Serge Posté 8 septembre 2006 Signaler Posté 8 septembre 2006 La saga de tristes sires… organisations supranationales et syndicats. Bruxelles, le 6 septembre 2006 : La Confédération internationale des syndicats libres, CISL, a critiqué avec véhémence la Banque mondiale à l’occasion de la sortie de la dernière édition du rapport annuel Doing Business (Faire des Affaires), sa publication à plus grand tirage, pour y avoir inclus des recommandations appelant les gouvernements à lever toute réglementation des marchés de l’emploi et à prendre exemple sur les pays qui ne sont pas membres de l’Organisation internationale du travail (OIT) et où il n’existe pratiquement aucune règle en matière de protection des travailleurs.L’édition 2007 de Doing Business préparée par le groupe de la Banque mondiale chargé du développement du secteur privé a attribué aux Iles Marshall la « meilleure performance » au niveau mondial pour l’absence quasi-totale de réglementation en matière d’emploi et de travail, supplantant par la-même le tenant du titre de l’année précédente, Palau. Les Iles Marshall et Palau ont pour point commun d’être toutes deux de minuscules nations insulaires du Pacifique qui n’ont pas de code du travail et ne sont pas membres de l’OIT. La base de données en ligne de la Banque mondiale, Doing Business, explique que le titre de « meilleur performant » en matière de régulation du marché du travail a été accordé à ces pays parce qu’ils ont en commun, entre autres facteurs exemplaires, le fait de permettre que les salariés soient contraints de travailler jusqu’à 24 heures par jour, sept jours sur sept, sans obligation de leur accorder des vacances ou de leur délivrer des préavis de licenciement. N’étant pas membres de l’OIT, les Iles Marshall et Palau comptent parmi les rares pays qui ne soient pas obligés de se conformer aux normes fondamentales du travail (concernant l’élimination du travail forcé et de la discrimination et le respect de la liberté d’association et du droit de négociation collective) auxquelles les pays membres sont tenu d’adhérer. Le Secrétaire général de la CISL, Guy Ryder, estime d’autant plus ironique que le rapport annuel le plus largement diffusé de la Banque mondiale sacre « Meilleurs Performants » en matière de normes du travail des pays qui n’offrent pratiquement aucune protection à leurs travailleurs. Les présidents de la Banque mondiale ont pourtant vanté la cohérence des normes fondamentales du travail avec la mission de la Banque mondiale pour le développement. Une des divisions de la Banque mondiale, la Société financière internationale, stipule même qu’elle n’accordera pas de prêt à des firmes qui n’appliquent pas les normes fondamentales du travail. « La Banque mondiale se doit de jouer franc jeu. Si elle estime réellement que les normes fondamentales du travail de l’OIT sont favorables au développement, il est inadmissible que la Banque mondiale fasse ensuite volte-face et couvre d’éloges des pays qui n’adhèrent pas à l’OIT et ne respectent pas les normes fondamentales du travail en les sacrant « Meilleurs Performants » pour leurs normes du travail. Il incombe à la Banque mondiale de retirer au département chargé de la préparation du rapport Doing Business le mandat de réglementation du marché du travail et de cesser d’utiliser ce rapport comme base pour la formulation de ses propositions de réforme du marché du travail » a déclaré Guy Ryder. La suite ici.
Serge Posté 11 septembre 2006 Auteur Signaler Posté 11 septembre 2006 On est pas encore sorti de l'auberge. Notez bien que dans l'esprit de ces économistes, faire et défaire, c'est toujours faire. Les pays en développement doivent s'affranchir du libéralisme à tout va. La Cnuced, dans son rapport annuel, plaide pour une forme de retour à l'étatismeIL Y AURAIT presque de l'effronterie dans la dernière livraison du rapport sur le commerce et le développement de la Cnuced, bras séculier de l'ONU pour l'économie et le commerce. Partant du principe que les réformes libérales, prônées depuis plus de vingt-cinq ans par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, n'ont ni permis de « stimuler la croissance, ni fait reculer la pauvreté » les économistes préconisent désormais des méthodes plus musclées . A savoir remettre un peu plus de dirigisme dans les politiques macro-économiques des pays en développement, citant en exemple le modèle… chinois. Et son système collectiviste des années 1980, qui s'est traduit par une « croissance de plus de 9 % depuis quinze ans » finalement « saine bien que différente », a expliqué hier un expert de la Cnuced. Cette prise de position, inhabituelle, pour l'organe onusien qui se présente aujourd'hui comme « le think tank des pays en développement », la Cnuced l'argumente. Les économistes préviennent que, bien que la situation économique mondiale soit en expansion, les risques de crises pouvant être déclenchés par les déséquilibres monétaires et financiers internationaux sont réels. Accompagnement De même, après cinq ans de négociations pour un nouvel ordre commercial mondial au sein de l'OMC, censé favoriser l'essor des pays en développement, force est de constater que la machine est en panne. A cet égard, l'anecdote est d'autant plutôt savoureuse quand on sait que Supachai Panitchpakdi, l'actuel directeur général de la Cnuced n'est autre que l'ancien patron de l'OMC. Lequel s'est toutefois défendu de prôner un retour au protectionnisme, en expliquant qu'il recommandait «de soutenir l'économie, mais pas indéfiniment. C'est une démarche stratégique ».« Aucun développement industriel ne s'est fait sans politiques d'accompagnement macroéconomiques », plaide Alfredo Calcagna, économiste à la Cnuced. Les aides publiques doivent stimuler l'investissement innovant et ne pas devenir un mécanisme de dépense protectionniste, selon l'institution. Or d'après elle, le contexte international est plus propice que jamais pour le faire. Le cours des matières premières flambent. « Il faut s'en servir comme base de décollage pour les pays en développement, » poursuit-il « Aujourd'hui que les prix sont hauts, les pays producteurs doivent bien vendre, pour réinvestir dans les innovations. » Car plus que tout, le message délivré cette année par la Cnuced insiste sur le fait que les pays du sud doivent se concentrer sur le renforcement de leurs capacités productives et technologiques. Ce afin de stimuler la croissance, créer des emplois et donc élever le niveau de vie des populations.Et même, si besoin est pour protéger leurs entreprises naissantes « les gouvernements devraient recourir aux subventions et aux droits de douanes, le temps de pouvoir affronter la concurrence internationale. » Presque cynique… lefigaro
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