Invité Arn0 Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Il y a quelques mois encore, l'accès au terrain de football en asphalte de la favela de Roquete Pinto, à Rio de Janeiro, était interdit aux enfants. Vendeurs de cocaïne et de marijuana en avaient fait leur domaine réservé. Puis un mystérieux escadron d'hommes armés de mitraillettes a commencé à patrouiller, et les trafiquants de drogue ont disparu, laissant le champ libre aux jeunes adeptes du ballon rond.Dans une ville parmi les plus violentes au monde, des transformations semblables à celles dont a bénéficié Roquete Pinto sont de plus en plus visibles. Fruits de l'action de milices composées de policiers et d'ex-policiers, d'agents de sécurité, de surveillants de prison et de pompiers, qui évincent les gangs des bidonvilles où la criminalité échappait au contrôle d'une police impuissante et souvent corrompue. Ces équipes de justiciers peuvent compter sur l'appui de puissants sympathisants, parmi lesquels le maire Cesar Maia, qui les qualifie de «groupes d'autodéfense» et juge qu'ils représentent un moindre mal par rapport aux narcotrafiquants. Fait surprenant, ces derniers ne luttent pas pour conserver leur «pré carré». Et dans les quelques cas connus où ils l'ont fait, les milices les ont fait reculer. Mais certains critiquent cette montée des milices, évoquant le risque que Rio suive le chemin de la Colombie, où de violents groupes paramilitaires partis en guerre contre les guérilleros détiennent aujourd'hui plus de pouvoir que les autorités dans certaines zones. «C'est l'État qui établit l'ordre public, pas la milice», martèle Sergio Cabral, gouverneur de l'État de Rio de Janeiro. «Nous n'accepterons cela sous aucune condition». Le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva ne s'est cependant pas exprimé contre les milices et le maintien de l'ordre public semble être entouré d'une zone d'ombre dans de nombreux bidonvilles de Rio. Les autorités municipales pourraient se contenter de laisser la situation en l'état, alors que le Brésil s'apprête à accueillir Benoît XVI en mai et que la ville organise les Jeux panaméricains en juillet. Dans cette ville de six millions d'habitants, «la police assure la sécurité des riches» et «les milices sont la sécurité des pauvres», résume Marina Maggessi, membre du Congrès. Cette femme, une ancienne responsable des services de lutte anti-drogue, a des sentiments pour le moins mitigés sur groupes d'autodéfense. Pour elle, ils n'illustrent rien de plus que l'«effondrement de l'État». C'est en 2003 que ces forces de sécurité illégales sont montées en puissance. Elles ont poussé comme des champignons fin 2006 et contrôlent désormais plus de 90 des 600 favelas de Rio, souligne Marina Maggessi. Au fil du temps, leur développement se nourrit des succès remportés. «Cet endroit était mort», confie Joao Batista dos Santos da Silva Jr, président de l'association des habitants de Roquete Pinto. «C'était la guerre tous les jours». Comme beaucoup de responsables de la favela, il affirme que le nettoyage du lieu est entièrement l'oeuvre de la police, en dépit de l'absence de tout commissariat et de toute patrouille visible dans le quartier au cours de deux visites récentes. Si l'argent des milices ne fait l'objet d'aucune estimation officielle, les habitants d'une favela ont déclaré au quotidien «O Estado de S. Paulo» que les familles payaient l'équivalent de 5 à 10 euros par mois. Ce qui fait rapidement beaucoup dans ces bidonvilles où vivent des dizaines de milliers de personnes. Au moins un policier de haut rang approuve l'action des «groupes d'autodéfense» tout en reconnaissant leur illégalité. «Les enfants et les adolescents vivant dans ces quartiers ne sont plus exposés au commerce de la drogue», s'est félicité dans un courriel le colonel Mario Sergio de Brito Duarte, à la tête d'une unité spéciale dans les favelas. http://www.cyberpresse.ca/article/20070429…57/1014/CPMONDE
Mike Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 Très intéressant. Il faut dire que le besoin se fait sentir au Brésil en général, et à Rio ou Sao Paolo en particulier. Je serai curieux de connaitre les statistiques de la délinquance de -5 ans avant Lula à maintenant.
Nico Posté 29 avril 2007 Signaler Posté 29 avril 2007 C'est exactement ce que je voulais faire, mais en Floride… J'avais écrit un article à ce sujet, dans la Taverne, vous vous souvenez ?
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