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Chirac Sur La 2


Taranne

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Il n'y a rien qui n'est pas de notoriété publique dans ce documentaire. Un petit sens de la formule sympathique de la part du commentateur, sinon. :icon_up:

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Me réjouis de voir la suite demain.

En tant que jeune, je trouve intéressant d'en apprendre sur la bête politique qu'est Chirac, ainsi que sur l'évolution de la Vè R., fortement influencée par le personnage central du documentaire.

Finalement, le plus navrant, là-dedans, est de constater une lutte pour le pouvoir, et rien que le pouvoir, sans la moindre pensée politique cohérente à appliquer. Avec tous les moyens traditionnels à la clef: réseaux de relations, trahisons et subventions.

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Finalement, le plus navrant, là-dedans, est de constater une lutte pour le pouvoir, et rien que le pouvoir, sans la moindre pensée politique cohérente à appliquer. Avec tous les moyens traditionnels à la clef: réseaux de relations, trahisons et subventions.

Le lot commun. Sinon, c'est vrai que les manipulations financières et budgétaires sont évoquées par les interviewés sur un ton très désinvolte…

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Il paraît que l'intéressé lui-même et les membres du premier cercle n'ont pas apprécié le film: on se demande un peu pourquoi car dans l'ensemble ce premier volet est assez équilibré, ni hagiographie ni brulôt. Le film de Karl Zéro était bien pire.

Mais il faut bien reconnaître que NPAT ne sort pas vraiment grandi de l'affaire - en fait il donne surtout l'impression d'un Mitterrand à l'envers, jusque dans le parcours idéologique. Tonton était un homme de droite qui s'est fait passer pour socialiste, Chichi lui est un radical-socialiste qui a fait croire aux Français pendant quatre décennies qu'il était conservateur… Le documentaire rappelle également à quel point le gaullisme dans les années 70 et 80 fut le refuge de tout ce que la politique française produisait de plus médiocre, de plus bas et de plus malhonnête et comment ce courant funeste a pesé (en mal) sur notre histoire récente.

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La première partie n'apporte rien que l'on ne connaisse déjà pour peu que l'on s'intéresse à la politique française de ces 30 dernières années. Si les trahisons et les coups bas sont abordés, ils ne sont pas non plus disséqués, on reste au niveau de la généralité alors qu'il y aurait eu tant à dire. Il est également dommage que l'épisode Chaban-Delmas n'ait pas été plus développé, je gage que son projet de société moderne doit sembler nébuleux pour beaucoup de jeunes.

J'ai également trouvé dommage que l'on ne brosse pas un portrait des moeurs politiques de la IVème, cela aurait certainement aidé les plus jeunes à saisir les ressorts intimes du grand C. Dans le même esprit, il aurait été intéressant de mettre en lumière le flirt de Chirac avec le petit père Queuille lorsqu'il fut envoyé en Corrèze pour se tailler un fief. Cela aurait éclairé la dualité chiraquienne, tiraillé qu'il était entre son réel fond rad-soc et son envie de carrière, sa quête du pouvoir.

Ce qui est étonnant, c'est que ce documentaire montre un peu de l'arrière-boutique avec bonhommie. N'importe quel individu nanti d'un minimum de probité aurait montré le caractère choquant des trahisons, la scandaleuse utilisation des fonds de Matignon tant par le Grand C que par son mentor pompidolien. L'auteur semble se placer dans l'optique du citoyen lambda qui ne s'émeut pas de ces malversations, on a même l'impression qu'il trouve cela normal à l'instar des interviewés qui avouent sans aucune vergogne. De tout ceux qui ont été interrogés, le seul qui m'est apparu sympathique ce fut encore Michel Rocard.

Quant au gaullime, comme Taranne, je trouve que ce film montre bien sa réalité. Une sorte de mafia regroupant un nombre incroyable de personnages véreux, avides de pouvoir ou d'argent, d'une incroyable médiocrité. Le gaullisme était déjà mort alors que le vieux était encore au pouvoir, Pompidou et Chirac ont fini le travail. La seule chose que l'on puisse regretter, c'est que les français ne s'en soient pas rendus compte et qu'ils continuent de cautionner le système à travers l'Union des Magouilleurs Patentés.

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Ce qui est étonnant, c'est que ce documentaire montre un peu de l'arrière-boutique avec bonhommie. N'importe quel individu nanti d'un minimum de probité aurait montré le caractère choquant des trahisons, la scandaleuse utilisation des fonds de Matignon tant par le Grand C que par son mentor pompidolien. L'auteur semble se placer dans l'optique du citoyen lambda qui ne s'émeut pas de ces malversations, on a même l'impression qu'il trouve cela normal à l'instar des interviewés qui avouent sans aucune vergogne. De tout ceux qui ont été interrogés, le seul qui m'est apparu sympathique ce fut encore Michel Rocard.

Déjà à l'époque des regrettées Brûlures de l'Histoire, Rotman préférait laisser les faits parler par eux-mêmes. Il ne s'agit donc pas de complaisance de sa part. Gaullistes (pré-)historiques genre Pasqua mis à part, je pense que ce qui dominait chez la majorité des intervenants était une forme de résignation assez inquiétante.

Quant au gaullime, comme Taranne, je trouve que ce film montre bien sa réalité. Une sorte de mafia regroupant un nombre incroyable de personnages véreux, avides de pouvoir ou d'argent, d'une incroyable médiocrité.

Sans parler de leur toxicité idéologique avérée: chaque fois qu'un changement un peu positif aurait pu tirer la France de l'ornière, ces messieurs-dames se faisaient un plaisir de le torpiller. Je me suis souvent plaint de l'absence d'une véritable droite dans notre pays, mais si la "vraie" droite c'est Marie-France Garaud alors je préfère encore mille fois François Bayrou. Sinon, je suis le seul à avoir remarqué une grande proximité entre le discours de Chirac pendant les européennes de 1978 et la rhétorique lepéniste?

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Moi, j'ai adoré les interventions de Sarkozy en culottes courtes.

Il était déjà très mignon mais on sent qu'il n'écrivait pas encore ses textes, sans parler de l'intonation un tantinet défaillante.

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Avant hier, je ne savais pas qui fut le premier premier ministre de Giscard. Je savais bien que Barre avait été le second, mais j'avais zappé Chirac.

Un truc à méditer pour les élections qui arrivent. Chirac fut premier ministre en 74 et président en 2002. Pendant 25 ans, il a tourné partout en France, il a serré toutes les mains, il a été omniprésent. QU'est-ce qu'ils ont fait ces 25 dernières années, sarko et ségo ?

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De tout ceux qui ont été interrogés, le seul qui m'est apparu sympathique ce fut encore Michel Rocard.

+1. De même que Barre.

Gaullistes (pré-)historiques genre Pasqua mis à part, je pense que ce qui dominait chez la majorité des intervenants était une forme de résignation assez inquiétante.

J'ai eu la même impression.

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Sans parler de leur toxicité idéologique avérée: chaque fois qu'un changement un peu positif aurait pu tirer la France de l'ornière, ces messieurs-dames se faisaient un plaisir de le torpiller. Je me suis souvent plaint de l'absence d'une véritable droite dans notre pays, mais si la "vraie" droite c'est Marie-France Garaud alors je préfère encore mille fois François Bayrou. Sinon, je suis le seul à avoir remarqué une grande proximité entre le discours de Chirac pendant les européennes de 1978 et la rhétorique lepéniste?

L'adaptation éclair, c'est la caractéristique dominante de Chirac. Je ne saurais trop recommander la lecture de "Chirac dans le texte" d'Yves Michaud. C'est le meilleur outil qui soit pour comprendre la "géométrievariabilité" de l'énergumène. Libéral de façade, dirigiste, vaguement européen puis anti-européen, etc. En outre, c'est aussi un recueil de pépites toutes plus savoureuses que les autres, une manière de vademecum de la vacuité politique.

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Avant hier, je ne savais pas qui fut le premier premier ministre de Giscard. Je savais bien que Barre avait été le second, mais j'avais zappé Chirac.

Vu son track-record ce n'est pas étonnant. :icon_up:

Il y a eu un mini-age sombre en France de 1968 à 1976 avec des premiers ministres parfaitement oubliables et donc complétement oubliés (Chaban est l'exception qui n'a pas pu confirmer la règle) Qui se souvient aujourd'hui de Couve et de Messmer?

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Pour rigoler un peu, le texte intégral de l'immortel autant qu'innénarrable Appel de Cochin.

Il est des heures graves dans l'histoire d'un peuple où sa sauvegarde tient toute dans sa capacité de discerner les menaces qu'on lui cache.

L'Europe que nous attendions et désirions, dans laquelle pourrait s'épanouir une France digne et forte, cette Europe, nous savons depuis hier qu'on ne veut pas la faire.

Tout nous conduit à penser que, derrière le masque des mots et le jargon des technocrates, on prépare l'inféodation de la France, on consent à l'idée de son abaissement.

En ce qui nous concerne nous devons dire NON.

En clair, de quoi s'agit-il ? Les faits sont simples, même si certains ont cru gagner à les obscurcir.

L'élection prochaine de l'Assemblée européenne au suffrage universel direct ne saurait intervenir sans que le peuple français soit directement éclairé sur la portée de son vote. Elle constituera un piège si les électeurs sont induits à croire qu'ils vont simplement entériner quelques principes généraux, d'ailleurs à peu près incontestés quant à la nécessité de l'organisation européenne, alors que les suffrages ainsi captés vont servir à légitimer tout ensemble les débordements futurs et les carences actuelles, au préjudice des intérêts nationaux.

1. Le gouvernement français soutient que les attributions de l'Assemblée resteront fixées par le traité de Rome et ne seront pas modifiées en conséquence du nouveau mode d'élection. Mais la plupart de nos partenaires énoncent l'opinion opposée presque comme allant de soi et aucune assurance n'a été obtenue à l'encontre de l'offensive ainsi annoncée, tranquillement, à l'avance. Or le président de la République reconnaissait, à juste raison, dans une conférence de presse récente, qu'une Europe fédérale ne manquerait pas d'être dominée par les intérêts américains. C'est dire que les votes de majorité, au sein des institutions européennes, en paralysant la volonté de la France, ne serviront ni les intérêts français, bien entendu, ni les intérêts européens. En d'autres termes, les votes des 81 représentants français pèseront bien peu à l'encontre des 329 représentants de pays eux-mêmes excessivement sensibles aux influences d'outre-Atlantique.

Telle est bien la menace dont l'opinion publique doit être consciente. Cette menace n'est pas lointaine et théorique : elle est ouverte, certaine et proche. Comment nos gouvernants pourront-ils y résister demain s'ils n'ont pas été capables de la faire écarter dans les déclarations d'intention ?

2. L'approbation de la politique européenne du gouvernement supposerait que celle-ci fût clairement affirmée à l'égard des errements actuels de la Communauté économique européenne. Il est de fait que cette Communauté - en dehors d'une politique agricole commune, d'ailleurs menacée - tend à n'être, aujourd'hui, guère plus qu'une zone de libre-échange favorable peut-être aux intérêts étrangers les plus puissants, mais qui voue au démantèlement des pans entiers de notre industrie laissée sans protection contre des concurrences inégales, sauvages ou qui se gardent de nous accorder la réciprocité. On ne saurait demander aux Français de souscrire ainsi à leur asservissement économique, au marasme et au chômage. Dans la mesure où la politique économique propre au gouvernement français contribue pour sa part aux mêmes résultats, on ne saurait davantage lui obtenir l'approbation sous le couvert d'un vote relatif à l'Europe.

3. L'admission de l'Espagne et du Portugal dans la Communauté soulève, tant pour nos intérêts agricoles que pour le fonctionnement des institutions communes, de très sérieuses difficultés qui doivent être préalablement résolues, sous peine d'aggraver une situation déjà fort peu satisfaisante. Jusque-là, il serait d'une grande légèreté, pour en tirer quelque avantage politique plus ou moins illusoire, d'annoncer cette admission comme virtuellement acquise.

4. La politique européenne du gouvernement ne peut, en aucun cas, dispenser la France d'une politique étrangère qui lui soit propre. L'Europe ne peut servir à camoufler l'effacement d'une France qui n'aurait plus, sur le plan mondial, ni autorité, ni idée, ni message, ni visage. Nous récusons une politique étrangère qui cesse de répondre à la vocation d'une grande puissance, membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et investie de ce fait de responsabilités particulières dans l'ordre international.

C'est pourquoi nous disons NON.

NON à la politique de la supranationalité.

NON à l'asservissement économique.

NON à l'effacement international de la France.

Favorables à l'organisation européenne, oui, nous le sommes pleinement. Nous voulons, autant que d'autres, que se fasse l'Europe. Mais une Europe européenne, où la France conduise son destin de grande nation. Nous disons non à une France vassale dans un empire de marchands, non à une France qui démissionne aujourd'hui pour s'effacer demain.

Puisqu'il s'agit de la France, de son indépendance et de l'avenir, puis qu'il s'agit de l'Europe, de sa cohésion et de sa volonté, nous ne transigerons pas. Nous lutterons de toutes nos forces pour qu'après tant de sacrifices, tant d'épreuves et tant d'exemples, notre génération ne signe pas, dans l'ignorance, le déclin de la patrie.

Comme toujours quand il s'agit de l'abaissement de la France, le parti de l'étranger est à l'oeuvre avec sa voix paisible et rassurante. Français, ne l'écoutez pas. C'est l'engourdissement qui précède la paix de la mort.

Mais comme toujours quand il s'agit de l'honneur de la France, partout des hommes vont se lever pour combattre les partisans du renoncement et les auxiliaires de la décadence.

Avec gravité et résolution, je vous appelle dans un grand rassemblement de l'espérance, à un nouveau combat, celui pour la France de toujours et l'Europe de demain.

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Je voulais moi aussi poster un topic sur ce reportage.

J'ai vu hier ce documentaire. Je l'ai trouvé très bon, j'en ai beaucoup appris, et du coup ça m'a un peu réconcilié avec lui. J'ai beaucoup aimé l'homme, il a eu une vie riche et au moins ce qu'on peut dire de lui c'est qu'il a vraiment vécu. Dommage qu'il soit devenu ce qu'il est aujourd'hui, mais ça reste en tout cas un bon modèle de vie.

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lol je comprend ta réaction Etienne! Rassure-toi il y a plein de choses que je n'aime pas chez Chirac!

Ce que je voulais dire, c'est qu'il a eu une vie bien remplie. En fait, indépendamment de l'homme politique, j'ai beaucoup aimé sa jeunesse fougueuse, il a fait tellement de choses dans sa jeunesse (petit matelot de bâteau, petit job aux USA, appelé à la guerre, vendeur de l'Humanité, profiteur de la vie puis bosseur, etc.). Ses années de jeunesse étaient des années très politisées, et quand on sait ce qu'il est devenu aujourd'hui (président de la République), je trouve ça vraiment remarquable et surprenant qu'il ait tant profité de la vie. C'est plutôt rare je trouve, pour être remarqué. Je pense que si j'ai plutôt aimé le reportage d'hier soir, c'est peut-être parce qu'inconsciemment, j'ai trouvé que sa vie était pour moi une sorte d'idéal, j'ai l'impression en regardant ce reportage qu'à son époque la société française était plus libérale qu'aujourd'hui, mais ce n'est qu'une impression évidemment.

Mais évidemment, n'allez pas croire que je l'aime pour autant!

Enfin bon, ce n'est que mon impression évidemment, par rapport au reportage. :icon_up:

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Deuxième volet plus acide que le premier, notamment en ce qui concerne les affaires. On peut s'étonner de voir que l'un des hauts faits d'armes de NPAT soit passé sous silence, ainsi que de le voir félicité pour ce qu'il a fait de plus contestable (la repentance tous azimuts, l'altermondialisme de bazar, la posture multipolaire, la passion pour les gri-gri polynésiens…)

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Deuxième volet plus acide que le premier, notamment en ce qui concerne les affaires. On peut s'étonner de voir que l'un des hauts faits d'armes de NPAT soit passé sous silence, ainsi que de le voir félicité pour ce qu'il a fait de plus contestable (la repentance tous azimuts, l'altermondialisme de bazar, la posture multipolaire, la passion pour les gri-gri polynésiens…)

Peut être parce qu'il s'en est expliqué peu de temps après, avec toute l'adresse démagogique (sur ces convictions) qu'il maitrise à la perfection.

http://ina.fr/archivespourtous/index.php?v…total_notices=4

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J'ai regardé le débat qui faisait suite à l'émission; franchement ce n'était pas triste. On se serait cru en 1995 avec les chiraquiens dans le rôle des apologistes mitterrandiens: NPAT est parfait (ou presque, mais ce presque ne porte que sur des pécadilles) et tout ce qu'il a fait est merveilleux; ses quelques échecs sont uniquement dus à la gauche. Les seuls invités pertinents, outre Rotman qui n'a pas beaucoup parlé, étaient le politologue Dominique Reynié et… Charles Pasqua. C'est dire.

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