du propriétaire pourrait être de rendre propriétaire le locataire du fait que par son travail, il a rendu cette terre sienne, cette action injuste serait bonne et donc peut être juste sur un plan général.
L.F. Posté 28 juin 2007 Signaler Posté 28 juin 2007 Je vais prendre un exemple d'une action injuste vis à vis d'un individu mais qui est peut être bonne, et donc juste en général :Un propriétaire dispose d'un grand terrain cultivable dont il n'a aucun usage, et qu'il laisse en friche depuis de nombreuses années. Un individu commence à cultiver cette terre sans autorisation, et au bout de quelques années, elle donne suffisamment pour le nourrir lui et sa famille. Le terrain est beau, entretenu, des arbes apportent de l'ombre, un système d'irrigation apporte de l'eau,… plus rien à voir avec la friche du propriétaire… Le propriétaire arrive un beau jour, et réclame son terrain, il dispose d'un droit de propriété en bonne et due forme. Si on applique le droit de façon stricte, le locataire n'a aucun droit, et le propriétaire récupère le terrain qui désormais a plus de valeur. Est ce juste ? Est ce bon ? Je ne crois pas. Une action injuste vis à vis du propriétaire pourrait être de rendre propriétaire le locataire du fait que par son travail, il a rendu cette terre sienne, cette action injuste serait bonne et donc peut être juste sur un plan général. Là, on entre dans le débat sur la propriété du sol. Je ne pense pas qu'il ait été refermé sur le forum (je me ferai une recherche). Je pense que dans un cas comme celui-ci, si l'acte de propriété est légitime mais que rien ne permettait de constater que le terrain n'était pas libre lorsqu'il a été repris en main, un juge pourrait conclure que le propriétaire peut récupérer son bien, mais à condition de verser une indemnité au "locataire" (à calculer en fonction du loyer non perçu et de la nouvelle valeur du terrain). Si au contraire, le terrain pouvait facilement être identifié comme non libre, le juge conclurait peut-être à la fraude et permettrait au propriétaire de récupérer son bien sans délai. Ca ne m'étonnerait pas qu'on retrouve ce genre de cas dans l'Ethique de la Liberté.
Invité jabial Posté 4 juillet 2007 Signaler Posté 4 juillet 2007 Un propriétaire dispose d'un grand terrain cultivable dont il n'a aucun usage, et qu'il laisse en friche depuis de nombreuses années.Un individu commence à cultiver cette terre sans autorisation, et au bout de quelques années, elle donne suffisamment pour le nourrir lui et sa famille. Le terrain est beau, entretenu, des arbes apportent de l'ombre, un système d'irrigation apporte de l'eau,… plus rien à voir avec la friche du propriétaire… Le propriétaire arrive un beau jour, et réclame son terrain, il dispose d'un droit de propriété en bonne et due forme. Si on applique le droit de façon stricte, le locataire n'a aucun droit, et le propriétaire récupère le terrain qui désormais a plus de valeur. Est ce juste ? Est ce bon ? Oui. Le type n'avait pas à s'inviter chez autrui. Si je viens chez toi et que je me sers de l'ordinateur dont tu n'exploites pas les possiblités, et que ce faisant je le configure bien mieux que tu n'aurais pu le faire, je n'en reste pas moins un squatter. Affaire suivante.
Jesrad Posté 4 juillet 2007 Signaler Posté 4 juillet 2007 Oui. Le type n'avait pas à s'inviter chez autrui. Si je viens chez toi et que je me sers de l'ordinateur dont tu n'exploites pas les possiblités, et que ce faisant je le configure bien mieux que tu n'aurais pu le faire, je n'en reste pas moins un squatter.Affaire suivante. D'un autre côté, en laissant son bien inutilisé, unattended comme disent les zengliches, et en le laissant revenir à l'état naturel, il en a à mon sens abandonné la propriété. Le procédé inverse du homesteading, quoi.
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