rodbeck Posté 27 novembre 2007 Signaler Posté 27 novembre 2007 Inutile de filtrer la France entière : on repère les gros taux de partage (les données peuvent être obtenues de la part des FAI, même si tu chiffre tous tes transferts) et on se focalise sur eux. Pour analyser les paquets, c'est hyper simple, il y a des outils comme Ethereal qui permettent de le faire, et je suppose que la police doit avoir des logiciels un peu plus balaizes (on ne lésine pas avec les Grands Criminels) et y a grandement moyen d'automatiser le tout.
pankkake Posté 27 novembre 2007 Signaler Posté 27 novembre 2007 C'est possible, mais ça coûte cher. Ou alors, ça se passe facilement.
rodbeck Posté 27 novembre 2007 Signaler Posté 27 novembre 2007 C'est possible, mais ça coûte cher.Ou alors, ça se passe facilement. Ils ont maintes fois prouvé que le fait que ça soit cher et peu efficient ne les arrêtait pas
pankkake Posté 27 novembre 2007 Signaler Posté 27 novembre 2007 Ils ont maintes fois prouvé que le fait que ça soit cher et peu efficient ne les arrêtait pas C'est surtout que ce ne sont pas les majors qui payent, mais les FAI ou le contribuable.
Chitah Posté 27 novembre 2007 Signaler Posté 27 novembre 2007 Une bonne barre de rire, l'interview du PDG de Universal Music : http://techdirt.com/articles/20071127/011720.shtml Universal Music's CEO Gleefully Explains How Clueless He Isfrom the truth-in-advertising dept Of all the major record labels out there, it's been Universal Music, the largest record label out there, that has been the most vocal about its contempt for changes in the market place. In the past, we've mentioned that Universal Music CEO Doug Morris appears to be focused on squeezing every immediate dime out of anyone he can, even if it means destroying the company's long-term prospects. From an outsider's perspective, it really appeared as though he believed that giving up a dollar today was bad business, even if it meant the ability to get $100 in the future. However, it turns out that's not just the outsider's perspective. That's Doug Morris' own perspective as well. In a stunning interview that should have any stockholders of Universal Music demanding a CEO change, Doug Morris happily reveals his ignorance of all things having to do with business, business models, strategy, economics and technology. It's hard to know where to start. When asked about giving up money now to be able to make more later, Morris tells the interviewer that if you do that, then "someone, somewhere, is taking advantage of you." This is the guy in charge of charting Universal Music's future? To further underscore his inability to think long term, Morris gets angry when discussing the fact that his job isn't easy any more, discussing how great it was when he could just sit back, not do anything strategic and just let he money pour in from high-margin CDs. Sure, that must have been nice, but your job as a CEO is to be able to see those changes ahead of time and set a course for the company to navigate them. Not so, according to Morris. When asked why the recording industry was unable to see the change, Morris says that there was nothing he or anyone could have done (!!!): "There's no one in the record company that's a technologist," Morris explains. "That's a misconception writers make all the time, that the record industry missed this. They didn't. They just didn't know what to do. It's like if you were suddenly asked to operate on your dog to remove his kidney. What would you do?" Personally, I would hire a vet. But to Morris, even that wasn't an option. " We didn't know who to hire, " he says, becoming more agitated. "I wouldn't be able to recognize a good technology person -- anyone with a good bullshit story would have gotten past me." Morris' almost willful cluelessness is telling. " He wasn't prepared for a business that was going to be so totally disrupted by technology ," says a longtime industry insider who has worked with Morris. "He just doesn't have that kind of mind." So why is it that Universal's shareholders would allow a CEO who gleefully admits he doesn't like to think strategically about the long-term, doesn't understand the forces that are changing the fundamental business he's in and doesn't even know enough to hire people who can help tell him what's going on? To make matters even worse, Morris is so clueless that he chooses the worst possible analogy to explain his position. Lots of entertainment industry execs have thrown up their hands and ignorantly stated that "you can't make money from free." That's wrong, of course, but Morris takes it one step further up the ridiculous scale, with the following example: "If you had Coca-Cola coming through the faucet in your kitchen, how much would you be willing to pay for Coca-Cola? There you go. That's what happened to the record business." Hmm… and what is coming out of your faucet in your kitchen? That's right… water. And how much are people willing to pay for water? That's right, billions. In fact, it's a larger market than (oops) recorded music. Can someone please explain how Morris keeps his job? J'ai eu du mal à y croire moi aussi.
pankkake Posté 27 novembre 2007 Signaler Posté 27 novembre 2007 J'ai eu du mal à y croire moi aussi. Même si c'est ce que beaucoup pensaient déjà des maisons de disque, c'est vrai que ça fait un choc. Bon, il faut dire que les seuls articles qui ne soient pas orientés contre les majors sont sur les sites des grands médias ou les sites des majors elles-mêmes, donc je préférerais voir l'interview entière.
pankkake Posté 29 novembre 2007 Signaler Posté 29 novembre 2007 http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/in…tion-culturelle S'il y a bien une chose dont les économistes apprennent à se méfier, ce sont les explications culturelles des comportements humains, surtout lorsqu'ils prennent la forme du "dans tel pays, les gens sont comme ci, dans l'autre, ils sont comme ça". Il y a deux raisons à cela. La première, c'est que leur expérience et leurs connaissances tendent à leur montrer que ce qui différencie les gens entre populations est beaucoup moins important que les comportements communs; la seconde, c'est que l'explication culturelle ne fait que déplacer la recherche des causes : elle ne nous dit rien sur les raisons pour lesquels les uns et les autres seraient différents. Ainsi, lorsque mon ami Hugues commence un post sur le sujet du rapport Olivennes par une différence culturelle entre latins indociles et un peu voyous et américains (ou Suisses) protestants et intègres, l'esprit critique de l'économiste est titillé.Son exemple est le suivant : aux USA, on trouve des distributeurs automatiques de journaux dans lesquels il suffit de déposer le prix d'achat du journal pour que le casier s'ouvre, permettant de se servir, de prendre un, mais aussi plusieurs journaux. Et Hugues de constater que ces distributeurs témoignent de ce que même lorsque le vol est possible (chacun peut prendre autant de journaux qu'il le veut en ne payant qu'un exemplaire avec ce système) le civisme des citoyens est un puissant garde-fou contre ce comportement, garde-fou malheureusement bien absent de notre pays dans lequel, c'est bien connu, la triche est un sport national. Cette explication éveille les réflexes de méfiance de l'économiste, mais aussi du touriste qui a, lui aussi, eu l'occasion de visiter les USA (et même la Suisse, c'est dire!), et qui y a vu ces distributeurs de journaux dans lesquels on peut se servir en plusieurs exemplaires. Il y a beaucoup de distributeurs, pour beaucoup de choses, aux USA. Mais étrangement, seuls les distributeurs de journaux fonctionnent selon ce mécanisme. Les distributeurs de boissons gazeuses, de cigarettes, de nourriture, ressemblent beaucoup aux distributeurs français de friandises et de boissons : solidement cadenassés, blindés, et ne permettant à l'acheteur de s'emparer que d'un seul produit à la fois, celui pour lequel il a payé. Le soi-disant civisme américain est donc bien étrange, puisqu'il vaut pour les journaux, mais pas pour les cannettes de Coca-Cola : faut-il croire que les lecteurs du New York Times sont plus civiques que les buveurs de Coca, ou que leur civisme n'est valable que pour l'achat d'un journal? L'économiste cherche donc une explication plus conforme à ses principes, et par le premier d'entre eux : les individus réagissent aux incitations. En l'occurence, l'achat d'un journal est un achat différent de celui d'une boisson. L'utilité supplémentaire apportée par un journal supplémentaire est nulle : une fois qu'on a lu le premier exemplaire, quel est exactement l'intérêt d'en avoir un second? Lorsque, par mégarde, chez le marchand de journaux, vous prenez deux numéros identiques dans la pile, et que vous vous en rendez compte après l'achat, êtes-vous content de l'aubaine, ou mécontent d'avoir à trimballer ce paquet de papier inutile en plus? La seconde possibilité, beaucoup plus sûrement. La situation n'est pas la même pour une boisson : si vous avez la possibilité d'avoir deux (ou plusieurs) cannettes pour le prix d'une, la seconde vous apportera une satisfaction supplémentaire presque égale à la première. En d'autres termes : s'il y avait des distributeurs de boissons permettant de prendre plusieurs boissons à la fois, les consommateurs auraient une incitation à se resservir beaucoup plus grande que dans le cas de journaux, dont un exemplaire supplémentaire n'apporte aucune satisfaction de plus. Ce n'est pas le civisme helvéto-américain qui est donc en cause, mais bien plus probablement l'universel et froid calcul économique, qui permet d'expliquer pourquoi on peut trouver des distributeurs de journaux dans lesquels on peut se servir abondamment, mais jamais de distributeur de boissons du même modèle. L'esprit de l'économiste est aussi titillé lorsqu'il lit la défense d'un chanteur grincheux face aux téléchargeurs. Car outre la surprise qu'il y a à voir un chanteur de gauche tenir un discours technophobe quasiment Maurrassien, il y a surtout, au détour de l'interview, un détail amusant qui montre toute la contradiction dans laquelle se trouve la question de la propriété artistique. On y apprend en effet que ledit chanteur se prépare à sortir un album de chansons dont les textes sont des poèmes écrits par Baudelaire. Notre chanteur est donc lui aussi un pirate, au comportement pire que celui des téléchargeurs : ceux-ci se contentent d'utiliser la production d'autrui sans la payer pour leur usage personnel, celui-là exploite la production d'autrui, sans payer, dans le but de réaliser un gain financier. Le plus grand pirate n'est pas celui qu'on pense. Vous me direz "il en a la possibilité : ces textes sont désormais libres de droits, dans le domaine public". Dont acte. Mais cela ne fait que marquer la spécificité de la propriété intellectuelle par rapport aux autres formes de propriété : si Murat allait faire paître ses animaux dans un pré appartenant aux descendants de Baudelaire, il commettrait, aux yeux de la loi et de la morale, un vol. L'argument primitif, consistant à dire aux défenseurs des téléchargeurs "je vais venir chez vous, et vider votre frigo, serez-vous d'accord?" néglige totalement cette dimension de la propriété intellectuelle : je peux accéder en toute liberté aux Misérables de Victor Hugo, écrire sur leur base un opéra-rock dans lequel un Jean Valjean déguisé en Superman chante "je veux la paix et la justice en ce monde"; par contre, je ne peux pas (à mon grand regret) aller squatter l'ancienne maison de Victor Hugo à Guernesey. La propriété intellectuelle a ceci de particulier qu'elle est un droit purement fabriqué, très récent (un siècle) et dont la durée est arbitrairement limitée. Cette loi, elle aussi, n'a rien à voir avec la morale, mais avec les incitations économiques. Elle ne vise pas à "protéger les auteurs" : elle vise à permettre la plus grande diffusion possible des oeuvres, tout en faisant en sorte que les auteurs restent incités à produire. Elle leur confère donc une forme de monopole temporaire sur l'usage de leurs oeuvres. Cette loi est un curseur : placé trop en faveur des droits des auteurs, elle tarit la création et rend la culture inaccessible (or la culture n'est utile que si elle se diffuse, et la création a toujours été fondée sur l'imitation). D'un autre côté, placée trop en faveur des utilisateurs, elle risque de réduire leurs incitations à produire des oeuvres nouvelles, faute de pouvoir vivre de leur production artistique. Le problème de la propriété intellectuelle, c'est qu'il lui est arrivé ce qui arrive bien souvent lorsque le législateur cherche à établir un compromis entre des intérêts particuliers et l'intérêt général : progressivement, elle a été capturée par les intérêts particuliers. Le rapport Olivennes, véritable collection d'intérêts corporatistes, illustre cette dérive jusqu'à la caricature, comme l'avait fait avant elle la navrante loi DADVSI. Mais elle n'est pas la seule : aux USA, le parlement ratifie régulièrement des rallonges exceptionnelles pour permettre à Disney de continuer de détenir le monopole d'usage de la souris Mickey. Cette dérive a été accentuée par les pratiques des industries culturelles, qui ont cherché à compenser la fin d'un cycle économique en se débarassant de leurs auteurs les moins rentables pour ne conserver que les valeurs sûres (si les ventes du secteur ont baissé, ses profits ont augmenté) et ont maintenu des profits excessivement élevés en faisant payer deux fois leurs utilisateurs pour la même chose, lors du passage du disque vinyl au CD. Et ont été tellement incapables de s'adapter aux nouvelles techniques qu'ils se sont retrouvés concurrencés par une offre de qualité incertaine, d'usage peu commode : le téléchargement gratuit. Il ne faut pas se leurrer : l'essor du téléchargement n'est pas le résultat d'une crise d'incivisme, mais une réaction naturelle à l'absence d'offre alternative crédible et à la faible qualité de la production. Les entreprises du secteur adoptent donc, là aussi, un comportement économique bien connu : plutôt que d'essayer de s'adapter, elles font appel au législateur pour venir à leur rescousse, et faire des lois qui étrangement sont centrées sur les droits patrimoniaux (touchés majoritairement par les distributeurs) et pas les droits moraux (qui eux, ressortent de la protection de l'auteur). Et exercent un chantage honteux sur les créateurs, en les menaçant de les exclure s'ils ne tiennent pas un discours bien rodé : écouter de la musique sans payer, c'est mal, ça tue les artistes. Vraiment? C'est oublier un peu vite que parmi les industries culturelles, l'utilisation de la propriété intellectuelle est l'exception, pas la règle. Il existe en particulier un secteur qui présente quelques points communs avec les grandes industries du divertissement : des goûts des consommateurs très changeants, un petit nombre de créateurs riches, une très forte concurrence… Ce secteur, c'est l'industrie de la mode. Dans laquelle l'absence de protection de la propriété intellectuelle, non seulement n'a pas tari les ventes, mais a au contraire stimulé l'innovation et les ventes en conduisant les producteurs à s'adapter à cette absence de protection (pour une présentation technique, voir ici, pour une description plus générale, ici). On remarque au passage que de nombreux secteurs sont beaucoup plus créatifs, rémunérateurs, sans propriété intellectuelle plutôt qu'avec. La blogosphère, après tout, fonctionne très bien sans auteurs rémunérés… Et ne fait que reproduire un modèle économique existant depuis très longtemps. Car le vrai problème est là : s'il y a une façon "romantique" de voir le téléchargement comme instrument sapant le capitalisme et la propriété privée : la réalité plus prosaique, c'est que le téléchargement gratuit est un choc susceptible de stimuler la création, de faire disparaître des intermédiaires inutiles et peu performants, et de garantir un accès plus général à une culture plus vaste et plus diversifiée. Au passage, certains ne sont pas avantagés : ce sont les artistes installés qui n'ont plus besoin de gagner en notoriété supplémentaire. D'autres bénéficient : ce sont ceux qui peuvent profiter de ce système pour acquérir une notoriété qui exigeait auparavant l'appui de distributeurs. Cette situation n'est pas très différente de celle de ces artistes qui passent sans transition du statut d'idole à celui de ringards. C'est triste, mais ce sont les risques du métier. Surtout, ce n'est pas la mort de l'art : en Corée du Sud, des mécanismes permettant pour une somme forfaitaire modique, de l'ordre de 10 euros par mois, de télécharger de façon illimitée des morceaux de musique n'ont pas empêché ce pays de devenir le premier centre de production culturelle d'Asie. S'il y a une exception française, elle n'est donc pas tant à chercher dans une culture nationale portée à l'incivisme : elle est plutôt à rechercher dans ce coporatisme systématique, qui fait passer les intérêts des industries en déclin avant l'intérêt général, et à vendre cette soupe aux naïfs sur le grand air de la patrie en danger et de la culture qui meurt. Cette exception là, d'ailleurs, n'est pas non plus culturelle : dans ce domaine comme dans d'autres, les français réagissent aux incitations. PS : au fait, l'histoire de la différence entre les distributeurs de coca et de journaux n'est pas de moi, mais récupérée chez Robert Frank. :warez:
Philiberal Posté 29 novembre 2007 Auteur Signaler Posté 29 novembre 2007 http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/in…tion-culturelle :warez: :
Alxandr Posté 29 novembre 2007 Signaler Posté 29 novembre 2007 S'il y a une exception française, elle n'est donc pas tant à chercher dans une culture nationale portée à l'incivisme : elle est plutôt à rechercher dans ce coporatisme systématique, qui fait passer les intérêts des industries en déclin avant l'intérêt général, et à vendre cette soupe aux naïfs sur le grand air de la patrie en danger et de la culture qui meurt. Cette exception là, d'ailleurs, n'est pas non plus culturelle : dans ce domaine comme dans d'autres, les français réagissent aux incitations. Il y a une chose que je trouve dommageable dans la discussion sur ce fil. Certaines personnes -dont je suis- ont estimé ici que la copie de certains fichiers musicaux sur le net était un "vol" (d'autres n'y arrivent pas, mais consentent au moins à utiliser le mot "fraude" - et comme le dit très justement Arn0, cette subtile distinction dans le choix des termes n'est pas toujours la règle quand on voit avec quelle rapidité certains participants se font traiter de staliniens). Des arguments généraux ont été donnés par ces personnes (je n'ose dire 'éthiques' mais au moins économiques, par exemple quand j'explique que le fait que de moins en moins de gens payent leur musique implique que ceux qui la payent doivent la payer plus cher, ou au moins rembourser une partie de ce que les autres n'ont pas payé, ce qui constitue un vol indirect). Or la majorité des réponses qui sont offertes par ceux qui ne sont pas d'accord consistent : 1 - soit à expliquer que l'industrie du disque n'est qu'une bande de crapules, qu'ils méritent bien leur sort, qu'ils ne sont pas en danger, etc… 2 - soit que de toutes façons l'histoire va dans ce sens et qu'il est impossible de stopper les fraudeurs… Sur le second point, je trouve l'argument irrecevable par définition. Ce n'est pas parce que "c'est comme ça" que c'est "bien". Ou alors tout est bien : l'Etat omniprésent, l'augmentation de la dette publique, etc. (et après l'on s'indigne que les producteurs fassent ce qu'ils peuvent et pressent l'Etat de limiter nos libertés, alors que nous ne nous sommes pas montrés dignes de nos libertés). Sur le premier point, si vous reprenez mes tout premiers posts, vous verrez que depuis le début je ne défends pas du tout les majors (et encore moins les artistes hypocrites qui sont anti-capitalistes devant le micro, mais procéduriers et rentiers dans leurs studios). Ce n'est pas parce que certains de ces artistes méritent un boycot d'achat (mais en ce qui me concerne je boycotte aussi l'écoute de leur musique) que le fait de copier leurs morceaux n'est pas du vol ! On ne se fait pas justice soi-même ainsi (mais je touche peut-être là à des principes de fond, peut-être que les anarchistes se sentent légitimes à se faire justice, c'est une discussion qui a dû déjà prendre place sur ce forum, je ne connais pas encore bien ce qu'il y a derrière l'anarchisme, je creuserai…). Je ne cherche pas à envenimer le débat (j'ai vu ce que cela donnait dans d'autres fils récemment, merci bien ), par contre je suis preneur d'une vraie démonstration économique ou éthique sur le fait que l'appropriation gratuite d'un mp3 via le net et des outils marginaux, lorsque son producteur essaye de le vendre par ailleurs, n'est pas du vol. Voilà.
Saucer Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Photocopier, c'est voler ? Non, photocopier, c'est tuer.
Jesrad Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 De la fraude au vol, du vol au meurtre… Passées les bornes, y a plus de limite.
jubal Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Or la majorité des réponses qui sont offertes par ceux qui ne sont pas d'accord consistent :1 - soit à expliquer que l'industrie du disque n'est qu'une bande de crapules, qu'ils méritent bien leur sort, qu'ils ne sont pas en danger, etc… 2 - soit que de toutes façons l'histoire va dans ce sens et qu'il est impossible de stopper les fraudeurs… Sur le second point, je trouve l'argument irrecevable par définition. Ce n'est pas parce que "c'est comme ça" que c'est "bien". D'accord sur le second point, mais disons que le debat de "c'est bien" ou "c'est mal" perd un peu de son interet si on sait qu'on ne peut rien y faire. Dans le cas present je t'accorde qu'il garde encore un peu de son interet, dans la mesure ou il y a des choses qu'on peut faire dans un sens ou dans l'autre (ne pas downloader par exemple, si on pense que c'est mal). Sur le premier point, le fait que les majors soient des crapules ou pas ne m'interesse pas. Mais je ne vois pas pourquoi on devrait faire des lois specifiquement destinees a les sauver, crapules ou pas. On n'a pas fait de loi interdisant les ordinateurs pour sauver les fabriquants de machine a ecrire. Rappel: sans les lobby des majors, ces lois "anti-pirates" n'existeraient pas. L'argument principal que j'oppose a ces lois, c'est que je pense qu'elles ne sont positive pour personne, excepte ceux qui sont a leur origine. Si chacun peut pousser des lois qui arrangent son business, on va pas s'en sortir. Ces lois ne sont meme pas a l'avantage des artistes en general, au contraire ils voient leur creativite bridee par toute ces lois (voir le film good copy, bad copy a ce sujet, a downloader ici)
Aurel Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Des arguments généraux ont été donnés par ces personnes (je n'ose dire 'éthiques' mais au moins économiques, par exemple quand j'explique que le fait que de moins en moins de gens payent leur musique implique que ceux qui la payent doivent la payer plus cher, ou au moins rembourser une partie de ce que les autres n'ont pas payé, ce qui constitue un vol indirect). Tu raisonnement est statique. La culture est un secteur économique dynamique. La rémunération des artistes évolue, notamment dans sa provenance : pub, radios, sonneries de portable, concerts… Ensuite, comme tout secteur d'activité, il n'est pas sérieux de considérer un chiffre d'affaire global constant. Ce n'est donc pas parce que le téléchargement libre se généralise que ceux qui paieront devront payer plus cher. Sans doute la sélection sera-t-elle plus rude pour eux, ils devront être plus… créatifs.
Invité Arn0 Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Sur le premier point, le fait que les majors soient des crapules ou pas ne m'interesse pas. Mais je ne vois pas pourquoi on devrait faire des lois specifiquement destinees a les sauver, crapules ou pas.Ta comparaison ne tient pas une seconde. Le problème ce n'est pas la concurrence des majors avec internet ou avec le P2P mais leur concurrence avec le piratage qui est une concurrence illégitime. Raison pour laquelle la justice à un rôle à jouer. Il ne s'agit pas de sauver les majors. Chacun doit être libre de ne pas acheter leurs produits et chacun doit être libre de ne pas se faire produire par elle, et si jamais elles font faillites c'est leur problème. Par contre les pirater doit être interdit, c'est tout. Quand aux moyens utilisés pour l'interdire (que ce soit pour identifier les pirates ou pour les sanctionner) c'est un problème de police et de justice, donc c'est le problème de l'État. Qu'il fasse des lois pour adapter ses méthodes aux nouvelles technologies n'est pas un problème en soi. Après l'efficacité et la légitimité de ces moyens est un autre débat.
jubal Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Il ne s'agit pas de sauver les majors. Je pense que si, je vois pas d'autre but a ces lois. Personne d'autre n'en profite a mon avis. Chacun doit être libre de ne pas acheter leurs produits et chacun doit être libre de ne pas se faire produire par elle, et si jamais elles font faillites c'est leur problème. Par contre les pirater doit être interdit, c'est tout. Pourquoi ca devrait etre interdit ? Si on pense que le monde sera plus beau sans cette interdiction, pourquoi la mettre en place ? J'ai pas les moyens de rentrer dans le debat philosophique sur le copyright et la propriete intellectuelle, mais meme sans ca je pense pouvoir dire qu'une loi qui en pratique ne sert les interets que d'une industrie, au detriment de tous et de la creativite, ca me semble pas une bonne idee.
Invité Arn0 Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Je pense que si, je vois pas d'autre but a ces lois. Personne d'autre n'en profite.Généralement seules les victimes profitent des lois qui les protèges. Pourquoi ca devrait etre interdit ?Quand tu t'achètes un CD tu t'engages à ne pas le mettre sur le net (tout le monde connait ces conditions et elles sont écrite clairement dessus : "tous droits de reproduction réservés"). Si tu n'es pas content de cette obligation n'achète pas, mais sinon tu dois la respecter (et tu ne dois pas profiter de son non respect par autrui). Chacun doit être libre de vendre un produit dans les conditions de son choix et chacun doit être libre de ne pas acheter si cela ne lui plait pas, c'est ce qu'on appelle le libéralisme.Si on pense que le monde sera plus beau sans cette interdiction, pourquoi la mettre en place ? Je n'ai jamais dit cela je te signale. Et puis moi je pense que le monde serait plus beau sans la Star'ac, cela ne me donne pas le droit de l'interdire. J'ai pas les moyens de rentrer dans le debat philosophique sur le copyright et la propriete intellectuelle,Alors le plus logique c'est de s'abstenir d'évoquer le sujet.
jubal Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Quand tu t'achètes un CD tu t'engages à ne pas le mettre sur le net (tout le monde connait ces conditions et elles sont écrite clairement dessus : "tous droits de reproduction réservés"). Si tu n'es pas content de cette obligation n'achète pas, mais sinon tu dois la respecter (et tu ne dois pas profiter de son non respect par autrui). Chacun doit être libre de vendre un produit dans les conditions de son choix et chacun doit être libre de ne pas acheter si cela ne lui plait pas, c'est ce qu'on appelle le libéralisme. Ok voila un argument solide. Quand on achete un CD on accepte tacitement le contrat de ne pas le reproduire. Soit. Le probleme c'est que les copyright vont beaucoup plus loin que ca: tu entends une musique au supermarche, elle te marque, et 1 an plus tard tu reutilise un theme similaire pour faire un morceau a toi. Tu n'a pas achete le CD, ni signe de contrat, ni meme demande a ecouter cette musique, elle t'as juste inspire. Pourquoi n'aurais tu pas le droit de creer un morceau inspire de cette musique ? (encore une fois, voir le film "good copy, bad copy" pour des exemples). Si ces lois ne limitaient pas la creativite ca serait pas tres grave (a condition egalement que les peines encourues soit raisonnables, ce n'est pas la cas actuellement), mais un des problemes c'est qu'elles limitent de maniere absurde les artistes et qu'elles essayent de nous enfermer dans un futur etrique. Je n'ai jamais dit cela je te signale. Et puis moi je pense que le monde serait plus beau sans la Star'ac, cela ne me donne pas le droit de l'interdire. Je veux rien interdire du tout, au contraire Alors le plus logique c'est de s'abstenir d'évoquer le sujet. Non, je refute que la philosphie soit indispensable, voir meme utile, pour parler de ce genre de chose.
Invité Arn0 Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Ok voila un argument solide. Quand on achete un CD on accepte tacitement le contrat de ne pas le reproduire. Soit. Le probleme c'est que les copyright vont beaucoup plus loin que ca: tu entends une musique au supermarche, elle te marque, et 1 an plus tard tu reutilise un theme similaire pour faire un morceau a toi. Tu n'a pas achete le CD, ni signe de contrat, ni meme demande a ecouter cette musique, elle t'as juste inspire. Pourquoi n'aurais tu pas le droit de creer un morceau inspire de cette musique ? (encore une fois, voir le film "good copy, bad copy" pour des exemples).Je te signale que cela n'a rien à voir avec le piratage qui est dans la grande majorité des cas une reproduction à l'identique (ou un remix, mais en tout cas pas une simple inspiration). Pour le débat général sur les droits d'auteur il y a plein de fils sur le forum où ce genre de question est abordée (lien déjà donné plus haut).Si ces lois ne limitaient pas la creativite ca serait pas tres grave (a condition egalement que les peines encourues soit raisonnables, ce n'est pas la cas actuellement), mais un des problemes c'est qu'elles limitent de maniere absurde les artistes et qu'elles essayent de nous enfermer dans un futur etrique. Je suis pas sur que le plagiat soit un modèle de créativité. Et puis les droits d'auteur n'empêchent en rien la mode actuelle des reprises/remix qu'on nous fourgue jusqu'à la nausée.
jubal Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Je te signale que cela n'a rien à voir avec le piratage qui est dans la grande majorité des cas une reproduction à l'identique Ok mais si on va par la dans la grande majorite des cas il s'agit de personnes qui n'ont pas achete le CD, et qui n'ont donc accepte aucun contrat tacite. Bon je suppose qu'on suit la meme suite d'arguments que sur un des fils que tu m'as indique, si c'est la cas dis le moi je veux pas te faire refaire le meme chemin une fois de plus, aucun interet pour toi. Je suis pas sur que le plagiat soit un modèle de créativité. Et puis les droits d'auteur n'empêchent en rien la mode actuelle des reprises/remix qu'on nous fourgue jusqu'à la nausée. "plagiat" a un cote pejoratif, mais personne ne cree a partir de rien. La musique est faite par une suite de gens influences par les precedents. Je suis etonne que les droit d'auteur n'empechent pas les remix/reprises, en tout cas sans l'accord de celui qui detient les droits. J'avais cru comprendre qu'ils empechaient meme de reprendre une suite d'accord, meme si la musique resultante n'a presque rien a voir avec l'originale.
Invité Arn0 Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Ok mais si on va par la dans la grande majorite des cas il s'agit de personnes qui n'ont pas achete le CD, et qui n'ont donc accepte aucun contrat tacite.Profiter du produit d'une infraction n'a rien de légitime (c'est une forme de recel). Et puis sur les CD le contrat n'a rien de tacite, il est explicitement écrit.Bon je suppose qu'on suis les meme arguments que sur un des fils que tu m'as indique, si c'est la cas dis le moi je veux pas te faire refaire le meme chemin une fois de plus, aucun interet pour toi.Les liens sont déjà donné sur ce fil. Tu peux utiliser la fonction recherche aussi.
yoook100% Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Je te signale que cela n'a rien à voir avec le piratage qui est dans la grande majorité des cas une reproduction à l'identique Pirate. Pourquoi ce glissement sémantique qui m'a l'air tout à fait malhonnête ? Pirate est un bien grand mot pour désigner un copieur. Les hackers peuvent être des pirates, parce que leur talent est avéré. Tandis qu'un pâle moine copiste…bof. N'est ce pas une façon d'effrayer la populace ?
Jesrad Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 Pirate. Pourquoi ce glissement sémantique qui m'a l'air tout à fait malhonnête ? Il l'est: le premier usage connu est de Daniel Defoe, en 1701, qui s'est ensuite rendu compte que ça ne lui causait pas vraiment de tort.
pankkake Posté 30 novembre 2007 Signaler Posté 30 novembre 2007 c'est même le photocoPILLAGE TUE. C'est clair que c'est le top du n'importe-quoi.
Tuncurry Posté 1 décembre 2007 Signaler Posté 1 décembre 2007 c'est même le photocoPILLAGE TUE. C'est clair que c'est le top du n'importe-quoi. Il est amusant ce fil. Les avis partagés montrent en tout cas que ce n'est pas simple. Pour faire bref, l'avis d'Arno me semble très juste mais à cela il faut aussi prendre en compte l'évolution des technologie et des usages qui va nous réserver bien des surprises. Pour l'illustrer, la remarque en quote sur le photocopillage : Je partage cet avis : Photocopier un article, un passage d'un livre pour le commenter, l'illustrer, en faire la promotion, devrait être évidemment autorisé. Dans la pratique on pourrait considérer que ca l'est d'ailleurs- il n'est pas inutile de faire remarquer que les contrôles les plus stricts portent sur les partitions de musique-. Mais aujourd'hui, l'usage est restreint : rares sont ceux qui photocopient un bouquin tout entier, parce que ça coute plus cher souvent que d'en acquérir un et surtout parce que ce n'est pas adapté. Le jour où les encres électroniques et les papiers de synthèse permettront d'avoir des e-book agréables à manier, le piratage des écrits posera autant de problèmes que celui de la musique. Pour revenir à la musique, reconnaître que les majors ont non seulement raté le virage du numérique mais ont freiné des 4 fers ne change en rien la problématique du prix/coût d'une oeuvre dématérialisée. Le constat de départ que tout le monde devrait intégrer, c'est que les majors (et pas que, le piratage est bcp plus problématique pour les petits éditeurs positionnés sur des marchés de niches) connaissent une baisse de leur chiffre d'affaire réelle parce que de plus en plus de gens téléchargent illégalement. L'usage du P2P a fait éclater les anciens équilibres basés sur le copain qui achete le disque et le réseau social autour le copie (généralement sur des supports moins performants). L'excuse qui consiste à dire que la copie d'un mp3 est indolore car je ne l'aurais pas acheté est sans doute vraie à l'échelle individuelle mais problématique à grande échelle puisque la logique du "marché" nous amène à sa généralisation, y compris pour les acheteurs potentiels, surtout pour les acheteurs potentiels devrais je ajouter. Dès lors, il ne me semble pas liberticide de trouver des solutions "mixtes" qui favorisent d'un coté le consommateur (fin des drm et interopérabilité, préservation de la copie privée etc…) et fixent des limites et des sanctions acceptables et proportionnelles à l'infraction commise.
maurice b. Posté 19 décembre 2007 Signaler Posté 19 décembre 2007 Télérama publie une grande enquête sur la crise sans précédent qui touche la filière du disque mettant en cause le piratage sur internet Ce phénomène touche principalement LA FRANCE qui a une législation trop laxiste Aux Etats-Unis le téléchargement payant représente 20% du chiffre d'affaire des maisons de disques alors qu'en France il reste , de manière curieuse , sous les 7% ! Résultat :Des plans sociaux sont annoncés , dont un qui serait de grande envergure, début 2008, chez Sony BMG. Encore merci aux petits fraudeurs français qui vont causer la perte d'emploi de milliers de salariés dans cette industrie.
melodius Posté 19 décembre 2007 Signaler Posté 19 décembre 2007 Télérama publie une grande enquête sur la crise sans précédent qui touche la filière du disque mettant en cause le piratage sur internetCe phénomène touche principalement LA FRANCE qui a une législation trop laxiste . Aux Etats-Unis le téléchargement payant représente 20% du chiffre d'affaire des maisons de disques alors qu'en France il reste sous les 7% ! Résultat :des plans sociaux sont annoncés , dont un qui serait de grande envergure, début 2008, chez Sony BMG. Encore merci aux petits fraudeurs français qui vont causer la perte d'emploi de milliers de salariés dans cette industrie. Voilà un post d'une rare connerie. Vu que tu as démontré à de nombreuses reprises que tu ne comprends absolument rien aux règles dont il s'agit et à leur impact, à ta place je la bouclerais à ce sujet.
maurice b. Posté 19 décembre 2007 Signaler Posté 19 décembre 2007 à ta place je la bouclerais à ce sujet. Personnellement j'ai toujours ACHETE mes CDs et DVDs. Même si je ne suis pas toujours d'accord avec les patrons de l'industrie musicale, je comprend tout à fait leur colère, car maintenant ça va se traduire par des faillites de PME et des milliers de suppressions d'emplois dans ce secteur.
melodius Posté 19 décembre 2007 Signaler Posté 19 décembre 2007 Personnellement j'ai toujours ACHETE mes CDs et DVDs. Moi aussi, so what ? Les menaces de pertes d'emploi sont une tactique, et de toute manière il est normal que des emplois se perdent dans un secteur qui dépend d'une technologie ancienne et qui est en train de se faire dépasser. Le fait fondamental est que les boîtes du disque font un lobbying acharné afin qu'on utilise les droits intellectuels dans un but totalement opposé à celui qu'ils sont censés avoir, en l'occurrence freiner l'évolution technologique et tuer juridiquement des technologies qui ne les arrangent pas. Si on avait suivi ta logique à l'apparition du moteur à explosion, on se déplacerait encore en calèche. Enfin moi, toi j'en sais rien, tu serais sans doute trop pauvre pour te déplacer autrement qu'à pied.
maurice b. Posté 19 décembre 2007 Signaler Posté 19 décembre 2007 il est normal que des emplois se perdent dans un secteur qui dépend d'une technologie ancienne et qui est en train de se faire dépasser. Tu réagirais moins cyniquement si tu perdais ton emploi comme eux.
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