Domi Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Bonjour, J'ai vu ce film (avec Antonio Banderas et Jennifer Lopez hier soir). Il est inspiré de faits réels qui se déroulent actuellement: la disparition ou la mort d'un millier de femmes depuis 10 ans dans cette ville mexicaine de 1,3 millions d'habitants, prôche des Etats-unis, presque toutes violées et étranglées. Cette ville mexicaine est aussi une ville où de nombreuses ouvrières travaillent pour des multinationales américaines. Le film en profite pour faire une violente charge contre le libre-échange. Heureusement, celle-ci n'est pas ressassée toute la durée du film, ce qui permet à celui-ci d'être à peu près regardable. Dans le film, Jennifer Lopez, journaliste américaine enquête sur ces phénomènes et aidera une jeune mexicaine violée puis laissée pour morte, enterrée vivante mais qui reviendra à elle. Je suis sorti du film agacé par l'assimilation du libre-échange à une pratique criminelle mafieuse, même si j'admettais que dans certaines conditions des multinationales pouvaient avoir des pratiques criminelles. Cependant, les mécanismes qui permettaient à ces crimes de se perpétrer me restaient largement inexplicable. Le film décrit des crimes sexuels commis notamment par un chauffeur de bus et un autre homme. Il montre aussi comment la police locale cherche systématiquement à étouffer l'affaire en accablant systématiquement ceux qui cherchent la vérité ou tentent de la révèler. Parmi ceux qui cherchent à étouffer la vérité, il y a un certain Rawlings qui est dans le film, le promoteur du traité de libre échange ALENA, notamment entre les Etats-unis et le mexique. La difficulté est alors de faire la connexion entre la nature des crimes et ces opérations de dissimulation. J'avais beaucoup du mal à comprendre pourquoi les multinationales, alliées également aux milieux d'affaires locaux, chercheraient systématiquement à étouffer la vérité sur des crimes de ce genre. A moins évidemment d'en être à l'origine, ce que le film n'affirme pas. Pourtant cette deuxième hypothèse parait encore plus improbable, compte tenu du caractère sexuel des crimes qui frappent exclusivement des femmes. En fait il manque un certain nombre d'étapes pour que l'explication des mécanismes de complicité autour de ces crimes en série soient plus crédibles. Ces crimes seraient perpétrés en fait par les milieux de la pègre locale spécialisée dans le trafic de drogue. Même si les objectifs des mafias sont davantage crapuleux que sexuels ordinairement, on peut comprendre que l'habitude de la violence puisse les conduire à pratiquer de manière gratuite des crimes de ce genre. Les liens de milieux politiques locaux avec ces narcotrafiquants ainsi que l'intérêt que peuvent avoir les multinationales à protéger ces milieux politiques qui leur fournissent des conditions d'implantation favorables pourraient expliquer à leur tour l'ensemble des pressions exercées en vue de protéger les meurtriers. C'est en lisant cet article du monde diplomatique que j'ai trouvé cette explication: http://www.monde-diplomatique.fr/2003/08/G…RODRIGUEZ/10315 Cela dit l'article est plus compliqué que cela et désigne en fait plusieurs catégories de coupables: - deux serial killer classiques, - les narcotrafiquants, - la jeunesse, les bandes droguées qui trainent autour des lieux de loisirs nocturnes, - des grosses fortunes locales, des entrepreneurs qui demanderaient qu'on leur livre des femmes à torturer. Un ensemble de fait divers atroces qui dans le film et non dans l'article que j'ai mis en lien sert de pretexte commode à une accusation contre le libre-échange.
Nick de Cusa Posté 30 avril 2007 Signaler Posté 30 avril 2007 Je ne sais pas au Mexique, mais ici où je travaille c'est "Multinationales City" (3M, Toyota, HP, les consutants… multinationale après multinaitionale). Si, dans cette commune, se commettait une telle série de crimes, je ne vois pas très bien ce qu'elle pourraient y faire à part mettre en garde leurs employées. Je ne vois pas non plus en quoi leur présence devrait être considérée comme cause des crimes.
Jesrad Posté 1 mai 2007 Signaler Posté 1 mai 2007 Cela dit l'article est plus compliqué que cela et désigne en fait plusieurs catégories de coupables:- deux serial killer classiques, - les narcotrafiquants, - la jeunesse, les bandes droguées qui trainent autour des lieux de loisirs nocturnes, - des grosses fortunes locales, des entrepreneurs qui demanderaient qu'on leur livre des femmes à torturer. Donc ils fustigent, à raison, les hommes de Pouvoir, puis se dépêchent de faire un saut lacantique en l'assimilant au libre commerce ? Tant que les gauchistes se tromperont d'exploiteurs ils n'arriveront qu'à répéter les horreurs du passé.
Domi Posté 1 mai 2007 Auteur Signaler Posté 1 mai 2007 Je ne sais pas au Mexique, mais ici où je travaille c'est "Multinationales City" (3M, Toyota, HP, les consutants… multinationale après multinaitionale). Si, dans cette commune, se commettait une telle série de crimes, je ne vois pas très bien ce qu'elle pourraient y faire à part mettre en garde leurs employées. Je ne vois pas non plus en quoi leur présence devrait être considérée comme cause des crimes. Exactement. Dans le film il est dit que les firmes sont responsables de ne pas assurer la sécurité des employées, je ne sais plus par quel personnage. Mais si elles tentaient de le faire on les accuserait de constituer des milices dans un pays étranger… A Jesrad: pas exactement. C'est l'article qui accuse ces diverses catégories sans accuser les multinationales. C'est dans le film que les multinationales sont accusées, sans que l'on comprenne trop leur responsabilité. J'ai modifié la dernière phrase de mon premier message pour être plus clair sur ce point.
Mike Posté 1 mai 2007 Signaler Posté 1 mai 2007 Donc ils fustigent, à raison, les hommes de Pouvoir, puis se dépêchent de faire un saut lacantique en l'assimilant au libre commerce ? Quelqu'un peut me réexpliquer ce qu'est un saut lacantique? J'ai lu la définition il y a quelques temps et impossible de remettre la main sur le site.
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