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La guerre selon Charlie Wilson


walter-rebuttand

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Brillant et subtil

Marie-Noëlle Tranchant

11/01/2008 | Mise à jour : 18:28 | Commentaires 3

Quand le cinéma traite de politique, c'est généralement dans des films de combat dénonçant les abus et les déviations du pouvoir. Et s'il fait rire, c'est du rire vengeur de la satire qui ridiculise et démystifie. Pour une fois, la politique inspire une comédie d'aventure légère et brillante, et pour une fois, le héros politicien n'est ni un cynique ni un pantin. Charlie Wilson, authentique député du Texas, campé avec beaucoup de panache par Tom Hanks, est un drôle de pistolet. Mike Nichols s'amuse à unir par sa mise en scène ses aspects antagonistes : ce chaud lapin joyeusement immoral (il refuse de faire partie de la commission d'éthique) est aussi un politicien sérieux et un homme de convictions. Au milieu d'une partouze dans une boîte de nuit, il se passionne pour un reportage télévisé sur l'Afghanistan. Et son premier rendez-vous avec Gust (Philip Seymour Hoffman), agent de la CIA spécialiste du Moyen-Orient, donne lieu à une scène de vaudeville désopilante où ses affaires de mœurs interfèrent sans cesse avec le dialogue politique qu'il essaie de mener.

Avec Gust, on est dans la comédie d'espionnage. Avec la belle Joanne Herring (Julia Roberts), femme du monde influente, on est dans la comédie sophistiquée. Ces deux comparses de choix forment avec Charlie Wilson une pittoresque bande de trois anticommunistes intrépides et débrouillards, décidés à armer la résistance afghane et à provoquer la défaite de la puissante Armée rouge. Et qui y parviendront en huit ans d'efforts sincères et de négociations risquées incluant des marchands d'armes israéliens, des islamistes. En 1988, l'Armée rouge abandonne l'Afghanistan. La comédie s'achève sur cet exploit. Mais Charlie Wilson a joué avec le feu. En armant la résistance afghane, il a aussi armé les talibans. Tout en saluant la réussite de Charlie Wilson, Mike Nichols glisse, par l'intermédiaire du sceptique Gust, une moralité plus subtile. Une fin heureuse ? « Il faut voir… », dit le maître zen, qui attend les conséquences et les retournements avant de se prononcer.

La meilleure réplique du film: Tom Hanks voit Philip Seymour Hoffman (espion de haut vol) et s'étonne de son allure : "You ain't James Bond," PSH lui répond du tac au tac "You ain't Thomas Jefferson."

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La meilleure réplique du films: Tom Hanks voit Philip Seymour Hoffman (espion de haut vol) et s'étonne de son allure : "You ain't James Bond," PSH lui répond du tac au tac "You ain't Thomas Jefferson."

Je pensais justement aller le voir ce soir. Conseillé, donc ?

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Vu hier, j'ai beaucoup aimé. Assez fidèle à l'histoire, et je l'ai trouvé fort drôle.

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