Germaine-Necker Posté 4 février 2008 Signaler Posté 4 février 2008 BELGRADE (AFP) - La Serbie a voté pour le rapprochement avec l'Union européenne (UE) en donnant, à la présidentielle, un nouveau mandat au réformateur Boris Tadic, repoussant ainsi l'option pro-russe de son adversaire eurosceptique à la veille de l'indépendance du Kosovo.Au second tour d'une présidentielle très disputée, M. Tadic l'a emporté avec 50,56 % des voix contre 47,72 % à l'ultranationaliste Tomislav Nikolic, selon des résultats officiels préliminaires."Nous sommes une démocratie européenne. Nous avons montré (…) le potentiel démocratique de ce pays", a déclaré M. Tadic du Parti démocrate (DS) après sa victoire. Cette présidentielle, la plus importante depuis la chute du régime autoritaire de Slobodan Milosevic en octobre 2000, était perçue comme un référendum pour ou contre l'UE alors que les leaders albanais du Kosovo doivent proclamer prochainement l'indépendance de la province serbe. L'UE, soulagée par la victoire de M. Tadic, a donné son feu vert juridique à la mission chargée de piloter l'indépendance du Kosovo, sans préciser toutefois sa date de départ effective. Cette mission de quelque 2.000 hommes, surtout des policiers et des juristes, doit prendre la relève de celle de l'ONU qui administre le Kosovo depuis la fin du conflit de 1998-1999 entre forces serbes et séparatistes albanais. La Slovénie qui assume la présidence semestrielle de l'UE, et divers membres de l'Europe des 27 se sont tour à tour chaudement félicités de la victoire de M. Tadic tandis que Washington a promis au président réélu "des relations constructives" avec la Serbie pour faciliter son "avenir européen". Le soulagement européen est d'autant plus grand que l'adversaire de M. Tadic, eurosceptique et russophile, avait déclaré qu'il renoncerait à l'UE si le Kosovo, la province serbe majoritairement albanaise, devenait indépendante. La Russie, qui soutient Belgrade dans son opposition à l'indépendance du Kosovo est restée pragmatique, affirmant qu'elle était prête "à continuer à travailler" avec le président serbe. La victoire de M. Tadic a été accueillie sans états d'âme au Kosovo où les préparatifs vont bon train en vue de l'indépendance. "Nous effectuons nos dernières consultations avec nos partenaires (Etats-Unis/Union européenne), nous attendons seulement de préciser la date", de la proclamation d'indépendance, a déclaré le Premier ministre kosovar Hashim Thaçi qui a qualifié de "bonne nouvelle" la victoire de M. Tadic. Néanmoins, selon certaines hypothèses, une victoire de M. Nikolic aurait pu précipiter la proclamation d'indépendance alors que le succès de M. Tadic pourrait la rendre moins imminente. Le Parlement kosovar "proclamera l'indépendance durant le mois de février en coordination avec les Etats-Unis et l'UE", a toutefois déclaré le président du Parlement, Jakup Krasniqi. Comme la quasi-totalité des hommes politiques serbes, M. Tadic est opposé à l'indépendance, mais il apparaît comme le plus à même de résister à une poussée nationaliste en Serbie lors de la perte du Kosovo et le score de M. Nikolic du Parti radical serbe (SRS, ultranationaliste) a confirmé la force du nationalisme en Serbie. Afin que Belgrade accepte plus facilement la perte du Kosovo, certains pays de l'UE prônent une intégration accélérée de la Serbie dans l'Europe des 27. L'Accord de stabilisation et d'association, premier pas vers l'intégration à l'UE, a été paraphé l'année dernière. M. Tadic souhaite le signer rapidement et espère obtenir avant la fin de l'année pour son pays le statut officiel de candidat à l'UE. Belgrade doit signer prochainement avec Bruxelles un "accord politique de coopération", promis par l'UE dans un geste en faveur de M. Tadic avant la présidentielle. Certains pays de l'UE estiment toutefois que l'intégration européenne de la Serbie doit toujours dépendre de l'arrestation des fugitifs inculpés de crimes de guerre, en particulier l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic!
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