Marchange Posté 21 mai 2007 Signaler Posté 21 mai 2007 http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-…6-912286,0.html Il paraît loin le temps où, en période électorale, le directeur du Monde, Jacques Fauvet, armé d'une ficelle, mesurait chaque matin la longueur des publicités politiques dans un strict souci d'équilibre : "Pas une ligne de plus pour le candidat de droite que pour le candidat de gauche et inversement", raconte le regretté Jean Planchais dans ses Mémoires.Outre qu'on ne mesure plus les "colonnes" à la ficelle depuis le remplacement du plomb par l'ordinateur, il y a près de vingt ans, la publication des pétitions, listes de soutien et autres encarts politiques est, depuis 1990, interdite en France pendant les trois mois précédant le scrutin. Au grand dam des publicitaires, qui cherchent encore à compenser cette perte. Surtout, rédaction et publicité, jadis placées sous la même houlette et tant bien que mal départagées au gré des finances du journal, ont été totalement séparées. Ce qui a des avantages, mais aussi quelques inconvénients.Depuis 1985, Le Monde Publicité est une régie indépendante, contrôlée à 51% par Le Monde et à 49% par le groupe Publicis. Une muraille de Chine sépare les deux entités, complémentaires par nécessité (la rédaction ne pourrait pas vivre sans la régie et inversement), mais antagonistes par nature, l'une veillant sans relâche à s'affranchir des pouvoirs représentés par l'autre. Cette séparation est une bonne chose, qui évite toute tentation ou confusion des genres. Quoi qu'en pensent nos rares lecteurs "publiphobes", qui, comme Christian Pierdet (Dijon), déplorent régulièrement le débordement d'une publicité "de plus en plus envahissante et inutilement provocante" dans nos colonnes, celle-ci ne représente qu'un cinquième à un tiers de la surface totale. Elle est clairement distinguée des articles – par des filets et/ou la mention "(publicité)" –, comme le veut la charte publicitaire écrite dans notre Livre de style, qui proscrit en outre "toute formule du type publi-reportage". Faut-il préciser enfin que les rédacteurs n'ont aucun contact avec les vendeurs d'espaces représentant les annonceurs, qui ne peuvent ni influencer, ni modifier, ni interdire un article. L'inverse n'est pas vrai. La direction de la rédaction, responsable devant la loi et les lecteurs, peut en effet refuser toutes les publicités qu'elle juge contraires à la "bonne tenue" du journal ou susceptibles d'entraîner des poursuites – pour diffamation, outrage aux bonnes mœurs, incitation à la haine raciale, etc. Concrètement, la régie est censée soumettre au directeur de la rédaction tous les textes, appels, pétitions ou encarts suspects. Il s'en refuse un sur dix environ, selon Jacques Thizy, responsable de la clientèle associations et secteur public, et concerné au premier chef, à la régie. Revers du cloisonnement, il arrive, hélas, que certains textes passent à travers les mailles du filet. Ainsi, une demi-page "sensible" publiée par l'association Sauvegarde-retraites le 28 mars n'a pas été visée par la direction de la rédaction. Comparant les droits des salariés du privé avec ceux des régimes spéciaux, elle était titrée : "Combien vous restera-t-il quand vous aurez fini de payer tous les avantages des retraités du public?" En pleine campagne électorale, cette publicité a provoqué un tollé prévisible. Non que ses données soient erronées. Vérification faite, elles sont extraites d'un rapport du Conseil d'orientation des retraites. Mais citées hors contexte et privées des nombreuses réserves exprimées par le Conseil (une page et demie), elles sont présentées de façon caricaturale. "Globalement, une publicité a tendance à être provocatrice, explique Stéphane Corre, directeur du Monde Publicité. Si le message est mou, il passe mal." Mais, s'il est trop "dur", il passe difficilement aussi. "Je m'étonne que mon quotidien laisse passer ce qui peut s'apparenter à la dénonciation d'une partie des citoyens à la vindicte d'autres catégories de salariés, écrit Luc Lichtle (courriel). Que les fonctionnaires ou assimilés soient les boucs émissaires de beaucoup de maux de notre société n'a rien d'étonnant en ces temps de surenchères électorales. Mais le lire dans mon Monde , sous forme de publicité, me sidère. (…) La régie publicitaire ne dispose-t-elle pas d'une charte déontologique?" Régine Sténuit (Paris), retraitée de France Télécom, souligne que la publication de cet encart lui "est apparue comme une véritable agression!", de même que M. et Mme Lucien Thouvenot (Mont rouge), lesquels jugent que "ce genre de torchon n'a que pour but de pousser à la haine". "Ou est passée l'éthique de votre journal? Toute publicité est-elle donc acceptable?", renchérit Sandrine Paquelet, qui signe "une inspectrice du travail privilégiée". Les fonctionnaires ne sont pas les seuls à réagir. C'est au nom des principes que Michel Canonge (Martigues), "ingénieur retraité du privé", s'insurge : "Le débat nécessaire sur les retraites ne peut se limiter à cette communication partisane, surtout dans un journal sérieux et, autant que faire se peut, objectif. Accepteriez-vous une publicité brute pour le Front national?" Jean-Paul Bernard (Paris) parle, lui, carrément de "prostitution" : "A quand une publicité de l''association pour le rétablissement de la peine de mort' ou de l''association pour l'interdiction de l'avortement'?" Renseignements pris, l'association Sauvegarde-retraites, qui a acheté l'espace un mois à l'avance, pour 19000 euros hors taxes, n'en est pas à son coup d'essai : son tableau comparatif a déjà été publié depuis deux ans, dans plusieurs journaux. Elle fait partie, comme Contribuables et associés ou SOS-Education, des partenaires affichés du mouvement Liberté chérie, qui prône un libéralisme extrême, à l'instar des néoconservateurs américains. Sauvegarde-retraites affirme être indépendante de tout parti et explique l'importance de ses moyens de propagande par ses 66000 adhérents. "Il faut de bonnes raisons pour refuser de vendre un espace à un client", plaide le directeur du Monde Publicité, soulignant qu'en l'occurrence "les informations, même présentées de façon caricaturale, étaient exactes". Il n'empêche, mieux aurait valu différer après la campagne électorale, et surtout respecter les règles de consultation internes
melodius Posté 21 mai 2007 Signaler Posté 21 mai 2007 Quelle bande de nuls. On ne s'étonne pas que la France soit en train de guérir du gauchisme tellement ils sont caricaturaux et prévisibles.
Jesrad Posté 21 mai 2007 Signaler Posté 21 mai 2007 Je m'étonne que mon quotidien laisse passer ce qui peut s'apparenter à la dénonciation d'une partie des citoyens à la vindicte d'autres catégories de salariés Et pourtant, quand ce même journal dénonce les cambrioleurs en fustigeant leurs vols, quand il qualifie les actions des violeurs comme atroces et inacceptables, que fait-il d'autre ?
laurett Posté 21 mai 2007 Signaler Posté 21 mai 2007 Les voleurs et violeurs ne sont pas des salariés, enfin…
Etienne Posté 21 mai 2007 Signaler Posté 21 mai 2007 Elle fait partie, comme Contribuables et associés ou SOS-Education, des partenaires affichés du mouvement Liberté chérie, qui prône un libéralisme extrême, à l'instar des néoconservateurs américains. Sauvegarde-retraites affirme être indépendante de tout parti et explique l'importance de ses moyens de propagande par ses 66000 adhérents. Et c'est la médiatrice du Monde qui écrit ça. Et bien, c'est du joli.
Normous Posté 21 mai 2007 Signaler Posté 21 mai 2007 Et après on nous sort que le Monde est le journal le plus nuancé et le moins partisan qui soit…
Cochon Posté 21 mai 2007 Signaler Posté 21 mai 2007 Renseignements pris, l'association Sauvegarde-retraites, qui a acheté l'espace un mois à l'avance, pour 19000 euros hors taxes, n'en est pas à son coup d'essai : son tableau comparatif a déjà été publié depuis deux ans, dans plusieurs journaux. Elle fait partie, comme Contribuables et associés ou SOS-Education, des partenaires affichés du mouvement Liberté chérie, qui prône un libéralisme extrême, à l'instar des néoconservateurs américains. Sauvegarde-retraites affirme être indépendante de tout parti et explique l'importance de ses moyens de propagande par ses 66000 adhérents. Hahaha! En France, pour faire réagir, il faut accuser son adversaire d'être au choix: 1) ultra, néo, ou libéral tout court 2) néoconservateur 3) sioniste 4) américain ou pro-américain 5) le mieux c'est les 4 à la fois
Sous-Commandant Marco Posté 21 mai 2007 Signaler Posté 21 mai 2007 Tartuffe, où es-tu? Au moins, tu étais marrant, toi…
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