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Assez Décodé


Etienne

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Quelques critiques corrosives trouvées sur ce site-là : http://rene.pommier.free.fr/.

Le "Sur Racine" de Roland Barthes

Amnésie infantile ou fariboles freudiennes ?

Phallus Farfelus

Quelques extraits :

  "Le Sur Racine de Roland Barthes a dit :
Si j'ai choisi le Sur Racine plutôt qu'un autre livre de Roland Barthes, c'est, outre des raisons d'ordre personnel et professionnel [6], parce que, de tous les livres de Roland Barthes, il est celui qui, par ses ambitions, ressemble le plus à un livre de critique universitaire. De ce fait, il est aussi, sans doute, celui qui permet le mieux de mesurer à quel degré, tout à fait extraordinaire pour qui prend la peine d'y regarder de près, son auteur est dépourvu de toutes les qualités logiques les plus élémentaires. Faute de nous apprendre quoi que ce soit sur la tragédie racinienne, le Sur Racine nous apporte d'innombrables et d'inappréciables renseignements sur les très étranges démarches de la pensée barthésienne, c'est-à-dire d'une pensée dont le principal caractère est que tous les mécanismes de contrôle semblent totalement abolis et qui va continuellement de contradiction en contradiction et d'absurdité en absurdité, sans jamais s'en apercevoir.
  "Amnésie infantile ou fariboles freudiennes ?" a dit :
Dans le deuxième des Trois essais sur la théorie sexuelle, consacré à la sexualité infantile, Freud commence par s'étonner du peu d'intérêt d'attention qu'on a porté avant lui à la sexualité infantile et il croit en trouver la principale explication dans le fait que nous n'avons pas ou presque pas de souvenirs de nos première années. Mais, étant décidément en veine d'étonnement, il s'étonne de « cette singulière amnésie » et il s'étonne qu'on ne s'en soit pas étonné avant lui et qu'on n'ait pas cherché à l'expliquer. Pourtant, si l'on doit ici s'étonner de quelque chose, c'est seulement des étonnements de Freud, qui ne sont pas seulement très étonnants, mais tout à fait consternants.
  "Phallus Farfelus" a dit :
Mais plus encore que la cuistrerie du vocabulaire, le contenu de la phrase de M. Rastier pourrait nous faire croire à une charge féroce contre certaines tendances de la critique actuelle, si tout le reste de l'article n'excluait absolument une telle hypothèse : l'inénarrable M. Rastier est sérieux comme un pape. Si donc, voulant montrer que toutes les images n'offrent pas la même richesse, il choisit de comparer entre eux deux images de phallus [3], ce n'est certainement pas avec l'intention de se gausser de ceux pour qui la critique littéraire semble être devenue la Quête du Phallus. Il y a gros à parier, au contraire, qu'il fait lui-même partie de ces gens pour qui tous les objets de forme allongée que l'on rencontre dans les textes littéraires, sont d'évidents symboles phalliques. S'il peut certes arriver qu'une canne, une épée ou un fusil aient une telle signification, n'est-il pas ridicule de vouloir qu'ils l'aient toujours ? Pourtant il y a longtemps déjà que beaucoup de freudiens semblent avoir complètement oublié que de tels objets pouvaient avoir une fonction autre que phallique. Ainsi, lorsque dans son livre Psychologie de la colonisation [4], M. Octave Mannoni analyse un certain nombre de rêves de jeunes malgaches poursuivis par des tirailleurs sénégalais qui montrent leurs fusils devant eux, il conclut invariablement, avec le dogmatisme habituel aux diagnostics psychanalytiques, que « la signification sexuelle de ces fusils est évidente [5] ». A aucun moment, M. Mannoni, qui a pourtant rappelé lui-même que tous ces rêves avaient été recueillis pendant une période de troubles, ne paraît soupçonner qu'on pourrait expliquer autrement la présence de ces fusils. Il est permis d'en conclure que M. Mannoni n'a jamais dû essuyer de coups de feu : il aurait sans doute plus de plomb dans la tête.

Bref, c'est méchant, j'aime beaucoup. :icon_up:

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