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Comment Le Poids De L'etat Diminue La Prospérité


Serge

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  • 2 weeks later...
Posté

Excellent l'institut Constant de Rebecque.

A noter qu'ils apparaissent régulièrement (1 fois par semaine en général) dans un des plus importants quotidiens suisses: http://www.letemps.ch

Sur l'impact négatif du poids de l'état:

L’impact négatif du poids de l’Etat relève aussi de la morale

Pierre Bessard1, Le Temps, 6 décembre 2006

L’impact du poids de l’Etat sur la prospérité fait partie des questions les plus brûlantes et les plus contestées. Avec la croissance ininterrompue des dépenses publiques et de la densité réglementaire, le débat sur la “quote-part de l’Etat” a pris une signification sans précédent en Suisse. Or, même les économistes les plus critiques vis-à-vis de la croissance de l’Etat tendent à défendre la thèse que l’affectation des dépenses importe plus que leur ampleur.

L’évocation du “modèle nordique” sert le plus souvent de réfutation présumée de la présence d’un lien clair entre poids de l’Etat et prospérité: les pays du nord de l’Europe auraient trouvé le moyen de concilier un degré soutenu de croissance économique à un large secteur étatique. Cette assertion bénéficie d’un pouvoir d’attraction particulièrement étendu en rhétorique politique: ainsi, selon le président de la Confédération Moritz Leuenberger, nous devrions “cesser de mesurer la quote-part de l’Etat comme on prend la température“.

Qu’en est-il des faits? Le poids de l’Etat, en dépit des perceptions, n’a cessé d’augmenter en Suisse: depuis 1960, il a doublé de 17,3 à 31,4% du produit intérieur brut; en incluant toutes les assurances sociales et autres charges obligatoires, il atteint même 50,2% du PIB. Les programmes d’allégement budgétaire, pourfendus par les sociaux-démocrates de droite comme de gauche comme “la mort de l’Etat”, ne font que modérer les hausses vertigineuses budgétisées. Résultat: aucun changement de tendance n’est en vue: l’Etat continuera de s’alourdir durant les années à venir. La situation est particulièrement préoccupante au niveau de la dépendance sociale, dont les dépenses par habitant ont décuplé en termes réels depuis 1950.

Or, les travaux empiriques les plus vastes, relatés dans une nouvelle étude de l’Institut Constant de Rebecque, montrent que la relation négative entre le poids de l’Etat et la prospérité n’est guère réfutable: en observant un grand nombre de pays sur une longue durée, ce constat est tout à fait évident.

Quant au “modèle nordique”, qui montrerait qu’un poids élevé de l’Etat serait conciliable à une croissance économique soutenue, il ne résiste pas à la lumière des faits: les pays nordiques se sont considérablement appauvris en termes relatifs et ce n’est qu’une fois qu’ils se sont distanciés de leur modèle supposé qu’ils ont obtenu des résultats. Il serait tout aussi absurde de prétendre que parce que la Chine a connu récemment des taux de croissance de 10%, il faudrait répliquer le “modèle chinois”. Ce sont bien sûr les libéralisations, outre le retard de ce pays longtemps prisonnier de l’étatisme le plus extrême, qui expliquent son essor relatif.

Pourquoi l’Etat est-il une menace pour la prospérité? D’abord, toute intervention étatique exige des choix de financement qui impliquent d’extraire du circuit économique privé des ressources équivalentes. Plus de 90% du financement de l’Etat provient de la fiscalité: c’est autant de capital qui ne sera pas épargné, investi ou dépensé par le secteur privé.

Pire, dénuée du signal des prix et de la mesure du profit, la production planifiée par l’Etat s’apparente à un tâtonnement dans le noir: la dépense étatique la mieux pensée et avancée par le politicien ou le fonctionnaire le plus intègre ne pourra jamais rivaliser avec un investissement privé. Les coûts ne sont jamais poussés à la baisse, mais dépendent au mieux d’incitations bureaucratiques, lorsqu’ils ne sont pas simplement ignorés voire encouragés pour épuiser les budgets alloués. Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que l’Etat puisse difficilement parvenir à fournir le meilleur produit au meilleur prix.

En plus de ces coûts d’extraction et d’inefficacité du secteur étatique, chaque franc dépensé par l’Etat crée une distorsion du marché en rendant illusoire l’émergence d’offres privées. Etant donné que l’Etat finance ses dépenses par la contrainte, ou protège ses activités par des privilèges légaux, les entreprises privées ne peuvent pas rivaliser avec lui. Il serait déraisonnable de s’attendre à un marché florissant dans le secteur des médias, par exemple, lorsque l’Etat finance sept chaînes de télévision et seize stations de radio à l’aide de redevances encaissées sous la menace d’amendes, voire de perquisitions!

Mais au-delà de son impact négatif sur le bien-être matériel, le poids de l’Etat n’est pas sans incidence morale: en extrayant ou dirigeant environ la moitié de la production annuelle de richesses et en se substituant au secteur privé et à la société civile, l’Etat nie rien de moins que la raison, le libre arbitre et la responsabilité de la personne. Or, les préférences des individus s’expriment librement et idéalement sur le marché, qui décrit simplement l’ensemble des échanges volontaires. Lorsque l’Etat intervient sur le marché, il entrave ce libre choix.

Cette dimension s’applique tout spécialement dans le domaine de la solidarité: seules les actions de solidarité volontaires peuvent être en effet qualifiées sur le plan moral. La conviction de pouvoir aider l’autre, de pouvoir soutenir financièrement telle ou telle organisation implique toujours une démarche personnelle: il n’est possible de donner que ce dont on est le propriétaire légitime. Lorsque cette générosité est le fruit de la contrainte, par le biais de l’impôt ou de la loi, elle perd sa valeur de vertu morale. En intervenant, l’Etat nie le rôle de la famille et des initiatives de la société civile ou celles d’entreprises indépendantes, à but lucratif ou non, du secteur social naissant sur le marché libre.

La plus grave méprise actuelle consiste sans doute à croire que si l’Etat ne fait pas une chose, personne ne peut la faire à sa place. L’expérience et la théorie nous enseignent qu’il est urgent de nous émanciper de ce leurre.

1Délégué général, Institut Constant de Rebecque

C'est tiré d'un blog, l'article sur le site du temps étant payant.

http://liberalexpress.wordpress.com/2006/1…i-de-la-morale/

Posté
Pourquoi l’Etat est-il une menace pour la prospérité? D’abord, toute intervention étatique exige des choix de financement qui impliquent d’extraire du circuit économique privé des ressources équivalentes. Plus de 90% du financement de l’Etat provient de la fiscalité: c’est autant de capital qui ne sera pas épargné, investi ou dépensé par le secteur privé.

Faux, un état peut intervenir en votant des lois et en les faisant respecter, hors son coût législatif et judiciaire, si la loi est bien pensée, elle peut être appliquée sans prélèvements ni redistribution. J'appellerai cela le principe d'économie d'une loi (désolé, je ne connais pas de références sur ce sujet).

Après, qu'une loi soit contre-productive ou pas est un autre débat.

Posté
Faux, un état peut intervenir en votant des lois et en les faisant respecter, hors son coût législatif et judiciaire, si la loi est bien pensée, elle peut être appliquée sans prélèvements ni redistribution.

Tu ne sens pas comme une légère contradiction ?

Posté
Tu ne sens pas comme une légère contradiction ?

Je me permets cette exception difficilement compressible en termes de coûts, que l'on soit dans une législation privée (anarcapie) ou publique (état), d'ailleurs.

Posté

Hé, du calme ! Je signalais simplement un texte paru dans Le Temps dont rixxe avait parlé dans ce sujet :icon_up:

Sinon, sur l'interventionnite aiguë, Jean-Baptiste Say en parle certainement beaucoup mieux que moi dans son Traité d'économie politique (que je n'essaie pas de te vendre non plus).

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