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Séparation de la Belgique


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Tout cela ne démontre-t-il pas qu' au moins en Belgique un gouvernement n'est pas indispensable?

Un peuple non plus, semble-t-il. :icon_up:

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Tout cela ne démontre-t-il pas qu' au moins en Belgique un gouvernement n'est pas indispensable?

Oui et non. Pour rappel, en Belgique, de plus en plus de compétences ont été au fil du temps confiées aux Régions et Communautés: ainsi, des Ministères entiers (Travaux publics, Enseignement, Culture, …) sont passés entre les mains de ces entités.

Aujourd'hui, le fédéral n'est plus exclusivement compétent que pour la Sécurité sociale et la Justice, le reste ayant été soit entièrement confié aux R & C soit partagé entre le fédéral et celles-ci (Affaires intérieures, Agriculture, Santé, Transports en communs, représentation diplomatique, …).

Or, les gouvernements régionaux et communautaires sont dits "de législature": en principe, ils durent cinq ans, point à la ligne. Cela a toujours été le cas, à ma connaissance et ce indépendamment du plus ou moins grand nombre de partis associés (ainsi, l'actuel gouvernement flamand est composé de trois formations).

Cela prouve bien que les autres conflits philosophico-politiques sont accessoires à côté du fossé qui sépare Flamands et Francophones et qui, j'en suis convaincu, conduira la Belgique à disparaitre dans un délai rapproché.

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La solution d'un Etat à l'image de la confédération helvétique n'est-elle pas envisageable ? :icon_up:

Impossible à cause de la configuration économique.

Les interactions entre Anvers et Charleroi ou entre Bruges et Brussel (noté l'orthographe) sont telles qu'il est impensable d'entrer dans un tel système sans totalement déséquilibrer le système et rentrer dans une grave période de crise économique.

Destexhe, l'Histoire de la Belgique ainsi que quelques comptes rendus d'historiens et de politologues sur la situation actuelle te permettra de mieux comprendre.

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Retour à la case départ pour Leterme, si j'ose dire :

http://www.rtlinfo.be/news/article/150924/…+est+reconduit+

Yves Leterme est reconduit !

POLITIQUE ven 18 juil

Le Roi a refusé la démission d’Yves Leterme hier soir. Il reconduit donc le Premier ministre à son poste, en maintenant le gouvernement tel qu’il est, mais en nommant 3 médiateurs chargés de dégager des solutions en ce qui concerne l’institutionnel : deux ministres d'Etat François-Xavier de Donnea et Raymond Langendries et le ministre-Président de la Communauté germanophone, Karl-Heinz Lambertz.

Le gouvernement est donc remis en scelle, mais il aura des compétences limitées : il ne s’occupera pas de la réforme institutionnelle et devra se concentrer uniquement sur le volet socio-économique.

Trois médiateurs ont été nommés

Hier, le Roi a nommé trois médiateurs chargés de dégager des solutions en ce qui concerne la réforme institutionnelle. Il s’agit de deux ministres d'Etat le Bruxellois François-Xavier de Donnea (MR) et le Wallon Raymond Langendries (CDH) ainsi que du ministre-Président de la Communauté germanophone, Karl-Heinz Lambertz (PS).

La mission du comité de 3 sages ne devrait pas se prolonger après la fin du mois de juillet. Joint par téléphone par Bel RTL, François-Xavier de Donnea s’est dit très content d’être en compagnie de Langendries et de Lambertz : « Je verrai le Roi pour le début de la semaine prochaine, d’ici-là je réfléchis. […] Ce sont des personnes que je connais bien et que j’estime beaucoup ».

Karl-Heinz Lambertz, quant à lui, se dit très honoré de la tâche qui lui a été confiée par le Roi. Il estime que le fait de l'associer au processus en cours constitue un signe de reconnaissance pour la Communauté germanophone en tant que telle.

Les réactions des partis

Les Wallons et les Bruxellois sont visiblement satisfaits du choix du Roi Albert II. La Flandre, elle, reste sceptique : le CD&V exige toujours des garanties d’avancement au niveau institutionnel, et la NV-A se demande si ces 3 médiateurs arriveront à trouver des solutions en 15 jours seulement.

Le CDH se réjouit de la médiation qui va naître et Ecolo salue l’initiative royale de continuer sur la lancée qui avait été faite. De son côté, le PS "prend acte" de la décision royale et rappelle qu'il continuera à accomplir des efforts pour aboutir à une solution équilibrée et satisfaisante pour tous les citoyens.

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Le ridicule ne tue pas, mais il lasse. Que les flamands prennent leurs cliques et leurs claques (en foutant la paix à Bruxelles, où ils n'ont rien à faire), et qu'on en finisse. J'ai des envies récurrentes de dynamitage du gouvernement flamand (qui se trouve à Bruxelles :icon_up:).

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Le ridicule ne tue pas, mais il lasse. Que les flamands prennent leurs cliques et leurs claques (en foutant la paix à Bruxelles, où ils n'ont rien à faire), et qu'on en finisse. J'ai des envies récurrentes de dynamitage du gouvernement flamand (qui se trouve à Bruxelles :icon_up:).

+1

Pour ma part, je suis surpris par l'habilité manoeuvrière des partis francophones. Une fois n'est pas coutume, je leur décerne un bon point.

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Pour ma part, je suis surpris par l'habilité manoeuvrière des partis francophones. Une fois n'est pas coutume, je leur décerne un bon point.

Je te retourne ton +1, leur habileté est suffisamment rare pour être soulignée.

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Hier, j'ai déjeuné en compagnie d'un Belge qui m'a eu l'air très cool. "Vivre sans gouvernement, c'est la vraie vie" a-t-il dit en substance. C'est peut-être un membre de lib.org qui s'ignore.

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Les politiciens francophones sont aussi minables que les flamands, tout ce qu'ils essaient de faire c'est d'empêcher la régionalisation de l'impôt et de la sécu. Ils ne "défendent" les Francophones que parce qu'ils craignent - à raison - le tarissement des rentrées d'argent. Je ne vois pas, dans ces conditions, comment on peut leur décerner un bon point.

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Habitant non seulement dans un pays tri (quadri-) lingues, mais en plus dans un canton bilingue, le problème Belge m'apparaît d'autant plus hallucinant :doigt: .

Mais pourquoi s'acharner à tout vouloir séparer selon les langues ? Franchement les histoires belges, c'est toujours aussi absurde ! :icon_up:

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Cela n'a rien à voir avec la langue.

La langue est juste la partie audible du problème.

Le problème c'est le vol des "flamands par les wallons" via l'état!

PS : êtes-vous obligé de parler des sujets dont vous ne connaissez rien?

PS2 : pourquoi ne lisez-vous pas les topics avant de poster?

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Et non John Ross, le "vol" wallon n'est qu'un prétexte par mis tant d'autre pour justifier ce qui se passe.

La Belgique était fraichement nationalisée que les flamands râlaient déjà.

Pour en avoir discuté avec des amis étudiants en Histoire, il semble que la Flandre doit ce caractère pugnace à la fierté flamande qui se note depuis de la Renaissance.

Les flamands ont tout eu; le néerlandais a été reconnu comme une langue au même titre que le français alors que le wallon est devenu un "patrimoine culturel" (n'en déplaise à mes aïeux).

Ils ont pactisé avec les nazis pendant la guerre pour obtenir une université néerlandophone et une forme de reconnaissance.

Ils ont reçu de l'argent des wallons pour investir dans le port d'Anvers pour le développer au seul profit flamand (ça ne posait pas de problème à l'époque car la Belgique était nationalisée jusqu'en 1992 où elle s'est fédéralisée et en 2008 où elle va se confédéraliser).

Ils ont obtenu la frontière linguistique et le non-recensement afin de leur garantir des frontières plus larges que l'occupation réelle de la population flamande.

Aujourd'hui, les questions de scission, beaucoup de flamands s'en moquent. On leur monte juste la tête avec le vol du territoire BHV ou le vol wallon mais beaucoup s'en moquent. Ce qui fait mal ce sont des évènements comme le Gordel (une fête flamande) où on leur parle d'unité et de défense du territoire.

Le flamand est fier de ses origines depuis van Eyck jusqu'à aujourd'hui. Les politiciens s'assurent en annonçant aux flamands que les wallons en veulent à leur patrimoine, à leur langue, à leur territoire,… Et ça, ça réveille la fierté germanique d'un peuple qui a du se battre pour être indépendant de l'Allemagne du Nord et qui a pactisé avec la Hollande pour ne pas s'écrouler sous Napoléon.

Voila le vrai problème; l'étatisme flamand est pourri depuis longtemps et il sait où frapper pour se faire entendre.

(maintenant bon ben on va me reprocher d'encore pointer du doigt l'Etat)

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Cela n'a rien à voir avec la langue.

La langue est juste la partie audible du problème.

Le problème c'est le vol des "flamands par les wallons" via l'état!

Ainsi que le refus des wallons de réformer quoi que ce soit de leur système boîteux. Les flamands ne me sont pas particulièrement sympathiques dans cette histoire, mais les politiciens wallons sont leurs meilleurs alliés.

PS : êtes-vous obligé de parler des sujets dont vous ne connaissez rien?

PS2 : pourquoi ne lisez-vous pas les topics avant de poster?

Ouah, t'es dur. S'il devait respecter ces règles, PtitSuisse ne posterait jamais rien!

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Cela n'a rien à voir avec la langue.

La langue est juste la partie audible du problème.

Le problème c'est le vol des "flamands par les wallons" via l'état!

PS : êtes-vous obligé de parler des sujets dont vous ne connaissez rien?

PS2 : pourquoi ne lisez-vous pas les topics avant de poster?

J'ai lu et ça n'a pas éclairé ma lanterne.

Sinon comme je l'ai dit, je connais le sujet en tant que minoritaire francophone dans un pays majoritairement germanophone. En tant que francophone majoritaire dans un canton à minorité germanophone, et même en tant qu'employé francophone dans une entreprise germanophone :icon_up: .

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Belgique: être ou ne pas être

Aujourd'hui, Libération consacre sa "une" à la crise belge. Vous trouverez mon analyse, un factuel,File_339348_238370 un reportage de Julie Majerczak et un entretien avec le politologue belge, Vincent de Coorebyter, directeur du Centre de recherche et d’information socio-politique (CRISP), dont je vous propose ci-dessous une version longue, le papier ayant ses contraintes de place.

Les crises s’accélèrent en Belgique, ne serait-il pas temps de débrancher le malade ?

En réalité, les crises s’accélèrent seulement depuis le 10 juin 2007. On n’en a pas connu sous les deux gouvernements Verhofstadt entre 1999 et 2007 et elles n’ont pas atteint cette ampleur au cours des années 90. Cela étant, on ne peut pas s’étonner que la négociation institutionnelle, qui a démarré seulement il y a un mois, ait abouti à un échec. Vu l’importance des sujets à traiter, la méthode choisie par Yves Leterme n’a pas permis d’aboutir.

Un compromis est-il possible?

La majorité des Flamands n’est pas pour l’indépendance. Du côté des partis politiques, il n’y a qu’un parti ouvertement indépendantiste, le Vlaams Belang, et d’autres qui ont l’indépendance comme objectif à l’image de la NV-A ou de la liste Dedecker. Et, dans l’opinion publique, cette option ne dépasse pas 10 %. Du côté francophone, la nostalgie de l’ancienne Belgique ou la volonté de garder l’Etat fédéral tel qu’il est est aussi minoritaire. Une majorité de partis et de l’opinion publique francophone est favorable à plus d’autonomie pour les régions. Ce dont se méfient les Francophones, c’est que ce surcroît d’autonomie ne serve de levier à une compétition entre régions et s’accompagne mécaniquement d’une diminution des moyens financiers des Francophones. En outre, depuis un an, l’aspiration à l’indépendance des Francophones a aussi gagné beaucoup de terrain. Ils commencent à avoir peur d’une Belgique dominée par les Flamands et ils refusent de vivre sous la menace perpétuelle de coup de force flamand. Cela étant, je pense qu’il reste une zone de compromis possible entre les demandes flamandes et ce que les francophones peuvent accepter, notamment en matière de transfert de compétences vers les Régions. On ne peut encore dire que le dialogue est devenu impossible.

Un haut responsable flamand déclarait en privé il y a quelques semaines qu’il rêvait d’une Belgique qui, d’ici à une vingtaine d’années, ne s’occuperait plus que de la politique étrangère, de la défense et de quelques aspects de la sécurité sociale…

Si une majorité du monde politique flamand veut aller dans cette direction, il va y avoir un gros problème avec les Francophones et l’existence même de la Belgique est fortement menacée à court ou moyen terme. C’est sans doute ce que pense quelqu’un comme Yves Leterme : dans un entretien à votre journal, en août 2006, il a dit clairement qu’il n’avait pas d’attachement personnel à la Belgique. Mais cette position n’est pas encore majoritaire en Flandre même si elle est susceptible d’impulser un mouvement en ce sens.

Quel est l’intérêt aujourd’hui pour les Francophones de se battre pour le maintien de la Belgique dès lors que les Flamands sont tentés par le grand large ?

Si on met de côté l’attachement à une histoire commune, il y a plusieurs raisons qui militent pour le maintien de la Belgique. A court terme, la Belgique est le socle d’une solidarité interpersonnelle et interrégionale dont les Francophones ont besoin. Ensuite, que fait-on des 120 ou 150 000 francophones de la périphérie de Bruxelles ? Enfin, que devient Bruxelles ? Si elle n’était pas au centre du jeu, des décisions radicales auraient déjà pu être prises. La chance de la Belgique est que Bruxelles est un pôle d’attraction pour les entreprises car les institutions européennes sont présentes. S’il y a partition, que devient Bruxelles ? L’Union restera-t-elle ? On peut en douter. Les entreprises resteront-elles ?

Pourquoi les partenaires européens de la Belgique se taisent-ils depuis le début de cette crise ?

Il s’agit d’une affaire intérieure belge et les Etats membres n’ont pas pour tradition d’intervenir dans un tel cas. Surtout, on est prudent car le jeu demeure encore très ouvert. Enfin, il y a une dispute potentielle entre Etats membres sur l’implantation future des institutions communautaires en cas de scission de la Belgique…

Plus l’Europe s’approfondit et s’élargit, plus les peuples ont la tentation de s’enfermer dans leur pré-carré linguistique, culturel, religieux.

Peut-être s’agit-il moins de l’Europe que de la globalisation. On observe effectivement une crainte de voir ses racines disparaître. On aurait tort d’analyser ce qui se passe en Belgique comme une simple querelle de village parce que cela se passe dans un petit pays. Les Français de France aussi s’inquiète de la marginalisation de leur langue en Europe et dans le monde, une crainte que l’on retrouve en Flandre. Les questions posées par la construction communautaire ou la mondialisation touchent tout le monde.

http://bruxelles.blogs.liberation.fr/coulisses/2008/07/belgique-tre-ou.html

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Sinon comme je l'ai dit, je connais le sujet en tant que minoritaire francophone dans un pays majoritairement germanophone. En tant que francophone majoritaire dans un canton à minorité germanophone, et même en tant qu'employé francophone dans une entreprise germanophone.

OH MISERE!

On vous dit que ça n' a rien à voir avec la langue!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

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La langue est juste la partie audible du problème.

Le problème c'est le vol des "flamands par les wallons" via l'état!

Pardon cher J.R, mais ici réduire le problème à l'aspect financier (via une redistribution certes spoliatrice) et à la corruption du système, est également une réduction à la partie "audible". Il s'agit là encore d'un effet et non de la cause, que votre prisme anarcap amène à surévaluer.

Ce n'est pourtant pas la racine de l'inimitié croissante entre les parties, qui a je crois des racines historiques et culturelles plus profondes.

Le problème de l'organisation institutionnelle, pour déterminer si c'est un modèle fédéral, confédéral, ou sécessionniste qui convient le mieux aux belges est loin d'être dénuée d'intérêt et conduit à se poser les bonnes questions.

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Belgique, l’échec annoncé au roi

Le Roi Albert II et la reine Paola. Reuters

De notre correspondant à Bruxelles JEAN QUATREMER

QUOTIDIEN : mercredi 16 juillet 2008

La Belgique s’enfonce chaque jour davantage dans la crise ouverte par les élections législatives du 10 juin 2007. Le Premier ministre belge, le chrétien-démocrate flamand Yves Leterme, qui fut le grand vainqueur de ces élections, s’était fixé pour objectif de trouver un accord entre les communautés flamande et francophone avant le 15 juillet 2008 afin de faire évoluer la Belgique fédérale vers une confédération. Il n’y est pas parvenu et a donc remis sa démission au roi, dans la soirée du 14 juillet. Tout un symbole pour celui qui, l’année dernière, avait confondu l’hymne national belge, la Brabançonne, avec la Marseillaise… L’échec de Leterme, qui n’a réussi à former son gouvernement que le 20 mars dernier, ouvre désormais la question de la survie du pays, le fossé entre la majorité flamande (60 % des habitants) et la minorité francophone s’étant transformé en gouffre pendant l’année écoulée.

Extrémistes. Le problème de la Belgique peut se résumer simplement : alors que la Flandre veut davantage d’autonomie, voire, à terme, son indépendance, la Wallonie et Bruxelles, les deux régions francophones qui sont aussi beaucoup plus pauvres que le nord du pays, restent viscéralement attachées à un Etat central fort. Tous les partis de gouvernement flamands (presque tout est scindé en Belgique entre néerlandophones et francophones, y compris les tribunaux) ont désormais repris à leur compte la plupart des revendications «flamingantes». Des revendications au départ portées par deux partis extrémistes, la Volksunie, qui a disparu au début du XXIe siècle en essaimant dans tous les partis flamands, et l’extrême droite du Vlaams Belang (environ un quart des voix flamandes). Ainsi, les démocrates-chrétiens du CD&V, le parti d’Yves Leterme, n’ont obtenu la majorité qu’en s’alliant avec les indépendantistes de la NV-A issue de la Volskunie : ce sont donc ces derniers qui dictent leurs conditions. La situation est la même chez les libéraux et les socialistes où la surenchère nationaliste est devenu incessante. Autrement dit, la capacité des partis flamands à faire des compromis avec la minorité francophone est singulièrement réduite. Et ce d’autant plus que des élections régionales auront lieu en juin 2009.

L’intégration ou la valise. Le principal point d’achoppement reste la scission de l’arrondissement électoral et judiciaire de Bruxelles-Hal-Vilvorde (BHV) qui permet à environ 150 000 francophones vivant en Flandre de voter pour les partis francophones de la capitale et d’être jugés en français. «BHV» est ainsi une importante exception à la «frontière linguistique» fixée au début des années 60 entre le nord et le sud. En cas de scission du pays, cela permettrait aux Francophones de refuser que cette «frontière» se transforme automatiquement en frontière d’Etat. Ceux-ci ne sont prêts à envisager la fin de BHV qu’à une condition : l’élargissement de la Région de Bruxelles, enclavée en région flamande, aux six communes de la périphérie qui sont majoritairement francophones même si elles sont situées en Flandre. Cela, afin de créer un lien territorial entre Bruxelles et la Wallonie, au sud. Or, les Flamands refusent de céder le moindre pouce de leur territoire. La seule chose qu’ils sont prêts à concéder est un improbable «couloir» forestier entre Bruxelles et la Wallonie de quelques kilomètres de long et de quelques dizaines de mètres de large… Autant dire que la situation est totalement bloquée, la scission de BHV étant un préalable non négociable pour la Flandre à tout accord de gouvernement avec les Francophones.

Le ton est donc monté au cours de l’année, les communes flamandes de la périphérie bruxelloise multipliant les mesures discriminatoires à l’égard des habitants francophones : désormais, ils ont le choix entre l’intégration ou la valise. Bureau de dénonciation des commerçants osant parler ou afficher en français à Overijse, connaissance du néerlandais exigée pour toucher le revenu minimum d’insertion à Geraardsberge, acquisition de terrains communaux ou de logements sociaux conditionnés à la connaissance de la langue à Londerzeel, Zemst, Zaventem, Vilvorde, etc. Ou encore refus de nommer trois bourgmestres de la périphérie bruxelloise parce qu’ils ont osé envoyer aux électeurs francophones des convocations en français pour les municipales de 2006.

Tout indique que les Flamands sont prêts à passer en force. Karel de Gucht, le ministre des affaires étrangères (un libéral de l’Open-VLD) l’a dit crûment au début du mois : «Les francophones ne l’ont toujours pas compris : à la fin, ce sera toujours la loi du nombre qui l’emportera.» Autrement dit, ils n’ont pas d’autre choix que de plier. Un haut responsable flamand estimait récemment, en privé, «que l’on a sous-estimé du côté francophone la volonté flamande de tenir bon sur la réforme de l’État». Se faisant menaçant, ce hiérarque du gouvernement prévient : «S’ils ne négocient pas avec nous, la prochaine fois ce sera avec les nationalistes de la liste Dedecker et le Vlaams Belang.»

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Pardon cher J.R, mais ici réduire le problème à l'aspect financier (via une redistribution certes spoliatrice) et à la corruption du système, est également une réduction à la partie "audible". Il s'agit là encore d'un effet et non de la cause, que votre prisme anarcap amène à surévaluer.

C'était juste un message à l'intention de PtitSuisse je n'avais pas pour volonté de décrypter le problème de le Belgique juste de dire que la langue n'était pas le problème (ou si peu) et qu'il y avait notamment un problème financier (qui je pense est la traduction économique des différences culturelles) qui est plus important que le problème de la langue.

PS : à vouloir répondre trop vite je fais des raccourcis imprécis.

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Je m'étonne que ce soit Gadrel qui vienne me reprocher ma conscience raciale.

D'ailleurs, j'ai bien envie de commencer un "blog communautaire", j'ai déjà un texte qui est prêt. Je cherche un titre incendiaire mais qui ne me limite pas trop - j'ai songé à "Les Flamins c'est nin des djins" mais alors ça va faire bizarre quand je vais cracher mon venin sur les Wallons. µToute suggestion est bienvenue.

Habitant non seulement dans un pays tri (quadri-) lingues, mais en plus dans un canton bilingue, le problème Belge m'apparaît d'autant plus hallucinant :doigt: .

Mais pourquoi s'acharner à tout vouloir séparer selon les langues ? Franchement les histoires belges, c'est toujours aussi absurde ! :icon_up:

Le Flamand, c'est le boche du pauvre. Faut pas chercher à comprendre.

Cela n'a rien à voir avec la langue.

La langue est juste la partie audible du problème.

Le problème c'est le vol des "flamands par les wallons" via l'état!

PS : êtes-vous obligé de parler des sujets dont vous ne connaissez rien?

PS2 : pourquoi ne lisez-vous pas les topics avant de poster?

Toi t'as raté une belle occasion de fermer ta grande jatte. La propagande flamingante on connait, merci. Et les francophones de la périphérie dont les Flamands tâchent de forcer l'assimilation ne sont pas des petits pauvres.

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J'étais cet après-midi en réunion avec le sénateur Monfils et vu qu'il est très bavard il est parti sur le sujet des flamins et de la scission.

Il m'a dit que les francophones cherchaient un confédéralisme maquillé sous le nom de "fédéralisme à trois régions" pour ne pas perdre la face mais que de toute façon ils sont bloqués à la fois au niveau des négociations mais également au niveau du financement et donc bien forcé.

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Un angle de vue intéressant sur la crise belge: l'Europe.

Pour Philippe Moreau-Defarges, spécialiste des questions européennes à l'Institut français des relations internationales (IFRI), la crise identitaire que traverse la Belgique illustre l'affaiblissement des Etats dans un environnement démocratique prônant le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Selon lui, l'intégration européenne accélère naturellement cette désintégration des Etats.

[…]

L'intégration européenne accélère-t-elle cette désintégration des Etats que vous évoquez ?

Oui. L'intégration européenne a un effet désintégrateur sur les Etats membres. Les Etats perdent beaucoup de compétences qui sont transférées vers l'UE, et certains groupes estiment qu'ils n'ont plus besoin des Etats existants puisqu'il y a l'Europe. La construction européenne, qui reste en principe contrôlée par les Etats, doit donner la voix aux peuples, faire exister ces peuples, et contribuer par là même à la légitimation de ces mouvements.

http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/07/18/belgique-l-integration-europeenne-a-un-effet-desintegrateur-sur-les-etats_1075046_3214.html

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Il n'est pas interdit puisqu'il servit lors de la question royale. Il n'a pas d'existence légale, ce qui est différent.

Le referendum n'a jamais été utilisé en Belgique puisqu'aucune base constitutionnelle n'existe.

C'est une constitution populaire nationale, crée par une loi ad hoc, qui fut en fait organisée en 1950.

Au niveau local (communes et provinces), la consultation populaire est permise mais elle est très encadrée. Ainsi, certains sujets (comme la fiscalité) ne peuvent en faire l'objet. On se demande bien pourquoi :icon_up: .

Comme disait le bon Homer S., "pourquoi réfléchir par nous-mêmes puisqu'on élit des gens pour ça".

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Cela n'a rien à voir avec la langue.

La langue est juste la partie audible du problème.

Le problème c'est le vol des "flamands par les wallons" via l'état!

Désolé de te contredire, mais je me dois de citer de nouveau ce passage d'un auteur belge, Marcel De Corte, tiré d'un essai de 1945 :

Alors que Flandre et Wallonie sont deux manières différentes et non opposées d'incarner l'esprit belge dans la vie belge où leurs deux réalités concrètes résultant de cette incarnation se composent et se complètent mutuellement, Wallonie et Flandre surtout ont été arrachées à leur lieu naturel d'inhérence et saisies comme des abstractions désormais incompatibles. Ce que la Flandre est devenue dans les mains de ces manieurs de concepts vides est connu de tous, même de ceux qui, par aveuglement, par lassitude, par faiblesse de caractère ou par crainte, leur avaient emboîté le pas. D'abstraction en abstraction, selon la progression mécanique des concepts s'emboîtant dans d'autres concepts plus larges, plus universels et plus creux, elle en était arrivée à s'anéantir dans la notion géante et amorphe de "race" germanique, après avoir passé par l'idée de la grande Néerlande.

Il est curieux de constater le même processus chez nos wallingants pro-français ou pro-allemands. La Wallonie n'a jamais été tenue par eux comme une province française ou allemande, pourvue jadis d'une réalité concrète historique dont elle revendiquerait la restauration. S'éloignant de la considération du réel qui les auraient immédiatement confondus, ils se plaisent à déployer des entités abstraites favorables à leurs desseins : culte de la liberté, idéalisme, esprit laïque communs aux Wallons et aux Français, ou, ce qui est mieux encore, lorsqu'il a fallu adapter le réflexe wallingant au germanisme, l'âme rhénane !

Le fait que cette haine de la patrie se soit coulée dans le mysticisme linguistique est à son tour plein d'enseignement. Considéré en lui-même et dans les pures relations d'affinité philologique qu'il soutient avec d'autres langues parentes, le langage n'est qu'une abstraction manifeste et un être de raison à l'usage des linguistes et des grammairiens. La vraie valeur du langage est d'être le véhicule de la pensée dont il ne peut se séparer : il est de toute évidence un moyen et non une fin. L'exaltation de la langue aboutit à pervertir profondément sa nature et sa fonction : non seulement elle constitue un indice indubitable de l'affaiblissement de la pensée - le romantisme porte ici témoignage - mais elle tend à diluer les rapports que la pensée noue constamment avec le réel dans l'abstraction qu'elle constitue. (…)

Il est certain, par exemple, que l'exclusion du français en Flandre par fanatisme linguistique a profondément troublé les relations normales de la Flandre à la Wallonie et au monde. Ceux que la passion n'aveugle pas l'avouent franchement. Aux extrémités de l'échelle sociale, un professeur de l'Université de Gand et un ouvrier de Tongres nous le disaient naguère : chacun d'eux l'avaient personnellement éprouvé, celui-ci pour la vocation d'un de ses enfants, celui-là pour le rayonnement de son oeuvre scientifique. Cette césure des langues instaure par ailleurs un séparatisme de fait complètement artificiel et bien différent du sain fédéralisme naturel de la Suisse. Alors qu'en Suisse, les divers problèmes nationaux ou personnels se résolvent aisément parce qu'ils partent de données concrètes, l'abstraction qu'est la langue ne peut instaurer chez nous que les cloisons étanches entre des données qu'on s'efforcera en vain de rapprocher.

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