Harald Posté 24 janvier 2008 Signaler Posté 24 janvier 2008 Citation Présentation de l'éditeurDans une grande ville sibérienne, à la fin de la guerre civile, un responsable de la Tchéka, police du régime bolchévique, accomplit son " travail " de bourreau. Pour servir la Révolution, il participe à l'atroce procédure quotidienne des interrogatoires, des procès sommaires, de l'extermination anonyme. Cette œuvre de fiction est à tous égards exceptionnelle. Ecrite en 1923 par un des jeunes espoirs de la littérature soviétique dans un style d'une densité et d'une violence inouïe, elle fait revivre la Terreur rouge avec une puissance d'évocation jamais lue. On songe à Kafka avec sa terrible machine à condamner et à punir, à Andreï Platonov pour son Tchévengour. Jugé trop " naturaliste " par la rédaction de la revue " Les Feux sibériens " à laquelle il était destiné, le Tchékiste fut rejeté à l'époque pour des raisons idéologiques. Jamais édité, il paraît enfin aujourd'hui, dans toute sa terrible vérité. Lénine a dit de ce livre : "c'est un livre terrible, un livre nécessaire", en toute logique il fut donc interdit et Zazoubrine mourra en 1938, pendant la grande terreur stalinienne, probablement assassiné. Ce n'est qu'après la chute du communisme que le manuscrit sera exhumé du département des manuscrits de la bibliothèque Lénine à Moscou. Révéler le contenu masqué C'est un roman effrayant car il relate par le menu l'ordinaire d'un de ces tortionnaires rouges, fonctionnaires de l'horreur, sans états d'âme et presque sans émotions. Le "héros" membre de cet ancêtre du KGB en vient à tuer un de ses camarades, tchékiste comme lui, parce que ce dernier vient de violer une jeune aristocrate russe. Il le fait devant elle pour lui montrer qu'il est juste et parce que son ami a trahi la pureté de l'idéal révolutionnaire bolchévique, puis il loge une balle dans la tête de la fille car elle reste malgré tout une ennemie de la classe prolétarienne. Néanmoins après avoir exécuté son camarade il est sûr d'une chose, c'est qu'un jour lui aussi il déviera certainement de la ligne du parti, qu'il trahira sans s'en rendre compte la pureté idéologique et qu'un de ses corréligionnaires viendra à son tour lui tirer une balle dans la nuque. Mais cette perspective ne l'efraie pas, en attendant il continue son travail car il aime la Révolution, il s'est dévoué corps et âme pour elle et elle compte plus que lui.
Ronnie Hayek Posté 24 janvier 2008 Signaler Posté 24 janvier 2008 Merci pour ce conseil de lecture bienvenu !
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