Nick de Cusa Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 En sondant mon âme sur la motivation profonde de mon libéralisme, j'arrive à la conclusion que non, ce ne sont pas des hautes idées morales et philosophiques qui sont le fondement de ma conviction, même si elles jouent un rôle clé pour la renforcer. Ma motivation première est celle-ci: je suis convaincu que mon potentiel d'enrichissement personnel (financier et autre) est plus élevé dans un système de gouvernement minimum que dans un système de redistribution. Et à l'opposé, que mon risque d'un pouvoir d'achat inférieur à mon souhait serait moins élevé. Y-en-a-t-il ici qui partagent ce sentiment? A l'inverse, il me paraît possible qu'une grande part de la resistance quasi généralisée au libéralisme à la même source: la plupart des gens ont la conviction inverse. Ou, pour être plus précis, la conviction que leur potentiel est plus à risque dans un système sans redistribution, suivant une approche de type "arbre de décision" où la valeur de chaque résultat possible est multipliée par sa probabilité estimée. Pourquoi devrions-nous réfléchir à cette question? Parceque, si elle va dans la bonne voie, nous avons là un élément de réflexion stratégique. Les deux axes de persuasions du libéralisme en direction des individus devraient être: 1. votre valeur actualisée nette présente (financière et autre) dans un système minarchiste (ou anarcap) est plus haute que vous ne le pensez, et de toute façon plus haute que dans un système de répartition. Exemple: ne regardez pas que les allocs que vous allez perdre, mais aussi le gain représenté par le salaire complet, et mesurez la différence. Il faut du chiffré. 2. la probabilité d'une catastrophe personnelle où la répartition étatique vous aiderait plus qu'un système libéral est beaucoup plus basse que vous ne le pensez (et même inexistante, si on peut convaincre les gens qu'un société libérale offrira tout à la fois des polices d'assurances plus efficaces que l'Etat, et qu'en plus la charité y sera particulièrement effective).
Punu Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Je crois que tu es beaucoup trop optimiste sur la nature humaine. La majorité sont antilibéraux parce que, avant tout, ils ne réfléchissent pas et régurgitent la propagande qu'on leur sert jour et nuit. Ensuite, parce qu'ils sont peureux et envieux. L'étatisme leur apporte des certitudes dans un monde incertain et punit ceux qui font mieux.
Nick de Cusa Posted February 26, 2007 Author Report Posted February 26, 2007 Et s'ils étaient intéressés, comme moi, mais en faisant leur calcul avec de mauvais inputs?
Punu Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 L'envie n'a rien à voir avec l'intérêt. L'envie est un sentiment destructeur, c'est le désir de voir les autres pénalisés sans en profiter soi-même, ou de façon extrêmement limitée. L'intérêt, au contraire, est un sentiment qui élève, qui pousse à se dépasser sans nuire forcément aux autres. (bouquin exceptionnel)
Constantin_H Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Sans compter que de récentes études psychologiques semblent démontrer que la probabilité d'événements négatifs a un effet adverse et décourageant même dans les situations où le résultat positif est plus fréquent ET à VNA plus importante en valeur absolue que l'événement négatif.
Jesrad Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Et s'ils étaient intéressés, comme moi, mais en faisant leur calcul avec de mauvais inputs? Je le pense aussi: l'Etat, à la base, c'est l'émergence de la hiérarchie entre les hommes, l'application du principe d'autorité pour arriver plus facilement à ses fins (au détriment de l'autre). La croyance en l'étatisme comme solution à quoi que ce soit se ramène à une simple arnarque en pyramide (cavalerie). Ou, comme l'a si bien résumé en une seule phrase Bastiat: "L'état, c'est cette grande fiction par laquelle tout le monde tente de vivre aux dépens de tout le monde".
Ronnie Hayek Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Je le pense aussi: l'Etat, à la base, c'est l'émergence de la hiérarchie entre les hommes, l'application du principe d'autorité pour arriver plus facilement à ses fins (au détriment de l'autre).La croyance en l'étatisme comme solution à quoi que ce soit se ramène à une simple arnarque en pyramide (cavalerie). Ou, comme l'a si bien résumé en une seule phrase Bastiat: "L'état, c'est cette grande fiction par laquelle tout le monde tente de vivre aux dépens de tout le monde". Dans toute société, qu'elle soit ou non étatique, il existe et existera toujours une hiérarchie sociale, de même que le principe d'autorité. Il est impossible de s'en passer.
Nick de Cusa Posted February 26, 2007 Author Report Posted February 26, 2007 Sans compter que de récentes études psychologiques semblent démontrer que la probabilité d'événements négatifs a un effet adverse et décourageant même dans les situations où le résultat positif est plus fréquent ET à VNA plus importante en valeur absolue que l'événement négatif. Ceci n'est-il pas l'obstacle majeur au libéralisme? @Gadrel: ça à l'air de valoir la peine d'être lu. Cependant, un individu, même dominé par l'envie, doit alterner entre suivre son envie et suivre son intérêt. Sinon, il ne serait pas viable longtemps. Dans toute société, qu'elle soit ou non étatique, il existe et existera toujours une hiérarchie sociale, de même que le principe d'autorité. Il est impossible de s'en passer. +1 D'où ma difficulté à comprendre le a de anarcap.
Guest jabial Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Dans toute société, qu'elle soit ou non étatique, il existe et existera toujours une hiérarchie sociale, de même que le principe d'autorité. Il est impossible de s'en passer. Il faut voir. Si on se représente la hiérarchie comme un ordre total, alors il est probable que ce mode d'organisation n'a tout simplement jamais existé. Il est clair qu'il y a et qu'il doit y avoir des rapports hiérarchiques dans une société, mais ils n'ont rien à voir avec la pyramide étatique de la souveraineté. Pour Nick de Cusa : anarchie n'est pas anomie.
Jesrad Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Dans toute société, qu'elle soit ou non étatique, il existe et existera toujours une hiérarchie sociale, de même que le principe d'autorité. Il est impossible de s'en passer. On ne doit pas parler de la même "hiérarchie", alors. Je veux juste la fin de l'esclavage informel. Je pense que dans une anarchie les seuls rapports hiérarchiques existant sont ceux de criminel à victime.
Guest jabial Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Je pense que dans une anarchie les seuls rapports hiérarchiques existant sont ceux de criminel à victime. Tu confonds hiérarchie et pouvoir-puissance.
Jesrad Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Bon, bah alors remplace "hiérarchie" par "pouvoir-puissance" dans tout ce que j'écris Je crois que la fin de l'esclavage passe par la fin du Pouvoir (avec un grand P: la capacité de faire faire à quelqu'un ce qu'il ne veut pas faire).
Guest jabial Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Bon, bah alors remplace "hiérarchie" par "pouvoir-puissance" dans tout ce que j'écris Je crois que la fin de l'esclavage passe par la fin du Pouvoir (avec un grand P: la capacité de faire faire à quelqu'un ce qu'il ne veut pas faire). Pas encore assez précis : il est légitime de faire faire à un criminel ce qu'il ne veut pas faire.
Jesrad Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 OK, mais ce n'est alors qu'une conséquence logique d'un usage de Pouvoir commis par le criminel. D'ailleurs, ça m'inspire un graphique tout simple pour expliquer les différences entre Juste, Injuste, Bien et Mal.
free jazz Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Dans toute société, qu'elle soit ou non étatique, il existe et existera toujours une hiérarchie sociale, de même que le principe d'autorité. Il est impossible de s'en passer. Visiblement, le processus démocratique va au contraire dans le sens d'un applatissement de toute hiérarchie, sociale bien-sûr mais avant tout hiérarchie des valeurs : c'est le grand mythe égalitariste moderne qui conduit au subjectivisme éthique et au nihilisme moral : tout est égal, tout se vaut. Voir ainsi comment, dans la médiacratie compassionnelle les dirigeants doivent aujourd'hui se donner toutes les apparences du citoyen moyen pour être élus. Ce n'est pas incohérent avec l'émergence d'un État de plus en plus liberticide. Relire Tocqueville (DDA, II, 4).
Ronnie Hayek Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Visiblement, le processus démocratique va au contraire dans le sens d'un applatissement de toute hiérarchie, sociale bien-sûr mais avant tout hiérarchie des valeurs : c'est le grand mythe égalitariste moderne qui conduit au subjectivisme éthique et au nihilisme moral : tout est égal, tout se vaut. Voir ainsi comment, dans la médiacratie compassionnelle les dirigeants doivent aujourd'hui se donner toutes les apparences du citoyen moyen pour être élus. Ce n'est pas incohérent avec l'émergence d'un État de plus en plus liberticide. Relire Tocqueville (DDA, II, 4). Cela ne contredit pas mon propos. Vouloir abolir les hiérarchies sociales, cela revient à préparer le terrain à la tyrannie la plus brutale qui s'appuiera sur une hiérarchie totalement artificielle.
Jesrad Posted February 26, 2007 Report Posted February 26, 2007 Cela ne contredit pas mon propos. Vouloir abolir les hiérarchies sociales, cela revient à préparer le terrain à la tyrannie la plus brutale qui s'appuiera sur une hiérarchie totalement artificielle. Ouaip, le communisme en est un exemple flagrant: remplacement de l'ordre spontané de la catallaxie par une hiérarchie politique totale et arbitraire.
free jazz Posted February 27, 2007 Report Posted February 27, 2007 La croyance en l'étatisme comme solution à quoi que ce soit se ramène à une simple arnarque en pyramide (cavalerie). Ce point a précisément déclenché une édifiante guerre d'édition dans l'article " Vente Pyramidale " sur Wikipedia, particulièrement sur l'analogie avec les retraites par répartition. > http://fr.wikipedia.org/wiki/Vente_pyramid…de_de_Ponzi_.3F Le pire c'est que je connais des profs, collectivistes sectaires évidemment - avec cas aggravé de décroissantisme - qui se vantent de donner des cours de prévention aux jeunes contre les arnaques pyramidales. Après leur avoir signalé que la structure de la vente pyramidale est analogue à celle de la SS, les seules réponses ont été insultes et calomnies. Allez comprendre la logique tortueuse qui anime le cerveau inconséquent de ces myopes là.
Guest jabial Posted February 27, 2007 Report Posted February 27, 2007 D'ailleurs, ça m'inspire un graphique tout simple pour expliquer les différences entre Juste, Injuste, Bien et Mal. Je me méfie de ce genre de déclaration. La vie ne tient pas dans des courbes, même si celles-ci peuvent aider à en comprendre les mécanismes en réduisant le nombre de variables. Enfin, je pense qu'on peut facilement caractériser la différence entre hiérarchie légitime et illégitime : la première est émergente (causée par la force des choses si l'on préfère), alors que la seconde est imposée par la force. Les hiérarchies naturelles n'ont aucun besoin de la force, c'est donc un excellent détecteur de "fausses hiérarchies".
Nick de Cusa Posted February 27, 2007 Author Report Posted February 27, 2007 Et si une hiéarchie concurrente arrive et tente de s'imposer par la force (inévitable, étant donnée l'opportunité que représente un hiéarchie en place qui n'utilise pas la force). Alors, la hiérarchie émergent et légitime doit se défendre par la force. Du coup, elle devient un hiérarchie maintenue par la force. Cela ne change-t-il pas sa nature?
Boz Posted February 27, 2007 Report Posted February 27, 2007 Et si une hiéarchie concurrente arrive et tente de s'imposer par la force (inévitable, étant donnée l'opportunité que représente un hiéarchie en place qui n'utilise pas la force).Alors, la hiérarchie émergent et légitime doit se défendre par la force. Du coup, elle devient un hiérarchie maintenue par la force. Cela ne change-t-il pas sa nature? Si l'usage qu'elle fait de la force est strictement subordonné au droit, je ne vois pas de contradiction.
Guest jabial Posted February 27, 2007 Report Posted February 27, 2007 Et si une hiéarchie concurrente arrive et tente de s'imposer par la force (inévitable, étant donnée l'opportunité que représente un hiéarchie en place qui n'utilise pas la force).Alors, la hiérarchie émergent et légitime doit se défendre par la force. Oui, mais se défendre, dans les limites du Droit, n'est pas imposer. Ne me dis pas qu'il faut réexpliquer ça!
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