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La Révolte Dionysiaque


Taranne

Messages recommandés

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Voilà un impressionnant compendium d'à peu près tout ce que je vomis. Je me sens physiquement mal à la lecture de cette attaque en règle contre tout semblant de civilisation.

Posté

Ceci dit, je suis assez d'accord avec lui lorsqu'il dit :

L’individu est, au sens étymologique, ce qui ne se morcelle pas ou plus quand on a tout morcelé. Il est donc ce sur quoi il faut bâtir une éthique, une esthétique, une bioéthique bien sûr, une politique, etc.

ou encore :

…le contrat, la règle du jeu, la logique de la communauté nécessaire et non pas la transcendance républicaine, le contrat social comme une religion, la communauté tel un corps mystique. C’est parce qu’on en appelle à la raison et à l’intelligence des hommes qu’on peut créer du lien social…

Mais il est vrai que, partant des ces idées, il débouche sur des conclusions douteuses.

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Lui conseiller "d'ou l'inconvénient d'être né" de Cioran, me semblerait également être une bonne chose.

Des miettes de merde de Michon et des pets de non-pensée de Cioran, je me demande lequel pue le moins. L’odeur de leurs selles est tout aussi forte et titille les narines, mais sans jamais réveiller les esprits comme les sels. Qu'est-ce donc qui plaît tant chez le péteux ? Je ne le vois que comme l'un de ces "jeunes gens tragiques" sur lesquels ironise Nietzsche :

Dans le goût des jeunes gens pour la tragédie, dans leur manière de se prophétiser de sombres destinées, de penser du mal des hommes, se cache quelque chose de ce plaisir qui leur vient à entendre quelqu'un s'écrier : "comme il est averti pour son âge : comme il connaît déjà le train du monde !"

Seulement, à l'âge où il écrit De l'inconvénient d'être naît, Cioran n'est plus vraiment l'adolescent de Sur les cimes du désespoir

J'aime bien le mot, simple mais juste, de Soral sur l'imposture du personnage :

Un écrivain qui s'acharne à vous démontrer, par un travail infiniment laborieux, qu'il faut absolument ne rien faire et désespérer de tout, devrait sembler à tous un petit incohérent bien suspect.

Moi aussi j'ai été désespéré très longtemps, et bien je me souviens que je ne faisais rien, sinon rester allongé sur mon lit à me branler quatorze heure par jour !

(Cela dit, le Soral ne vaut pas mieux.)

Posté
Qu'est-ce donc qui plaît tant chez le péteux ? Je ne le vois que comme l'un de ces "jeunes gens tragiques" sur lesquels ironise Nietzsche :

« Une œuvre vit par les malentendus qu'elle suscite. » Cioran

Des miettes de merde de Michon et des pets de non-pensée de Cioran, je me demande lequel pue le moins. L’odeur de leurs selles est tout aussi forte et titille les narines, mais sans jamais réveiller les esprits comme les sels. Qu'est-ce donc qui plaît tant chez le péteux ? Je ne le vois que comme l'un de ces "jeunes gens tragiques" sur lesquels ironise Nietzsche :

Dans le goût des jeunes gens pour la tragédie, dans leur manière de se prophétiser de sombres destinées, de penser du mal des hommes, se cache quelque chose de ce plaisir qui leur vient à entendre quelqu'un s'écrier : "comme il est averti pour son âge : comme il connaît déjà le train du monde !"

:icon_up: Quelle haine pour Cioran, vraiment c'est impressionant !

Il est vrai qu'à une première lecture, Cioran peut paraître comme quelqun qui chante bêtement les louanges de la déprime, je pense que c'est un peu plus compliqué que cela. D'autre part, sans être spécialement déprimé les auteurs qui débordent d'optimisme idiot et niais surtout, m'insuportent (je ne suis pas non plus fanatique de Cioran).

Seulement, à l'âge où il écrit De l'inconvénient d'être naît, Cioran n'est plus vraiment l'adolescent de Sur les cimes du désespoir

J'aime bien le mot, simple mais juste, de Soral sur l'imposture du personnage :

Un écrivain qui s'acharne à vous démontrer, par un travail infiniment laborieux, qu'il faut absolument ne rien faire et désespérer de tout, devrait sembler à tous un petit incohérent bien suspect.

Moi aussi j'ai été désespéré très longtemps, et bien je me souviens que je ne faisais rien, sinon rester allongé sur mon lit à me branler quatorze heure par jour !

(Cela dit, le Soral ne vaut pas mieux.)

Cioran ce n'est pas ça, justement le lire génère une grande envie de vivre, Cioran était d'ailleurs (outre une enfance difficile) un homme très gaie, vous le trouvez hypocrite j'imagine parce qu'il ne s'est pas succidé comme le recommande parfois ses écrits, néanmoins il a quand même fait preuve d'un certains ascétisme durant une période de sa vie (la rumeur dit qu'il mangeait au RU, et qu'il s'est fait viré car trop vieux !).

En bref l'oeuvre de Cioran permet de prendre énormément de recul sur les soucis et le malheur, et permet de fait une certaine "relativisation" (je déteste ce mot ! mais bon je n'en trouve pas d'autre sur l'instant) sur sa condition et surtout sur les enjeux de celle ci, entre les lignes tartinées de pessimisme, il y a au fond un grand optimisme, retenez cette phrase de lui « Le fait que la vie n'ait aucun sens est une raison de vivre, la seule du reste. ».

Posté
Ceci dit, je suis assez d'accord avec lui lorsqu'il dit :

ou encore :

Mais il est vrai que, partant des ces idées, il débouche sur des conclusions douteuses.

C'est un peu comme tous les anarchistes de gauche. Ils posent souvent (parfois) un diagnostic juste, mais sont incapables de penser des solutions réalistes (trait commun à beaucoup d'anarchistes néanmoins).

  • 2 months later...
Posté
C'est un peu comme tous les anarchistes de gauche. Ils posent souvent (parfois) un diagnostic juste, mais sont incapables de penser des solutions réalistes (trait commun à beaucoup d'anarchistes néanmoins).

RH m'a appris dans un fil que Onfray serait anarchiste individualiste ( comme Tucker ou Spencer ?)

et là, je tombe sur une annonce de son soutien à Bové

Je fais un détour sur wikipédia et j'apprend des trucs pas clairs pour moi.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Onfray

Parmi ses dernières déclarations Michel Onfray explique être favorable à ce qui pourrait être « un capitalisme libertaire », à une « gestion libertaire du capitalisme » opposée à une gestion libérale du capitalisme[1].

Invité de Stéphane Paoli sur France Inter mercredi 22 mars 2006, Michel Onfray déclare « ne pas être contre le capitalisme » et pour la « propriété privée ».

ça veux dire quoi ne pas être contre le capitalisme, pour la propriété privée, contre le libéralisme, et pour josé bové ?

Il est clair qu'il doit avoir des définitions spéciales de libéralisme, capitalisme et propriété privée. J'aimerais bien comprendre de quoi il parle.

En plus, il me semblait qu'il était plus facile pour quelqu'un de gauche de se dire libéral ( grosso modo propriété privée basée sur le travail), mais anti-capitaliste( grosso modo accumulation de richesse, consumérisme). Ou alors, le sens de ces mots viendrait à se renverser en France ?

Posté
RH m'a appris dans un fil que Onfray serait anarchiste individualiste ( comme Tucker ou Spencer ?)

et là, je tombe sur une annonce de son soutien à Bové

Je fais un détour sur wikipédia et j'apprend des trucs pas clairs pour moi.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_Onfray

ça veux dire quoi ne pas être contre le capitalisme, pour la propriété privée, contre le libéralisme, et pour josé bové ?

Il est clair qu'il doit avoir des définitions spéciales de libéralisme, capitalisme et propriété privée. J'aimerais bien comprendre de quoi il parle.

En plus, il me semblait qu'il était plus facile pour quelqu'un de gauche de se dire libéral ( grosso modo propriété privée basée sur le travail), mais anti-capitaliste( grosso modo accumulation de richesse, consumérisme). Ou alors, le sens de ces mots viendrait à se renverser en France ?

Vincent, quand j'ai écrit qu'Onfray était anar individualiste, ce n'était pas nécessairement gage de qualité… Nous sommes plusieurs à avoir expliqué tout le mal qu'il fallait penser de ce charlatan : http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=8612

Je recommande d'ailleurs cette réplique argumentée aux thèses farfelues du sieur Onfray : http://biblio.domuni.org/articlesphilo/traitedatheologie/

Posté
Vincent, quand j'ai écrit qu'Onfray était anar individualiste, ce n'était pas nécessairement gage de qualité… Nous sommes plusieurs à avoir expliqué tout le mal qu'il fallait penser de ce charlatan : http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=8612

Je recommande d'ailleurs cette réplique argumentée aux thèses farfelues du sieur Onfray : http://biblio.domuni.org/articlesphilo/traitedatheologie/

Les liens que tu me donnes parle de l'athéisme (athéologie ?) de Onfray.

Je m'intéresse plutôt à essayer de comprendre ses positions politiques.

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Les liens que tu me donnes parle de l'athéisme (athéologie ?) de Onfray.

Je m'intéresse plutôt à essayer de comprendre ses positions politiques.

Justement, elles sont en étroite relation avec son athéisme militant.

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Onfray est une sorte de mixeur de concepts (references : Marx+Freud+Nietzsche), on peut même comparer son job à un remix (comme dans la musique), son traité d'athéologie n'est que la reprise de "par delà du bien et du mal" et de "généalogie de la morale" de Nietszche (exactement les mêmes arguments, autant lire l'original), il n'a apporté aucune reflexions supplémentaires (comme si depuis Nietzsche il n'y avait rien à ajouter), a mixé ça avec de la pensée libertaire soixante huitarde (sexe et révolution). Absolument sans originalité, même BHL fait figure de grand penseur face à Onfray. Un type de cette génération incapable d'avoir un regard critique ou évolutif, ni sur Marx, ni sur Freud, ni sur Nietzsche est fondementalement un crétin ou un manipulateur (a mon avis, sa philo hédoniste lui sert surtout à chopper des nanas, faut pas chercher plus loin sur le pourquoi et comment il s'est mis sur ce créneau)

Posté

Encore un collectiviste fanatique qui se sert de Nietzsche comme d'un excitant au lieu d'une nourriture, ce qui lui cause de violentes hallucinations.

Par exemple il a soutenu mordicus dans un de ses cours à l'Université "libre" de Caen que le Christ en tant que personnage historique est une pure invention, en niant tous les faits archéologiquement et positivement établis.

Son sensualisme soit-disant inspiré par la philosophie hellénistique n'est rien d'autre qu'une forme de socialisme nihiliste et nostalgique, pleine de ressentiment, à l'opposé du " oui " actif nietzschéen.

Son succès exploite le besoin actuel des gens d'être tyrannisés par une morale triste, masochiste et sans scrupules.

Onfray inutile et incertain.

Posté
Encore un collectiviste fanatique qui se sert de Nietzsche comme d'un excitant au lieu d'une nourriture, ce qui lui cause de violentes hallucinations.

Par exemple il a soutenu mordicus dans un de ses cours à l'Université "libre" de Caen que le Christ en tant que personnage historique est une pure invention, en niant tous les faits archéologiquement et positivement établis.

Son sensualisme soit-disant inspiré par la philosophie hellénistique, n'est rien d'autre qu'une forme de socialisme nihiliste et nostalgique, pleine de ressentiment, à l'opposé du " oui " actif nietzschéen.

Son succès exploite le besoin actuel des gens d'être tyrannisés par une morale triste, masochiste et sans scrupules.

Onfray inutile et incertain.

son rapport à la religion ne m'interresse pas, je voudrais comprendre son positionnement politique.

J'aimerais comprendre comme ce fait-il qu'il est catalogué anar d'extrème gauche et qu'il dit ne pas être contre le capitalisme, pour la propriété privée, contre le libéralisme ?

Posté
son rapport à la religion ne m'interresse pas, je voudrais comprendre son positionnement politique.

J'aimerais comprendre comme ce fait-il qu'il est catalogué anar d'extrème gauche et qu'il dit ne pas être contre le capitalisme, pour la propriété privée, contre le libéralisme ?

Il en a été question ici il y a un an : http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25088

En résumé: il raconte n'importe quoi pour épater son fan-club. Le monologue du faquin, quoi.

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Il en a été question ici il y a un an : http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=25088

En résumé: il raconte n'importe quoi pour épater son fan-club. Le monologue du faquin, quoi.

merci, c'est intéressant … et carrément confus.

autant si il avait dit qu'il est capitaliste, anti-libéral, j'aurais compris qu'il veux l'URSS.

Mais en même temps, il critique l'URSS et il se dit pour la propriété privée.

Et comment peut-on être "anarchiste" donc sans Etat, et en même temps, mettre des impôts pour redistribuer les richesses.

J'ai l'impression que son capitalisme libertaire, c'est tout simplement de la social-démocratie qui veux se donner des airs de rebelle.

Posté
merci, c'est intéressant … et carrément confus.

autant si il avait dit qu'il est capitaliste, anti-libéral, j'aurais compris qu'il veux l'URSS.

Mais en même temps, il critique l'URSS et il se dit pour la propriété privée.

Et comment peut-on être "anarchiste" donc sans Etat, et en même temps, mettre des impôts pour redistribuer les richesses.

Comment peut-il, par ailleurs, se dire anarchiste et nous ressortir le sempiternel couplet sur la Rrrrrrrrrrrrrrépublique…

J'ai l'impression que son capitalisme libertaire, c'est tout simplement de la social-démocratie qui veux se donner des airs de rebelle.

Quelqu'un avait un jour demandé sur le forum, mais dans un autre débat, à quoi ressemblait le monde des progressistes libéraux. Hé bien, il suffit de lire Onfray: une social-démocratie en mode autogestion.

Posté

C'est un type qui fonctionne avec des concepts, une sorte de philo à la carte, mutation de tout ce qu'il trouve cool dans les idées, qu'il essaie de colmater. Il se dit par exemple "nietzschien de gauche", ce qui est absolument délirant, mais c'est cool (Nietszche était fondementalement anti-socialo, et c'est le gauchisme qu'il detestait dans le christianisme, mais Onfray est telement con qu'il n'a pas pigé ça). Pour reprendre la démarche d'Onfray pour expliquer son capitalisme-libertaire : Onfray trouve ça cool ce qui est libertaire, en même temps, c'est cool ce qu'il y a dans le capitalisme, alors il trouve un moyen de mettre les deux ensemble avec un peu de gauchisme, parceque c'est cool aussi. Voila, c'est le philosophe cool, festif, special bobo ; le commerce équitable, les tests comparatifs pour acheter un portable, les bons de fidélité, c'est le philosophe de ce genre de trucs. Bref, un nain de la pensée.

Posté

Onfray a au contraire tout compris : s'il veut plein de lecteurs, il doit se réclamer d'un max de philosophies différentes, comme ça les libéraux, antilibéraux, freudiens, marxistes, nietzschéens, etc. le liront.

En fait, Onfra¥ est fondamentalement capitaliste :icon_up:.

Posté
Onfray a au contraire tout compris : s'il veut plein de lecteurs, il doit se réclamer d'un max de philosophies différentes, comme ça les libéraux, antilibéraux, freudiens, marxistes, nietzschéens, etc. le liront.

En fait, Onfra¥ est fondamentalement capitaliste :icon_up:.

Qu'est-ce qu'Onfray pas pour avoir des lecteurs…

  • 4 weeks later...
Posté
« Une œuvre vit par les malentendus qu'elle suscite. » Cioran

:icon_up: Quelle haine pour Cioran, vraiment c'est impressionant !

Il est vrai qu'à une première lecture, Cioran peut paraître comme quelqun qui chante bêtement les louanges de la déprime, je pense que c'est un peu plus compliqué que cela. D'autre part, sans être spécialement déprimé les auteurs qui débordent d'optimisme idiot et niais surtout, m'insuportent (je ne suis pas non plus fanatique de Cioran).

Cioran ce n'est pas ça, justement le lire génère une grande envie de vivre, Cioran était d'ailleurs (outre une enfance difficile) un homme très gaie, vous le trouvez hypocrite j'imagine parce qu'il ne s'est pas succidé comme le recommande parfois ses écrits, néanmoins il a quand même fait preuve d'un certains ascétisme durant une période de sa vie (la rumeur dit qu'il mangeait au RU, et qu'il s'est fait viré car trop vieux !).

En bref l'oeuvre de Cioran permet de prendre énormément de recul sur les soucis et le malheur, et permet de fait une certaine "relativisation" (je déteste ce mot ! mais bon je n'en trouve pas d'autre sur l'instant) sur sa condition et surtout sur les enjeux de celle ci, entre les lignes tartinées de pessimisme, il y a au fond un grand optimisme, retenez cette phrase de lui « Le fait que la vie n'ait aucun sens est une raison de vivre, la seule du reste. ».

Cioran est tout d'abord un témpérament. Pour apprévier ses écrit, il faut s'y reconnaître.

Puis, Cioran est un métaphysicien marqué par l'esprit de son temps. Pour comprendre cette dimension de sa pensée, il faut connaître le contexte culturel de l'époque.

Enfin, Cioran (ou mieux dit - Cioran II, le styliste de la langue française ) est un sage, un véritable philosophe antique, un Diogène moderne, un esprit absolument libre.

  • 2 weeks later...
Posté

Onfray a, en dépit de tous ces défauts, écrait des choses intéressantes sur des écoles philosophiques oubliées (particulièrement les cyrrénaïques) qui ont le malheur d'être hédonistes, ce qui ne semble pas être du goût de tout le monde.

Posté

Non, tout passionné authentique des philosophies hellénistiques ne peut que rejeter les travaux partisans d'Onfray.

D'abord il écrit très mal, dans un style cryptique et donneur de leçon. Sur le fond, c'est caricatural, il présente l'histoire par le bout qu'il arrange, une sorte de western avec des gentils et des méchants. Sa haine de la religion l'égare dans l'exagération et l'absurde. Il s'attache moins à mettre en lumière les doctrines qu'à les détourner, à les instrumentaliser à des fins politiques, une sorte de communisme qui voudrait prendre un bain de jouvence dans la pensée grecque, pour se laver du sentiment de culpabilité criminelle.

Si l'atomisme, le stoïcisme, l'épicurisme, le scepticisme vous intéressent, lisez plutôt des auteurs sérieux comme E. Bréhier, J. Brunschwig, L. Brisson, V. Brochard, G. Rodis-Lewis, J. Barnes, M. Conche…beaucoup d'auteurs ont marqué un renouveau dans ce domaine.

Un bouquin essentiel: A.A Long & D.N Sedley "The hellenistic philosophers".

Onfray s'appuie sur le ressort psychologique fondamental du socialisme, la peur. Le fond de sa pensée promeut in fine le contraire de l'individualisme conséquent: il enseigne la haine, le manque, la soumission à la tyrannie collective.

Les instincts qu'il excite sont tous ceux que Nietzsche dénonce comme des facteurs de corruption de l'individu : le ressentiment, l'envie, la pitié, "l'idéalisme", l'égalitarisme, la tristesse, la statolâtrie, la sécurité, la nostalgie, le bien commun, la morale nihiliste pour les masses. Comment peut-on à ce point marcher sur la tête?

Comment voulez-vous faire confiance à un tel fraudeur de la pensée? Ne vous laissez surtout pas mystifier par son masque libertaire, qui n'est que le nouveau déguisement d'un collectivisme forcené.

À ce titre, l'interprétation de R.H qui en fait une sorte d'avant-garde d'un nouvel individualisme dionysiaque, me semble erronnée. Onfray est bien plutôt un camélémon séducteur, ou une grenouille avançant par petits sauts, qui dilue la pensée hellénistique dans une novlangue s'adressant aux bobonnes consciences persuadées d'incarner l'interêt général.

Par exemple, j'ai été scandalisé de constater que le rayon Onfray chez Gibert bvd St Michel est 3 fois plus volumineux que le rayon Hayek, Arendt, ou même Aron.

Mais derrière le masque, c'est bel et bien du communisme relooké à la sauce alter-écolo-68.

Pour prouver mes dires, voici des citations d'Onfray extraites de sa dernière tribune dans Libé :

" L'écologie, le féminisme, la République, la laïcité, la nation, les régions, les minorités, l'antiracisme, la province, le peuple, tout cela constituait une mosaïque apparemment contradictoire alors que toutes ces instances, malgré leur hétérogénéité, disent le désir d'une autre communauté, d'un intérêt général conçu à nouveaux frais, d'un bien public revivifié. Nous assistions à la généalogie politique d'un genre nouveau.

Le communisme me plaît moins que les communistes - anciens, récents, nouveaux, exclus, rénovateurs… - qui, sur le terrain, loin des officines et des bureaux de la place du Colonel-Fabien, tâchent d'incarner le combat pour plus de justice sociale, plus de fraternité, plus de solidarité, en un mot plus d'humanité.

L'essentiel ? Ne pas laisser le marché faire la loi ; en finir avec l'argent roi dans les écoles, les hôpitaux, les services publics, les transports, les médias, la nourriture, l'agriculture ; restaurer le sens de l'intérêt général et du bien public, ce qui définirait, souvenons-nous de l'étymologie, une nouvelle République - res publica, chose publique ; créer des solidarités nouvelles avec les plus faibles dans la cité - jeunes, vieux, banlieusards, provinciaux, femmes, minoritaires, malades, handicapés, etc. -, non pas dans la juxtaposition des différences mais dans leur harmonisation à l'aide d'une communauté libertaire et fraternelle où la règle du jeu passe par le contrat ; une laïcité intransigeante pour maintenir en place les valeurs démocratiques héritées de 1793 afin de combattre le retour de l'inspirationthéocratique en politique ; la restauration d'un service public dont le coût social, financier, politique, et surtout humain, se révélerait moindre que son abandon."

Tout le reste est du même tonneau. Je le répète ce type est un imposteur, un manipulateur qui renie les auteurs individualistes promus par lui en les stérilisant.

source : http://www.liberation.fr/rebonds/220950.FR.php

Posté
Cioran est tout d'abord un témpérament. Pour apprévier ses écrit, il faut s'y reconnaître.

Puis, Cioran est un métaphysicien marqué par l'esprit de son temps. Pour comprendre cette dimension de sa pensée, il faut connaître le contexte culturel de l'époque.

Enfin, Cioran (ou mieux dit - Cioran II, le styliste de la langue française ) est un sage, un véritable philosophe antique, un Diogène moderne, un esprit absolument libre.

Je ne pense pas qu'il faille systématiquement se reconnaître dans ses écrits pour les apprécier, néanmoins c'est généralement le cas.

Posté
Non, tout passionné authentique des philosophies hellénistiques ne peut que rejeter les travaux partisans d'Onfray.

D'abord il écrit très mal, dans un style cryptique et donneur de leçon. Sur le fond, c'est caricatural, il présente l'histoire par le bout qu'il arrange, une sorte de western avec des gentils et des méchants. Sa haine de la religion l'égare dans l'exagération et l'absurde. Il s'attache moins à mettre en lumière les doctrines qu'à les détourner, à les instrumentaliser à des fins politiques, une sorte de communisme qui voudrait prendre un bain de jouvence dans la pensée grecque, pour se laver du sentiment de culpabilité criminelle.

Si l'atomisme, le stoïcisme, l'épicurisme, le scepticisme vous intéressent, lisez plutôt des auteurs sérieux comme E. Bréhier, J. Brunschwig, L. Brisson, V. Brochard, G. Rodis-Lewis, J. Barnes, M. Conche…beaucoup d'auteurs ont marqué un renouveau dans ce domaine.

Un bouquin essentiel: A.A Long & D.N Sedley "The hellenistic philosophers".

Onfray s'appuie sur le ressort psychologique fondamental du socialisme, la peur. Le fond de sa pensée promeut in fine le contraire de l'individualisme conséquent: il enseigne la haine, le manque, la soumission à la tyrannie collective.

Les instincts qu'il excite sont tous ceux que Nietzsche dénonce comme des facteurs de corruption de l'individu : le ressentiment, l'envie, la pitié, "l'idéalisme", l'égalitarisme, la tristesse, la statolâtrie, la sécurité, la nostalgie, le bien commun, la morale nihiliste pour les masses. Comment peut-on à ce point marcher sur la tête?

Comment voulez-vous faire confiance à un tel fraudeur de la pensée? Ne vous laissez surtout pas mystifier par son masque libertaire, qui n'est que le nouveau déguisement d'un collectivisme forcené.

À ce titre, l'interprétation de R.H qui en fait une sorte d'avant-garde d'un nouvel individualisme dionysiaque, me semble erronnée. Onfray est bien plutôt un camélémon séducteur, ou une grenouille avançant par petits sauts, qui dilue la pensée hellénistique dans une novlangue s'adressant aux bobonnes consciences persuadées d'incarner l'interêt général.

Par exemple, j'ai été scandalisé de constater que le rayon Onfray chez Gibert bvd St Michel est 3 fois plus volumineux que le rayon Hayek, Arendt, ou même Aron.

Mais derrière le masque, c'est bel et bien du communisme relooké à la sauce alter-écolo-68.

Pour prouver mes dires, voici des citations d'Onfray extraites de sa dernière tribune dans Libé :

" L'écologie, le féminisme, la République, la laïcité, la nation, les régions, les minorités, l'antiracisme, la province, le peuple, tout cela constituait une mosaïque apparemment contradictoire alors que toutes ces instances, malgré leur hétérogénéité, disent le désir d'une autre communauté, d'un intérêt général conçu à nouveaux frais, d'un bien public revivifié. Nous assistions à la généalogie politique d'un genre nouveau.

Le communisme me plaît moins que les communistes - anciens, récents, nouveaux, exclus, rénovateurs… - qui, sur le terrain, loin des officines et des bureaux de la place du Colonel-Fabien, tâchent d'incarner le combat pour plus de justice sociale, plus de fraternité, plus de solidarité, en un mot plus d'humanité.

L'essentiel ? Ne pas laisser le marché faire la loi ; en finir avec l'argent roi dans les écoles, les hôpitaux, les services publics, les transports, les médias, la nourriture, l'agriculture ; restaurer le sens de l'intérêt général et du bien public, ce qui définirait, souvenons-nous de l'étymologie, une nouvelle République - res publica, chose publique ; créer des solidarités nouvelles avec les plus faibles dans la cité - jeunes, vieux, banlieusards, provinciaux, femmes, minoritaires, malades, handicapés, etc. -, non pas dans la juxtaposition des différences mais dans leur harmonisation à l'aide d'une communauté libertaire et fraternelle où la règle du jeu passe par le contrat ; une laïcité intransigeante pour maintenir en place les valeurs démocratiques héritées de 1793 afin de combattre le retour de l'inspirationthéocratique en politique ; la restauration d'un service public dont le coût social, financier, politique, et surtout humain, se révélerait moindre que son abandon."

Tout le reste est du même tonneau. Je le répète ce type est un imposteur, un manipulateur qui renie les auteurs individualistes promus par lui en les stérilisant.

source : http://www.liberation.fr/rebonds/220950.FR.php

J'en prends bonne note. A vrai dire, je le croyais sérieux pûisqu'il avait été régulièrement cité dans un CM sur le plaisir dans la philosophie antique. J'irai voir les auteurs que vous me conseillez.

En passant, je crois que son inclination forte pour le socialisme peut s'enraciner très fortement dans le rejet des valeurs chrétiennes.

Posté
J'en prends bonne note. A vrai dire, je le croyais sérieux pûisqu'il avait été régulièrement cité dans un CM sur le plaisir dans la philosophie antique. J'irai voir les auteurs que vous me conseillez.

Ce n'est pas étonnant, ça en dit long sur l'état de déliquescence dans lequel est tombée la philosophie française, particulièrement dans les universités : l'escroquerie intellectuelle, l'analogie fallacieuse, l'absence d'esprit critique, un jargon cryptique et vide y sont promus au rang de normes.

Sur ce point, le constat de Jacques Bouveresse est accablant :

Il analyse les causes de l'affaire Sokal & Bricmont en mettant en lumière l'escroquerie comme le nouveau mode de fonctionnement de la philosophie française.

Le titre du topic est d'ailleurs explicite, le niveau actuel est catastrophique. Pour un illusionniste comme Onfray, c'est une époque bénie pour berner son monde.

Les philosophes individualistes et libéraux sont presque entièrement exclus de l'enseignement, au profit d'une histoire de la philosophie idéaliste et collectiviste, en bref Platon, Rousseau et tout ce qui s'en suit.

Dans ce contexte Onfray a beau jeu de faire le malin car j'en conviens, plusieurs traditions importantes sont méconnues ou volontairement ignorées. C'est une des raisons qui m'a poussé vers "sc po"- où la situation n'est guère plus brillante, pédagogie socialiste oblige.

Sur les Atomistes, Cyniques, Stoïciens, Sceptiques, Épicuriens, quelques excellentes introductions :

En passant, je crois que son inclination forte pour le socialisme peut s'enraciner très fortement dans le rejet des valeurs chrétiennes.

Selon moi, c'est plutôt l'inverse : la culture communiste le pousse à une haine aveugle de la religion. Ajoutons-y une volonté de vengeance et un ressentiment obsessionnel, un goût pour une espèce de tyrannie molle, et un culte des victimes qui n'est d'ailleurs pas si éloigné des valeurs chrétiennes.

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