Serge Posté 16 août 2006 Signaler Posté 16 août 2006 ou comment l'Etat cherche désespérément à multiplier ses sources de revenus en repoussant ses limites territoriales. Elle fait valoir auprès des Nations unies ses droits sur le plateau continental. La France veut étendre son territoire de près d'un million de kilomètres carrés. Les explications de Walter Roest, scientifique à Ifremer.Pourquoi la France veut-elle agrandir son territoire maritime ? Actuellement, les pays ayant une façade maritime peuvent étendre leur autorité jusqu'à 200 milles de leurs côtes (350 kilomètres). Il suffit pour cela d'établir une Zone économique exclusive. Dans cette ZEE, les États ont tous les droits en matière de pêche, d'exploitation pétrolière et minière. Avec la convention de Montego Bay, ratifiée par la France en 1996, le droit international de la mer a évolué. Qu'est-ce que cela change ? Cette convention des Nations unies considère que les États côtiers exercent des droits souverains sur le plateau continental. Ils peuvent ainsi étendre leur juridiction jusqu'à 350 milles de leurs côtes (650 km). Mais ils doivent fournir la preuve scientifique que la zone revendiquée fait bien partie de leur plateau continental. La France espère récupérer près d'un million de kilomètres carrés. Ils s'ajouteront aux 11 millions de kilomètres carrés de sa ZEE, la deuxième du monde en superficie après celle des États-Unis. Quels sont les enjeux de cette extension ? Ils sont d'abord économiques. On pense au pétrole. Et aux minerais métalliques. Aujourd'hui, leur exploitation coûterait trop cher, mais ce ne sera pas forcément le cas demain, compte tenu de la demande croissante de matières premières. Il y a aussi des enjeux politiques. La France réaffirme son statut de puissance maritime et fait reconnaître sa souveraineté sur des territoires parfois contestés, comme l'îlot de Clipperton dans le Pacifique. À quel stade de la procédure sommes-nous ? En mai 2006, la France a déposé une première demande, conjointement avec l'Espagne, l'Irlande et le Royaume-Uni. Elle concerne le golfe de Gascogne et la mer Celtique. La zone revendiquée couvre environ 80 000 km2. Le 22 août, nous présentons le dossier à la Commission des limites du plateau continental à New York. Pendant deux semaines, nous répondrons aux questions des experts des Nations unies. J'espère une réponse d'ici à un an. Cette demande conjointe de quatre pays est une première. Une fois la limite du plateau continental validée par les Nations unies, ces pays s'entendront entre eux sur ce qui revient à chacun. La France a jusqu'en 2009 pour présenter ses autres revendications aux Nations unies. Ces revendications sont fondées sur programme scientifique. En quoi consiste-t-il ? Il s'agit de délimiter le plateau continental français dans quatorze zones géographiques différentes. Lancé en 2002, ce programme d'exploration est baptisé Extraplac (Extension raisonnée du plateau continental). Mis en oeuvre par l'Ifremer, il associe le Service hydrographique et océanographique de la Marine, l'Institut français du pétrole et l'Institut Paul-Émile-Victor. Financé par le ministère de l'Industrie, il dispose d'un budget de 18 millions d'euros sur sept ans. Nous avons déjà mené une dizaine de campagnes à la mer. La prochaine aura lieu en septembre, dans l'océan Indien, autour des îles Saint-Paul et Amsterdam. Les outils de base se composent du sondeur multifaisceaux, qui permet de déterminer les profondeurs, et de la sismique, qui permet de préciser la nature du sous-sol. Il faut démontrer la prolongation naturelle de la masse terrestre sous la mer. Les campagnes d'exploration coûtent cher. Un privilège réservé aux pays riches ? Je n'ai pas de réponse. L'Onu essaie de mettre en place des programmes d'aide pour les pays qui n'ont pas les moyens de pays comme la France. Je sais également que l'Autorité internationale des grands fonds marins, qui gère les grands fonds pour le compte de l'humanité, se montre favorable à un contrôle accru des États sur les étendues marines. Cela permet d'avoir des règles claires et de renforcer leur application. N'oublions pas qu'aujourd'hui personne n'a de comptes à rendre à personne dans les eaux internationales. Les enjeux sont économiques, mais également environnementaux. ouest-france
vincponcet Posté 24 août 2006 Signaler Posté 24 août 2006 ou comment l'Etat cherche désespérément à multiplier ses sources de revenus en repoussant ses limites territoriales. ouest-france C'est une histoire d'Etats contre Etat-mondial. Si l'Etat français doit demander l'autorisation d'étendre son domaine à l'ONU, c'est que l'ONU est propriétaire des eaux internationales. Ne serait-il pas possible à un individu de demander à l'ONU pour récupérer ces eaux ? ;-) Comme au far west, la conquète des fonds marrins, ça, ça serait ultra-néo-libéral-sauvage.
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