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L'idée de supprimer les banques centrales dans le Figaro


christophe

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Crise financière : les coupables sont-ils ceux que l'on croit ?

Par Guillaume Vuillemey, analyste pour l'association libérale Liberté Chérie.

Depuis plusieurs jours, les marchés financiers sont saisis d'une peur que les différentes banques centrales peinent à apaiser. Tous les indices se sont repliés suite à l'annonce de la mise en faillite de nombreuses sociétés de crédit immobilier aux États-Unis, dont l'American Home Mortgage.

Les banques centrales européenne et américaine viennent d'ailleurs d'injecter des centaines de milliards d'euros dans les circuits bancaires afin d'éviter que des banques soient en situation de cessation de paiement.

Aux États-Unis, les créances immobilières sont des produits cotés sur les marchés financiers et intégrés à certains fonds gérés par des banques. Or, depuis début 2007, il y a une hausse des défaillances des emprunteurs dits subprime, c'est-à-dire la catégorie d'emprunteurs ne satisfaisant pas aux critères classiques d'obtention du crédit. C'est ainsi que certaines banques ont dû geler des fonds dont les valeurs avaient chuté de manière vertigineuse.

Ne sommes-nous pas en train de contempler les dégâts d'une nouvelle « défaillance des marchés financiers », lesquels, poussés par l'appât du gain, accordent des prêts fort hasardeux à des taux très élevés ? Cette analyse sera probablement celle de nombreux gouvernements qui trouveront là un bon prétexte pour intervenir en contrôlant de manière toujours plus intrusive l'activité économique.

Pourtant, le niveau des prêts accordés par une banque commerciale dépend aujourd'hui essentiellement de deux variables, les taux directeurs et le niveau des réserves obligatoires, tous deux imposés par la banque centrale.

Il est donc paradoxal que les déterminants principaux de l'activité d'une entreprise privée - la banque commerciale - dépendent directement du bon vouloir d'un acteur public - la banque centrale.

Nous sommes donc en présence d'un système où les banques commerciales cherchent à se faire rémunérer l'argent de leurs déposants en le prêtant, le risque étant pour une large part supporté par les épargnants. Cette déresponsabilisation est accrue par le rôle de prêteur en dernier ressort conféré aux banques centrales, lesquelles préservent les banques commerciales et les fonds d'investissement de la faillite, en créant de la monnaie en période de crise. De cela, il résulte une hausse générale des prix - l'inflation - qui se fait au détriment du pouvoir d'achat des citoyens, mais qui profite aux bénéficiaires du crédit, à savoir essentiellement l'État et les hautes sphères de la finance. L'existence même de la banque centrale est donc une incitation forte pour les institutions financières à prendre d'autant plus de risques qu'elles ont l'assurance de ne pas avoir à assumer les conséquences de ces risques.

Est-ce à dire qu'il faudrait supprimer les banques centrales et, de facto, abolir le monopole public d'émission de la monnaie ? Une telle idée n'est pas aussi iconoclaste qu'elle peut le paraître au premier abord. Ainsi, historiquement, la Banque de France (remplacée aujourd'hui par la Banque centrale européenne) s'est vu accorder le monopole d'émission de la monnaie par Napoléon en 1803, dans une volonté de financer les guerres de conquête avec du papier-monnaie et de contrôler l'ensemble des ressorts du pays. Avant cette date, le système bancaire était libre, c'est-à-dire soumis aux lois de la concurrence et basé sur un actif tangible, l'or. Friedrich von Hayek, récompensé par le prix Nobel d'économie en 1974 pour sa contribution sur le lien entre banque centrale et cycles économiques, publia en 1978 un long article intitulé « Denationalisation of Money», dans lequel il montrait que des monnaies libres seraient moins inflationnistes et stimuleraient beaucoup moins les cycles d'expansion et de krachs que des monnaies publiques. Ce débat est d'une actualité brûlante en ces périodes de crises financières globales répétées, comme le souligne Benn Steil dans son article « The End of National Currency », paru dans Foreign Affairs en mai dernier.

En quoi de telles monnaies auraient-elles pu nous permettre d'éviter la crise financière que nous traversons actuellement ? Des banques qui émettraient leur propre monnaie auraient un intérêt évident à veiller à la solvabilité de leurs prêts. Une banque qui accumulerait des créances douteuses - ce qui est le cas de nombreuses banques actuelles qui sont fortement exposées au cours du subprime - seraient immédiatement sanctionnées par leurs clients qui feraient le choix d'autres banques et d'autres monnaies. Le libre choix est un puissant système de régulation des marchés financiers.

Par la détention d'un monopole sur l'émission de monnaie, les banques centrales imposent à tout citoyen d'un territoire donné l'usage d'une monnaie déterminée, détruisant ainsi tout lien de confiance entre offreur et demandeur de monnaie. Aucune régulation efficiente ne saurait être basée sur d'aussi fragiles principes. Ainsi, puisqu'il semble que le monopole public d'émission de la monnaie soit à l'origine de la crise que nous connaissons aujourd'hui, la question de son abolition mérite d'être posée.

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Excellent article Guillaume, bravo!

Par contre je ne suis pas certain de ça (détail…)

Ainsi, historiquement, la Banque de France (remplacée aujourd'hui par la Banque centrale européenne) s'est vu accorder le monopole d'émission de la monnaie par Napoléon en 1803,

Est-ce que la banque de France n'a pas été crée par Napoléon, notamment grâce à ses fonds propres recolté durant la campagne d'Italie? Ca signifie que c'est bien tout le système qui a été inventé et que ce ne fut pas un "simple" accord d'émission. Bon, à confirmer c'est un souvenir lointain :icon_up:

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Je vais poser une question con, mais si les banques ont toutes des monnaies différentes, ça devient pas compliqué d'échanger telle ou telle monnaie contre un bien ? Imaginons le supermarché avec des dizaines de prix différents en fonction des monnaies, tout cela évoluant en fonction des taux de change,…

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Ce n'est probablement pas ce qui arriverait, de même que ce n'est pas ce qui est arrivé jadis avec les banques, et que ce n'est pas ce qui est arrivé avec l'introduction de la carte bancaire (différents systèmes concurrent Amex / Visa / MC).

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Je vais poser une question con, mais si les banques ont toutes des monnaies différentes, ça devient pas compliqué d'échanger telle ou telle monnaie contre un bien ? Imaginons le supermarché avec des dizaines de prix différents en fonction des monnaies, tout cela évoluant en fonction des taux de change,…

Il y a des pays où les commerçants acceptent sans problème plusieurs monnaies différentes. Et ça ne gêne pas le commerce: au contraire, ça facilite les choses pour les acheteurs. Quand tu as plusieurs possibilités de paiement différentes, est-ce que ça te gêne?

En pratique, il y aurait probablement quelques (deux, trois, guère plus) monnaies qui émergeraient, sans doute à la suite de leur stabilité et de la qualité des moyens de paiement associés. Les autres monnaies resteraient confidentielles, comme certaines cartes de paiement aujourd'hui.

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Ce qui explique d'ailleurs pourquoi la DemaerdCacard™ n'a rencontré aucun succès.

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Ce qui explique d'ailleurs que la DemaerdCacard n'ait rencontré aucun succès.

C'était pourtant un concept révolutionnaire: une carte qui, chaque fois que tu t'en sers, verse automatiquement 45% de la somme vers un compte du Trésor Public et permet d'obtenir un papier sans aucune valeur en échange. Bizarrement, personne n'en a voulu.

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C'était pourtant un concept révolutionnaire: une carte qui, chaque fois que tu t'en sers, verse automatiquement 45% de la somme vers un compte du Trésor Public et permet d'obtenir un papier sans aucune valeur en échange. Bizarrement, personne n'en a voulu.

… D'autant plus étrange quand on sait qu'actuellement, ce sont 52% qui sont dérivés vers le Trésor par des moyens nettement moins transparents !

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Je vais poser une question con, mais si les banques ont toutes des monnaies différentes, ça devient pas compliqué d'échanger telle ou telle monnaie contre un bien ? Imaginons le supermarché avec des dizaines de prix différents en fonction des monnaies, tout cela évoluant en fonction des taux de change,…

C'était le cas avant. Et comme tous les papiers-monnaie-créance était convertible en or au guichet, il y avait un lien entre les différentes marques de monnaie, évidemment pondéré par la confiance qu'avaient les acteurs économiques de chacune des banques, soit grosso modo, leur taux de réserve.

Je tiens à préciser que l'article a également été publié ce jour dans La Tribune.

et avec un titre encore plus trash que dans le figaro "crise financière : repenser le rôle des banques centrales"

http://www.latribune.fr/info/Guillaume-Vui…20070827U76FQQX

(note pour ceux qui se demandent pq nous avons le même article dans 2 journaux, et avec un titre différent, c'est tout simplement parce que nous avions envoyé l'article à un, il n'a pas répondu, puis envoyé à un autre, qui a répondu, et là, le premier s'est décidé à publier, mais sans même nous le dire, et en fait, je m'en suis rendu compte ce matin, en feuilletant la presse. Sinon pour le titre différent, il est courant qu'un journal change des tournures de phrases, voire même le titre d'un papier qu'on leur soumet).

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Excellent article Guillaume, bravo!

Par contre je ne suis pas certain de ça (détail…)

Est-ce que la banque de France n'a pas été crée par Napoléon, notamment grâce à ses fonds propres recolté durant la campagne d'Italie? Ca signifie que c'est bien tout le système qui a été inventé et que ce ne fut pas un "simple" accord d'émission. Bon, à confirmer c'est un souvenir lointain :icon_up:

oui, Napoléon a accordé le monopole à SA compagnie, détruisant par la force les concurrents.

philippe nataf en parle là : http://ami.du.laissez-faire.eu/_nataf1.php5#p3

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Bravo pour cette publication.

La description du rôle des banques me parait toutefois erronée. Le jugement concernant les "hautes sphères de la finance" donne un peu dans un populisme anti-finance un peu déplaisant alors que ces sphères, essentielles pour le développement de nos économies modernes, ne sont absolument pas favorisées par l'inflation.

Enfin, l'injection de liquidités en période de panique fait partie du rôle d'une banque centrale, qu'elle ait le monopole ou non sur un territoire. Milton Friedman décrit bien l'effet de l'assèchement inverse dans la crise de 29 qui n'aurait dû rester qu'une correction boursière.

Cela dit, d'excellentes questions sont bien posées dans l'ensemble.

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Bravo pour cette publication.

La description du rôle des banques me parait toutefois erronée. Le jugement concernant les "hautes sphères de la finance" donne un peu dans un populisme anti-finance un peu déplaisant alors que ces sphères, essentielles pour le développement de nos économies modernes, ne sont absolument pas favorisées par l'inflation.

Enfin, l'injection de liquidités en période de panique fait partie du rôle d'une banque centrale, qu'elle ait le monopole ou non sur un territoire. Milton Friedman décrit bien l'effet de l'assèchement inverse dans la crise de 29 qui n'aurait dû rester qu'une correction boursière.

Cela dit, d'excellentes questions sont bien posées dans l'ensemble.

L'inflation apparait là où le crédit va, càd l'immo, les actifs financiers, etc… encore des idées venant de ces bolcheviques de Rothbard, mises, etc…

et qu'est-ce que c'est qu'une banque centrale sans monopole territorial, bon sang ?

Si elle n'a pas de monopole territorial, c'est une banque à réserve fractionnaire, c'est tout.

Sur 1929, rothbard et bien d'autres décrivent bien que le pb n'est pas tant l'attitude pendant le crack, mais bien le comportement de la BC avant le crack, car c'est elle qui créé le boom. Il faut bien comprendre que, COMPTE TENU DU BOOM ARTIFICIEL CRÉE PAR LA BANQUE CENTRALE, le crack est une bonne chose, puisque c'est ni plus ni moins qu'un retour à la réalité compte tenu des vrais préférences individuelles. et donc c'est totalement le contraire. En bon libéral, quand une entreprise prend des risques, on doit la laisser crever. Sinon, cela revient à du socialisme de financiers, quand ils gagnent c'est pour eux et quand ils perdent, c'est pour tout le monde.

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Une monnaie fonctionne sur la confiance. Quelle que soit l'institution en charge de cette activité, monopolistique, d'Etat ou non, comment voudrais-tu que l'ensemble des acteurs qui utilisent la monnaie en question aient confiance en elle si elle n'est pas flexible dans les rares moments de panique ? Tu peux critiquer la croissance de la masse monétaire laxiste des dernières années, partiellement responsable de cet engouement dans le subprime.

Mais la critique de son intervention récente est absurde. Cette injection de liquidités sur quelques semaines n'a pour mission que de mettre de l'huile dans des rouages qui se grippent, pas de sauver des acteurs incapables d'assumer leurs investissements désastreux. Ceux qui se sont vraiment plombés seront tout de même amenés à la liquidation…ou à la reprise par des fonds vautours en quête de proies fragilisées.

Bref, ce n'est pas parce que tu déplores ce monopole monétaire que tu dois critiquer systématiquement chacune des actions de ces banques centrales.

Posté
Une monnaie fonctionne sur la confiance. Quelle que soit l'institution en charge de cette activité, monopolistique, d'Etat ou non, comment voudrais-tu que l'ensemble des acteurs qui utilisent la monnaie en question aient confiance en elle si elle n'est pas flexible dans les rares moments de panique ? Tu peux critiquer la croissance de la masse monétaire laxiste des dernières années, partiellement responsable de cet engouement dans le subprime.

Mais la critique de son intervention récente est absurde. Cette injection de liquidités sur quelques semaines n'a pour mission que de mettre de l'huile dans des rouages qui se grippent, pas de sauver des acteurs incapables d'assumer leurs investissements désastreux. Ceux qui se sont vraiment plombés seront tout de même amenés à la liquidation…ou à la reprise par des fonds vautours en quête de proies fragilisées.

Bref, ce n'est pas parce que tu déplores ce monopole monétaire que tu dois critiquer systématiquement chacune des actions de ces banques centrales.

ce que je déplore c'est que l'on solde les prises de risque des uns, par l'argent des autres.

C'est du socialisme.

Posté

Vincent, de nombreux mécanismes ont un impact sur la valeur des biens d'autrui sans que cela soit du socialisme. Et le calcul de cet impact est extrêmement difficile, sinon impossible, à évaluer. Personne n'est d'accord sur la définition de l'inflation, et la distinction entre une "bulle" et une croissance naturelle de certains actifs.

Les primes assurantielles augmentent parce que certains clients ont eu de lourdes pertes. La construction d'une tour peut dévaloriser un quartier. Le promoteur est pourtant proprio lgitime de son terrain et en fait ce qu'il veut. Etc. Les exemples sont nombreux.

Ce que je perçois dans ton discours, c'est un rejet obscurantiste de tout ce qui touche au secteur de la finance sans en comprendre le fonctionnement et sans t'intéresser au grand nombre de rouages qui le composent. Attention au risque de dérive populiste. Les excellentes questions que tu peux tirer de certains constats perdent de leur crédibilité avec cette touche populiste, à mon sens.

Invité jabial
Posté
Ce que je perçois dans ton discours, c'est un rejet obscurantiste de tout ce qui touche au secteur de la finance sans en comprendre le fonctionnement et sans t'intéresser au grand nombre de rouages qui le composent.

C'est plus que visible.

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Cette injection de liquidités sur quelques semaines n'a pour mission que de mettre de l'huile dans des rouages qui se grippent, pas de sauver des acteurs incapables d'assumer leurs investissements désastreux. Ceux qui se sont vraiment plombés seront tout de même amenés à la liquidation…ou à la reprise par des fonds vautours en quête de proies fragilisées.

Je ne suis pas tout à fait d'accord: il y a de nombreux emprunteurs américains, par exemple, qui se retrouvent à faire défaut sur un crédit immobilier dont le taux remonte brutalement. Au lieu de renégocier leur prêt en l'allongeant, par exemple, les banques saisissent la maison, les foutent dehors, et essaient de revendre la maison à perte. Ce n'est pas malin. Surtout que, derrière, les emprunteurs sont interdits de crédit et ne peuvent plus se loger.

Alors je veux bien admettre qu'ils ont été stupides d'emprunter à taux variable (ce qui était le seul choix disponible pour eux) pour acheter trop gros (ou plutôt trop cher, c'est l'immo US, avec son zonage et ses réglementations débiles), mais l'attitude des banques dans ce cas précis est motivé avant tout par la perspective d'un renflouement par les banques centrales (qui devraient, directement ou indirectement, soit réinvestir dans les banques mises à mal, soit "inventer" de nouveaux emprunteurs-acheteurs pour solder le bazar).

Pour moi, il est flagrant que les marchands de crédit refusent d'assumer leur part de responsabilité dans la trop généreuse distribution de la fausse monnaie.

Invité jabial
Posté
Je ne suis pas tout à fait d'accord: il y a de nombreux emprunteurs américains, par exemple, qui se retrouvent à faire défaut sur un crédit immobilier dont le taux remonte brutalement. Au lieu de renégocier leur prêt en l'allongeant, par exemple, les banques saisissent la maison, les foutent dehors, et essaient de revendre la maison à perte. Ce n'est pas malin.

Un financier de ma connaissance m'a déja tenu ce discours une petite centaine de fois sur un autre sujet. Ceci est probablement le fruit de la bureaucratisation des institutions financières, qui appliquent des règles bêtement comme de vrais fonctionnaires.

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Au lieu de renégocier leur prêt en l'allongeant, par exemple, les banques saisissent la maison, les foutent dehors, et essaient de revendre la maison à perte.

Non. Les banques ont tendance à chercher des solutions négociées, mais ce ne sont plus elles qui sont proprios des maisons, (il serait temps de lire ce que j'ai écrit !) ce sont des fonds titrisés dont de gros investisseurs individuels, in fine, détiennent les parts. Et eux n'en ont rien à faire de négocier, ils veulent juste retrouver leur cash dans la panique.

Certaines banques ont commencé à racheter des parts bradées de tels fonds, mais elles savent qu'elles risquent de gros procès lorsque tout ira mieux : leurs clients qui vendent aujourd'hui les accuseront d'avoir abusé de leur position de faiblesse pour rachter leur part à "vil prix".

Et, pour finir, l'argent avancé par les banques centrales sur de courtes périodes ne va pas rembourser les crédits défaillants. Ce sont les investisseurs qui règleront la note finale. Cette injection sur une très courte période vise à empêcher l'illiquidité totale exceptionnelle d'actifs normalement liquides de se transformer en méga crise systémique.

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Enfin un bon article ! Et dans le figaro en plus qui il y'a deux semaines ne faisait que répéter ce que disait Nicolas Sarkozy. Ce qui m'avait ennervé par ailleurs car ça montre l'incapacité de raisonner de ces journalistes et le manque d'indépendance de ceux-ci.

Posté
Et, pour finir, l'argent avancé par les banques centrales sur de courtes périodes ne va pas rembourser les crédits défaillants. Ce sont les investisseurs qui règleront la note finale. Cette injection sur une très courte période vise à empêcher l'illiquidité totale exceptionnelle d'actifs normalement liquides de se transformer en méga crise systémique.

Je n'y connais rien et j'ai une question. Ce sont donc les banques qui ont besoin de liquidités pour faire face à des paiements qu'elles doivent effectuer? Comme elles n'ont pas ces liquidités à disposition elles sont obligées d'emprunter à court terme? Mais j'imagine que des liquidités il est toujours possible d'en emprunter sur le marché, j'ai l'impression que le fait que les banques centrales injectent de la monnaie ne résoud pas une "pénurie" de liquidités mais diminue simplement le coût auquel les banques peuvent emprunter. Au final injecter les liquidités ce serait donc simplement faire un cadeau aux banques. Où est ce que je me trompe? En fait ma question je crois que c'est pourquoi les banques ne peuvent pas emprunter sur le marché, même à un taux supérieur à ce qu'il est habituellement, pour faire face à leur illiquidité.

Posté
Non. Les banques ont tendance à chercher des solutions négociées, mais ce ne sont plus elles qui sont proprios des maisons, (il serait temps de lire ce que j'ai écrit !) ce sont des fonds titrisés dont de gros investisseurs individuels, in fine, détiennent les parts. Et eux n'en ont rien à faire de négocier, ils veulent juste retrouver leur cash dans la panique.

OK, alors ce sont eux les boulets de l'histoire ? :icon_up:

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Les banques ont des liquidités. Les fonds, non. mais voilà que les banques ne veulent plus utiliser leurs liquidités pour financer les fonds dont elles assuraient habituellement les besoins. Or, les fonds coincés ne peuvent pas non plus vendre leurs actifs pour récupérer du cash car ceux-ci sont devenus illiquides (personne ne veut racheter des ABS Asset Backed Securities et des ABCP Asset Backed Commercial Paper de durée plus courte, et personne ne fait plus la distinction entre garanties saines et moins saines). Comme les fonds ne peuvent rembourser leurs clients qui se retirent, ils sont menacés d'être mis en liquidation, même si leurs actifs couvrent largement le risque.

Les banques centrales injectent des liquidités, mais elles exigent en garantie des titres "en collatéral", notamment ces ABS et ABCP détenus par ces fonds, pour les aider dans leurs besoins à très court terme. Ce ne sont donc pas les banques qui sont aidées. Elles ont ce qu'il faut pour elles-mêmes. les banques centrales leur ont d'ailleurs demandé de recommencer à prêter au marché. Certains fonds investis dans les Mortgage Subprimes pesant des dizaines de milliards de dollars ont fait faillite, d'autres suivront. Il faudra du temps pour rembourser les créanciers et investisseurs en liquidant leurs actifs peu liquides. Rien que de très normal.

Mais sans intervention de la banque centrale, ce sont des trillions de dollars qui auraient pu rapidement basculer pour ce problème de trésorerie, et là, nous aurions pu nous retrouver en vraie faillite de notre système financier.

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Les banques ont des liquidités. Les fonds, non. mais voilà que les banques ne veulent plus utiliser leurs liquidités pour financer les fonds dont elles assuraient habituellement les besoins. Or, les fonds coincés ne peuvent pas non plus vendre leurs actifs pour récupérer du cash car ceux-ci sont devenus illiquides (personne ne veut racheter des ABS Asset Backed Securities et des ABCP Asset Backed Commercial Paper de durée plus courte, et personne ne fait plus la distinction entre garanties saines et moins saines). Comme les fonds ne peuvent rembourser leurs clients qui se retirent, ils sont menacés d'être mis en liquidation, même si leurs actifs couvrent largement le risque.

ok, mais bon si les banques ne souhaitent pas preter des fonds alors que les actifs couvrent le risque c'est qu'il y a sans doute une raison, sans doute une augmentation du risque perçue si j'ai bien compris? Et est ce que les banques ne veulent plus leur préter de fonds, ou est ce plutôt qu'elles exigent une prime de risque plus élevée?

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