Les Limites De La Démocratie

[Nico]

Qu'est devenue la démocratie ? Elle ne semble plus proche de celle qui existait à l'origine et qui remplacait une majorité uniquement lorsque celle-ci abusait de ses prérogatives et était devenu illégitime. En somme, ceux qui trahissaient l'intérêt général, l'intérêt du peuple souverain, qui abusaient du droit, étaient sanctionnés. Aujourd'hui, la démocratie repose sur une fiction collectiviste dans son essence même : nous sommes entrés dans une logique ou un groupe d'individus affronte un autre groupe d'individus et cherche à le soumettre à ses ordres. C'est au fond ce que décrivait si bien Bastiat lorsqu'il disait que la démocratie était la tyrannie de la majorité.

Le problème central, au fond, n'est pas la démocratie elle-même, mais l'utilisation biaisée qui en a été faite, et qui vise à créer une logique de camps, de groupes, passant leur temps à s'entre-déchirer. Plus cette logique se renforce, car elle ne peut que se renforcer, plus l'interventionnisme étatique augmente, plus les lobbys se multiplient, plus un pays, enfin, est paralysé, condamné au déclin et à la banqueroute financière. C'est ainsi ce qu'il s'est passé en Grande Bretagne à la fin des années 1970 ( alors qu'elle fut prospère au XIXème siècle ) et ce qu'il se passe en ce moment en France.

Pour se faire élire, tout politicien, de droite comme de gauche, est encouragé à promettre toujours plus de services publics, à réglementer toujours plus l'économie, car il intègre alors un système le poussant à agir de la sorte. Les lobbys ont tout intérêt à réclamer le plus d'avantages pour leurs propres comptes, et les hommes politiques cherchent alors à les satisfaire, souvent pour se faire mieux réélire. Ainsi, on en vient à penser qu'au fond, le problème central, c'est le système lui-même, à savoir les institutions, donc l'Etat. La nature humaine étant ce qu'elle est, conviendrait-il de laisser des hommes décider du destin d'autres hommes ? Mais au fond, les hommes ont-ils tant besoin qu'on décide de leur avenir à leur place ? Ne pourraient-ils pas se prendre en charge par eux mêmes, réussir par eux mêmes ? A une époque où l'interventionnisme étatique se trouvait être d'une intensité moindre que ce que nous connaissons aujourd'hui, les progrès techniques, scientifiques, culturels et sociaux n'ont jamais été aussi importants. Se souvient-on que les Etats-Unis, naguère d'une faible influence, sont aujourd'hui la première puissance économique et militaire au monde ? Se souvient-on que l'Angleterre fut au XIX ème siècle, elle aussi, une grande puissance industrialisée et prospère ?

La seule espérance que nous puissions avoir à terme c'est qu'un jour, une majorité de français soient convaincus de la pertinence de nos idées, car c'est le système qui est conçu de la sorte. Ce sera un combat de tous les instants, mais souvenons-nous toujours qu'il a fallu plus de vingt ans aux libéraux conservateurs américains pour qu'enfin Ronald Reagan puisse devenir Président des Etats-Unis. Tout n'est donc, pas perdu !