Serge Posté 14 mai 2007 Signaler Posté 14 mai 2007 Citation 45 millions de documents broyés ont été retrouvés (De Berlin) Du nouveau dans le domaine de l'exploitation des archives de la Stasi, la police secrète du regime de l'ancienne Allemagne de l'Est. Des chercheurs de l'institut berlinois Fraunhofer ont réussi à mettre au point des logiciels capables de reconstituer rapidement des millions de dossiers secrets déchiquetés à la hâte peu avant que le Mur ne tombe. 16250 sacs contenant les morceaux épars de 45 millions de documents passés au broyeur ont été retrouvés en 1990. Jusqu'ici, seuls 323 de ces sacs avaient pu être reconstitutés. À cette allure, il aurait fallu environ quatre siècles pour venir à bout de ce gigantesque puzzle. Avec ces nouveaux algorithmes, 400 sacs peuvent être traités en deux ans. Officiellement lancé cette semaine, ce projet -utilisant des batteries de scanners et d'ordinateurs- vise à lever les ultimes secrets que la Stasi voulait absolument cacher en détruisant dans les dernières semaines de son existence tous ses dossiers embarrassants. Mais le sort en aura decidé autrement puisqu'en investissant 6,3 millions d'euros dans cette aventure, la République fédérale allemande s'est donné de puissants moyens pour pouvoir percer les secrets contenus dans cette énorme masse informe de papier broyé. La majorité des documents détruits traite de la surveillance quotidienne de la population (17 millions d'habitants), monomanie obsessionnelle de l'ancien Etat policier. Ils proviennent des fichiers utilisé par la Stasi dans les années 1988 et 1989. Il ne semble pas qu'ils concernent l'espionnage pratiqué par la Stasi hors des frontières de la RDA. Ces fichiers ayant été partiellement détruits et ce qu'il en restait, habillement subtilisé par les services alliés dans les mois qui ont suivi l'effondrement du régime puis remis au compte-gouttes à l'Allemagne selon les aléas des ses relations avec les anciennes puissances occupantes. Dans les mois qui ont précédé la chute du régime, les dossiers les plus sensibles furent brûlés, détruits manuellement ou, pour la plus grande partie, transformés par des massicots mécaniques en longues lanières de papier. Ce sont ces deux categories de documents semi-intacts mais illisibles que les nouvelles autorités récupérèrent au printemps 1990. Aubaine mais casse-tête insoluble pour l'institution chargée de reconstituer ces précieuses archives. Quinze personnes s'attaquèrent résolument à la tâche dans des bureaux situés dans la banlieue de Nuremberg, en Bavière. Chaque lundi, ils vidaient un sac sur une table et passaient le reste de la semaine à assembler le puzzle fait de bristols de la taille d'une carte postale. Travail titanesque puisque, depuis 1995, ils ne sont venus à bout que de 323 sacs. Conscient de l'impossibilité de résoudre rapidement ce rébus, le gouvernement social-démocrate de Schröder proposa en 2003 au Bundestag de voter un budget de 50 millions d'euros pour digitaliser toute l'opération. Les députés effrayés approuvèrent un projet plus modeste consistant à scanner chaque déchet de papier puis à le soummettre à des analyses comparatives via des algorithmes développés il y a quinze ans pour déchiffrer les listes à peine lisibles des victimes déportés par les Nazis dans les camps de concentration. Ces données sont ensuite introduites dans un programme qui va les interpréter en utilisant comme critères: l'identification de la couleur; l'analyse de la texture du papier; l'identification des formes et des modèles des caractères d'imprimerie et l'identification des cachets apposés sur les documents. Le but ultime de cette entreprise est de combler un à un les trous qui subsistent dans les archives. Celles-ci sont déjà ouvertes aux historiens et aux victimes de la Stasi afin de les aider à identifier et faire sanctionner les délateurs qui tiraient profit d'un système social basé sur la peur de la dénonciation. Pour le député, Klaus-Peter Willsch, cette nouvelle documentation permettra de "débusquer et punir les derniers informateurs de la Stasi qui ont cherché à effacer leurs traces lors de la fin de la Guerre froide". On estime que la Stasi a pu utiliser jusqu'à 100000 informateurs répartis sur tout le territoire, uniquement pour épier la vie des autres. Par Pierre Rouchaléou (Journaliste) - www.rue89.com - 14/05/2007 Ils ont déjà un client tout fait en Pologne.
Sous-Commandant Marco Posté 14 mai 2007 Signaler Posté 14 mai 2007 J'espère qu'ils aiment les puzzles. Dans leur malheur, ils ont tout de même de la chance: il semble que les débris d'un document donné sont tous dans le même sac. Sinon, bonjour le temps de calcul! EDIT: je dois être fatigué, me faire vieux ou alors je suis sous l'emprise de Legion, voilà que j'écris phonétiquement.
Invité jabial Posté 23 mai 2007 Signaler Posté 23 mai 2007 Au passage, même la coupe croisée n'est plus suffisante. Aujourd'hui, seuls les destructeurs qui réduisent en poudre (et qui sont très, très chers) sont efficaces, le plus sûr étant encore de brûler la poudre résultante. Si vous désirez occasionnellement détruire un document, brûlez-le et balancez les cendres dans les toilettes.
Serge Posté 13 août 2007 Auteur Signaler Posté 13 août 2007 Citation D’après un document retrouvé dans les archives de la Stasi, les officiers de l’ex-police politique de la RDA avait l’autorisation d’abattre sans condition les personnes tentant de passer à l’Ouest. «N’hésitez pas à faire usage de votre arme à feu, pas même en cas de violation des frontières par des femmes et des enfants, souvent utilisés par les traitres». L’ordre fait froid dans le dos. Il émane des archives de la Stasi dont un document vient d’être exhumé et atteste que les agents de la police secrète avaient reçu comme ordre de tirer sur les habitants qui tentaient de fuir la RDA. «Ce document est d'une importance particulière, parce que les personnes à l'époque politiquement responsables ont toujours nié que des ordres de tir aient été donnés", a déclaré la directrice des archives de la Stasi, Marianne Birthler, au journal Frankfurter Allgemeine Zeitung dimanche. Une «licence pour tuer» Cette consigne, véritable «licence pour tuer» selon l’historien Hubertus Knabe, date du 1er octobre 1973. A l’époque une unité spéciale de la Stasi, créée en 1968 et qui perdura jusqu’en 1985, avait reçu pour mission de former des agents pour les introduire en secret dans les troupes surveillant les frontières. Et ce afin qu'ils tirent sur les fugitifs qui tentaient de franchir le Mur de Berlin ou d'autres frontières est-allemandes. Entre la construction du Mur de Berlin commencée le 13 août 1961 et l'unification de l'Allemagne en 1990, plus d'un millier de personnes ont été tuées en essayant de passer à l'Ouest, dont plus de 125 en tentant de franchir le Mur. Le directeur du Mémorial de Hohenschönhausen dédié aux victimes de la Stasi, Hubertus Knabe, qui a reçu ce document du bureau des archives de Magdebourg, a appelé le parquet de la ville à ouvrir une enquête, voyant dans ce document une incitation au meurtre ou à l'homicide. Après la chute du régime de RDA en 1989, les 91.000 employés de la Stasi "sont presque tous restés impunis. Seuls quelques uns ont connu la prison", a souligné l'historien. lefigaro.fr - le 12 août 2007
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