Ronnie Hayek Posté 21 juin 2006 Signaler Posté 21 juin 2006 Tu utilises un argument du genre "on n’a pas le droit de décider pour les autres" sur un sujet où justement tu cautionne le droit de décider pour les autres en les empêchant d’avoir accès à l’offre la plus large possible pour leur fin de vie. C'est simplement un argument opportuniste. Mais effectivement, je retire, on a bien le droit d'être opportuniste Un telle légèreté pour un sujet aussi grave me paraît t'exclure du débat. Jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas moi qui décide à la place des malades s'ils ont encore le droit de vivre. L'opportunisme n'a rien à voir là-dedans. Salut en de kost en de wind van achter.
Invité Arn0 Posté 21 juin 2006 Signaler Posté 21 juin 2006 Salut en de kost en de wind van achter. La légèreté permet d'éviter l'aigreur Jusqu'à preuve du contraire, ce n'est pas moi qui décide à la place des malades s'ils ont encore le droit de vivre. C'est ce que tu réclame. Tu es contre le suicide assisté, qui n'est rien d'autre que décider par soi même si l'on veut vivre (qui est bien un droit, pas un devoir) ou non, décision exécutée par un tiers mais cela ne change rien.
Ronnie Hayek Posté 21 juin 2006 Signaler Posté 21 juin 2006 La légèreté permet d'éviter l'aigreur C'est ce que tu réclame. Tu es contre le suicide assisté, qui n'est rien d'autre que décider par soi même si l'on veut vivre (qui est bien un droit, pas un devoir) ou non, décision exécutée par un tiers mais cela ne change rien. Quand j'ai parlé de "suicide assisté", le fait que j'ai mis des guillemets ne semble pas t'avoir frappé… Question : quelle est la valeur juridique d'un contrat visant à supprimer quelqu'un, fût-il signataire ? En outre, de quel droit les médecins peuvent-ils profiter de l'inconscience d'un malade pour lui administrer la mort ? Est-on sûr et certain que celui-ci serait d'accord au moment ultime ? Je m'étonne que cette dernière question n'ait pas davantage intéressé les tenants de "l'inaliénabilité de la volonté humaine" (hormis Rothbard, semble-t-il)…
Invité Arn0 Posté 21 juin 2006 Signaler Posté 21 juin 2006 Quand j'ai parlé de "suicide assisté", le fait que j'ai mis des guillemets ne semble pas t'avoir frappé… Dans le cas des patients inconscient je comprends l’idée des guillemets, mais le suicide assisté s’applique aussi à des patients parfaitement sain d’esprit et capable d’exprimer leur pensé.Question : quelle est la valeur juridique d'un contrat visant à supprimer quelqu'un, fût-il signataire ?Le signataire aurait le droit de le rompre a tout moment, même ultime. Et l'exécutant du contrat aurait plutôt intérêt à se blinder juridiquement pour montrer qu'il y avait bien consentement éclairé au moment de la signature du contrat et que le signataire n’avais pas fait valoir sa volonté de rompre le contrat ensuite.Mais à la limite qu’on interdise ce genre de contrat ne pose pas de vrai problème, de toutes façons on peut mettre fin à sa vie sans cela. Dans le cas du suicide assisté le truc c’est que justement on a besoin d’assistance. En outre, de quel droit les médecins peuvent-ils profiter de l'inconscience d'un malade pour lui administrer la mort ? Est-on sûr et certain que celui-ci serait d'accord au moment ultime ? Si jamais tu vois quelqu’un par terre inconscient, tu peut présumer qu’elle est potentiellement consentante pour se faire ramener à l’hôpital. Quand une personne est incapable d’exprimer sa volonté elle est en quelque sorte un mineur. La décision revient à d’autre, mais ils doivent agir en fonction de ses intérêts. Pour toi il est tellement évident que la survie coûte que coûte est dans l’intérêt du malade que de toute facons si le malade n’est pas en mesure d’exprimer son avis sur le moment alors la survie doit toujours être choisi (ou presque). Mais moi je nie ce positionnement, je ne vois pas en quoi vivre des années dans le coma est à ce point plus favorable aux intérêts du patient que de mourir. La survie l’emporte par défaut, mais si le patient a fait une déclaration pour la fin de vie et qu’il n’est jamais revenu dessus alors la balance va dans le sens de la mort.
Ronnie Hayek Posté 21 juin 2006 Signaler Posté 21 juin 2006 Mais à la limite qu’on interdise ce genre de contrat ne pose pas de vrai problème, de toutes façons on peut mettre fin à sa vie sans cela. Dans le cas du suicide assisté le truc c’est que justement on a besoin d’assistance. Cette demande, réelle ou supposée, ne s'exprime-t-elle pas précisément sous la forme d'un contrat ? Ne crois-tu pas, en outre, que les demandes au "suicide assistée" relèvent plutôt d'un phénomène similaire à ces annonces de suicide prononcées pour demander en réalité à autrui un peu d'amour et d'attention ? En d'autres termes, ces demandes n'expriment-elles pas autre chose que ce qu'une interprétation littérale donnerait à penser ? Si jamais tu vois quelqu’un par terre inconscient, tu peut présumer qu’elle est potentiellement consentante pour se faire ramener à l’hôpital. Quand une personne est incapable d’exprimer sa volonté elle est en quelque sorte un mineur. La décision revient à d’autre, mais ils doivent agir en fonction de ses intérêts. Pour toi il est tellement évident que la survie coûte que coûte est dans l’intérêt du malade que de toute facons si le malade n’est pas en mesure d’exprimer son avis sur le moment alors la survie doit toujours être choisi (ou presque). Mais moi je nie ce positionnement, je ne vois pas en quoi vivre des années dans le coma est à ce point plus favorable aux intérêts du patient que de mourir. La survie l’emporte par défaut, mais si le patient a fait une déclaration pour la fin de vie et qu’il n’est jamais revenu dessus alors la balance va dans le sens de la mort. Mettre la vie et la mort sur le même plan, comme tu le fais, revient à nier la primauté de la première sur la seconde. Tu sembles aussi oublier qu'il y a des gens qui sont sortis d'un coma prolongé.
h16 Posté 21 juin 2006 Signaler Posté 21 juin 2006 Certes, mais la présence d'une équipe médicale et des siens autour de soi peut rendre la douleur moins insupportable - et ce ne sont pas des paroles en l'air. Il y a des cas où les proches ne peuvent même pas être là tellement la douleur est insupportable pour le malade et son entourage. Je ne parle pas de petits gémissements plaintifs, note bien. Il y a aussi les cas où la seule présence possible immédiate est celle du matériel. Surtout, rien ne nous dit qu'il en sera toujours ainsi. D'autres médicaments apparaîtront à destination de cette patientèle. Le rôle de la science et des médecins en particulier n'est-il pas de travailler à soigner, sinon guérir, les patients ? Inscrire l'euthanasie comme une norme sociale, fût-ce à titre "provisoire" (et on sait ce que valent les législations réputées telles…), risque d'ailleurs d'empêcher le progrès médical et de renverser pour longtemps le véritable but de la médecine qui est de guérir, et en tout cas prodiguer des soins, mais non de tuer. Je n'évoquerai même pas le fait de faire de l'euthanasie une loi, ou pire, comme norme. Je pensais juste au cas non équivoque où la médecine ne peut aider le malade et où celui-ci réclame la mort. Je suis pour une non pénalisation de l'euthanasie, et clairement pas du tout pour une légalisation (i.e. : le juge, mis dans un cas concret, décide en son âme et conscience si c'est un crime ou pas, sur ce cas là, mais pas de loi déterminant quels cas sont autorisés ou pas).
Invité Arn0 Posté 21 juin 2006 Signaler Posté 21 juin 2006 Cette demande, réelle ou supposée, ne s'exprime-t-elle pas précisément sous la forme d'un contrat ? Ne crois-tu pas, en outre, que les demandes au "suicide assistée" relèvent plutôt d'un phénomène similaire à ces annonces de suicide prononcées pour demander en réalité à autrui un peu d'amour et d'attention ? En d'autres termes, ces demandes n'expriment-elles pas autre chose que ce qu'une interprétation littérale donnerait à penser ? C'est possible dans bien des cas, peut être la majorité. Mais pas toujours. La douleur ou non ce n'est vraiment pas ce genre de problème. On ne parle pas d'un jeune ado qui se sent rejeter par la société, mais de douleur monstrueuse où d'handicap lourd et irréversible. Oui les familles doivent être plus présente, le personnel médical plus humains, les soins plus adapté et la société plus ouverte. Mais il restera des gens qui voudront mourir, parce que ce qu’ils attendent de la vie n’est que souffrance et que personne ne peut rien y faire. Et eux on ne peut pas les oublier, et surtout on ne peut pas décider pour eux. Et on ne peut pas traiter ceux qui les aident comme des criminels. Encore une fois je parle de légitimité, qu’il s’agisse d’un régime dérogatoire où d’une loi spécifique cela c’est un problème de droit positif. La légitime défense est en quelque sorte une dérogation du code pénal où un meurtre n’est pas poursuivi. Cela ne signifie pas que la légitimité de la légitime (sic) défense est totale, c’est pas une vague tolérance plus ou moins fondée.Mettre la vie et la mort sur le même plan, comme tu le fais, revient à nier la primauté de la première sur la seconde. Tu sembles aussi oublier qu'il y a des gens qui sont sortis d'un coma prolongé. Je ne met pas la vie et la mort sur le même plan. Je mets la volonté des personnes au dessus. Par défaut la vie l’emporte, mais si quelqu’un a eu l’occasion d’exprimer sa volonté sans revenir dessus, et si la situation n’est pas simplement neutre (comme le fait d’être dans le coma) mais est une souffrance qui de toute facons ne peut qu’aboutir à la mort alors les responsables devraient pouvoir décider. Et je me répète donc :Pour les mineurs incapable de donner leur opinions sur le sujet c'est un cas limites je l’admet. Mais ce sont les parents qui sont les garant des intérêts de leurs enfants. On ne peut leur retirer cette responsabilité ou les poursuivres après coup qu'en prouvant que leurs décisions est évidement contraire aux intérêts de l'enfants. Prouve moi donc que la décision de mettre fin aux souffrances d’un enfant condamné à court terme est évidement contraire à ses intérêts. Et n’oublie que le bénéfice du doute va aux parents dans l’histoire (on les accusent d’aller contre l’intérêt de leur enfant, et le doute profite aux accusés). Et cela vaut pour les mineurs au sens large autrement dit tous ceux qui ne sont pas en mesure de décider par eux même : quand l’intérêt est évident (par la clarté de la situation, par une déclaration préalable) les responsable doivent s’incliner. Evidemment si la personne n’est pas en mesure d’exprimer un consentement éclairé mais exprime une volonté, celle-ci doit être pris en compte.
Invité jabial Posté 21 juin 2006 Signaler Posté 21 juin 2006 Par exemple l'accord d'un enfant de 2 ans au sujet de sa mort me semble sans valeur. Il va sans dire. Alors, Rothbard était papiste… http://www.lewrockwell.com/rothbard/ir/Ch55.html Ouais, bon, Lewrockell je connais. Ce sont les spécialistes de la réinterprétation de Rothbard. Bientôt ils diront qu'il était contre l'avortement. EDIT : et en plus, dans le cas dont il parle, la volonté de la personne en quesiton n'est pas respectée. C'est tout la différence entre faire l'amour et un viol. Si un proche cherche à se tuer, je ne vois pas pourquoi je serais punissable si je l'en empêche - et je l'en empêcherais, c'est certain ! Moi, si. Et je vois parfaitement pourquoi mon droit de m'ôter la vie devrait être protégé de "gentils interventionnistes" que ça ne regarde nullement. Je rappelle d'abord que les soins palliatifs existent. Ensuite, l'arrêt des soins au seuil de la mort me semble une solution plus humaine et légalement défendable que l'administration d'un poison au malade. Tu contournes la question juridique, à laquelle, pour moi, il n'y a qu'une seule réponse libérale possible. Depuis quand le consentement ne serait plus valide dès lors qu'il porterait sur quelque chose que tu trouves "mal"? Si tu crois qu'il n'y a rien de pire que la mort, c'est que tu n'as jamais vraiment connu de gens qui souffrent.
pankkake Posté 21 juin 2006 Signaler Posté 21 juin 2006 Je dois dire que les prises de position "anti-suicide"* m'étonnent au plus au point. Pas autant que les justifications sur la non assistance à personne en danger, mais tout de même. Mais je vais m'en arrêter là, sachant par avance que ce serait complètement stérile, c'était juste pour dire que certaines personnes, si elles ne disent rien, n'en pensent pas moins. * J'ai lu le débat hein, je sais que vous êtes pas pour l'interdiction du suicide
Ronnie Hayek Posté 22 juin 2006 Signaler Posté 22 juin 2006 Ouais, bon, Lewrockell je connais. Ce sont les spécialistes de la réinterprétation de Rothbard. Bientôt ils diront qu'il était contre l'avortement. Preuve est faite que tu réponds sans avoir lu ce lien : l'article est du vieux Murray en personne… Tu contournes la question juridique, à laquelle, pour moi, il n'y a qu'une seule réponse libérale possible. Depuis quand le consentement ne serait plus valide dès lors qu'il porterait sur quelque chose que tu trouves "mal"? Si tu crois qu'il n'y a rien de pire que la mort, c'est que tu n'as jamais vraiment connu de gens qui souffrent. 1° Relis mes posts dans ce fil, j'y explicite ma position; je n'ai pas le temps d'y revenir. Tu verras que je ne contourne précisément pas la question juridique. C'est précisément ta position qui fait fi du consentement du malade. 2° Je ne te permets pas de dire que je n'ai pas connu de gens qui ont souffert. Il y a plusieurs années, quelqu'un de très proche est mort à la suite d'une maladie extrêmement douloureuse. Les soins palliatifs ainsi que la présence de sa famille ont permis d'adoucir sa fin de vie. 3° Affirmer que l'administration de la mort vaut autant que la préservation de la vie est du nihilisme. D'ailleurs, Ayn Rand elle-même n'a-t-elle pas reconnu que la première de toutes les valeurs, le critère suprême, voire le seul qui puisse constituer une fin en soi, était la conservation de sa propre vie ? Dans le cas des patients inconscient je comprends l’idée des guillemets, mais le suicide assisté s’applique aussi à des patients parfaitement sain d’esprit et capable d’exprimer leur pensé.Le signataire aurait le droit de le rompre a tout moment, même ultime. Et l'exécutant du contrat aurait plutôt intérêt à se blinder juridiquement pour montrer qu'il y avait bien consentement éclairé au moment de la signature du contrat et que le signataire n’avais pas fait valoir sa volonté de rompre le contrat ensuite.Mais à la limite qu’on interdise ce genre de contrat ne pose pas de vrai problème, de toutes façons on peut mettre fin à sa vie sans cela. Dans le cas du suicide assisté le truc c’est que justement on a besoin d’assistance. Si jamais tu vois quelqu’un par terre inconscient, tu peut présumer qu’elle est potentiellement consentante pour se faire ramener à l’hôpital. Quand une personne est incapable d’exprimer sa volonté elle est en quelque sorte un mineur. La décision revient à d’autre, mais ils doivent agir en fonction de ses intérêts. Pour toi il est tellement évident que la survie coûte que coûte est dans l’intérêt du malade que de toute facons si le malade n’est pas en mesure d’exprimer son avis sur le moment alors la survie doit toujours être choisi (ou presque). Mais moi je nie ce positionnement, je ne vois pas en quoi vivre des années dans le coma est à ce point plus favorable aux intérêts du patient que de mourir. La survie l’emporte par défaut, mais si le patient a fait une déclaration pour la fin de vie et qu’il n’est jamais revenu dessus alors la balance va dans le sens de la mort. ArnO, il te revient de me démontrer que la mort est dans l'intérêt du patient. Permets-moi d'exprimer quelques doutes à ce sujet. Pour le reste, j'ai montré en quoi même une déclaration préalable me paraît insuffisante, vu que le patient peut toujours in extremis revenir sur sa décision. Lui ôter la vie revient donc à lui fermer cette porte.
phantom_opera Posté 22 juin 2006 Signaler Posté 22 juin 2006 C'est vrai que le problème du suicide ressemble beaucoup au problème de l'euthanasie. Malheureusement la société a tendance à avoir du mépris envers les suicidaires, sans doute à cause d'une longue tradition morale judéo-chrétienne encore dans notre inconscient collectif. Trop peu de compassion pour ces gens qui souffrent, sachant que c'est l'une des premières causes de mortalité chez les jeunes. Il y a certes plein de causes qui méritent notre attention, dommage que le suicide n'intéresse personne… Moi personnellement, pendant longtemps, l'idée avait occupé ma tête, à cause d'un très gros chagrin d'amour que j'ai entretenu pendant plusieurs années. Ces idées noires ont été difficiles à supporter, surtout durant mes années de prépa qui étaient les pires de ma vie et j'avais du mal à garder ma concentration sur des choses essentielles. Je ne suis jamais passé à l'acte, et pourtant l'idée m'avait toujours traversé l'esprit, ce qui m'en a empêché c'était l'amour de mes parents et de mon chien, j'en avais un peu rien à foutre de mes amis par contre, si je n'avais pas d'attache dans ce monde je ne serais probablement plus là aujourd'hui. Je comprend tout à fait la douleur d'une partie de cette jeunesse qui a tenté de "partir" dans l'autre monde, et si le taux de suicide est si élevé en France, sans doute est-ce parce que ça n'émeut personne, voire pire du mépris envers ces gens qui souffrent. Une culture que j'aimerais bien changer.
José Posté 22 juin 2006 Signaler Posté 22 juin 2006 Après le libéralisme anti-avortement, le libéralisme anti-suicide?Je rappelle que le DN ne s'écrit pas à Rome. Chaque personne a le droit inaliénable de faire ce qu'elle veut de sa personne, y compris s'autodétruire. Essaie de comprendre ce que les gens écrivent avant de te lancer dans une polémique à deux balles. Je disais très précisément que la question de l'assistance ou la prévention du suicide est une question qui se trouve hors du champ du libéralisme en particulier, et du droit en général. Il n'y a ni plus ni moins de droit ou de légitimité à empêcher quelqu'un de se suicider que de le laisser se faire sauter le caisson. Donc on peut lui interdire de prendre de la drogue ?? La prise de drogue n'implique pas le suicide. Plus précisément, je parle d'un individu qui empêcherais qulequ'un de se suicider, pas d'interdiction étatique généralisée. Par exemple, le père qui appelle les secours parce que sa fille a ingurgité deux flacons de somnifères ne viole aucun "droit". Si je tue quelqu'un avec son consentement, en lui administrant un poison, dois-je être poursuivi? Non. …je m'oppose à l'euthanasie des mineurs et en général de tous ceux qui sont dans l'incapacité de consentir. De fait, l'élément essentiel est bien le consentement clair et certain. …quelle est la valeur juridique d'un contrat visant à supprimer quelqu'un, fût-il signataire ? La valeur d'un tel contrat est nulle. Seulement on se trouve hors du champ du droit, surtout du droit contractuel. Tout comme l'éducation des enfants échappe (enfin, devrait échapper) aux considérations du droit commun positif, du droit contractuel. Il faut éviter de tomber dans le travers des étatistes en voulant juridiser tous les aspects de la vie. Malheureusement la société a tendance à avoir du mépris envers les suicidaires, sans doute à cause d'une longue tradition morale judéo-chrétienne encore dans notre inconscient collectif. La morale judéo-chrétienne n'est pas seule en cause : si nombre de gens méprisent les suicidaires, c'est parce que ces derniers adoptent un comportement de fuite. Personne n'a jamais méprisé un Japonais se faisant hara-kiri ou un antique Ibère de Numance préférant se tuer lui et sa famille, plutôt que d'être réduit en esclavage par les Romains, etc.
Patrick Smets Posté 22 juin 2006 Signaler Posté 22 juin 2006 La prise de drogue n'implique pas le suicide Quand on voit les merdres que certains s'injectent dans le sang, c'est clairement un forme de suicide. Et je comprends qu'un père fasse interner son gosse (même majeur) pour le désintoxiquer. Plus précisément, je parle d'un individu qui empêcherais qulequ'un de se suicider, pas d'interdiction étatique généralisée. Par exemple, le père qui appelle les secours parce que sa fille a ingurgité deux flacons de somnifères ne viole aucun "droit". En fait, j'aurais tendance à dire qu'on viole le droit, mais que 1) il faudrait que le candidat au suicide porte plainte et 2) on pourrait invoquer le cas de force majeure. De fait, l'élément essentiel (pour l'euthanasie) est bien le consentement clair et certain. Malheureusement, dans la pratique, ce n'est pas aussi évident. Pour ma part j'ai horreur que l'on fasse des choix à ma place, et je n'en fais donc pas à la place des autres. Dans le doute je m'abstiens. Aujourd'hui, j'en ai horreur. Mais si, un jour, je deviens un légume, j'espère bien qu'un enfant aimant et éclairé prendra les décisions que je serais incapable de prendre moi-même.
José Posté 22 juin 2006 Signaler Posté 22 juin 2006 Quand on voit les merdres que certains s'injectent dans le sang, c'est clairement un forme de suicide. Quand on voit voit comment certains conduisent, l'achat d'un véhicule est clairement une forme de suicide. …1) il faudrait que le candidat au suicide porte plainte… Sur quelle base ? …si, un jour, je deviens un légume, j'espère bien qu'un enfant aimant et éclairé prendra les décisions que je serais incapable de prendre moi-même. Rien de plus simple : tu prévois cela auparavant dans un document authentifié, dans le genre d'un document que tu rédigerais pour autoriser l'usage des tes organes après ta mort.
Patrick Smets Posté 22 juin 2006 Signaler Posté 22 juin 2006 Quand on voit voit comment certains conduisent, l'achat d'un véhicule est clairement une forme de suicide. Jouer à la roulette russe avec 5 balles est-il une forme de suicide ? Peux-tu intervenir ? Sur quelle base ? Si tu es un japonais traditionnaliste qui souhaite laver son honneur, avait-on le droit de t'en empecher ? Rien de plus simple : tu prévois cela auparavant dans un document authentifié, dans le genre d'un document que tu rédigerais pour autoriser l'usage des tes organes après ta mort. Là, à l'instant, je n'ai pas le temps et je peux avoir un accident cérébral dans 2 minutes. Quid ? et quand bien même j'aurais complété un document, qu'est-ce qui prouve que je n'ai pas changer d'avis ?
José Posté 22 juin 2006 Signaler Posté 22 juin 2006 Jouer à la roulette russe avec 5 balles est-il une forme de suicide ? Peux-tu intervenir ?Si tu es un japonais traditionnaliste qui souhaite laver son honneur, avait-on le droit de t'en empecher ? Là, à l'instant, je n'ai pas le temps et je peux avoir un accident cérébral dans 2 minutes. Quid ? et quand bien même j'aurais complété un document, qu'est-ce qui prouve que je n'ai pas changer d'avis ? Tout cela démontre à l'évidence qu'il est vain de vouloir juridiser tous les aspects de la vie. C'est bien pour cette raison que je dis que le suicide et l'euthanasie échappe au droit. La seule chose à tenir en compte est la volonté de la personne concernée et surtout que l'État ne réglemente pas la question. Une personne a parfaitement le droit de se suicider, de demander à une autre de l'assister à mourir. Mais si une tierce personne empêche une tentative de suicide, le suicidé raté ne pourrais rien réclamer. Il lui restera à faire une autre tentative plus tard.
Invité jabial Posté 22 juin 2006 Signaler Posté 22 juin 2006 Preuve est faite que tu réponds sans avoir lu ce lien : l'article est du vieux Murray en personne… Je pense que ce que je lis prouve au contraire ce que je dis : Rothbard dit une chose, tu laisse entendre qu'il dit tout autre chose, et j'en profite pour dire ce que je pense de LR. C'est précisément ta position qui fait fi du consentement du malade. La terre est plate. 2° Je ne te permets pas de dire que je n'ai pas connu de gens qui ont souffert. Il y a plusieurs années, quelqu'un de très proche est mort à la suite d'une maladie extrêmement douloureuse. Les soins palliatifs ainsi que la présence de sa famille ont permis d'adoucir sa fin de vie. Je te présente mes excuses. 3° Affirmer que l'administration de la mort vaut autant que la préservation de la vie est du nihilisme. La vie n'est pas une valeur en soi. C'est la volonté humaine qui est la première de toutes les valeurs. D'ailleurs, Ayn Rand elle-même n'a-t-elle pas reconnu que la première de toutes les valeurs, le critère suprême, voire le seul qui puisse constituer une fin en soi, était la conservation de sa propre vie ? Oui, et Ayn Rand a dit beaucoup d'autres choses, certaines vraies, et d'autres sur lesquelles elle n'a pas dû beaucoup réfléchir. Sans parler de son côté bouché sur l'anarchie. ArnO, il te revient de me démontrer que la mort est dans l'intérêt du patient. Permets-moi d'exprimer quelques doutes à ce sujet. Pour le reste, j'ai montré en quoi même une déclaration préalable me paraît insuffisante, vu que le patient peut toujours in extremis revenir sur sa décision. Lui ôter la vie revient donc à lui fermer cette porte. Parce que tu par du principe qu'il n'y a pas réfléchi. Personnellement, si on me refuse la mort si je deviens par exemple victime d'une maladie qui me coupe les 5 sens, j'aurai des envies de meurtre et de torture envers mes médecins et geoliers. La prise de drogue n'implique pas le suicide. Plus précisément, je parle d'un individu qui empêcherais qulequ'un de se suicider, pas d'interdiction étatique généralisée. Par exemple, le père qui appelle les secours parce que sa fille a ingurgité deux flacons de somnifères ne viole aucun "droit". Ca dépend de l'âge de sa fille. Et NON, le simple fait de se suicider ne suffit pas à prouver qu'on est fou. De fait, l'élément essentiel est bien le consentement clair et certain. Oui, et il est valable jusqu'à révocation explicite. Si je fais l'effort de mettre chaque matin dans ma poche une carte indiquant "en cas d'accident me laissant dans u nétat végétatif, merci de me débrancher" et qu'un (autocensuré) ose me condamner à une sinistre parodie de vie sous prétexte que mon consentement devrait être donné dans cet état (et comment???), je pense qu'il mérite des coups de batte de base-ball. Quand on voit les merdres que certains s'injectent dans le sang, c'est clairement un forme de suicide. Et je comprends qu'un père fasse interner son gosse (même majeur) pour le désintoxiquer. Moi, pas. Et si le drogué m'engage pour assurer sa protection, je n'hésiterai pas à attaquer le centre.
Invité Arn0 Posté 22 juin 2006 Signaler Posté 22 juin 2006 ArnO, il te revient de me démontrer que la mort est dans l'intérêt du patient. Permets-moi d'exprimer quelques doutes à ce sujet. Pour le reste, j'ai montré en quoi même une déclaration préalable me paraît insuffisante, vu que le patient peut toujours in extremis revenir sur sa décision. Lui ôter la vie revient donc à lui fermer cette porte.Tu inverses la charge de la preuve. Je l’ai déjà dit mais pour moi c'est à celui qui retire la responsabilité aux parents, même sur une décision unique, de prouver qu'il a une raison de le faire, ie que la décision va à l'encontre des intérêts évidents de l'enfant. Sinon on pourrait justifier n'importe qu'elle ingérence dans la vie familiale. Si un parent sain d’esprit et qui n’a pas d’intérêt particulier à la mort de son enfant est prêt à lui donner c’est que, dans l’écrasante majorité des cas, l’intérêt de l’enfant à survivre est au moins pas évident.
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