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Euthanasie depuis Créationnisme


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EUTHANASIE, subst. fém.

A. MÉD. Mort douce, de laquelle la souffrance est absente, soit naturellement, soit par l'effet d'une thérapeutique dans un sommeil provoqué.

En partic., PHILOS., vx. Art, science de rendre la mort douce :

1. … les recherches que j'ai commencées sur une science qui s'appellera l'« euthanasie » mettront l'homme au-dessus de la plus triste servitude, la servitude de la mort. L'homme ne sera jamais immortel; mais finir n'est rien, quand on est sûr que l'œuvre à laquelle on s'est dévoué sera continuée; ce qui est honteux, c'est la souffrance, la laideur, l'affaiblissement successif, la lâcheté qui fait disputer à la mort des bouts de chandelle quand on a été flambeau. Je trouverai un moyen pour que la mort soit accompagnée de volupté.

RENAN, Drames philos., Caliban, 1878, IV, 2, p. 416.

P. métaph. [Les Français] nous donnent ce rêve oriental comme un repos, une euthanasie, une manière de glisser vers la mort avec quelque douceur et quelque inconscience. Ils ne trouvent pas dans l'Orient une raison de vivre, mais une manière de mourir (THIBAUDET, Réflex. litt., 1936, p. 177).

Au fig. Ne pas faire (…) de sa conscience morale une véritable « suppression » ou en d'autre terme [sic], une « euthanasie » de la vie morale (DELAY, Psychol. méd., 1953, p. 205).

Rem. On rencontre ds la docum. la forme euthanésie. Mourir après trois ans de bonheur parfait, dans les bras même de sa chimère, (…) « elle a retrouvé, » pensa Gadagne, « cette science des anciens, aujourd'hui perdue, l'« euthanésie, » l'art de la mort attrayante » (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 153).

B. Usuel. Fait de donner délibérément la mort à un malade (généralement incurable ou qui souffre atrocement). Euthanasie agonique. La doctrine officielle réprouve l'eugénisme comme l'euthanasie, ne connaît que l'euh! des hésitations devant le problème des mesures à prendre pour étouffer dans l'œuf la plus terrible atteinte à la dignité humaine (H. BAZIN, Tête contre murs, 1949, p. 401) :

2. … l'emploi d'un même terme « Euthanasie » pour trois actions fondamentalement différentes :

le refus de l'acharnement thérapeutique

la thérapeutique de l'agonie, dût-elle comporter un risque thérapeutique;

et le fait de donner délibérément la mort à un malade.

C'est cette dernière pratique qui est inacceptable…

Monde, 9 mars 1978, p. 24.

P. ext. Fait de supprimer les sujets tarés afin de satisfaire des exigences de nature collective. Euthanasie sociale ou eugénique (cf. DUHAMEL, Manuel du protest. ds ROB.).

Rem. On rencontre ds la docum. euthanasique, adj. Qui a rapport à l'euthanasie, qui permet de donner une mort douce. Il [Apfel] (…) s'était fait une spécialité des poisons dit barbituriques, tels que le véronal, le gardénal, (…) qui sont ceux du sommeil, de l'anesthésie, et parce qu'euthanasiques, du suicide (L. DAUDET, Ciel de feu, 1934, p. 268). Ceux qui ont tué, qui ont volé à main armée, qui ont enlevé des enfants, (…) un établissement euthanasique, pourvu de gaz appropriés, permettrait d'en disposer de façon humaine et économique (CARREL, L'Homme, 1935, p. 388).

Prononc. : [øtanazi]. Étymol. et Hist. 1. 1771 philos. (Trév.); 2. 1907 méd. (Nouv. Lar. ill. Suppl.). Empr. au gr. « mort douce et facile ». Fréq. abs. littér. : 4. Bbg. DUB. Dér. 1962, p. 39. GLÄTTLI (H.). Vox rom. 1952, t. 12, p. 387. QUEM. DDL t. 14.

Trésor informatisé de la langue française. Nulle part il n'est question de la volonté du patient. Sauf pour dire explicitement que son consentement n'est pas nécessaire.

Merci bonsoir.

Ca m'énerve ça, comme procédé.

Invité jabial
Posté

C'est tout de même l'Académie qui définit les mots en France, non?

Posté
C'est tout de même l'Académie qui définit les mots en France, non?

Pas que je sache; la preuve, c'est par voie légale qu'a été imposée la féminisation de certains noms de métier, malgré l'opposition de l'académie.

Posté
Ca m'énerve ça, comme procédé.

C'est toi qui invoques perpétuellement le dictionnaire, alors ne viens pas te plaindre. Et en termes d'autorité linguistique, entre l'académie et à peu près n'importe qui d'autre, beaucoup préfèrent l'académie. Tant et si bien qu'il a fallu une loi (une loi!) pour imposer un usage réprouvé par l'académie. :icon_up:Lucilio

Posté
C'est tout de même l'Académie qui définit les mots en France, non?

L'Académie ne définit rien du tout - elle se borne à (essayer de) rendre compte des différents sens en usage pour chaque mot.

C'est toi qui invoques perpétuellement le dictionnaire, alors ne viens pas te plaindre. Et en termes d'autorité linguistique, entre l'académie et à peu près n'importe qui d'autre, beaucoup préfèrent l'académie. Tant et si bien qu'il a fallu une loi (une loi!) pour imposer un usage réprouvé par l'académie. Ta mauvaise foi est patente.

Tu raisonnes à l'envers. L'usage existait, personne ne l'a imposé, la loi n'a fait que reconnaître ce que l'Académie niait.

Posté
Tu raisonnes à l'envers. L'usage existait, personne ne l'a imposé, la loi n'a fait que reconnaître ce que l'Académie niait.

Certes, mais ce que je cherchais à dire c'est que c'est à cause du défaut de reconnaissance par l'Académie qu'on a décidé d'adopter cette loi. Si l'Académie avait reconnu l'usage, on aurait pas adopté la loi. D'où, l'Académie est une des (si pas la) plus grandes autorités en matière de "reconnaissance d'usages". Et ce qu'elle dit vaut son pesant de cacahouètes.

Posté
Certes, mais ce que je cherchais à dire c'est que c'est à cause du défaut de reconnaissance par l'Académie qu'on a décidé d'adopter cette loi. Si l'Académie avait reconnu l'usage, on aurait pas adopté la loi. D'où, l'Académie est une des (si pas la) plus grandes autorités en matière de "reconnaissance d'usages". Et ce qu'elle dit vaut son pesant de cacahouètes.

Vu comme ça, d'accord.

Je vais bientôt faire un article sur le Français Cajun je sens, les libertés que se permet ce dialecte feraient hurler plus d'un puriste.

Posté
C'est toi qui invoques perpétuellement le dictionnaire, alors ne viens pas te plaindre. Et en termes d'autorité linguistique, entre l'académie et à peu près n'importe qui d'autre, beaucoup préfèrent l'académie. Tant et si bien qu'il a fallu une loi (une loi!) pour imposer un usage réprouvé par l'académie.

Le procédé est énervant parce que c'est bien le seul dico qui ne reprend que la version "light" de l'euthanasie et que DomP a donc sciemment écarté tous les autres dicos. Et sinon je te remercie de baisser le ton, je n'aime pas trop qu'on s'adresse à moi comme tu le fais.

:icon_up:Lucilio

Posté
[…]

Trésor informatisé de la langue française. Nulle part il n'est question de la volonté du patient. Sauf pour dire explicitement que son consentement n'est pas nécessaire.

Merci bonsoir.

Ca m'énerve ça, comme procédé.

Ca ressemblait à tout sauf à une définition, ça.

De toute façon, les mots ont le sens qu'on leur donne. Or, personne ici ne définit, que je sache, l'euthanasie autrement que comme je l'ai fait, si ce n'est ceux qui, comme toi, s'évertuent à vouloir l'interdire en lui prêtant, justement, une autre définition. D'où l'impossibilité de tomber d'accord : Vous défendez un concept auquel vous donnez le même nom qu'un autre concept que nous, nous défendons.

Le procédé est énervant parce que c'est bien le seul dico qui ne reprend que la version "light" de l'euthanasie et que DomP a donc sciemment écarté tous les autres dicos. Et sinon je te remercie de baisser le ton, je n'aime pas trop qu'on s'adresse à moi comme tu le fais.

:icon_up:Lucilio

On pourra vérifier dans l'historique des messages de ce forum que DoM P a toujours utilisé le dictinnaire de l'académie française pour servir de référence, sauf dans les cas où les mots recherchés ne s'y trouvaient pas, notamment parce que ce dictionnaire n'est pas encore complet.

Je n'ai donc sciemment évité aucun autre dictionnaire. Je peux cependant, ce soir vérifier dans mon Robert.

Un peu de bonne foi ne ferait pas de mal, par ici, d'autant que cette définition a été précisée à plusieurs reprises par tous les défenseurs de l'euthanasie dans le fil qui lui était dédié il y a quelques temps.

Posté
Ca ressemblait à tout sauf à une définition, ça.

De toute façon, les mots ont le sens qu'on leur donne. Or, personne ici ne définit, que je sache, l'euthanasie autrement que comme je l'ai fait, si ce n'est ceux qui, comme toi, s'évertuent à vouloir l'interdire en lui prêtant, justement, une autre définition. D'où l'impossibilité de tomber d'accord : Vous défendez un concept auquel vous donnez le même nom qu'un autre concept que nous, nous défendons.

L'acharnement de certains à défendre le terme démontre au contraire qu'il ne s'agit pas de suicide; et d'ailleurs, quand on creuse, c'est bien ce qui apparait à chaque fois.

Ensuite, l'euthanasie consiste DANS LES FAITS notamment à expédier ad patres des personnes dont on "suppose" qu'elle le désirent, et si elles ne le désirent pas, eh bien elles n'avaient qu'à le désirer.

Bon, fin de cette discussion, je n'ai qu'à accepter que ce forum est également fréquenté par des gens qui trouvent normal d'assassiner d'autres personnes.

Posté
Il est étrange d'avoir à enfoncer de telles portes ouvertes, mais ils semble nécessaire de le faire :

L'euthanasie a pour objectif de mettre fin à la vie de gens qui, pour des raisons qui leur sont propres, ne veulent plus vivre. Tout autre application relève du meurtre. Que vous considériez cette action spécifique également comme un meurtre ne change rien à l'objectif : Mettre fin à la vie de ces personnes pour des raisons qui, bien évidemment, non rien à voir avec la théorie de l'évolution. D'ailleurs, l'euthanasie fut pratiquée bien avant Darwin, dès la Grèce antique.

Que des eugénistes fous aient employé ce terme pour couvrir leurs meurtres n'y change rien.

Ce ne furent pas des eugénistes "fous" qui agirent de manière aussi inhumaine, mais des êtres normaux et de la meilleure éducation (et qui pratiquèrent ces euthanasies sans y être contraints) :

http://www.trdd.org/EUGBR_4F.HTM

EUTHANASIE ET EUGÉNISME

On parle aujourd'hui beaucoup de "mort dans la dignité", de "suicides assistés", "d'interruptions de grossesses", de "réductions embryonnaires", d'"avortements thérapeutiques". Il ne s'agit pas réellement de nouveautés car le vingtième siècle à l'imagination fertile s'est donné la capacité technique de réaliser ses ambitions. Le clan eugéniste ne s'est pas limité à l'obligation de moyens, mais a su se doter de ceux-ci pour atteindre ses objectifs. C'est sous cet éclairage qu'on peut regarder les exterminations en masse du IIIème Reich, notamment "l'euthanasie" des malades mentaux en Allemagne, dont les psychiatres ont été directement responsables. L'opinion publique et les psychiatres d'aujourd'hui connaissent souvent mal ce chapitre de leur Histoire.

Le projet

Jusque-là, le traitement des malades mentaux avait constitué un progrès notable pour les patients. Les Allemands y avaient d'ailleurs joué un rôle important.

Or, fin 1939, quatre hommes, en présence d'un groupe de médecins et d'un chimiste, furent délibérément tués à l'oxyde de carbone. Ce n'étaient même pas des criminels, ni des perturbateurs. Ils étaient coopératifs et en confiance. C'étaient des patients ordinaires d'un hôpital psychiatrique d'État, responsable de leur bien-être.

Cette expérience "réussie" conduisit à l'installation de chambres à gaz dans bon nombre d'hôpitaux psychiatriques (Grafeneck, Brandenburg, Hartheim, Sonnenstein, Hadamar, Bernburg).

L'extermination des malades mentaux était un grand projet bien organisé, comme n'importe quel autre projet psychiatrique, et même mieux. Tout avait été préparé et planifié. Puis les méthodes ont été mises au point. On a créé une agence de transport spécialisée, construit des fours crématoires dans les hôpitaux psychiatriques, etc. Dans cette organisation étaient impliqués toute une série d'hôpitaux et d'institutions psychiatriques, des professeurs de psychiatrie, des directeurs d'établissements et du personnel des hôpitaux. L'élimination de masse devint un travail routinier. Ces psychiatres, sans y être forcés, agissaient selon le même principe que le trop fameux commandant du camp de concentration Koch : "Il n'y a pas de malades dans mon camp. Il n'y a que des bien-portants et des morts".

Le vocabulaire

Cependant un glissement sémantique s'était opéré pour désigner cette opération : "aide aux mourants", "libération par la mort", "destruction des vies sans valeurs", "euthanasie", "action caritative" ou plus brièvement "action".

La plus grande erreur que nous puissions commettre serait de croire à un programme légitime au plan social, moral et médical, et que seuls les excès étaient répréhensibles. Or, il n'y a eu aucun excès. Une opération civile a rarement été aussi bien planifiée, organisée et mise en oeuvre avec autant de précision.

Avec le temps, l'ordonnance d'oxyde de carbone fut appliquée pour des motifs de plus en plus légers : malformations diverses, incontinence, difficultés d'éducation, présence superflue, bouche inutile, improductivité, indésirabilité. On pourrait trouver un dénominateur commun : l'élimination des faibles. On estime aujourd'hui que les victimes se montent à 275 000 dans ce contexte hospitalier.

Les acteurs

On pourrait penser que les personnes qui ont mené cette extermination sont des brutes aux instincts bestiaux ou des gens peut-être forcés par le système nazi. Il n'en est rien. Il s'agit de gens normaux, ayant reçu une bonne éducation, d'un haut niveau de formation, bons pères de famille. Les médecins qui ont organisé cette opération l'ont fait de leur plein gré. Ceux qui ne voulaient pas y participer n'ont pas été inquiétés.

Le directeur de l'institution de Hadamar était personnellement responsable du meurtre de "plus de 1000 patients". Il ouvrait les bouteilles de gaz et regardait dans le judas ses patients mourir, enfants compris. Il déclara : "Bien sûr, tout cela me travaillait. Mais le fait d'apprendre que des scientifiques éminents comme le Pr. Carl Schneider, le Pr. Heyde, le Pr. Nitsche, prenaient part à l'action me rassurait". Pour se justifier, le Dr Karl Brandt, directeur médical du projet d'euthanasie, dit : "Les professeurs d'université n'étaient-ils pas pour ce programme ? Qui aurait pu être plus qualifié qu'eux ?" Et en effet, ce sont les psychiatres les plus éminents qui ont lancé ce programme.

Comment cette mentalité a-t-elle pu apparaître et se développer ? Il faut revenir aux années 20 pour trouver les idées qui ont tout déclenché.

Les idées

Il y avait dans la psychiatrie (pas seulement allemande), des tendances à prononcer des jugements de valeur, sur des individus et sur des groupes, fondés sur des bases médicales ou médico-sociologiques. Des écrits considérés comme scientifiques (aujourd'hui encore) avaient préparé le terrain. L'ouvrage le plus significatif est "La liberté de destruction des vies indignes d'être vécues" publié à Leipzig en 1920, écrit par le psychiatre renommé Alfred Hoche et le juge respecté Karl Binding. Le livre eut un tel succès qu'il fallut le rééditer en 1922. Ce livre défendait la thèse selon laquelle l'élimination des "gens sans valeur" devait être légalisée. Ainsi les concepts de "vie sans valeur" ou "vie indigne d'être vécue" utilisés par les nazis viennent de ce livre. Binding et Hoche y parlent d'"êtres humains sans valeur". Ils y plaident pour "l'élimination de ceux qu'on ne peut pas sauver et dont la mort est de nécessité urgente". Ils parlent de ceux qui sont au-dessous du niveau de la bête et qui n'ont "ni la volonté de vivre ni celle de mourir". Ils évoquent ceux qui sont "mentalement morts" et qui forment "un corps étranger à la société des hommes".

Les auteurs insistent en particulier sur le facteur économique, le "gaspillage" d'argent et de travail dans les soins aux retardés. Ils font appel à une "attitude héroïque" supposée perdue.

Hoche était professeur de psychiatrie et directeur de la clinique psychiatrique de Freiburg de 1902 à 1934. Il a apporté par ailleurs une contribution jugée valable à la neuropsychiatrie. Beaucoup de spécialistes éminents ont été formés dans sa clinique (le Dr Robert Bartenberg par exemple). Sa vision saine de la classification des maladies mentales a eu une influence considérable sur la psychiatrie américaine, notamment à travers Adolf Meyer, professeur de psychiatrie à John Hopkins. Lui même considérait La liberté de destruction des vies indignes d'être vécues comme l'une de ses oeuvres majeures.

L'autre courant intellectuel qui contribua au massacre des malades mentaux a été l'exagération de l'influence de l'hérédité des maladies mentales. Ernest Ruedin, professeur de psychiatrie à l'université de Bâle, en Suisse, et à Munich, est le plus représentatif de cette tendance. Il fut celui qui fournit la justification "scientifique" aux stérilisations de masse des handicapés. Il est l'artisan principal de la loi de stérilisation forcée de 1933.

Les résultats des études sur les castrations forcées de 1933 à 1945 sont encore cités par la littérature psychiatrique d'aujourd'hui, en général sans esprit critique. On peut sans conteste relier ce courant intellectuel à la Eugenics Society de Londres qui céda ses locaux à la Birth Control Society, la branche anglaise du Planning Familial International (I.P.P.F.). Les porte-parole du mouvement eugéniste (Margaret Sanger et Mary Stopes) avaient effectivement un langage raciste et prônaient la stérilisation forcée des faibles.

Aujourd'hui

Ce n'est pas une histoire finie car les émules contemporains ne manquent pas et on peut sans outrance relier Binding et Hoche à Caillavet ou Schwarzenberg. On retrouve, cachés derrière la même phraséologie humanitaire, les mêmes motifs économiques sordides et la même indifférence à l'égard des personnes humaines.

Il n'y a en fait que deux conceptions de la médecine : la première considère la vie humaine comme sacrée, et va tout faire pour la protéger : recherches, soins, accompagnement, etc. On l'a jusqu'ici considérée comme la vocation intrinsèque de la médecine.

L'autre approche ne voit dans l'humain qu'un matériau à gérer, son premier souci étant la rentabilité. Son idéal est souvent celui de l'homme évoluant vers une amélioration de la race ; c'est ce qu'explique Henri Laborit dans son livre L'homme imaginant (10/18, 1970, p.187-188) :

"[L']individu appartient à une espèce qui est elle-même l'aboutissant d'une très longue lignée évolutive. (…) Ce qui la caractérisait essentiellement, cette espèce, c'était le fait de posséder dans son cortex des zones associatives particulièrement développées, sur le fonctionnement desquelles repose l'imagination créatrice. Or il apparaît en définitive que très peu d'hommes aujourd'hui, après des milliers d'années d'évolution humaine, sont capables d'utiliser ces zones cervicales privilégiées. Ainsi peut-on dire qu'ils vieillissent avant même d'être nés à leur humanité. En d'autres termes, ne sont-ils pas encore au stade évolutif non de leurs grands-parents, non de leurs ancêtres, mais à celui des ancêtres de leur race elle-même ? Ne sont-ce pas là de vrais vieillards ? Que sert alors de prolonger l'existence, non de morts en sursis, mais de représentants d'une race pré-humaine qui n'en finit pas de s'éteindre ? Quelques réserves ne seraient-elles pas suffisantes à en conserver l'échantillonnage ?".

Libération fait l'éloge de cet homme en le présentant comme un esprit indépendant et anarchiste. [A noter qu'il a reçu le prix Lasker, comme le Dr Baulieu, grand admirateur de Margaret Sanger].

Le même journal (12 déc.1990) ouvre ses colonnes à Louis Thaler, professeur à l'Université de Montpellier, Directeur de "l'Institut des Sciences de l'Évolution" :

"Il me semble indiscutable que l'homme évolue sous l'effet de ce que j'appellerai "un relâchement de la sélection". Ce phénomène… est un des effets des progrès… de la médecine. (…) Ce relâchement de la sélection laisse prévoir une accumulation des défauts génétiques au fil des générations… appelant des dépenses de santé toujours plus importantes. Cette perspective appelle à mon avis une réflexion sur les pratiques médicales, et notamment celles qui concernent la procréation…".

L'euthanasie est en cours de légalisation aux États-Unis, en Australie, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne ; elle est déjà pratiquée à grande échelle en France, comme en témoigne par exemple Anne Seys(30).

Posté
Ce ne furent pas des eugénistes "fous" qui agirent de manière aussi inhumaine, mais des êtres normaux et de la meilleure éducation (et qui pratiquèrent ces euthanasies sans y être contraints) :

http://www.trdd.org/EUGBR_4F.HTM

Ce document empeste la propagande.

Il décrit en détail l'extermination de faibles, via une méthode parfois appelée euthanasie, puis consacre une petite ligne, en guise de conclusion, au fait qu'une pratique différente, mais portant le nom d'euthanasie, est de plus en plus courante dans le monde. Bien entendu, aucune mention n'est faite de cette différence.

Je pourrais écrire le même genre de texte, à propos de fanatiques religieux chrétiens, juifs, ou musulmans, se battant au nom de Dieu, et exterminant qui bon leur semble. Je pourrais ainsi conclure que des centaines de millions d'être humains pratiquent telle ou telle religion, portant le même nom que les extrêmistes susmentionnés.

Il est curieux que des gens comme vous, qui d'ordinaire êtes prompts à relever les sophismes chez autrui, notamment en ce qui concerne l'exemple cité, êtes cependant incapables de vous débarrasser de vos chaînes idéologiques au sujet de l'euthanasie, au point de réproduire les mêmes schémas que vous dénoncez par ailleurs.

Posté
Ce document empeste la propagande.

C'est plutôt votre refus systématique de confronter le terme d'euthanasie à la réalité qui mérite un tel "compliment". L'idéologie malhonnête est de votre côté, pas du mien.

Sinon, je constate que ça vous fait mal, hein ? Hé bien, tant mieux. J'espère que cela vous éclaircira les idées - mais je ne fonde guère d'espoir à ce sujet.

Ceci est un déviation du fil. Serait-il possible de regreffer cette indispensable discussion sur un fil sur l'euthanasie.

Tout à fait d'accord.

Posté
C'est plutôt votre refus systématique de confronter le terme d'euthanasie à la réalité qui mérite un tel "compliment". L'idéologie malhonnête est de votre côté, pas du mien.

La malhonnêté est plutôt du côté de ceux qui veulent à tout prix associer leurs opposants à des idées qu'ils ne défendent pas. Un peu comme les gens qui accusent les libéraux de défendre le droit du plus fort. Les "pros" ont dit cent fois qu'ils n'étaient (à peut-être l'une ou l'autre exception près, mais je n'ai pas d'exemple en tête) pour l'euthanasie que dans le sens de "suicide assisté". Vouloir absolument retenir une autre définition pour les condamner, c'est manquer d'honnêteté et laisser à penser qu'on n'a pas d'autres arguments.

Sinon, oui au déplacement de ces posts!

Posté
La malhonnêté est plutôt du côté de ceux qui veulent à tout prix associer leurs opposants à des idées qu'ils ne défendent pas. Un peu comme les gens qui accusent les libéraux de défendre le droit du plus fort. Les "pros" ont dit cent fois qu'ils n'étaient (à peut-être l'une ou l'autre exception près, mais je n'ai pas d'exemple en tête) pour l'euthanasie que dans le sens de "suicide assisté". Vouloir absolument retenir une autre définition pour les condamner, c'est manquer d'honnêteté et laisser à penser qu'on n'a pas d'autres arguments.

La question est pourtant simple: comment se fait-il que les législations se basant sur une notion proche de celle du "suicide assisté" entérinent toujours en réalité des meurtres ? Pour prendre un exemple dans un champ différent: c'est comme si un marxiste feignait de ne pas comprendre pourquoi l'appropriation collective des moyens de production aboutit toujours à des assassinats en masse.

Je sais, pour l'avoir constaté et déploré à l'occasion d'autres fils (et je fus loin d'être le seul), que les libéraux ne sont pas à l'abri de telles stratégies rhétoriques de dénégation.

Posté
La question est pourtant simple: comment se fait-il que les législations se basant sur une notion proche de celle du "suicide assisté" entérinent toujours en réalité des meurtres ? Pour prendre un exemple dans un champ différent: c'est comme si un marxiste feignait de ne pas comprendre pourquoi l'appropriation collective des moyens de production aboutit toujours à des assassinats en masse.

Parce que ces législations sont encore peu nombreuses et toutes imparfaites. Ce que je reconnais bien volontiers. Ca ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas moyen d'en faire quelque chose de mieux.

Le problème que les "pros" ont, est d'être effectivement "proches" de tarés qui souhaitent des extensions que tous les "pros" récusent. Là où les libéraux "pros" veulent en tout état de cause s'en tenir aux cas où il y a un véritable consentement, des pros non-libéraux vont beaucoup plus loin. Mais il ne peut pas plus nous en être tenu rigueur que l'on ne peut en vouloir aux libéraux qui prônent un marché libre de la drogue d'être du côté des babas qui trouvent que la drogue, tout le monde devrait en prendre*. Dans les deux cas, les libéraux introduisent des nuances régulatrices dont on ne peut faire l'économie.

A propos de ton exemple marxiste, tu oublies un peu vite que le principal problème est que l'appropriation collective des moyens de production est foncièrement illégitime, et que c'est avant tout ça la critique libérale. Les meurtres en masse qui en resultent sont en fait une conséquence de cette illégitimité, et du fait qu'il y a resistance à cette illégitimité.

*il y a des libéraux qui sont comme ça, mais je le déplore. Pour moi, le discours libéral, c'est "la drogue, vous pouvez en prendre, mais venez pas pleurer après. C'est con, et vous n'avez qu'à être responsable".

Posté
Parce que ces législations sont encore peu nombreuses et toutes imparfaites. Ce que je reconnais bien volontiers. Ca ne veut pas dire qu'il n'y aurait pas moyen d'en faire quelque chose de mieux.

Le problème que les "pros" ont, est d'être effectivement "proches" de tarés qui souhaitent des extensions que tous les "pros" récusent. Là où les libéraux "pros" veulent en tout état de cause s'en tenir aux cas où il y a un véritable consentement, des pros non-libéraux vont beaucoup plus loin. Mais il ne peut pas plus nous en être tenu rigueur que l'on ne peut en vouloir aux libéraux qui prônent un marché libre de la drogue d'être du côté des babas qui trouvent que la drogue, tout le monde devrait en prendre*. Dans les deux cas, les libéraux introduisent des nuances régulatrices dont on ne peut faire l'économie.

A propos de ton exemple marxiste, tu oublies un peu vite que le principal problème est que l'appropriation collective des moyens de production est foncièrement illégitime, et que c'est avant tout ça la critique libérale. Les meurtres en masse qui en resultent sont en fait une conséquence de cette illégitimité, et du fait qu'il y a resistance à cette illégitimité.

Précisément, je n'oublie pas que le problème dans le cas économique cité réside bien dans l'appropriation collective des moyens de production. Ce sont plutôt les pro-euthanasie qui oublient que le problème est bien l'euthanasie comme telle, et pas "uniquement" des dérives… qui ne sont autres que ses propres applications. D'où ma comparaison (et la formulation toute rhétorique de ma question qui n'en était pas une).

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